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 Melilla

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MessageSujet: Melilla   Melilla EmptyMar 18 Juil 2006, 1:37 pm

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Melilla

Citation :
Melilla

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Melilla, en arabe مليلة est une ville autonome espagnole enclavée sur la côte nord-est du Rif Oriental, sur la Méditerranée. Administrée en tant que partie de la province de Málaga avant le 14 mars 1995, c’est un port franc; la principale industrie est la pêche. Le commerce transfrontalier (légal ou de contrebande) est l’autre source importante de revenus. En 1994, elle avait une population de 63.670 habitants.

L’Espagne a reconquis la ville en 1497, juste quatre années après la conquête du royaume nasride de Grenade par le royaume de Castille. Le Maroc a toujours revendiqué Melilla, ainsi que Ceuta et les petites îles espagnoles le long de la côte africaine.

Il y a une pression très importante de la part des émigrants africains qui veulent entrer à Melilla, qui fait partie du territoire de l’Union européenne. La frontière est sécurisée par une double clôture de 6 mètres de haut et des tours de guet. Malgré cela, des réfugiés parviennent régulièrement à la traverser illégalement. Le 28 septembre 2005, plus de 800 clandestins ont pris d'assaut cette clôture, et une centaine d'entre-eux sont parvenus à pénétrer sur le territoire espagnol, 6 ont été tués par des tirs de la Guardia Civil.

L’enclave espagnole de Melilla (on prononce Méliya) est établie sur la côte méditerranéenne du Maghreb sur la partie orientale et la plus méridionale du Cap des Trois Fourches. Cette région est située sur la partie la plus orientale de la chaîne du Rif. Occupant le centre du Golf du Gourougou, du nom du volcan qui le domine, cette enclave a pour origine un site fortifié sur un promontoire rocheux séparant deux types de côtes. Au Nord, d’impressionnantes falaises basaltiques, au Sud, une côte basse régularisée par l’action maritime qui se poursuit, en territoire marocain par une vaste lagune dénommée «Mar Chica» (Petite Mer) où est établie la ville de Nador. Le site fortifié a pour origine un établissement phénicien (l’antique Rusadir) occupé ensuite par l’Empire Romain puis Byzantin. Occasionnellement occupée par des musulmans à la fin du Moyen-âge, la ville est investie par les espagnols en 1497, marquant ainsi la fin de la Reconquista. Melilla fait donc partie de ces petits territoires espagnols qui verrouillent les côtes nord du Maroc (Ceuta, Perejil, Velez de la Gomera, Alhucemas, Melilla, Las Chafarinas); hormis deux villes de notable importance, certains ne sont que des petites îles rocheuses peuplées d’une seul caserne, d’autres des îlots inhabités). Le climat est de type méditerranéen méridional avec de fortes précipitations en décembre et janvier, périodes où les températures nocturnes sont inférieures à 10° C. Les températures de juillet peuvent atteindre 40°C. L’été est très sec. Aujourd’hui, l’enclave de Melilla est limitée par une frontière en forme de demi cercle matérialisée par double système de grillages ponctué de miradors de verre et de béton, l’ensemble a été financé par la Communauté Européenne. Le tout est sévèrement contrôlé par la Guardia Civil espagnole qui dispose d’un système électronique de détection semble-t-il assez sophistiqué. Cette frontière est percée de deux points de passage vers le Maroc pour les véhicules et les piétons, l’un de ces deux postes frontière étant réservé aux seuls habitants de Melilla. Ces deux postes douaniers sont toujours très encombrés, de jour comme de nuit. Les raisons de cette frontière en forme de rideau de fer en sont d’une part les permanentes tentatives de passages clandestins de populations du Tiers-monde (Maghreb et Afrique Noire) espérant atteindre la Communauté Européenne; et d’autre part les fortes pressions exercées par certaines mafias pour introduire en Europe via l’Espagne, les produits dérivés du cannabis massivement cultivé dans le Rif et depuis une période récente la cocaïne sud américaine transitant par les grands ports marocains (Casablanca en particulier). Cette frontière est cependant difficile contrôler en raison d’un accord hispano-marocain datant du Protectorat espagnol de 1912 sur le Maroc et qui autorise les habitants marocains d’une zone de 40 Km autour de Melilla à la franchir en présentant seulement leur carte d’identité. Inversement, les habitants de Melilla peuvent se rendre dans cette même zone aux mêmes conditions. Cet accord de réciprocité oblige la Police de l’Air et des Frontières espagnole à procéder à un contrôle systématique de identités à la gare maritime ou à l’aéroport pour tous les passagers quelque soit leur nationalité, s’ils veulent regagner la Péninsule espagnole. La ville est donc isolée, bien qu’elle fasse partie de la circonscription téléphonique de Malaga et qu’elle soit reliée par trois mouvements maritimes quotidiens vers Malaga et Almeria ainsi qu’une dizaine de vols, eux aussi quotidiens, vers certaines villes de la Péninsule (Madrid, Grenade, Almeria et surtout Malaga). Les procédures d’entrée et de sortie de Melilla sont donc à ce jour très identiques à celles de Berlin-Ouest avant l’effondrement du Mur. Depuis la fermeture de la frontière algéro-marocaine ayant entraîné l’effondrement économique de Oujda, Melilla est devenue de fait le seul grand centre de redistribution commercial de tout le Nord-est marocain. La ville marocaine de Nador (environ 300000 habitants selon des statistiques marocaines très hésitantes, en fait sans doute plus de 500000), jointive de Melilla, avec ses structures économiques archaïques, ne peut que sous-traiter les activités économiques du tertiaire de l’enclave espagnole. Ce rôle dominant de Melilla est donc fort différent de celui de son homologue espagnol de l’Ouest, Ceuta. Le Nord-ouest marocain dispose en effet d’une véritable capitale économique régionale qui lui est propre et qui n’est autre que Tanger, Ceuta demeure donc un centre secondaire bien que davantage connu en France que Melilla

Melilla, une ville en forte croissance

Selon les autorités espagnoles, la ville de Melilla serait une ville moyenne dans le sens français du terme (72000 habitants officiellement enregistrés par les statistiques locales). En fait, il est de notoriété publique que la population réelle atteint probablement le double de ce chiffre si ce n’est bien davantage encore sans qu’il soit matériellement possible de l’établir à l’aide de critères fiables. Ce très important différentiel peut s’expliquer par de multiples motifs dont les plus évidents sont issus de la forte pression démographique du Maroc environnant où l’attrait, pour ne pas dire le mirage, de la Communauté Européenne sert d’aimant dans un environnement de type Tiers-Monde en pleine évolution. Melilla compte donc une forte proportion de résidants marocains (officiellement enregistrés ou non). Toute proportion gardée et hormis un éloignement géographique et culturel sans commune mesure avec la puissance tutélaire, la situation de Melilla rappelle par bien des aspects la situation de Hong Kong ou Macao face à la Chine avant leurs rétrocessions par la Grande-Bretagne et le Portugal. Visiblement, la population de nationalité espagnole (toutes communautés culturelles ou confessionnelles confondues) tout comme les autorités politiques locales ou centrales constatent cette réalité avec une certaine appréhension qui s’est lourdement accentuée depuis l’attentat de la Gare d’Atocha à Madrid qui a frappé les esprits. Quoiqu’il en soit, en dépit de sa très petite surface (12 km2), Melilla n’est plus une ville moyenne, mais est bel et bien en passe de devenir une ville réellement importante. Sa situation à proximité du port industriel marocain de Beni-Ansar et Nador la fait dominer une aire urbaine bicéphale de quelques centaines de milliers d’habitants qui commande un espace de plus d’un million d’habitants. L’Hinterland véritable est en fait bien plus considérable. Pour appréhender la réalité de Melilla, il est donc indispensable de la considérer dans un cadre plus large que celui défini par ses seules frontières politiques.
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MessageSujet: Melilla   Melilla EmptyMar 18 Juil 2006, 1:37 pm

Citation :
Economie

Depuis l’Indépendance du Maroc en 1956, Melilla n’a plus accès aux mines de fer du Rif qui en faisait une importante ville ouvrière liée à la sidérurgie au point qu’elle portait le surnom de «la Bilbao du Sud». Ces mines ont d’ailleurs été fermées peu après leur nationalisation par l’Etat marocain. Conservant son rôle de grande ville de garnison espagnole, Melilla a converti ses anciens quartiers industriels dans les années soixante et soixante-dix en quartiers balnéaires formant un front de mer résidentiel dense sur la plage. Economiquement, la ville est sensée vivre du secteur tertiaire où l’on note la curieuse absence d’une importante activité touristique de masse à laquelle on s’attendrait ici; le tourisme existant n’étant que de transit se dirigeant vers le Maroc ou en sortant. De loin, c’est le secteur public qui sert ici de locomotive économique (masse salariale des fonctionnaires et assimilés, des administrations centrales et locales où dominent la Défense Nationale, l’Education, le médico-social et les administrations publiques). Le secteur commercial, les transports et le secteur bancaire dominent le secteur privé. En fait, Melilla vit sous perfusion de lignes budgétaires issues de Madrid et de Bruxelles et cette situation fait largement penser à celle qui existe dans les territoires et départements français d’outre-mer. Melilla semble donc vivre très au dessus de ses moyens réels (les équipements publics sont par exemple impressionnants dans ce cadre très particulier), mais elle parait compléter ses revenus par les dividendes de son statut de port-franc et une étonnante frénésie de constructions immobilières ouvertement spéculatives dont les origines financières sont parfois douteuses.

Rôle de la ville dans les débats diplomatiques

Globalement, la ville joue en fait le rôle d’un guichet et d’un sas de décompression économique entre un espace Schengen réputé riche et un Tiers-Monde réputé pauvre mais ici en cours de phase initiale de décollage économique. Cette donnée permet de relativiser les revendications territoriales affichées de façon récurrentes par l’Administration marocaine sans doute pour satisfaire (ou anesthésier) un secteur en fait restreint mais très fluctuant de son opinion publique dont le nationalisme un peu usé sert encore de fonds de commerce. Objectivement on saisi mal où serait l’intérêt économique du royaume chérifien et de la population marocaine environnante dans une modification de cette situation. Il est encore de notoriété publique que la classe dirigeante marocaine (tant de Rabat que de Fez, proches de la famille royale inclus) a massivement investi dans l’immobilier de luxe à Melilla, au mieux pour des raisons fiscales, au pire, pour des raisons financières moins avouables. Les revendications dont fait l’objet l’enclave de Melilla (comme celle de Ceuta) sont cependant assez récentes et sont agitées par deux éléments bien distincts. D’une part, celui de l’appareil d’Etat marocain qui l’utilise dans ses discrètes négociations relatives à l’ancien Sahara espagnol annexé par Rabat depuis la Marche Verte en freinant toute idée de référendum contrôlé par l’ONU chez les Saharaouis. Ce contrôle par l’ONU d’un référendum est en effet soutenu par la diplomatie de Madrid alors que Paris ne semble guère y tenir pour maintenir au Maroc son influence économique et politique en offrant son soutien inconditionnel, efficace et plus ou moins discret au Palais de Rabat. De plus Madrid et Rabat ont d’importants contentieux sur les droits de pêche de la côte atlantique. Là encore Paris joue la carte de Rabat, Madrid reprochant alors à Paris de ne pas faire jouer la solidarité européenne en laissant de fait la place aux coréens qui achètent leur succession sur les côtes atlantiques. Quant au rôle de Washington dans la région, il est récent. Depuis la réélection du Président Bush, le Département d’Etat a renforcé ses liens avec Rabat en optant avec Madrid pour une politique déjà appliquée face à la diplomatie française. Le retrait espagnol de la scène iraquienne depuis l’arrivée d’un gouvernement socialiste au Palais de la Moncloa en est bien entendu la cause essentielle. Depuis, le souverain chérifien laisse la presse marocaine affirmer que Washington ne freinerait pas les revendications marocaines sur Ceuta et Melilla. Washington n’a jusqu’ici jamais démenti ces rumeurs reprises récemment dans la presse locale de Melilla. D’autre part, et c’est cet aspect qui est sans doute le plus inquiétant, depuis l’émergence d’une forme violente de l’intégrisme islamiste inspirée par le wahhabisme, Melilla est devenue avec Ceuta une revendication hidjadiste traitant ces deux villes de «cancers infidèles et chrétiens en terre d’Islam». Il est vrai qu’aujourd’hui, ce mouvement en vient à revendiquer l’Andalousie… L’argumentaire utilisé par le wahhabisme n’a rien d’économique, d’historique ou de social, il relève seulement d’un ordre totalement irrationnel, fuyant le moindre débat. Si la population musulmane à Melilla est traditionnellement modérée et peu sensible à ce type de propagande (elle-même étant définie par le wahhabisme comme «traîtresse à l’Islam»), il n’en demeure pas moins vrai qu’elle est travaillée par des groupes belliqueux incontrôlés venus du Maroc, ce que confirment certains incidents dans les mosquées de la ville où les imams légalistes se font régulièrement physiquement agresser. A Melilla, l’opinion publique locale, toutes cultures confondues, semble tétanisée face à ces incidents. Quant à la position de Madrid depuis la mise en place d’une démocratie parlementaire, elle est très stable, à quelques variantes près selon la couleur politique en responsabilité, même si ces variantes sont aujourd’hui exagérément grossies par la presse locale, la municipalité et le Conseil Régional de Melilla (ces instances politiques étant majoritairement PP à l’heure actuelle). L’Etat espagnol justifie volontiers son point de vue par un argumentaire d’ordre historique multiséculaire appuyé par l’«ibérité» de la ville face à la communauté internationale, celui-ci étant doublé par une position de principe partiellement liée à une volonté de prestige de l’appareil d’Etat à usage intérieur. La population locale est en outre massivement très attachée à son appartenance à la Communauté Européenne que lui confère la tutelle espagnole et dont elle tire grand bénéfice. Son niveau de vie économique est par exemple exceptionnellement élevé dans le cadre géographique qui est le sien. Enfin, la volonté affichée et sans doute très réelle qu’ont tant l’actuel gouvernement Zapatero que celui de Rabat d’entretenir de bonnes relations semble plaider pour le maintient du statuo quo ante et donc la permanence d’une certaine stabilité.

Cadre administratif

Depuis la promulgation de la Constitution espagnole de 1978 garantissant l’intégrité territoriale de l’Etat, juridiquement, la ville de Melilla constitue une commune («Municipio») à laquelle se superpose une collectivité territoriale disposant, à l’intérieur d’un Etat très décentralisé, d’une large autonomie de gestion définie par son statut de «Ciudad Autonoma» qui l’assimile à une «Comunidad» (l’équivalent d’une Région française) au même titre que, par exemple, la Catalogne ou les Asturies. L’Etat central y est représenté par une «Delegacion del Gobierno» qui correspondrait à une Préfecture de Région en France. Cette représentation de l’Etat vérifie la conformité constitutionnelle des actes administratifs locaux et garde la haute main sur les affaires régaliennes (Monnaie, Défense, Intérieur…). Melilla est représentée au Parlement de Madrid par un député siégeant à la chambre basse des Cortès et deux sénateurs siégeant à la chambre haute. Partie intégrante de la Communauté Européenne, Melilla n’y est cependant pas incluse dans son espace fiscal, échappant ainsi à toute TVA sur les prix à la consommation des marchandises et des services. Depuis 1863, c’est tout le territoire de l’enclave qui est un port-franc alors qu’autrefois, il se limitait au rocher supportant la citadelle et à ses quais. La présence espagnole étant antérieure à la création d’un sultanat ou d’une monarchie marocaine, le territoire de Melilla, partie intégrante de l’ancien duché andalou de Médina Sidonia, a sans interruption toujours relevé de la souveraineté de l’Etat espagnol depuis 1497.

Sociologie

La population, quant à elle, n’a rien d’homogène. Il s’agit plutôt d’une collection de communautés très différenciées qui se mélangent peu. Le groupe le plus important (environ 50% de la population) est constitué d’éléments d’origine ibérique et de confession catholique, lui-même subdivisé en un élément dominant d’origine andalouse et d’un élément secondaire d’origine catalane. Dans ces deux groupes, l’influence de l’Eglise catholique est en chute vertigineuse depuis la fin de l’ère franquiste. Certains groupes économiques restent cependant influencés par l’Opus Dei, en particulier le secteur des transports maritimes. Cet élément ibérique est politiquement actif sur le plan local et reste très marqué par l’épisode franquiste. C’est en effet à Melilla que le soulèvement militaire a débuté en inaugurant la Guerre Civile espagnole. La ville a donc été la première victime des bains de sangs de la répression nationaliste dès le 17 juillet 1936 (mille fusillés, cinq mille prisonniers et autant d’incarcérés dans les camps de concentration selon les dernières recherches universitaires qui fissurent peu à peu la vielle loi du silence franquiste sur le sujet). Toujours marquée par ces répressions opérées par des troupes marocaines de l’armée coloniale espagnole (les Regulares et la Legion), cette population est restée pour le moins très méfiante vis-à-vis de l’élément musulman au point de manifester dans certains de ses secteurs une indéniable xénophobie bien que publiquement non avouée. Sans doute faudrait-il chercher là l’une des raisons du succès électoral à Melilla du parti conservateur (Partido Popular) et la faiblesse relative du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). L’affaire de l’islote Perejil (îlot Persil) qui opposa bruyamment l’ancien Gouvernement Aznar au Gouvernement de Rabat n’a fait qu’accentuer cette tendance. Ainsi, contrairement aux professions de foi pour le «oui» au référendum à la Constitution Européenne émises par le Parti Populaire sur la Péninsule, ses instances locales sont restées très discrètes sur le sujet, le PSOE local (lui, ouvertement engagé pour le «oui») accusant même son rival de faire campagne pour l’abstention. Cette attitude a été précisée lors du référendum espagnol sur la question, soulignant une manifestation protestataire et de repli d’un électorat, pour le moment silencieux, désorienté par les évolutions de la situation locale et qu’exploiterait à son seul avantage électoral le parti conservateur.

L’élément berbère (de nationalité espagnole) constitue numériquement le second groupe. Il occupe une place notable dans le petit commerce et certains secteurs des professions libérales. Seuls les éléments les plus anciens et les mieux intégrés participent à la vie politique locale. Cependant, l’immense majorité musulmane de nationalité espagnole, socialement défavorisée, semble politiquement très passive, simplement satisfaite de la protection de son statut économique protégé que lui confère sa nationalité.

La ville comporte encore une influente communauté juive sépharade très bien intégrée, elle est socialement, économiquement comme politiquement très présente. Dans le cadre espagnol, cette communauté constitue une particularité remarquable. Selon certaines sources locales (non vérifiables bien entendu), le Mossad y entretiendrait d’honorables correspondants. Cette information ne peut être estimée en l’état que comme éventuellement plausible.

Enfin, il existe une petite communauté hindoue originaire de Goa en Inde. Elle s’est installée au XVIe siècle à Melilla, venant du Portugal. Son rôle est surtout anecdotique.

Les berbères de nationalité marocaine qui résident (légalement ou non) en grand nombre à Melilla constituent un groupe à part et plutôt rejeté par toutes les autres communautés. Leur présence est cependant «tolérée» pour constituer une main d’œuvre bon marché et peu exigeante. De plus, trente mille marocains franchissent très légalement la frontière tous les jours (achats en Duty Free, travail légal ou au noir, commerce plus ou moins licite, etc.…) en vertu d’un accord ancien entre l’Espagne et le Maroc. Il faut encore noter que l’Etat marocain entretient ici, pour ses ressortissants, une école arabe source de conflits avec Madrid, les enseignants détachés par Rabat ayant reçu pour ordre récemment, de la part de leur administration, de ne pas se faire établir ou renouveler leurs cartes de séjour auprès des autorités espagnoles.

Les autres étrangers sont officiellement quelques centaines (français, belges, néerlandais, chinois, britanniques et canadiens); ce sont généralement des commerçants, des universitaires détachés à l’antenne d’enseignement supérieur de Melilla qui dépend de l’Université de Grenade, sinon des retraités. Ils sont peu visibles et sans aucune influence sur la vie politique locale. Seule la France entretient une simple antenne consulaire bien peu active, visiblement très volontairement de la part du Quai d’Orsay, et qui relève de son Consulat Général à Séville.
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