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 La déforestation

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Stans
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MessageSujet: La déforestation   La déforestation EmptyVen 11 Mai 2007, 9:24 am

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9forestation

Citation :
La déforestation est la diminution des surfaces couvertes de forêt. Ce terme, emprunté récemment à l'anglais nord-américain, est un synonyme actuel de déboisement ou de défrichement, ce dernier renvoyant à l'extension des terres agricoles en Europe au Moyen Âge. Il vise plus particulièrement de nos jours la réduction considérable des forêts tropicales, qui résulte pour beaucoup d'une exploitation excessive de certaines essences et de la volonté de certains pays neufs, comme le Brésil, de développer la présence humaine et les surfaces agricoles dans ces zones.

Pour illustrer l'importance de ce phénomène, précisons qu'on estime que du temps de Vercingétorix, la France était couverte de forêts à + de 90%, soit environ 400 000 kilomètres carré, (le taux de boisement est fortement remonté depuis un siècle et se situe actuellement à 28%).
On évalue à environ 150 000 km² la surface défrichée annuellement dans le monde. C'est l'équivalent de la forêt française qui disparaît chaque année. On estime que 75% des pertes de terres forestières sont attribuables à l'expansion agricole.

Historique

Elle accompagne l'homme partout où il se sédentarise, l'agriculture restant encore aujourd'hui la principale cause de déforestation suivie de près par le besoin en bois de chauffage.
On appelle défrichement la déforestation menée en Europe durant le Moyen Âge afin d'étendre les terres agricoles.Elle fit passer la France de Jules César, chevelu à plus de 90% à moins de 15% à la fin du XIXème siècle. En 1850, le défrichement va jusqu'au sommet des montagnes et s'en suit une série de catastrophe "naturelle" (inondations de Paris, Albi, etc.). Les forêts de plaine hormis quelques forêts domaniales sont dégradées en de pauvres taillis et séparées par de nombreux kilomètres. "L'écosystème" au sens réel du terme était détruit et il fallu des mesures règlementaire sévères ( code forestier de 1827, reboisement du second Empire 1825-1880, Loi sur la restaurations des terrains de montagne 1860) pour changer ce qui semblait être devenu un "semblant de désert" (Chateaubriand)
Avant l'arrivée des Européens aux États-Unis, près de la moitié de la surface des États-Unis d'Amérique était couverte par une forêt primaire (une carte de la déforestation aux États-Unis d'Amérique). Cette forêt commença de décroître vers le début du XIXe siècle. Exceptée dans sa partie ouest, elle avait pour ainsi dire disparu au début du XXe siècle.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, les 3 grandes zones de déforestation active, par taille décroissante de surfaces concernées sont : l'Afrique (7 millions d'hectares par an), suivie par l'Amérique du Sud (4 millions) puis par l'Asie du Sud Est (2,4 millions).
Il semble que la déforestation en Chine(c'est aussi le pays qui a planté le plus d'arbres ces dernières années) et en Inde aient commencé il y a environ 8000 ans, avant même celle du moyen Orient, d'Europe et de Russie (une carte de la déforestation entre 1200-2000

Facteurs naturels

Au cours des temps géologiques, à cause de la dérive des continents, des zones tropicales entières se sont retrouvées dans des zones désertiques entraînant une déforestation naturelle.
Plus près de nous, au cours de l'ère quaternaire, les variations climatiques qui se sont caractérisées par une succession de glaciations et de périodes de réchauffement, ont entraîné des variations très importantes de la végétation. De nos jours, les facteurs naturels relèvent de six

Catastrophes naturelles

Éruptions volcaniques : par exemple, l'éruption du mont Saint Helens aux États-Unis, provoqua la destruction massive de plusieurs dizaines de kilomètres carrés de bois.
Raz-de-marée
Effets climatiques
Sécheresse : qui crée des conditions favorables au développement des incendies.
Orages secs : qui créent avec leurs éclairs et vents induits des feux de forêts spectaculaires dans les forêts boréales (Canada [[1], États-Unis d'Amérique, Sibérie Orientale et Nord de la Chine) ainsi que dans les forêt tropicales sèches lors de phénomènes macroclimatiques ( El Nino en Indonésie)

Facteurs humains

Pour l'agriculture (par exemple en Amazonie et en Indonésie)
Pour l'exploitation minière, qui requiert des coupes "blanches"
Par suite de l'urbanisation et du développement des grandes infrastructures (voies de communication, barrages...)
Indirectement par l'effet du réchauffement climatique (sécheresses qui provoquent des feux de forêt ou en aggravent les conséquences).
Dans une faible mesure, pour l'exploitation du bois (forêts équatoriale d'Amazonie, d'Asie et d'Afrique)[2]. Il convient de distinguer l'exploitation forestière classique (sélective) des coupes de récupération (en cas de déforestation pour l'agriculture ou l'exploitation minière) qui sont en fait des coupes d'opportunité.
Historiquement, le facteur le plus important est le défrichement des forêts pour les convertir en surfaces agricoles (cultures ou pâturages). Ces dernières sont en effet bien plus productives que la forêt. Cependant, les forêts sont indispensables à l'équilibre de la Nature et la notion de productivité n'a aucun sens si elle fait abstraction des équilibres biologiques. Notons à ce sujet des expériences d'élevage en milieu forestier dans la Forêt-Noire, qui ont fait l'objet d'un reportage sur Arte. Si la présence d'animaux d'élevage dans une forêt peut surprendre, les éleveurs concernés rappellent que cette pratique était usuelle au Moyen Âge. Par contre, on ne maîtrise par encore entièrement le sylvopastoralisme et il faut nécessairement doser la densité du bétail car l'effet de cette pratique n'est pas souvent bénéfique pour la forêt. Ainsi les vaches et chevaux (pacage) se frottent au tronc, arrachent les jeunes poussent et écrasent le sous-étage, les porcs (panage) déciment les fructifications et piétinent l'humus, les moutons éradiquent le sous-étage et enfin, les pires, les chèvres détruisent carrémment le peuplement forestier en montant même aux arbres. Au Liban et au Maroc, le sylvopastoralime vieux de plusieurs millénaires est considéré comme la principale menace des dernières cèdraies. Tout est question d'équilibre!
Enfin, l'Homo sapiens est biologiquement peu adapté à vivre dans la forêt, un milieu qui ne pouvait satisfaire qu'une petite partie d'entre eux. Le développement démographique de l'humanité a rendu une partie du défrichement nécessaire, donc justifiable, jusqu'à une certaine époque. Mais de nos jours, la déforestation n'a plus de lien avec la nécessité d'installer les populations. On observe d'ailleurs un phénomène généralisé d'accroissement des populations urbaines et de diminution des populations rurales.

Facteurs favorisants

- Difficultés sociales, pauvreté...
- Explosion démographique
- Appât du gain et de pouvoir
- Toutes les politiques en découlant, souvent sources de pratiques destructrices. Ces politiques sont elles-mêmes souvent dictées par l'OMC et le FMI (ou autres) qui menacent les pays du Sud en jouant sur le poids que leur confèrent les dettes exorbitantes (jusqu'à 16 fois plus élevées que le débit initial) et leur supériorité politique.
Facteurs anthropiques

L'usage du sol :

- L'usage agricole du sol : 60% de la déforestation est due aux cultures sur brûlis, à son exploitation pendant deux ou trois ans, et à son abandon. Ces terres sont en effet très pauvres et subissent une importante érosion. Après abandon, l'agriculteur recommence ailleurs, et ainsi de suite. Le soja est la principale culture concernée. Le surpâturage est également en cause : le bétail détruit la végétation et empêche sa régénération. Les bœufs brésiliens, par exemple, empiètent de cette façon largement sur la forêt.
- Le défrichement des forêts naturelles et leur remplacement par des plantations mono spécifiques plus rentables provoque une perte considérable en biodiversité et fragilise la végétation (voir facteurs biotiques).
- Enfin, l'urbanisation, le mitage des zones naturelles, les travaux d'aménagement (remembrements parcellaires) et les infrastructures (autoroutes, chemins d'accès...), l'exploitation des ressources minières (provoquant l'empoisonnement de la terre, avec les conséquences imaginables sur la végétation : la mine de Serra dos Carajás au Brésil a ainsi détruit 150 000 Km² de forêt) et les barrages hydroélectriques ont un fort impact sur les forêts.
L'exploitation non durable des ressources forestières et agricoles est bien entendu un autre problème grave. L'absence de plans de gestion à long terme entraîne la disparition des forêts : les entreprises forestières coupent à blanc sans soucis de reboisement, et aucune régénération naturelle n'est possible (voir conséquences : érosion des sols).
De plus, l'exploitation irréfléchie d'une parcelle abîme fortement la végétation alentour : ainsi, pour un arbre abattu 40 autres sont abîmés. 20% des déboisements en proviennent.
Le besoin en bois : la récolte de bois de feu dans les pays du Sud représente 56% de l'exploitation mondiale de bois. Ces prélèvements individuels, ponctuels et superficiels, provoquent donc ensemble de grands bouleversements.
Au Nord, les besoins en bois de construction et en papier alimentent le pillage des ressources forestières du Sud.
Les incendies dus à des débroussaillages, aux cultures sur brûlis, à la chasse, à la lutte contre des espèces « nuisibles », à l'élimination de déchets, au vandalisme, à l'inconscience ou au hasard peuvent détruire en quelques heures d'énormes superficies, comme ce fut le cas à Kalimantan (Bornéo) où 3.5 millions d'ha ont brûlé...
Les pollutions atmosphériques, de l'eau ou des sols (notamment par des produits phytosanitaires) peuvent s'étendre sur des régions entières et provoquer l'affaiblissement voire la mort de toute la végétation touchée, sans espoir de régénération même anthropique avant des dizaines d'années.
Le tourisme et une fréquentation trop importante freinent la régénération et tassent les sols.
Les guerres successives comme au Vietnam en 1973 où 22 000 km², soit 23% de la superficie boisée du pays, furent anéantis ont bien entendu une influence plus que néfaste.
Tous ces facteurs sont largement accentués voire provoqués par l'absence de réglementation au sein des pays concernés, ainsi que par l'ignorance et le désintérêt des acteurs et des consommateurs.
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MessageSujet: Re: La déforestation   La déforestation EmptyVen 11 Mai 2007, 9:25 am

Citation :
Facteurs biotique (avec influence humaine)

Les maladies et les champignons sont aidés par la présence de cultures mono spécifiques, voire même de cultures composées d'arbres clones. En effet lorsqu'un arbre est atteint tout le peuplement suit car chaque arbre dispose de la même vulnérabilité.
La Graphiose de l'Orme (Ceratocystis ulmi) est ainsi responsable de la mort de la quasi-totalité des Ormes d'Europe durant les années 80.
Les proliférations d'espèces comme les grands herbivores (favorisés par la disparition de leurs prédateurs) ou les insectes phytophages (favorisés par les cultures mono spécifiques et le réchauffement climatique) peuvent être extrêmement destructrices, comme au Québec où la Tordeuse des bourgeons de l'épinette a provoqué entre 1938 et 1958 la mort de 60% des sapins (Abies balsamea) et de 20% des épinettes (Picea glauca) bien que ces épidémies se produisent dans des forêts naturelles gigantesques et non dans des plantations monospécifiques. En 1975, 35 millions d'hectares étaient touchés. Ces épidémies sont récurrents en forêt boréale car elles sont sources de rajeunissement de la forêt mais on estime que le réchauffement de la planète pourrait accélérer ce processus. Dans le Sud de la France, les années 2003-2006 ont été très chaudes et sèches provoquant des épidémies dévastatrices dans les peuplements d'épicéas communs. Les forestiers locaux estiment que l'épicéa, introduit dans le Sud Massif Central et dans les Pyrénées dans les années 50-60, pourraient devenir un reliquat d'ici quelques années créant une pénurie de bois résineux dit "blancs" utiles pour la papeterie.
Les aléas climatiques comme les périodes de sécheresse et les catastrophes naturelles ont des conséquences importantes : la tempête de 1999 par exemple détruisit 160 millions m³ de bois rien qu'en France...
Ces phénomènes sont accentués par les monocultures d'espèces fragile, à faible ancrage au sol, ainsi que par le réchauffement climatique.

Conséquences

La première conséquence de la déforestation est la mise en péril de nombreuses espèces, parfois encore inconnues, par suite de la disparition de leur habitat naturel, et donc une diminution de la biodiversité. Cependant, il convient de rester prudent sur les effets de la déforestation car l'extension des surfaces forestières comme celle de la déforestation ne sont pas des données scientifiquement établies et indiscutables[3].
En Amérique du Sud, notamment au Brésil, les populations locales sont menacées par la déforestation dans leur mode de vie traditionnel.
Les forêts tropicales humides émettent des quantités très importantes d'oxygène et absorbent beaucoup de CO2, les déchets de matières organiques produisent également beaucoup de méthane (qui est aussi un gaz à effet de serre). Ces écosystèmes complexes demanderaient à être préservés et mieux étudiés.
La destruction du couvert forestier entraîne aussi une aggravation de l'érosion des sols et la disparition de l'humus accumulé.
La déforestation au Brésil le long de l'Amazone provoque une baisse des apports en sédiments dans celui-ci, ce qui entraine à terme l'assèchement des mangroves plusieurs milliers de kilomètres en aval du fleuve avec pour conséquences :
La disparition d'une biodiversité unique au monde ;
La disparition pour les indiens de leurs revenus du fait de la disparition de cet écosystème.

Sur le climat

Les forêts représentent 40% de la quantité de carbone totale existante sur Terre. Or la déforestation et la combustion de ce carbone entraînent son rejet dans l'atmosphère : 1,1 Gt est ainsi rejetée chaque année. L'effet sur le réchauffement climatique est donc important.
La déforestation provoque une modification du climat à l'échelle mondiale aussi bien qu'à l'échelle locale : les arbres subissent un phénomène d'évapotranspiration qui maintient en permanence une humidité locale. Ils jouent aussi le rôle de coupe-vent. Leur disparition provoque donc de grosses perturbations. De plus, la forêt et le sol nu ne retiennent pas la même fraction d'énergie lumineuse à la surface de la terre (albédo) : les forêts utilisent cette énergie tandis que le sol nu la reflète dans l'atmosphère, qui se trouve donc réchauffée. Un augmentation de température de 12 degré a déjà été constatée suite à une déforestation.
Ce réchauffement local modifie la pression atmosphérique, qui elle même influe sur le déplacement des masses d'air et des cellules de tempêtes. Les cycles pluviométriques sont donc modifiés à l'échelle mondiale, provoquant sécheresse et inondations dans des régions qui n'y sont habituellement pas soumises.
Sur le milieu

Suite à une coupe à blanc et notamment en zone tropicale, le sol laissé nu subit un lessivage important par les pluies torrentielles, inutilisées et non freinées par la végétation. L'humus disparaît rapidement et ne laisse que la roche-mère, impropre à la végétation. La revégétalisation est d'autant plus impossible que les plantes tropicales sont majoritairement sciaphiles (elles ne peuvent pousser qu'à l'ombre que procure une forêt).
La désertification est un problème qui menace actuellement 900 millions de personnes et touche 3,5 milliards d'hectares, soit le quart des terres émergées.
Les forêts ont un rôle de protection des sols qui n'existe évidemment plus avec leur disparition : en retenant la terre, les roches et la neige avec leurs racines, les arbres empêchent les glissement de terrains et les avalanches.
C'est pourquoi les forêts dites « de protection » sont intouchables.
La déforestation provoque bien sûr la destruction d'habitats de milliers d'espèces animales et végétales, souvent condamnées à disparaître. Trois espèces disparaissent ainsi chaque heure, soit 72 par jour, soit 26 280 par an.
La forêt est en effet le milieu qui abrite la majeure partie des êtres vivants.

Sur l'eau

La déforestation entraîne inexorablement des crues, inondations et coulées de boue dévastatrices : les forêts retiennent en effet la majorité de l'eau de pluie (dix fois plus qu'un pâturage) et la relâchent progressivement par évapotranspiration. Elles maintiennent donc les nappes phréatiques et régulent le régime hydrique.
Avec leur disparition, ces eaux de pluies (abondantes dans les pays tropicaux) ruissellent en torrents jusqu'aux rivières, provoquant ainsi des crues extrêmement destructrices. Cette eau qui ruisselle emporte avec elle le sol, qui se retrouve dans le lit et l'embouchure des rivières. Le Rhône a ainsi perdu deux mètres de profondeur en amont de Lyon à cause de la déforestation des alpages de montagne. La rivière étend donc son lit, aggravant encore les inondations et provoquant des coulées de boue meurtrières, comme ce fut le cas en Chine avant qu'ils comprennent à leurs dépens l'utilité des forêts. La déforestation en Chine a donc cessé (elle s'est juste déplacée puisque leur bois est désormais importé.)
L'opacification de l'eau qui charrie toutes ces boues provoque la disparition de la faune et de la flore et entraîne de graves problèmes piscicoles.
L'eau filtrée par les forêts alluviales est épurée : 30 mètres de forêt riveraine retiennent la quasi totalité des nitrates agricoles. La déforestation augmente encore les problèmes d'eau potable.

Sur l'Homme

La disparition des ressources forestières et piscicoles provoque des famines, l'agriculture étant impossible à long terme sur un terrain soumis à la désertification.
Les sécheresses, les famines et l'absence d'eau potable favorisent la dissémination de maladies.
L'économie est vouée à l'échec sur le désert créé par la déforestation.
La déforestation entraîne des problèmes sociaux comme la disparition du tourisme (principale source de revenus dans certains pays), la baisse du cadre de vie (paysage...), la disparition de patrimoines culturels liés à la forêt, et la mort des populations autochtones : au vingtième siècle, 90 tribus ont été éliminées, au point que certains parlent de génocide.
Et enfin perte d'un matériel médical inestimable pour la science : 70% des plantes utiles contre le cancer par exemple se trouvent uniquement dans les forêts tropicales humides. Plus d'un quart des médicaments prescrits aux U.S.A. sont dérivés de plantes des forêts tropicales.
De même, tout un potentiel d'aliments et de produits inconnus ou encore inutilisés est perdu.

Solutions

Par chaque individu

Le boycott des bois exotiques non menacés pourrait ralentir le développement des pays concernés et paradoxalement provoquer un effet inverse : la forêt, devenue non rentable, serait défrichée et mise à disposition de l'agriculture.
Pour utiliser du bois en évitant la consommation abusive d'essences menacées, il existe différents moyens :
1. Les bois éco-certifiés:
Des bois exotiques bénéficiant d'une éco-certification (PEFC, FSC...) garantissent une provenance de forêts dont la ressource est gérée de manière durable.
2. Les bois naturellement durables:
Il s'agit de choisir des bois locaux (dit aussi bois de pays ou essences indigènes) qui peuvent présenter une bonne durabilité naturelle (acacia, robinier (faux acacia), châtaignier, chêne, douglas, mélèze, cèdre rouge (western red cedar)...). Ils ne nécessitent pas de traitement particulier s'ils sont utilisés pour des applications définies (classe 1 = intérieur ; classe 2 = intérieur avec risque ponctuel d'humidification ; classe 3 = extérieur avec humidification temporaire sans contact avec le sol ; classe 4 = extérieur humidification permanente en contact avec le sol ; classe 5 = milieu marin immergé dans l'eau).
3. Les bois traités:
Il existe aussi des bois traités chimiquement pour résister aux agents biologiques de dégradations (insectes xylophages et champignons lignivores). Le traitement peut être réalisé par aspersion, par trempage (classe 2 et 3a) ou par autoclave (classe 3b, 4 et 5). Il s'agit d'imprégner les bois d'un produit incesticide et fongicide. Pour les bois autoclavés, on parle souvent de bois traités à cœur. En réalité, seul l'aubier (périphérie de l'arbre, partie vivante véhiculant la sève) est traité car le duramen (cœur) ne peut être imprégné.
Une alternative au traitement "chimique", est le traitement thermique tel que la rétification. Les bois sont traités thermiquement pour qu'ils obtiennent des propriétés de durabilité qu'ils n'ont pas à l'état naturel. Attention ce procédé consomme de l'énergie et les propriétés mécanique du bois diminue légèrement.
Les espèces menacées (voir l'inventaire CITES ou mieux, l'inventaire mondial de l'UICN) devraient être connues et boycottées.
Réduction de notre consommation de papier et de bois, recyclage et restauration du bois abimé.
Pratiquer un tourisme responsable (écotourisme), connaître les problèmes environnementaux des pays où l'on va.

Par la société

Les entreprises et les professionnels peuvent pratiquer une gestion durable du milieu en mettant en place des plans de gestion adaptés au long terme, en pratiquant le « Non Timber Forest Products » - c’est-à-dire la procédure permettant de récolter les produits forestiers (bois de feu, fruits...) sans couper les arbres - en plantant des haies (Le bénéfice en productivité peut aller de 25 à 100%), en augmentant les jachères en agriculture...
Les associations peuvent valoriser l'aspect social et environnemental des forêts, sensibiliser le public et les pays en voie de développement ou encore apporter d'autres formes d'énergie aux pays du Sud que le bois de chauffage.
=> La science peut améliorer nos connaissances actuelles en terme de protection naturelle des forêts contre les maladies, champignons ou insectes, elle peut apporter d'autres modes de gestion, créer des produits de substitution aux matériaux forestiers...

Par les États

Restauration et reboisement des espaces forestiers détériorés (la régénération naturelle étant la meilleure solution)
Le classement de parcelles en réserves protégées (12% devraient l'être selon l'objectif fixé par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement), parcs, forêts de protection etc. est primordiale. La création et le maintien d'un réseau entre ces zones (corridors biologiques) est également importante. Des zones tampon autour des zones protégées (exploitation extensive) seraient également une bonne chose. Les États peuvent encore participer aux plans d'action forestiers nationaux (PAFN) : il s'agit d'une collaboration internationale visant à une gestion idéale des forêts. Les permis d'exploitation doivent être plus restrictifs.
Les États doivent former et sensibiliser les professionnels agricoles et sylvicoles aux problèmes environnementaux. Ils doivent également fournir aide et assistance technique aux exploitants et aux propriétaires.
Les populations vivant en forêt doivent également être sensibilisées, en échange de quoi elles (et notamment les tribus indigènes) mériteraient d'obtenir les parcelles qu'elles occupent.
La création et la valorisation de fonds forestiers dédiés à la protection et à la gestion durable des forêts est un élément primordial dans la lutte contre la déforestation. Ces fonds aideraient les ONG et les pays en voie de développement, subventionneraient des reboisements et des outils de protection (contrôle des feux, réglementation, clôtures...) etc.
respect des conventions signées (Convention sur la diversité biologique, CITES, Convention pour la lutte contre la désertification, Accord international sur les bois tropicaux...).

Par les lois

Mise en place et application d'un régime législatif forestier portant sur l'environnement.
Application du CITES (convention internationale sur le commerce international d'espèces de faune et de flore menacées d'extinction) interdisant notamment le commerce d'arbres rares ou menacés.
Lutte contre l'exploitation clandestine (FLEGT : Forest Law Enforcement Governance and Trade) et contrôles à l'importation. 15% du bois mondial est en effet illégal. Au Brésil, c'est 80% du bois qui est exploité clandestinement.
Notes et références

↑ [1]http://www.sopfeu.org/html/francais/tour/stats_anneeCause.php][1]
↑ Le prélèvement de bois d'exportation au Cameroun est de l'ordre de 1 tige (10 à 15 m3) par hectare par 30 ans (Source GFBC - 2005)
↑ Gérard Granier, Yvette Veyret, Développement durable. Quels enjeux géographiques ?, dossier n°8053, Paris, La Documentation française, 3e trimestre 2006, ISSN 04195361, page 5
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