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 La saga du trésor nazi

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Stans
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MessageSujet: La saga du trésor nazi   La saga du trésor nazi EmptyMar 05 Juin 2007, 1:24 pm

Source : http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200722/la-saga-du-tresor-nazi_25310.html

Paru dans le JDD Dimanche 03 Juin 2007
La saga du trésor nazi

Par Anne-Laure BARRET, avec Marie KORALEK (à Zurich)
Le Journal du Dimanche - Le trésor de guerre des nazis n'est toujours pas épuisé: Quatorze nouveaux tableaux de maître volés ont été découverts dans une banque suisse. Alors que la justice tente de mettre au jour les vestiges de ce pillage à grande échelle des musées européens et collections juives, les enquêteurs vont devoir s'atteler à la recherche des propriétaires d'origine, qui est souvent une gageure.

La saga du trésor nazi Nazis

Citation :

Les spoliations nazies extirpées des banques suisses. (DR)
Tous les comptes n'ont décidément pas été soldés avec l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Comme le révélait vendredi le journal allemand Süddeutsche Zeitung, reprenant des informations parues dans un hebdomadaire suisse allemand, une fabuleuse collection de tableaux de maître volés à des familles juives par les nazis vient d'être retrouvée dans un coffre d'une banque de Zurich. Elle comprendrait au total quatorze oeuvres signées Pissarro, Monet, Renoir, Sisley ou Dürer, pouvant valoir chacune plusieurs millions d'euros. Trois d'entre elles sont même présentées comme d'authentiques chefs-d'oeuvre. Mais pour l'instant, de source proche de l'enquête, seule une a été authentifiée: il s'agit du Quai Malaquais, Printemps, une toile de Pissarro.

Deux procédures judiciaires distinctes, l'une en Allemagne, l'autre au Liechtenstein, ont permis de mettre au jour ce trésor dissimulé depuis plus de soixante ans. La traque a commencé à Zurich, en Suisse, au mois de janvier dernier, lorsque la petite-fille du fondateur des éditions allemandes Fischer a été contactée par deux inconnus. Comme dans un film d'espionnage, le rendez-vous est fixé dans le hall d'un hôtel du centre-ville. Là, les deux hommes proposent à l'héritière de cette famille juive de lui restituer le Quai Malaquais, Printemps, de Pissarro. Volé par les nazis en 1938, après que les Fischer eurent fui leur pays, le tableau n'avait jamais été retrouvé. Sa vie durant, l'éditeur Samuel Fischer, décédé en 1995 en Toscane, a recherché en vain cette toile qui ornait la salle à manger familiale et à laquelle il tenait beaucoup.

Mais il ne s'agit pas vraiment d'une bonne action: les intermédiaires, dont l'un est un marchand d'art ayant pignon sur rue à Munich, réclament à l'héritière une commission dont le montant s'élève à 18 % de la valeur estimée de la toile. Ils lui expliquent que le tableau a été acheté dans les années 1950 à Bruno Lohse, un célèbre pilleur d'art nazi. La petite-fille de Samuel Fischer demande à réfléchir. Elle décidera finalement d'alerter la justice allemande. Saisi de l'affaire, le parquet de Munich lance une enquête pour suspicion de chantage. Bruno Lohse, un proche d'Hermann Goering - il officiait pendant la guerre comme "confisqueur" d'objets d'art destinés à la collection personnelle de ce dernier -, figure au centre des investigations de la police allemande.

Un travail minutieux pour retrouver les propriétaires

On ignore pour l'instant s'il s'agit d'une coïncidence mais, au même moment, la justice du Liechtenstein s'intéresse elle aussi à Bruno Lohse. Dans le petit pays, le climat est à une plus grande transparence. Souvent accusé d'être une plaque tournante du blanchiment d'argent, ce paradis fiscal a durci sa politique: tous les dépôts suspects doivent désormais être signalés. A la suite d'une dénonciation, en fouillant dans l'inventaire de la Schoenart, une fondation créée par Lohse, les enquêteurs s'aperçoivent que plusieurs oeuvres volées à des Juifs y sont inscrites. "Cette histoire est vraiment terrible, commente un spécialiste du milieu bancaire du Liechtenstein. On trouve encore une fois un cadavre dans le placard. J'ai peur qu'il y ait à nouveau des problèmes d'image de marque pour notre pays..."

Les toiles, aujourd'hui placées sous séquestre dans l'attente d'une expertise, étaient entreposées à Zurich dans un coffre de la Banque cantonale, semblable à un vaste dressing blindé... Coïncidence troublante, l'inconnu de Zurich, le marchand d'art munichois qui avait contacté l'héritière Fischer, possédait une procuration pour ouvrir le coffre numéro cinq. Il l'aurait visité à plusieurs reprises et aurait même pris des mesures des tableaux. Par ailleurs, le trésor a, semble-t-il, fondu ces dernières années, puisqu'une dizaine de tableaux auraient été sortis depuis l'ouverture du coffre par Lohse en 1978.

L'hypothèse la plus vraisemblable est que le marchand d'art nazi Lohse, qui a principalement oeuvré pour le compte de son mentor Goering, le bras droit de Hitler, ait mis à l'abri, pour son propre compte, une partie du butin. "Cela arrivait souvent. Le régime nazi était corrompu à tous les niveaux", rappelle Jean-Marc Dreyfus, historien des aspects économiques de la Shoah, coauteur avec Sarah Gensburger du livre Des camps dans Paris (Fayard).

L'enquête n'en est qu'à ses débuts. Si les toiles de Zurich sont bien authentiques, un travail minutieux devra être entrepris pour les restituer à leurs propriétaires ou à leurs héritiers. Mais le principal protagoniste, Bruno Lohse, ne sera d'aucune aide. L'homme, qui avait repris le commerce de l'art à Munich après avoir purgé une peine de prison à la fin de la guerre, est en effet décédé à 95 ans en mars dernier, apparemment sans livrer ses secrets.

Certaines toiles ont peut-être été dérobées en France

L'origine des toiles, elle aussi, fait mystère. Mais il n'est pas impossible que certaines d'entre elles aient été dérobées en France. Car si Bruno Lohse, une des chevilles ouvrières de l'ERR (l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg d'Alfred Rosenberg, agence chargée de saisir les collections juives), a mis en oeuvre les spoliations dans plusieurs pays d'Europe de l'ouest, il a beaucoup officié en France. Dans le Berlin des années 1930, cet érudit avait conquis l'estime de Goering qui l'avait envoyé en mission à Paris. Comme l'attestent plusieurs photos, Lohse avait l'habitude d'organiser des visites privées pour son commanditaire au musée du Jeu de Paume, lieu où étaient entreposées les oeuvres de premier plan. Goering pouvait ainsi alimenter sa collection personnelle et celle de Hitler.

Au total, en France, selon les inventaires allemands de l'époque, environ 25.000 oeuvres, essentiellement des peintures, ont été dérobées. Parmi les plus célèbres, on peut citer celles provenant des collections Rothschild et Schloss. Pour organiser leur transfert massif vers l'Allemagne, des moyens colossaux ont été déployés: pas moins de 24 trains spéciaux sont partis de Paris. Toutes les oeuvres n'ont pas été restituées après guerre: resurgies des oubliettes de l'histoire, certaines apparaissent périodiquement sur le marché de l'art... comme le Quai Malaquais, Printemps, de Pissarro, si cher à la famille Fischer.
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