Mystérieuse vague géante à Mostaganem !

Source : http://www.20minutes.fr/article/174345/Monde-Une-vague-qui-charrie-beaucoup-de-questions.php

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Une vague qui charrie beaucoup de questions

Une vague, douze morts et autant d’explications. La puissante déferlante qui a tué plusieurs baigneurs sur la cote algérienne vendredi dernier charrie beaucoup de questions et peu de réponses. Récit.

L’information met près d’une semaine à remonter

Vendredi 3 août, une vague géante déferle sur la plage dite du Petit Port, près de Mostaganem, à l’ouest de l’Algérie. Douze personnes périssent. L’information met près d’une semaine à remonter dans les médias francophones. Mercredi, la protection civile algérienne rend compte du drame à l’AFP, sans livrer aucune explication officielle sur l’origine du phénomène, très localisé. Des témoignages d’habitants font seulement état d’un «mini-tsunami».

Interrogé par l’AFP, un ancien chercheur du Centre algérien de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), y va de son hypothèse. Selon le professeur Loth Bonatiro, la déferlante pourrait avoir été provoquée par une expérimentation d'armes conventionnelles (ni biologiques, ni chimiques, ni nucléaires) en Méditerranée.

Une secousse sismique de 4,6 sur l'échelle de Richter

Il affirme que la France, l'Italie ou l'Espagne procèdent de temps à autre à ce type d'expérimentations... Il indique par ailleurs que le Craag n’a pas enregistré une secousse sismique d'une magnitude de 4,6 sur l'échelle ouverte de Richter, signalée vendredi - le jour de la vague - par le Réseau national de surveillance sismique (Renass) de Strasbourg.

Interrogé par «20 Minutes», le Renass confirme qu’il bien enregistrée vendredi à 21h08 une secousse en plein milieu du bassin méditerranéen. Mais qu’elle n’était pas assez puissante pour provoquer une telle vague. «Pour qu'il y ait un raz-de-marée, il faut une magnitude supérieure à 6 sur l'échelle de Richter et si tel est le cas, les vagues arrivent dans un délai très rapide et touchent plusieurs endroits, pas seulement une plage.»

«Aucune expérimentation d'armes conventionnelle»

Le ministère de la Défense français affirme pour sa part qu’aucune expérimentation d’armes conventionnelles n’a été réalisée à cette date-là au large de la Méditerranée. La raison est simple : ce genre d’essais est interdit l’été. Quand bien même, si dommage il y avait eu, d’autres côtes en auraient également fait les frais. Le ministère penche pour une autre hypothèse : le passage d’un gros bateau au large de Mostaganem, à une vitesse supérieure à celle autorisée.

L’yypothèse est aussitôt contredite par un capitaine de la marine marchande, qui assure à «20 Minutes» qu’il faudrait que le bateau, de la taille d’un navire à grande vitesse de la SNCM, passe vraiment tout près de la plage pour créer une telle vague. «Les baigneurs l’auraient forcément vu.»

«Les dangers de la mer»

Entre-temps, le Craag livre une autre explication possible. Il s’agit peut-être d’un «glissement sous-terrain ou sous-marin important» déclare Hamou Djellit, chef du département études et surveillance sismique, à Libération.fr. Soulignant que Loth Bonatiro n’est plus membre du Craag depuis 2003, il confirme que le centre n’a enregistré aucune secousse sismique et qu’il ne s’agit donc en aucun cas d'un tsunami. Quant à la hauteur, la largeur et l’heure du déferlement, il faudra attendre les résultats d'études complémentaires pour les connaître.

Les médias algériens, eux, ne font aucune allusion à l’événement. Le quotidien «El Watan» évoque juste, jeudi, les dangers de la mer, avec 20 noyades depuis le début de l’été sur les côtes oranaises. Pas de trace de la vague «scélérate». Qui refera sans doute surface tôt ou tard.

Catherine Fournier

20Minutes.fr, éditions du 09/08/2007 - 17h50

dernière mise à jour : 09/08/2007 - 17h50