Le duel ROYAL - AUBRY

Source : http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/11/17/derriere-l-affrontement-royal-aubry-c-est-l-identite-du-ps-qui-est-en-jeu_1119391_823448.html

Derrière l'affrontement Royal-Aubry, c'est l'identité du PS qui est en jeu

LE MONDE | 17.11.08 | 09h34 • Mis à jour le 17.11.08 | 09h34

Citation :

Ce sera donc aux militants de trancher puisque les chefs ont été incapables de s'entendre. Le congrès de Reims s'est achevé, dimanche 16 novembre, sans que l'on puisse deviner qui succédera à François Hollande à la tête du PS.

Une telle incertitude est rare dans l'histoire du parti. Elle le renvoie à quelques épisodes peu glorieux de son passé. Le sinistre congrès de Rennes de 1990, notamment, où les héritiers de François Mitterrand - Lionel Jospin et Laurent Fabius -, s'étaient déchirés à belles dents sous le regard incrédule des congressistes.
A l'époque, les militants n'avaient pas eu leur mot à dire. Cette fois, ce sont eux qui vont devoir arbitrer la guerre des chefs en espérant que leur vote ramènera le parti à la raison.
Jeudi 20 novembre, il leur appartiendra de départager Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon, qui promettent, tous les trois, d'ancrer le parti à gauche. Un second tour n'est toutefois pas exclu le lendemain, tant le scrutin est incertain et l'ambiance délétère.
En désaccord sur à peu près tout, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë se sont rejoints pour convenir, au terme de trois jours de déchirements, que le PS, était "sérieusement malade" et devait "se soigner".

TROP PLEIN D'AMBITIONS

De quel mal souffrent donc les socialistes ? D'un évident trop plein d'ambitions, alors que l'élection présidentielle, désormais programmée tous les cinq ans, impose son inexorable tempo. A cette aune, les femmes ne sont pas les moins déterminées.
La bataille Royal/Aubry, qui a pris corps durant le week- end, s'est doublée d'une primaire Aubry/Delanoë, d'où le maire de Paris est sorti KO. C'est le grand vaincu du congrès.
La guerre des chefs est si prégnante qu'on en oublierait presque les désaccords de fond. Ils existent pourtant, même s'ils ne sont pas forcément là où on les croit.
Les adversaires de Mme Royal ont artificiellement grossi la querelle de l'alliance avec le centre - que beaucoup pratiquent localement - pour l'accuser de dérive droitière. Sur la défensive, l'ex-candidate à la présidentielle ne s'est sortie du piège qu'en promettant de faire trancher le débat par les militants, si elle est élue.
En réalité, c'est sur la nature du parti que porte la vraie querelle. Mme Royal veut aller jusqu'au bout de la logique présidentielle et transformer le PS en un grand parti de supporters. Une révolution qui heurte le vieux parti et le pousse à serrer les rangs derrière Martine Aubry.
Non sans habileté, la maire de Lille a retrouvé le lyrisme mitterrandien pour flatter les congressistes désarçonnés par la façon peu conventionnelle dont Mme Royal s'est adressé à eux, puisant dans un registre moral et parfois religieux qui leur est génétiquement étranger.
S'il n'a rien tranché sur le fond, le congrès de Reims a mis en lumière une évidence : la "révolution Royal" heurte le parti dans son identité même.

Françoise Fressoz

Il y en a une qui n'y est pas allée de main morte, c'est Danielle Mitterand...
Dans un entretien pour Nice Matin quant à sa préférence entre les deux harpies du PS voici ce qu'elle "balance" :

"Je n'ai aucune préférence. Je ne veux pas de mal au PS, simplement qu'il disparaisse dans la douceur. Toute organisation, au moment de sa naissance, soulève l'espoir. Puis vient le jour de la descente qui, pour le PS, a débuté au congrès de Rennes. Depuis, cela ne fait que continuer. On n'entend plus que des querelles, rien des valeurs du socialisme. Ce parti n'a pas compris qu'il fabriquait sa propre mort, une mort somme toute naturelle (...) Les idées incarnées par le PS ne sont plus celles en qui je crois. Je continue de poursuivre une idée socialiste, humaniste, dont le principe de base est de lutter contre l'exploitation de l'homme par l'homme. Cette idée continuera de vivre, des centaines de milliers de personnes la portent, parfois même au sein du PS. Mais, en tant que tel, le parti s'est définitivement éloigné de ses valeurs. Le PS est devenu libéral "

Il est vrai que cette dame est plus proche de Jaurès dans l'idéologie que des "drôles de dames" ...
Néanmoins, et au risque de faire rugir Roy, Stans ou Alexis, je continue de déplorer la nullité et le vide sidéral des têtes pensantes du PS...La France et surtout la démocratie se doivent, pour progresser, d'avoir de vrais contradicteurs pour gomme le caractère néfaste des flatteurs...Une démocratie sans opposition est vide de sens, et dangereuse sous certains aspects...

La veuve MITTERRAND n'a cependant pas tort : les idéologies ne sont pas éternelles !

Ti' Breton a écrit:

Néanmoins, et au risque de faire rugir Roy, Stans ou Alexis, je continue de déplorer la nullité et le vide sidéral des têtes pensantes du PS...La France et surtout la démocratie se doivent, pour progresser, d'avoir de vrais contradicteurs pour gomme le caractère néfaste des flatteurs...Une démocratie sans opposition est vide de sens, et dangereuse sous certains aspects...

Bof moi je m'en fout.
Quoique... C'est quand la gauche est toute puissante que la droite se droitise vraiment. Avec l'agonie du PS, Sarkozy a joué la carte de l'ouverture à gauche, alors que pour contrer Mitterand, Giscard avait osé parler d'immigration-invasion.

Si c'était un vrai parti de gauche, le PS aurait un peu des mes faveurs, mais ce n'est clairement plus le cas.

Ti' Breton a écrit:

Néanmoins, et au risque de faire rugir Roy, Stans ou Alexis, je continue de déplorer la nullité et le vide sidéral des têtes pensantes du PS...La France et surtout la démocratie se doivent, pour progresser, d'avoir de vrais contradicteurs pour gomme le caractère néfaste des flatteurs...Une démocratie sans opposition est vide de sens, et dangereuse sous certains aspects...

Je ne suis pas choqué : je suis totalement d'accord avec toi, il faut une opposition forte afin d'obliger les explications, laisser le choix au peuple et effectivement s'en servir de garde-fou contre d'éventuelle dérives.

Sinon :

Citation :

Après une nuit de confusion, la direction du Parti socialiste a annoncé, samedi 22 novembre, vers 5 h 30 du matin, que Martine Aubry avait remporté 50,02 % des voix au deuxième tour de l'élection du premier secrétaire du PS, contre 49,98 % à sa rivale Ségolène Royal, selon une "totalisation des centralisations fédérales".

Et le lamentable spectacle se poursuit puisque Sainte Royale, Madonne du Poitou et victime permanent de tous les complots du monde rejette les résultats !




(A mon avis, la prochaine étape va être que Ségoléne va accuser Sarkozy d'être derrière tout ça !)

C'est évident : c'est la faute de SARKOZY ! (tous les membres du PS étant dans son gouvernement) !

Eh......Dis le pour rire..... Ce n'est pas si faux que cela... En pratiquant l'ouverture à outrance et en décapitant du même coup les meilleurs têtes du PS, Sarko l'a joué fine ! Et l'on pourrait ajouter DSK au FMI ! c'est du bel ouvrage comme disait ma grand-mère...
A part Lang (brillant ministre de la Culture quoi qu'en pensent certains et qui tire à boulets rouges sur Royal en ce moment), il ne reste plus beaucoup de monde pour assurer un leadership !

Ti' Breton a écrit:

Eh......Dis le pour rire..... Ce n'est pas si faux que cela... En pratiquant l'ouverture à outrance et en décapitant du même coup les meilleurs têtes du PS, Sarko l'a joué fine ! Et l'on pourrait ajouter DSK au FMI ! c'est du bel ouvrage comme disait ma grand-mère...
A part Lang (brillant ministre de la Culture quoi qu'en pensent certains et qui tire à boulets rouges sur Royal en ce moment), il ne reste plus beaucoup de monde pour assurer un leadership !

En même temps Sarkozy a bien des défauts mais il faut lui reconnaitre une capacité à attirer les talents et a fédérer même des opposants.

Ah, s'il réfléchissait plus avant de prendre des décisions hâtives, parfois démagogiques ou sous le coups de l'émotion....

Mieux vaut être dirigé par SARKOZY qui sait profiter des talents des uns et des autres que par un "président fainéant" comme CHIRAC !

Stans a écrit:

Mieux vaut être dirigé par SARKOZY qui sait profiter des talents des uns et des autres que par un "président fainéant" comme CHIRAC !

C'est sur, mais cela n'empéche nullement de regretter certaines décisions précipitées et non réfléchies ou d'autres vraiment démagos (Guy Moquet, parrainage d'un enfant de la Shoa,...), et puis l'aspect bling-bling-enfant gâté du début de son mandat était mal venu (même si on peut apprécier le fait qu'il ai tenté d'être honnête en étant lui-même alors que bien d'autres politiques de droite ou de gauche le cache ou tente de se faire passer pour des prolos tout en payant l'ISF).

Dommage car Sarko est vif et il se bouge quitte a bousculer les lignes politiques ou les dogmes...

Mais SARKOZY est bien remonté dans les sondages !

Cette remontée dans les sondages est incontestableùent liée à sa politique comme président de l'UE... Que serait-il advenu si Ségolène avait été élue ?
Il n'empêche...Disons que je place sur le plan de l'euphorie du pouvoir les maladresses de sarko lors de son investiture, maladresses qui se sont essentiellement déroulées dans les premiers mois de la présidence.
Néanmoins, et même si l'on peut toujours regretter certaines mesures, l'ensemble tient la route, et si ce n'était cette damnée crise internationale, les résultats n'auraient pas tardé à se faire sentir sur notre économie.
Il lui reste à trouver les bons arguments face au monde financier qui ne joue pas le jeu, les banques en France multipliant les mesures coercitives à l'encontre des PME et des TPE devant les mines effarées de la ministre des finances et de celui du budget qui semblent dépassés...
Mais dans l'ensemble, le satisfecit est de mise après plus de vingt années d'immobilisme destructeur...

La seule chose à faire face aux banques récalcitrantes, c'est de les renationaliser en tout ou en partie. Ainsi l'État aura des sièges stratégiques dans les Conseils d'Administration. Même le très néo-libéral Gordon BROWN a montré l'exemple !

Cela s'appelle un refondement de l'économie de marché ce que tu proposes (à juste titre)...En fait une politique sociale-démocrate, via les nationalisations...
Mais il est vrai que la question est : y a t-il une autre alternative ?

Ti' Breton a écrit:

Cela s'appelle un refondement de l'économie de marché ce que tu proposes (à juste titre)...En fait une politique sociale-démocrate, via les nationalisations...
Mais il est vrai que la question est : y a t-il une autre alternative ?

Je ne vois en effet pas d'autre alternative que celle que je propose et qui aura pour effet de conscientiser l'appareil de l'État dans les pratiques bancaires plus que douteuses ! Évidemment il ne faudra pas offrir des parachutes dorés à des énarques cette fois !