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 La Propaganda Abteilung en France occupée

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MessageSujet: La Propaganda Abteilung en France occupée   La Propaganda Abteilung en France occupée EmptyMer 05 Avr 2006, 5:27 pm

Source : http://www.1939-45.org/articles/pressec.htm

PROPAGANDE ! - PRESSE ECRITE FRANCAISE DE 1940 A 1945

Matthieu BOISDRON, en ligne depuis avril 2000 © www.1939-45.org

Citation :
SOUS L'OCCUPATION


Au cours de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, la presse écrite, plus tard viendra la radio, joue un rôle primordial. En effet, s'il est un moyen efficace et rapide de propager de l'information, c'est bien celui là. La presse, à cette époque, revêt un caractère très politique et, plus que de l'information, elle offre surtout un débat idéologique qui reflète bien la société de l'époque. L'émergence du socialisme et des idées "de gauche" vont alimenter les débats politiques avec les forces traditionnelles que sont le cléricalisme, le monarchisme et le nationalisme. Moyen de propagande, la presse est soumise à un contrôle strict de la part des gouvernements." Le canard enchaîné " paraîtra pour la première fois en pleine guerre de 14/18 et sera tout de suite soumis à une censure intransigeante. Chaque parti possède donc son journal et l'utilise comme vitrine de ses idéaux et de ses ambitions. Dans les régimes "forts" tels que l'URSS, l'Italie et plus tard l'Allemagne et l'Espagne, la presse est soumise tout entière à l'Etat ainsi que la radio qui prend une ampleur certaine bien qu'elle ne se développe surtout qu'en milieu urbain et dans les familles relativement aisées. Toutefois, au cours des années 30, ce moyen de communication et de divertissement se démocratisera partageant la vedette avec la presse écrite et le cinéma. En somme, la presse offre une influence considérable sur les populations. Dans un monde où l'information circule peu et peu rapidement, surtout en temps de guerre, il est nécessaire pour les gouvernements de contrôler cet outil puissant.

Tout au long de l'invasion allemande, c'est à dire du 10 mai au 25 juin 1940, les journaux français ont eu de plus en plus de difficultés à paraître en raison de la pénurie de matières premières, de main d'œuvre et de possibilités de distribution dues à l'avancée allemande et à l'exode massif des populations du Nord et de l'Est de la France.

Les journaux parisiens, suivent l'exil du gouvernement par Tours jusqu'à Bordeaux face à l'armée du général Küchler qui entrera dans Paris, déclarée ville ouverte, le 14 juin. L'errance de ces grands journaux stoppera à la signature de l'armistice et au moment de la séparation du territoire en deux zones. Certains se fixeront à Lyon, Clermont-Ferrand ou encore Limoges. Certains titres préfèrent se saborder mais la plupart continue leur publication car les forces d'occupation exigent que la presse continue de paraître sous la même forme mais, bien entendu, sous un contrôle strict de la Propaganda Abteilung in Frankreich installée à l'hôtel Majestic à Paris. Avec ses échelons régionaux et locaux (Staffeln) cet organisme s'assure une contrôle très serré et très efficace. L'uniformité des tons s'impose donc à la presse française. En zone libre, la presse doit, quant à elle, servir les intérêts de la Révolution Nationale de Pétain et doit donc prôner le cléricalisme, le corporatisme, le traditionalisme, l'anglophobie, l'anticommunisme, l'antigaullisme et l'antisémitisme. Cette orientation fera évoluer la presse vers le fascisme qui, en 1942, lors de l'invasion de la zone sud par l'Allemagne, ne se trouvera nullement embarrassée.

"La Dépêche du Centre" à Tours voue au Maréchal un véritable culte et encourage les mesures discriminatoires à l'encontre de la population juive de France. En décembre 1940, le rédacteur en chef, Robert Kistler, est accusé de franc-maçonnerie par un journal concurrent :"Tours-Soir". Il est ainsi remplacé par Mazereau et Corbiny, personnages à la solde de l'ambassade d'Allemagne à Paris dirigée par Otto Abetz. A Poitiers, un membre du R.N.P, le parti de Déat, remplace le rédacteur en chef qui sera arrêté et déporté. A Orléans, "La République du Loiret" ne montre pas de zèle excessif ce qui aura pour conséquence l'obligation à l'exil en Suisse de son rédacteur en chef. A Châteauroux, Ernest Gaubert, met "Le Département", son journal, au service du Reich : ses deux fils portent l'uniforme noir de la Waffen SS. L'ambassade d'Allemagne à Paris aida beaucoup la Propaganda Abteilung dans son travail. La Pressgruppe du Dr Eich a comme objectif la surveillance complémentaire de la presse provinciale et de l'Agence française d'information qui remplaça l'agence Havas. Le contrôle se fait donc aussi à la source.

Les moyens de rétorsion sont la suspension pour un certain temps de la parution, mesures qui peuvent aller jusqu'à l'interdiction de parution.

A LA LIBERATION


Dès le débarquement, les premiers journaux "libérés" font leur apparition. Souvent, ce sont des journaux de la résistance, clandestins pendant la durée de la guerre et qui ont paru avec très peu de moyens. Le 23 juin 1944 paraît à Bayeux l'hebdomadaire "La Renaissance du Bessin" ; le 3 juillet c'est au tour de "La Presse Cherbourgeoise" ; le 7 août, c'est le très connu "Ouest France" qui fait son entrée ; suivra "la Nouvelle République du Centre-Ouest" le 01 septembre. L'O.F.I vichyste est remplacé le 20 août (avant la chute de Paris) par l'Agence française de presse (qui deviendra plus tard l'agence France-Presse) qui envoie ses dépêches à tous les journaux libres de la capitale. Du 20 au 23 août, une douzaine de quotidiens voit le jour grâce à l'autorisation d'Alexandre Parodi, délégué du G.P.R.F. Mais en raison de la pénurie de papier les tirages sont limités à 180.000 exemplaires par titre. Ces nouveaux journaux s'emparent le plus souvent des locaux et du matériel des anciens titres collaborateurs installés dans le quartier de la Bourse et des Grands Boulevards du IXe arrondissement.

"Combat", dirigé par Albert Camus et "Défense de la France" s'installent rue Réaumur à la place des journaux "Parizer Zeitung" et "L'Intransigeant". "L'Humanité" et "Le Parisien Libéré" prennent leurs quartiers rue d'Enghien où se trouvait "Le Petit Parisien". "Le Populaire" de la S.F.I.O. prend la place du "Matin" dans son propre immeuble, boulevard Poissonnière. "Ce Soir", "Front National" et "Libération" investissent les immeubles de la rue du Louvre abandonnés par "Paris Soir" et "Je suis partout". "Le Figaro" reprend sa place dans son fief de la place de l'étoile. "L'Aube" du M.R.P. s'installe près de l'Opéra. "L'Aurore" reprend ses publications en septembre, trois mois avant "Le Monde". Ces titres ne sont imprimés que sur une seule page recto-verso.

Un bon nombre de ces titres, nés dans l'euphorie de la libération, disparaîtront avec le temps et peu résisteront. En 1945, Paris comptait 34 quotidiens ; en 1947 il n'en reste que 20 et seulement 16 l'année suivante.
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