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 Quand les Flamands émigraient en Wallonie

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Stans
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MessageSujet: Quand les Flamands émigraient en Wallonie   Quand les Flamands émigraient en Wallonie EmptyMer 03 Fév 2010, 11:44 am

Source : http://levif.rnews.be/actualite/belgique/72-56-45845/quand-la-wallonie-etait-une-terre-promise.html#

Quand la Wallonie était une terre promise

02/02/2010 11:14

Le journaliste Pascal Verbeken a sillonné la Wallonie sur les traces de 500.000 ouvriers flamands qui ont émigré vers La Louvière, Charleroi ou Seraing. Il en a tiré un livre poignant.

Par François Brabant

Citation :
On a du mal à s'imaginer. A l'aube du xxe siècle, la Belgique est la troisième puissance économique mondiale. Le pays doit son rang à la florissante industrie wallonne du charbon, du verre et de l'acier. Le sillon Haine-Sambre-Meuse-Vesdre se développe à toute vitesse. La Louvière et Courcelles sont des villes-champignons, grouillantes, qui sortent de terre en quelques années. La Wallonie ressemble à une sorte de Far West, où le charbon remplace le pétrole. Une terre promise, où rien ne semble capable d'enrayer le progrès social et les avancées technologiques.

A quelques dizaines de kilomètres de Liège ou Charleroi s'étale une Flandre paysanne, misérable. Où les hommes, les femmes et les enfants crèvent de faim. Pour beaucoup, le seul espoir d'une vie plus digne réside dans l'émigration, le plus souvent vers la riche Wallonie. Des pans entiers du territoire flamand se dépeuplent.

Rillaar, près d'Aarschot, devient het dorp der blinden , le village des volets : à la belle saison, la quasi-totalité des habitants s'en va travailler dans les champs wallons et les volets des maisons restent clos. Le village ne reprend vie qu'en hiver. En d'autres lieux, les gens partent définitivement. Au total, 500 000 Flamands auraient abandonné leur maison pour s'établir en Wallonie.

Une histoire oubliée
C'est cette histoire oubliée que ressuscite La Terre promise , un livre émouvant du journaliste gantois Pascal Verbeken, à partir duquel le sénateur Luckas Vander Taelen (Groen !) a réalisé un documentaire, qui sera prochainement diffusé sur la RTBF. Jusqu'ici, curieusement, l'exode massif des ouvriers flamands n'avait pas intéressé grand monde. Aucune étude globale n'existe sur le sujet.

Tout indique que cette histoire est devenue gênante, tant pour les Flamands que pour les Wallons. La Flandre préfère tourner le dos à son passé : l'émigration forcée de milliers de pauvres hères contredit le marketing triomphaliste d'une région pour qui seule compte désormais la prospérité. La Wallonie, elle, n'aime pas se souvenir de la part de Flandre qui vit en elle. Elle préfère mettre en avant sa tolérance ; elle insiste sur l'inexistence de l'extrême droite locale, oubliant que les ouvriers flamands ont été la cible des moqueries, et que leur intégration n'a rien eu d'une partie de plaisir.

« Mes grands-parents provenaient des environs de Grammont, raconte Pascal Verbeken. Ils ont quitté leur terre natale pour trouver du travail dans les faubourgs industriels de Gand. Mais la plupart des autres habitants de la région sont partis pour La Louvière.

J'aurais pu être un Wallon, au fond. » Avec sa moto, il a traversé le Brabant wallon pour arriver à Charleroi, puis à Châtelet, Farciennes, Auvelais, La Louvière, Morlanwelz, Cuesmes, Quaregnon, Seraing, Flémalle... Partout, il cherche les derniers témoins directs des vagues d'immigration flamande, scrute les vestiges que celle-ci a laissés en Wallonie.

En contrepoint, Pascal Verbeken se réfère abondamment à Auguste De Winne, qui a effectué le même reportage que lui, un siècle plus tôt, mais en sens inverse. D'abord publié en feuilleton dans le journal Le Peuple , puis paru sous forme de livre en 1902, A travers les Flandres est le récit d'un voyage désespérant : lui-même fils d'un Flamand de Ninove forcé d'émigrer à Bruxelles, Auguste De Winne, qui sera après la Première Guerre mondiale l'une des grandes figures du socialisme belge, y décrit avec effroi une Flandre qui agonise. Une sorte d'Irlande sur le continent.

L'émigration flamande vers les bassins industriels wallons durera jusqu'au début des années 1950. Ensuite, tout change. Les multinationales s'installent en Flandre, tandis qu'au même moment le déclin de la Wallonie s'accélère. En 1967, la Constitution belge est - enfin - officiellement traduite en néerlandais. La même année, pour la première fois, le produit intérieur brut de la Flandre dépasse celui de la Wallonie. La Terre promise est aussi un livre sur la roue qui tourne.

Ironie de l'histoire
Récit écrit à hauteur d'homme, à la fois road-movie à la Kerouac, investigation journalistique, monologue intérieur, réflexion sur la justice et la solidarité, La Terre promise est un objet littéraire hybride. Si on devait le rapprocher d'un livre récent, on penserait à Gomorra , plongée dans la Mafia napolitaine écrite par le journaliste italien Roberto Saviano.

Comme dans Gomorra , on est frappé par le jusqu'au-boutisme de la démarche. Pascal Verbeken veut voir, veut savoir, il ne lâche rien. Les deux livres trouvent des échos inattendus. Comme lorsque Pascal Verbeken constate, à son arrivée dans le Borinage, « une napolisation évidente » : « Ici aussi, la xénophobie menace. »

Très politique pour qui lit entre les lignes, Pascal Verbeken fait preuve du même mordant à l'égard d'une Flandre repliée sur elle-même qu'envers une Wallonie incapable de vaincre ses vieux démons, clientélisme et autres. Il évoque le parcours de Jean-Claude Van Cauwenberghe, ex-ministre-président wallon, arrière-petit-fils d'un mineur flamand.

Il rencontre longuement Gaston Onkelinx : le père de Laurette, ancien bourgmestre de Seraing, a quitté son Limbourg natal pour s'installer à Ougrée en 1953. Sa famille tenait un café en face des usines Cockerill. « C'est inimaginable mais, il y a cinquante ans, Seraing était riche », se souvient Gaston Onkelinx, dépité. La mélancolie est omniprésente dans La Terre promise . A tel point qu'on ne peut s'empêcher de juger partielle, « exotisante », voire un tantinet misérabiliste, la description de la Wallonie de Pascal Verbeken.

« Je peins la réalité, mais toujours avec respect, se défend Pascal Verbeken. Il n'y a pas un chômeur, pas un marginal, dans ce livre ! Mais les quartiers où ces 500 000 Flamands se sont installés, ce sont aujourd'hui les plus misérables et les plus déshérités de Wallonie. C'est ça, la grande ironie de cette histoire ! » Le documentaire tiré de La Terre promise montre les images d'une action choc de la N-VA, en 2005 : histoire de dénoncer les transferts Nord-Sud, des camions avaient déversé des liasses de faux billets au pied des ascenseurs de Strépy-Thieu.

Quelle ironie, là aussi, de voir les militants nationalistes agiter leurs drapeaux jaune et noir, au beau milieu de cette région du Centre où tant de Flamands sont venus chercher une vie meilleure.

Enfin, La Terre promise ébauche une réflexion originale sur l'identité belge. Pascal Verbeken confie qu'il a parfois été heurté, au cours de ses pérégrinations wallonnes, par la pauvreté qui sévit dans certains anciens bastions industriels, mais qu'il ne s'y est jamais senti dépaysé. « Je crois qu'il existe quelque chose comme un décor belge : les maisons en briques rouges, les murs en béton, les petits jardins familiaux. On ne retrouve ça ni en Allemagne, ni aux Pays-Bas, ni en France, sauf autour de Lille.

Quand je suis arrivé à Marcinelle, je me suis dit : tiens, ça ressemble à Ledeberg, un quartier populaire de Gand. Les médias pointent toujours les différences entre la Flandre et la Wallonie. Mais les correspondances existent aussi ! Nous avons un passé commun, notamment en raison de toute cette histoire de migration.
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bruno232
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MessageSujet: Re: Quand les Flamands émigraient en Wallonie   Quand les Flamands émigraient en Wallonie EmptyMer 25 Jan 2012, 12:58 am

Et alors??
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Jean Aymar
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MessageSujet: Re: Quand les Flamands émigraient en Wallonie   Quand les Flamands émigraient en Wallonie EmptyMer 25 Jan 2012, 5:06 pm

Et alors?

Je crois que ce reportage, d'après la description de son auteur, ne reflète pas une réalité historique. La façon de présenter les choses est soit naïve, soit orientée.
Le pauvre flamand obligé d'émigrer en riche terre wallonne... C'est vraiment plus proche de la caricature que de la vérité!
Je crois qu'il faudrait d'abord replacer cette émigration dans le contexte de l'époque, tant sur les plans économiques que politiques.
La vérité politique est d'abord une chasse aux sorcières, menée en Flandre contre une nouvelle vision de la classe ouvrière.
Je m'étonne qu'un journaliste ne se souviennent pas, dans un tel reportage, des mouvements sociaux qui parcoururent la Flandre à cette époque. Une présentation, même succincte, de l'oeuvre de l'abbé Daens et de son parti populaire chrétien eut été bienvenue. La répression qui suivit l'envolée de ce mouvement permettrait de mieux comprendre une grande partie de cette émigration.
Gommer que l'émigration ouvrière flamande fut, en partie, due au triste constat qu'il n'y avait pas, en Flandre, d'espoir d'avenir social pour l'ouvrier, c'est presque nier l'objectif que ce journaliste poursuit..
Les bassins industriels wallons présentaient certes, des opportunités de travail, mais surtout un climat social beaucoup plus favorable à l'émancipation ouvrière.

Ce reportage pêche aussi par son analyse des soi-disant quartiers flamands qui étaient les plus pauvres... Ici aussi, la caricature dépasse la réalité. L'ouvrier wallon n'était pas mieux loti que l'ouvrier flamand. La semaine de 7 jours et le travail des enfants étaient le lot de tous. La seule différence que n'analyse pas ce journaliste, est la solidarité du mouvement ouvrier et syndical de l'époque.
S'il avait un tant soit peu fait attention à la tradition ouvrière, il aurait eu pléthore d'exemples qu'il dit rechercher de la présence et de l'intégration flamande en Wallonie.

Ce qu'il évacue aussi trop facilement, c'est la période des années 1925-1939 qui vit une forte émigration flamande suite à la répression active menée par des mouvements nationalistes, une bourgeoisie et un clergé plutôt "très à droite", pour rester poli ou "contre le bolchevisme".
N'oublions pas que le front populaire en France, eut des répercussions évidentes sur le monde ouvrier francophone.
La lecture des archives du parti Ouvrier Belge est très explicite sur cette question de cette émigration flamande.

En conclusion, ce reportage tient plus lieu de l'image d'Epinal, pour un certain courant de pensée, qu'un analyse objective des raisons qui furent à l'origine de cette émigration.

Edit 20h41, le même jour.

Dans le même ordre d'idée, le travail des saisonniers "très pauvres" n'était pas, non plus, une "spécialité flamande".
Nombre de saisonniers wallons louaient leurs services comme maçons ou manoeuvres en dehors de la saison agricole.
Le vacher wallon n'était pas plus riche que son homologue flamand...
S'il est certain que le climat social en Flandre, de la fin du XIXème siècle à la veille de la guerre 40, fut à la base de la migration d'une classe ouvrière qualifiée, il est tout aussi certain qu'on assista à une migration des classes pauvres agricoles flamandes vers l'industrie de cette même région. Les grèves sanglantes de l'industrie textile, l'exode de populations traquées pour leurs opinions et l'arrivée de ce "nouveau personnel" furent d'ailleurs évoqués dans un film réalisé par un flamand.
Le reportage aurait du mettre l'accent, non pas sur une "belgitude" populaire qui se retrouverait tout autant au Nord qu'au Sud du pays, mais bien sur les motifs qui furent à la base de l'exode de la population d'une région, vers une autre.
La richesse wallonne, comme la richesse flamande ne se traduisait pas, à cette époque, en terme de meilleurs salaires, d'avantages sociaux ou d'horaires à la carte. Le travailleur devait tout autant trimer au Nord qu'au Sud, subir le même paternalisme, le même carnet de travail, la même précarité sociale.
Mais c'est au Sud que les maisons du peuple se sont ouvertes, les magasins coopératifs, les caisses d'entraide...
A choisir entre pauvres et asservis ou pauvres avec un espoir de vie meilleure, ils ont vite choisi!


Ne pas oublier, par exemple ce qu'écrivait Leopold II au pape, en parlant de l'abbé Daens:
Citation :
Je supplie le Saint-père, s'il veut prévenir la perte des Flandres et du Pays, d'ordonner à l'Évêque de Gand d'enjoindre à l'abbé Daens de quitter la politique et de ne plus égarer le peuple au moyen d'excitations auxquelles sa robe donne du crédit.»[
Ni la citation que porte la statue érigée dans sa ville natale, 50 ans après son décès(1907):
Citation :
Le travailleur ne doit être ni esclave ni mendiant, il doit être un homme libre et prospère

Alors, faire de cette émigration un fait belge qui nous rapprocherait, aujourd'hui, de la politique nationaliste flamande dans une partie de pays... Au nom de quoii, bon dieu!
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Soda
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MessageSujet: Re: Quand les Flamands émigraient en Wallonie   Quand les Flamands émigraient en Wallonie EmptySam 10 Aoû 2013, 10:20 pm

Jean Aymar a écrit:
Et alors?

Je crois que ce reportage, d'après la description de son auteur, ne reflète pas une réalité historique. La façon de présenter les choses est soit naïve, soit orientée.
Le pauvre flamand obligé d'émigrer en riche terre wallonne... C'est vraiment plus proche de la caricature que de la vérité!
Je crois qu'il faudrait d'abord replacer cette émigration dans le contexte de l'époque, tant sur les plans économiques que politiques.
La vérité politique est d'abord une chasse aux sorcières, menée en Flandre contre une nouvelle vision de la classe ouvrière.
La vérité politique est d'abord une chasse aux sorcières, menée en Flandre contre une aristocratie flamande qui "francophonisée" dans le cadre de l'unification du Royaume de Belgique (version 1830) et qui à été considérablement été affaiblie par la disparition de ses membres "pour cause de guerre mondiale". D'où ceux de la classes ouvrières ont pris leur place mais n'ont plus voulu partager leurs privilèges une fois qu'ils y sont arrivé What a Face 
La vérité c'est que les wallons et flamands se sont livrés à "une chasse aux sorcière" contre les "belges" qui ont survécu aux guerres mondiales et les ont dépossédés de leur autorité et de leur territoire, tout en usurpant l'identité belge (version 1830) auprès des instances internationales parce qu'il n'ont pas le courage d'afficher les leurs à la place What a Face A défaut de quoi ils seraient obligés de se faire reconnaitre en tant que "wallon" et "flamand" et devront se justifier en ce qui concerne :
1. Le fait qu'ils ont arbitrairement anéantit le Royaume de Belgique "version 1830" et dissous sa constitution.
2. Dépossédé les belges (belgicains ou "unionistes") de leurs droits les plus élémentaires à commencer par les priver de leur légitime héritage culturel et matériel (dont notament la dissolution de la Sabena qui à surtout servit les intérêts de "Swissair" )
3. Qu'ils ont utilisé (et continuent à utiliser) les emblèmes et insignes de l'ancien royaume de Belgique (version 1830) parce qu'ils n'ont pas le courage d'afficher les leurs à l Organisation des Nations unies hamac 

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