BELGIQUE FRANÇAISE DE JACQUES LENAIN

Voici le nouveau site en consultation libre de Jacques LENAIN :

Grasse, Duodi 22 Fructidor, An CCXVIII.

Chers tous,

La naissance de ce site annoncé depuis quelques mois déjà était très attendue. Il existe enfin et nous sommes comblés, car il faut bien avouer qu'il nous donne matière à réflexion! Un grand bravo et tous nos remerciements pour ce remarquable travail à Jacques Lenain, dont notre forum est désormais également le sien.

Il ne nous reste plus qu'à retrousser nos manches pour étudier et discuter cet épais document, dont les principales thèses sont, il est vrai, déjà familières à la plupart d'entre nous.

Salut et Fraternité!

Je pense que le document de Jacques Lenain a dû être largement évoqué lors de la réunion -très discrète-qui s'est tenue à l'Élysée autour du Ministre Lellouche (ou Lellouch ? je ne suis pas certain de l'orthographe) en juillet dernier pour discuter de la stratégie française en cas de scission.

Il s'agissait de rapprocher les informations recueillies et transmises par l'ambassade de France à BXL avec les éléments d'appréciation des divers acteurs ou observateurs du cas belge.

Rien n'a filtré de cette réunion où il était quasiment interdit de prendre des notes. Tout a été oral. Mais cela n'a pas d'importance.

ce qui est important c'est que cette réunion a eut lieu, et que celle-ci marque un pas de plus de Paris vers une non-indifférence de plus en plus relative.
Par ailleurs cette réunion intervient après les initiatives que Paris avait demandé à son ambassade à BXL de prendre en direction des partis politiques flamand et wallons, ce qui est plutôt inhabituel. En effet officiellement Paris ne connaît que le gvt fédéral et ce type de consultations pouvait apparaître comme une immixtion déplacée dans les affaires intérieures. En général, ce genre de consultations, quand elles ont lieu, se font, non au niveau de l'ambassadeur, mais au niveau des attachés culturels et diplomatiques, le cran au dessous.

Tout ceci marque une évolution, pour l'instant discrète mais réelle, du positionnement de Paris qui officiellement demeure la ''non-ingérence, non-indifférence''.

Mais tant que la présidence belge de l'UE sera en fonction (jusqu'à la fin décembre) Paris ne fera que des micro-mouvements de peur d'être taxée d'agitateur. Mais l'espace demeure ouvert au delà.

Dans cette affaire belge, Paris a beaucoup d'atouts mais peu d'alliés. Le seul allié objectif est ... la Flandre en tant que futur état possiblement indépendant.

En effet, cette Flandre, qui ne cesse de dénoncer le fait français sur son territoire, aura besoin de Paris a) pour exister auprès des Pays Bas b) pour éviter d'avoir un concurrent à Zeebrugge et à Anvers au sud (Dunkerque) et c) pour soutenir son adhésion à l'UE. Elle aura aussi besoin de Paris pour calmer les éventuelles revendications des minorités francophones sur son territoire (env. 300 mille personnes) qui vont bouger dès que la protection fédérale sera ôtée. La Flandre compte sur Paris pour les rassurer. Et enfin, la Flandre compte sur Paris pour contenir l'extension bruxelloise à l'intérieur des 19 communes + les 6 à facilités. Car sans cette coopération, c'est tout le Brabant flamand qui risquerait d'être francisé dans le cadre de l'aire urbaine Lille-Bruxelles qui devient une matérialité de plus en plus tangible.
Le meilleur allié de la Flandre est donc bien la France, et réciproquement.

A titre d'anecdote, durant les vacances les villes d'Ostende et de Dunkerque étaient quotidiennement reliées par plusieurs liaisons horaires de la ligne française d'autobus "DK'Bus" qui s'arrête normalement à la frontière entre la France et la Belgique à hauteur de La Panne. Est-ce un signe d'ouverture entre les deux régions transfrontalières en attendant une réouverture ferrovière ?

Salut à vous deux
Stans,pour ta question je ne sais pas
François, Lellouche est rattaché en tant que secretaire d'Etat aux affaires europeennes à Kouchner au Quai d'Orsay.Ses bureaux et son cabinet sont là bas.
Tant qu'aucun signal ne viendra de Belgique,la France ne doit surtout rien entreprendre qui pourrait lui être reproché comme ingérence comme vous le dites,ce serait trop facile
Il n'empêche ,cela n'empêche pas les contacts informels discrets et que je sache la gare du Midi et la gare du Nord sont à 1h 25 en Thalys...
A suivre,l'apathie des populations sur ces negociations quasi territoriales pour Bruxelles et autour me désole.De là à ce qu'on soit reparti ensuite pour plusieurs procedures de conflit d'interet et sonnettes d'alarme,je n'ose y penser et j'espere un jour un sursaut d'un ou deux politiciens bruxellois et wallons pour dire la vérité au peuple .

François Barberis a écrit:

En effet, cette Flandre, qui ne cesse de dénoncer le fait français sur son territoire, aura besoin de Paris a) pour exister auprès des Pays Bas b) pour éviter d'avoir un concurrent à Zeebrugge et à Anvers au sud (Dunkerque) et c) pour soutenir son adhésion à l'UE. Elle aura aussi besoin de Paris pour calmer les éventuelles revendications des minorités francophones sur son territoire (env. 300 mille personnes) qui vont bouger dès que la protection fédérale sera ôtée. La Flandre compte sur Paris pour les rassurer. Et enfin, la Flandre compte sur Paris pour contenir l'extension bruxelloise à l'intérieur des 19 communes + les 6 à facilités. Car sans cette coopération, c'est tout le Brabant flamand qui risquerait d'être francisé dans le cadre de l'aire urbaine Lille-Bruxelles qui devient une matérialité de plus en plus tangible.
Le meilleur allié de la Flandre est donc bien la France, et réciproquement.

Cher François,

Ravi de vous voir évoquer cet aspect. Cette possible communauté d'objectif me semble naturelle depuis longtemps. Mais les Flamands s'en rendront-ils compte?
J'ajouterais de plus que les Flamands auront besoin des Français pour garder certains atouts à Bruxelles même, Car ils n'auront pas Bruxelles de toute façon.

Et qu'ont à gagner les Français? Un allié de circonstance peut-être, mais aussi un partenaire dans la durée dans le cadre des nombreuses interactions avec Bruxelles. Et comme vous le dites, si la Flandre veut rester indépendante des Pays-Bas, et compte tenu de son enclavement, il lui faut sans doute le support à long terme de son autre voisin.

Je dirais que si la Belgique était une marche francophone défavorable à la France, la Flandre pourrait être une marche néerlandophone favorable à la France.

L'idée est séduisante, mais est-ce réaliste dans ce climat malsain et nationaliste? Car en préalable à toutes ces considérations, les Flamands seront-ils capables d'oublier leur défiance de ce qui est francophone?