| | J + 178 : l’acharnement thérapeutique ? | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 71 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: J + 178 : l’acharnement thérapeutique ? Jeu 09 Déc 2010, 9:00 am | |
| Source : http://www.lalibre.be/actu/elections-2010/article/628808/de-l-acharnement-therapeutique.html - Citation :
- De l’acharnement thérapeutique
M.Bu et M.Co.
Mis en ligne le 09/12/2010
Les partis flamands, N-VA en tête, poussent les francophones à débrancher la prise des négociations. Vande Lanotte est au pied du mur. PS, CDH et Ecolo se cabrent également.
Le "pouilleux" ou "vieux garçon" - appelé parfois "mistigri", "le puant" ou "le valet noir" - est un jeu qui nécessite 51 cartes, c’est-à-dire 52 cartes moins la carte du valet de trèfle. Ce jeu se pratique de 2 à 8 joueurs. Dans le cas qui nous occupe, les joueurs sont au nombre de sept (PS, CDH, Ecolo, N-VA, CD&V, SP.A et Groen!). Bref, la pseudo-négociation qui se poursuit depuis des semaines sous l’égide de Johan Vande Lanotte est dans l’impasse la plus totale alors que les partis flamands, avec plus ou moins d’enthousiasme selon les partis, ont poussé, mercredi lors d’une réunion, le conciliateur royal à basculer vers un modèle de loi de financement "split rate" - probablement inacceptable pour les francophones.
Et la question est désormais de savoir qui va faire "LE" faux pas et endosser la responsabilité de ce qu’il faudra bien un jour qualifier d’échec complet. Pour les francophones, la N-VA joue au plus futé en disant : "On rejette le modèle mais on ne rompt pas les négociations" - histoire de ne pas endosser le rôle du vilain si d’aventure un retour aux urnes se profilait à brève échéance. Rayon agenda, Johan Vande Lanotte voit les trois présidents francophones ce jeudi matin. Ceux-ci devraient (poliment) lui renvoyer son modèle "split rate" à la figure. Dans la foulée, "VDL" rencontrera des experts des quatre paris flamands. Une bien jolie partie de ping-pong donc pour savoir qui débranchera la prise. Reste que la fin du match ne devrait pas être sifflée ce jeudi. Pensez donc : les experts du Fonds monétaire international (FMI) sont à Bruxelles pour consulter le conciliateur royal en personne. Le tour de De Wever et de Di Rupo viendra ensuite. Peu probable que les francophones fassent sauter la banque (belgo-belge) devant ces experts internationaux. En Belgique, on sait se tenir.
Allez, récit de ce 178e jour depuis les élections du 13 juin ! La journée a commencé par une réunion de la N-VA. Bart De Wever a rassemblé ses troupes afin, comme dans tous les moments clés des négociations, de les consulter avant de prendre une orientation stratégique. A la question de savoir si le modèle proposé par Johan Vande Lanotte pour réviser la loi de financement était suffisant, les responsables présents ont répondu "Nee" unanimement. Le message porté par le président de la N-VA était donc limpide : pas question de poursuivre sur cette voie-là. "Nous ne croyons pas une seconde dans ce modèle Milquet", lâche-t-on d’ailleurs chez les nationalistes flamands.
Dans la foulée, une réunion des quatre présidents de partis flamands (N-VA, CD&V, Groen!, SP.A) a eu lieu. Sans techniciens, les yeux dans les yeux. Pour une nouvelle partie du - désormais célèbre - jeu du valet noir Répétons-le, c’est à qui quittera la table de négociation. Le conciliateur Vande Lanotte, qui est persuadé que ni la N-VA ni le CD&V ne voudront d’accord, tente de décramponner la N-VA et de la faire quitter la table.
En vain. Les nationalistes flamands n’en démordent pas : ils demandent au socialiste flamand de basculer vers un "split rate" et d’abandonner le modèle "crédit d’impôt" imaginé par le CDH. Johan Vande Lanotte hésite. Et fait remarquer : "Je ne suis pas attaché à ma chaise, si vous voulez, je m’en vais." Silence de mort, personne n’exige le scalp du conciliateur D’ailleurs, selon plusieurs participants, la réunion flamando-flamande s’est déroulée dans un contexte "relativement détendu" , assure-t-on. Les minis-sandwiches sont amenés, on déjeune. Le CD&V Wouter Beke se cale confortablement dans la roue de la N-VA et les deux partis reçoivent l’appui du Groen! Wouter Van Besien. Celui-ci, pour rappel, a remis un modèle de loi de financement - en commun avec Ecolo - basé sur un "split rate" Vande Lanotte tente de formuler des propositions médianes et alternatives car il sait que les demandes de la N-VA et du CD&V ne passeront pas la rampe chez les francophones. "Il a testé de nombreuses formules", confirme un témoin. Mais les socialistes flamands, considérablement affaiblis par l’épisode de l’e-mail de Frank Vandenbroucke, sont poussés dans le coin.
Et Johan Vande Lanotte d’accepter, in fine, de convoquer pour ce jeudi une réunion des techniciens pour rediscuter du split rate Le serpent se mord la queue. "Le problème, c’est que la N-VA ne veut pas entendre parler du crédit d’impôt et que nous, on ne veut pas entendre parler du split rate, résume un francophone . La N-VA et le CD&V tentent de rejeter la faute sur nous, reste à savoir comment le SP.A et Groen! vont se positionner."
Les francophones devraient en avoir une idée plus précise dès ce jeudi matin. L’Ostendais reçoit, en effet, les présidents des PS, CDH et Ecolo pour leur indiquer qu’il va remettre sur le métier un modèle de loi de financement architecturé autour du "split rate". Celui-ci sera plus que probablement rejeté et les francophones vont devoir le signifier clairement sans quitter la table. "C’est fini, dit d’ailleurs un président de parti . On est dans le registre de l’acharnement thérapeutique." Elio Di Rupo et Johan Vande Lanotte ont toutefois eu un contact mercredi soir. Il en ressort que le conciliateur est fermement décidé à rester en place et à répondre aux nouvelles demandes de la N-VA avec des réponses "techniques". Selon l’entourage de Vande Lanotte, les difficultés ne sont pas insurmontables.
La suite ? Vendredi, est prévue une nouvelle réunion des présidents de partis flamands autour de Johan Vande Lanotte. Un francophone se désole : "Ces prétextes des partis flamands, on commence à en avoir par-dessus la tête. Ils ne savent plus quoi inventer, c’est insupportable. Qu’on en finisse." Allez, question à 1 000 volts : qui va débrancher la prise ?
Savoir Plus
- Citation :
- Sortie de piste
E-mailgate. Le sénateur Frank Vandenbroucke s’est retiré de la délégation du SP.A qui participe aux discussions institutionnelles. Frank Vandenbroucke a commis ces derniers jours deux erreurs de communication qui ont mis les socialistes flamands en difficulté. Il a décidé de ne plus participer aux négociations afin de ne pas rendre plus difficile encore la position de son parti, auquel appartient le conciliateur Johan Vande Lanotte. Dans un courriel qui a atterri, par des voies indirectes, entre les mains de la N-VA, Frank Vandenbroucke a pointé les qualités et faiblesses du modèle de révision de la loi de financement de Johan Vande Lanotte, proposition qui s’inspire du modèle CDH. Frank Vandenbroucke y évoquait également les arguments que ne manquerait pas de développer la N-VA pour critiquer cette proposition. Quelques jours auparavant, M. Vandenbroucke avait été surpris par le porte-parole de la N-VA alors qu’il était occupé à expliquer le contenu de la proposition de réforme de la loi de financement et la position des nationalistes flamands, lors de conversations téléphoniques avec des journalistes. Frank Vandenbroucke a pris cette décision de lui-même lors d’une réunion entre responsables socialistes flamands mercredi matin. Sur le même sujet:Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le modèle de révision de la loi de financement Édito: dites "ja" | |
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