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 Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu

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François Barberis
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MessageSujet: Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu   Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu EmptyVen 11 Nov 2011, 8:29 pm

Les Flandriens ne divaguent pas. Ils savent très bien où ils vont et ils s'en donnent les moyens légitimes. Leur stratégie est particulièrement efficace, tant au plan intérieur ('application du rapport de force pour faire plier le vis-à-vis), que communautaire (le ''pas de vague'' pour ne pas encourir les foudres de l'Union et risquer de voir les institutions quitter BXL), qu'international (''La Flandre c'est la Belgique, l'espace francophone, c'est l'arrière-cour'').

Les Francobelges savent-ils où ils vont ? Vu de France ce n'est pas l’impression qu'ils donnent. Et c'est ainsi que peut s'expliquer aisément la réserve adoptée par la diplomatie française dans cette affaire qui pourtant se déroule à un jet de pierre de Paris.

L'autre impression, toujours vu de France, c'est la totale déconnexion entre le jeu politique dans lequel se sont installés les négociateurs flandriens et francobelges et la tempête qui agite le monde économique et financier qui au contraire exigerait un vrai capitaine à la barre du navire belge. Au lieu de quoi, on assiste à des passages de rhubarbe et de séné en cabinet fermé.

Alors, il est bien évident que toutes ces tractations ne tiendront pas 48 heures lorsque, une fois abouties -si jamais elle devaient aboutir- elle auront à affronter les réalités extérieures. Ces réalités ont pour nom : la dette à refinancer, la récession économique annoncée, la non soutenabilité de la dette fédérale, le vieillissement des populations et l’explosion des coûts sociaux. Je m'arrête là, car c'est trop dur.

Note incidente:
Un mot sur le concept de non-soutenabilité : plus que le concept de déficit, c'est le concept central qui permet de juger de l'état des finances publiques d'un état. Il y a non soutenabilité, ou insoutenabilité, lorsque les soldes primaires consolidés des divers budgets sont négatifs ou lorsque, même étant positifs, ils sont insuffisants pour amorcer le désendettement du capital. C'est largement le cas -me semble-t-il, de la situation fédérale, à laquelle il faut bien entendu additionner les situations des entités fédérées. On démontre en économie positive que lorsque le stock de dettes dépasse 90% à 100% de la PIB et que les taux à LT appliqués à cette dette sont voisins du taux d'équilibre historique à 4,5 à 5%, la dette devient structurellement non soutenable et le défaut est la seule perspective. Je n'ai pas les chiffres du bleu budgétaire fédéral, mais il me semble que nous sommes bien dans cette situation. La France est en train de tangenter dangereusement une situation de ce type : le solde primaire général est négatif, mais le stock de dettes est encore sous le seuil fatidique. Toutes les marges de manœuvres budgétaires sont actuellement mobilisées pour faire apparaître un solde primaire en excédent suffisant. Dans ce cas il sera difficile de prendre en charge d'autres finances publiques en situation de solde primaire négatif .

Lorsque ces contraintes viendront interroger le monde politique et économique belge, il ne restera pas beaucoup de choix aux populations et au communautés pour y apporter, non pas des réponses suffisantes -je ne crois pas qu'elles puissent être trouvées dans le cadre actuel belge-, mais simplement des réponses de temporisation; des réponses pour souffler un peu et pour réfléchir. Car ce qui est extraordinaire c'est que, presque par miracle, la société belge jouit actuellement d'une relative accalmie, mais que celle-ci est incapable de mettre cette accalmie à profit pour envisager l'avenir autrement que par une réplique du passé.

Ce qui me paraît inquiétant, dans toute cette stagnation, ce pourrissement de la situation, c'est que la ''fenêtre de tir'' qui existait encore il y a quelques mois pour envisager une sortie de crise par divorce amiable avec recomposition et adossement des parties à des ensembles plus vastes, cette fenêtre de tir est en train de se refermer. Je ne vois pas comment des états riverains pourraient aujourd'hui prendre le risque d'accepter l'adossement de populations non nationales disposant elles-mêmes de finances dégradées, voire très dégradées.

En 2012, le besoin de refinancement de la dette française sera de 100 milliards d'€ à laquelle s'ajoutera le déficit courant, environ 80 milliards. L'état français va donc solliciter ls marchés (sauf dispositions nouvelles visant à renationaliser la dette nouvelle, ce qui est possible et doit être envisagé) pour un total de 180 milliards d'€. Le besoin en refinancement e Allemagne sera de 153 milliards + déficit (moins important qu'en France, mais réel quand même). Au total l'Allemagne devrait solliciter les martchés pour 250 milliards d'€.

http://www.gecodia.fr/Le-mur-de-la-dette-en-zone-euro-besoins-de-refinancement-des-etats-sur-2012-2013_a2440.html?preaction=nl&id=17221388&idnl=100174&

Quant à la Belgique, le besoin de refinancement devrait être de 30 milliards + déficit fédéral 11 milliard + déficit des entités fédérées; peut-être au total 60 à 70 milliards uniquement pour les besoins 2012. Impossible d 'envisager une consolidation par adossement à l’Allemagne et encore moins à la France avec de tels besoins à financer. C'était encore possible il y a 2/3 ans; ça devient aujourd'hui extrêmement problématique.

Cette fenêtre de tir semble bien se refermer, alors que le son des violons s'élève encore des palais nationaux de Bruxelles. Quand va-t-elle se rouvrir ? Impossible de le dire. La crise financière qui va devenir crise politique -elle l'est déjà à Rome et à Athènes- va imposer un autre tempo, d'autres contraintes.

On peut miser sur le fait que les Flandriens ont déjà leur plan pour y répondre. Malheureusement, la besace est vide du côté des Francobelges. cette soumission volontaire à défaut de servitude- les Francobelges risquent donc de la payer très cher.

Mais peut-être cette décomposition est-elle un passage obligé pour que les consciences politiques enfin se meuvent vers l'avant. L'une des phrases qui m'a le plus marqué dans toute ma carrière d'analyste politique c'est celle de Gramsci : ''la crisi e,quando il vecchio muore e il nuovo encora non puo' nascere" (la traduction française est un peu différente : ''il y a crise lorsque le vieux ne veut pas mourir et que le neuf ne peut naître'').

Gramci parlait d'un autre temps, certes, mais son aphorisme est toujours d'actualité. De tout temps et en tout lieu, le vieux est toujours dur à mourir !
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MessageSujet: Re: Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu   Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu EmptyDim 13 Nov 2011, 2:34 pm


La
seule chose qui pourrait forcer la réouverture de cette fenêtre de tir
serait la disparition de l'euro en Belgique, pays où les négociateurs
peinent à trouver 11 milliards pour boucler le budget de 2012, ce qui
représente un effort bien plus considérable que les 7 milliards que le
gouvernement Fillon tente d'imposer à la France qui lutte pour conserver
son triple AAA ! Je vois en effet mal la Flandre rester solidaire d'une
Belgique forcée à court terme de quitter la zone euro.
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MessageSujet: Re: Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu   Belgique : La fenêtre de tir se referme peu à peu EmptyMer 08 Fév 2012, 9:22 pm

François Barberis a écrit:
Mais peut-être cette décomposition est-elle un passage obligé pour que les consciences politiques enfin se meuvent vers l'avant. L'une des phrases qui m'a le plus marqué dans toute ma carrière d'analyste politique c'est celle de Gramsci : ''la crisi e,quando il vecchio muore e il nuovo encora non puo' nascere" (la traduction française est un peu différente : ''il y a crise lorsque le vieux ne veut pas mourir et que le neuf ne peut naître'').
Et en ce qui me concerne il y en a deux ;
- "on ne négocie pas avec des terroristes" (en francais, la même chose)
- "on atterri, on libère les otages et on rentre à la maison..."
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