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 Honni soit qui Mali pense !

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Stans
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MessageSujet: Honni soit qui Mali pense !   Honni soit qui Mali pense ! EmptyLun 21 Jan 2013, 9:20 am

Source : http://environnement.geopolitique.over-blog.fr/


Les images que nous renvoient les combattants islamistes du Mali ne peuvent que nous rappeler celles des révolutionnaires Libyens ou des membres de l'Armée Syrienne libre: picks up 4*4 armés de mitrailleuses lourdes ou de lances missiles et garnis de volontaires armés de fusils d'assaut automatiques et se réclamant de l'Islam.

Mais il s'agit cette fois de dangereux terroristes que nous combattons au nom de notre sécurité et de
nos libertés menacées! Cherchez l'erreur!

Certes, quelques esprits chagrins nous avaient déjà alerté sur les risques de déstabilisation de la zone
Maghreb-Sahel par la guerre de Libye, d'autres y avait même vu une entreprise conjointe États-Unis d'Amérique-émirats menée au sol par des mercenaires djihadistes payés par les émirs.

On a retrouvé par la suite une partie de ces combattants dans les rangs de l'ASL en Syrie mais toujours pour la bonne cause au sens de l'opinion très majoritaire en Europe et particulièrement en France où le Président Hollande apparait en tête de file dans la lutte contre le régime Syrien.

Il semblerait maintenant que certains d'entr'eux, avec armes et bagages, soient venus grossir les rangs de djihadistes locaux au Sahel et soient dés lors devenus de dangereux terroristes menaçant l'équilibre du monde.

Avec quelques années de recul historique, cette situation n'est pas sans nous rappeler celle des moudjahidines Afghans: d'abord, héroïques combattants de la lutte contre l'envahisseur soviétique, magnifiés à l'époque par le philosophe BHL, puis terroristes talibans, destructeurs des sculptures
de Bouddha,coupeurs de têtes et de mains.

Le scénario est quasi identique-BHL compris, en Libye-puis avec destruction de mausolées et amputation de membres au Mali.

Comment expliquer alors une telle différenciation du traitement politique et médiatique de ces différentes
situations alors que les conditions humanitaires et géo-politiques crées par les mêmes actions en Libye puis en Syrie sont autrement plus graves et dangereuses du fait des densités de population plus grandes et des tensions géopolitiques créées.?

Pour la Libye, la Syrie, l'Iran, le Soudan, le Yemen et le Liban on connait de longue date la volonté des
États-Unis d'Amérique et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord de renverser les systèmes de gouvernement en place comme cela a déjà été fait en Yougoslavie, en Irak et dans certaines républiques de l'ex Union des Républiques socialistes soviétiques.

L'utilisation des djihadistes par les services américains lorsque cela sert leurs intérêts a été reconnu par Zbigniew Brzezinski, conseiller de Barack Obama en politique étrangère lors de son premier mandat.

Pour mémoire, voici l’étonnante interview livrée par Zbigniew Brzezinski au Nouvel Observateur en 1997, soit 4 ans avant les attentats du 11 septembre 2001 : Le Nouvel Observateur : L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à
aider les moudjahidines afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité, vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ?

Zbigniew Brzezinski : Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidines a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre
1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime pro-soviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques.

Le Nouvel Observateur : Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ?

Zbigniew Brzezinski : Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ?

Le Nouvel Observateur : « Quelques excités » ? Mais on le dit et on le répète : le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale.

Zbigniew Brzezinski : Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide : il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’islam de manière rationnelle et
non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu'y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Égypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée ? Rien de plus que ce qui unit les pays de la
chrétienté.
On conçoit donc que tout n'est pas si simple dans cette histoire et que les invasions djihadistes du Nord Mali ne sont peut être pas aussi fortuites ou spontanées qu'on veut bien nous le dire. Cette zone Sahel-Maghreb est en effet une zone sensible, riche en ressources diverses, enjeu de puissance et d'influence entre les États-Unis d'Amérique, la France et la Chine, agitée par des aspirations sociales et travaillée par l'extrémisme islamique. La déstabilisation de l'état faible du Mali peut alors apparaitre comme un facteur légitime d'intervention des états amis comme la France et les États-Unis d'Amérique qui viendront ainsi "sanctuariser" cette plateforme.
Il peut être intéressant de rappeler à ce propos ce que signalait le National Intelligence Council NIC, agence conseillant le gouvernement américain, dans son rapport de décembre 2012 :
Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC)[/url]« prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen.

Selon Fund for Peace, agence proche du pouvoir US à Washington, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

La Géopolitique est décidément une matière bien trop complexe pour la remettre entre les mains des militaires et des politiques trop "normaux"!

La géopolitique régionale est encore rendue plus complexe du fait des liens de proximité régionale, ethnique et religieuse établis entre le mouvement touareg historique du MNLA (libération de l'Azawad) , le mouvement AQMI, branche d'Al Qaïda et les djihadistes d'Ançar Dine (Défense de l'Islam). Le contexte régional d'un manque de coopération, voire de défiance, entre les états régionaux, Mali, Mauritanie et Algérie ne vient pas améliorer le tableau.

Avant l'intervention militaire en Libye, France et États-Unis d'Amérique ne partageaient pas la même vision stratégique sur la région; les Américains penchaient pour une intervention directe de forces occidentales alors que les Français prônaient la création d'une force inter africaine.

Les états régionaux n'étaient pas favorables à une intervention occidentale et l'Algérie s'opposait même au survol de son territoire dans le cadre d'une telle opération.

Le coup d'état militaire qui vient renverser le président Malien en mars 2012 se déroule donc dans un contexte pour le moins ambigu. Condamné par l'ensemble de la classe politique il est néanmoins admis dans les faits et la France ne peut qu'en prendre acte.

L'accélération de la déstabilisation régionale causée par la chute de la Libye de Khadafi, puis l'offensive de Ansar Dine débordant le MLNA auront donc conduit la France à suivre de fait la stratégie américaine.

La stratégie du "Smart Power" initiée par Obama a une fois de plus fait merveille. Mais la France cette fois se retrouve bien seule au front et condamnée à défendre une politique d'affrontement qui s'inscrit dans la vision américaine de Guerre universelle contre le Terrorisme et les Etats voyous.

ajout du 17/01

La prise d'otage de l'exploitation gazière internationale à In Amenas en Algérie à la quasi confluence des frontières Libye-Algérie-Niger confirme que la volonté commune des deux parties principales est bien d'étendre le conflit à la totalité du Nord de l'Afrique et de l'inscrire dans la stratégie du Choc des
Civilisations initiée par la dynastie Bush.

La guerre de Libye en a été le détonateur initial; le vecteur ou la cheville ouvrière, plus ou moins manipulé ou contrôlé en est l'intégrisme islamique.

L'objectif final est bien d'établir un glacis pro-occidental d'états musulmans pour préserver la sécurité de nos approvisionnements stratégiques pour les quelques prochaines décades; comme le Maroc modéré ou l'Egypte pro-occidentale que cite [font=arial]Brzezinski dans l'interview du Nouvel Observateur!

La France se retrouve donc entraînée dans un jeu géopolitique bien dangereux et peu conforme à ses intérêts réels sur le long terme.
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