| | Démocrate mise en péril par le projet européen | |
| | Auteur | Message |
---|
François Barberis Modérateur
Nombre de messages : 300 Age : 80 Localisation : Montpellier Langue : français Emploi/loisirs : Economiste, Géopolitologue, conférencier Date d'inscription : 24/11/2009
| Sujet: Démocrate mise en péril par le projet européen Mer 13 Avr 2016, 2:34 pm | |
| COMMENT LE Projet européen MET NOTRE démocratie en péril La démonstration de cette situation se fait en trois étapes.1ère étape du raisonnement. La théorie de l'état nous apprend qu'un gouvernement élu démocratiquement, peu importe sa couleur politique, dispose de trois leviers (et de trois seulement) pour mener la politique pour laquelle il a été mis aux affaires.- le levier constitutionnel-législatif-administratif, (l'organisation et la gestion du territoire, la répartition des rôles entres les diverses collectivités, les codes de justice civil, pénal, administratif, de sécurité sociale, l'utilisation de l'armée, la justice, etc...)- le levier budgétaire (qui paie l'impôt, combien, et où va le produit de l'impôt ?)- le levier monétaire : où va-ton trouver les signes monétaires (la monnaie) à injecter dans l'économie pour la faire fonctionner : dans la poches des contribuables ? Sur les marchés ? Auprès de la banque centrale ?-2ème étape du raisonnement : Cette même théorie de l’état nous enseigne que l’action d’un gouvernement, du moins si ce dernier a pour but de servir l’intérêt supérieur du pays, consiste à agir de manière coordonnée sur ces trois leviers (le "policy mix"), dans le respect des engagements pris lors de la campagne électorale qui l’a conduit aux affaires.Mais ceci ne vaut que si ces leviers sont opérationnels. C’est-à-dire s’ils répondent de manière prévisible et coordonnée lorsqu’on les manipule.. Or ce n'est pas (plus) le cas actuellement. Seul fonctionne encore le levier constitutionnel, mais en « mode solo », alors que les deux autres leviers sont grippés. Ainsi :- le levier monétaire (la création de monnaie pour financer l’économie) n’est plus à la disposition de l’état, car il a été transféré à un organisme supranational, la BCE. Or nous savons, depuis les travaux de John Kenneth Galbraith et de Michel Crozier, que les organisations en général et les institutions politiques en particulier, ont une tendance naturelle à s’affranchir de la volonté de leur créateur et à « rouler d’abord pour elle-même ». Ce qui est bien le cas de la dite BCE qui roule pour elle.- le levier budgétaire, quant à lui, est grippé par le poids des prélèvements obligatoires (57% de la PIB). Son efficacité est de plus en plus aléatoire, qui est mesurée par la décrue générale de ce qu’on appelle le «consentement à l‘impôt ». Ce consentement qui faisait la force de notre république (il a atteint dans ses meilleurs moments le niveau exceptionnel de 94%) se traîne actuellement vers 80%. Toute hausse de la fiscalité s’avère de ce fait inefficiente, ce qui conduit l’état à se financer sur les marchés financiers qui sont ainsi devenus les vrais patrons de la boutique France. Craignons, craignons la prochaine hausse des taux, inéluctable ...- reste le troisième levier : le levier constitutionnel, administratif et -sociétal-. C’est le seul qui fonctionne encore. La tentation est alors grande, bien qu’il soit d’un maniement politique incertain, pour un pouvoir affaibli, de surutiliser ce levier pour faire croire à l’opinion publique qu’il agit sur le réel, alors qu’il n’en est rien. D’où les projets de révision constitutionnelle, de lois sociétales, de « réformes » de l’éducation nationale ou de l’organisation administrative des territoires qui créent plus de problèmes qu’ils sont censé en résoudre. Ceci porte un nom : l’enfumage.3ème et dernière étape de la démonstration:La cause de l’impuissance passée et actuelle des divers gouvernements qui ont été en charge des affaires du pays depuis un demi-siècle est donc clairement identifiée : c’est l’abandon consenti (pour la monnaie) ou contraint (pour le budget) des deux principaux leviers de gestion de l’état, sur les trois existant.Tout nouveau gouvernement ne retrouvera la capacité à agi sur le réel en fonction du choix démocratique par lequel s’exprime la volonté de la nation, que s’il récupère l’usage de ces leviers. La récupération de ces leviers est donc un préalable à la renaissance de l’efficacité de l’action politique. Ce qui implique un arrêt du projet européen et un retour aux bases qui ont construit l’état-nation. D'où la conclusion:Que se passerait-il si cette récupération des leviers qui permettent à l’état de fonctionner n’avait pas lieu et si la nouvelle équipe gouvernementale, qu’elle soit de droite ou de gauche, persévérait dans la poursuite d’un projet européen, dont la philosophie est précisément de réduire les marges de manœuvre d’un gouvernement de l’amener à n’être qu’un un simple rouage local sans possibilité avérée d’agir sur le réel? On peut présumer que l’opinion publique, se sentant « flouée » dans son choix démocratique (comme elle le fut déjà en 2005 à la suite du référendum rejeté mais qui fut réintroduit par un tour de passe passe constitutionnel) n’en vienne à conclure que finalement le processus démocratique est une vaste fumisterie, et qu’à tout prendre, il vaut mieux un régime autoritaire dont la première décision sera de …suspendre la Constitution.François Barberis, 12 mars 2016 | |
| | | | Démocrate mise en péril par le projet européen | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |