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 L'Europe - Réalité ou imposture ? / Seconde partie

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wuenenburger
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MessageSujet: L'Europe - Réalité ou imposture ? / Seconde partie   L'Europe - Réalité ou imposture ?  /  Seconde partie EmptyVen 28 Avr 2006, 6:45 pm

Selon les adversaires de l’intégration européenne, « le projet de constitution européenne et l’idée même d’une Europe fédérale est une attitude antirépublicaine et antidémocratique qui se moque de l’opinion des peuples et qui tourne à une forme subtile de collaboration avec la volonté de puissance des intérêts supranationaux. » (Alexandre Dorna, professeur de psychologie sociale et politique à l’Université de Caen, décembre 2004).

Selon ce spécialiste, l’enjeu du projet de Constitution n’est pas fondamental pour les Européens, et encore moins pour le reste de la planète. Le véritable enjeu n’est pas d’accepter les lois du marché, mais de les remplacer par un mode de vie qui ne tire pas son énergie du malheur des autres. Le vrai enjeu digne d’être appelé « républicain » est d’arriver à générer l’enthousiasme contagieux des citoyens, afin de les rendre aptes à exercer un contrôle direct sur le pouvoir et ses dirigeants et d’empêcher le renforcement des oligarchies qui brident la volonté citoyenne. Le discours européiste actuel des élites est une idée « nationaliste eurocentriste » (autant de gauche que de droite) qui fait appel au mirage, véritable mythe (dans le sens péjoratif du terme) d’une Europe politique unie face aux États-Unis, mais déjà corrompue par l’internationale de l’argent et l’échec économique du communisme comme système de cumul égalitaire des richesses.

En effet le discours prônant cette union des États européens faisant face ensemble au mastodonte américain est seulement rhétorique, car ceux qui le tiennent n’ont rien d’offensif et ne sont en fait pas partisans d’une vraie alternative face aux U.S.A. Ce n’est, en fait, de leur part qu’une réponse malingre de politiciens pragmatistes fabriquant des programmes à la mesure de leurs ambitions individuelles, et ce dans le cadre plus général d’une mondialisation économique dont leur échappent tenants et aboutissants. Voilà pourquoi l’État nation reste le dernier bastion légitime d’une politique inspirée d’une philosophie morale où la culture humaine est le socle de nos valeurs. La politique dictée par les multinationales mondialisées ne possède aucune philosophie mais seulement des logiques et des mécaniques de pouvoir, dont les pilotes ne réfléchissent pas aux conséquences ultimes de leurs décisions et actions.

Vint alors le fameux moment de la ratification de la Constitution européenne. Tout le monde sait qu’elle a été acceptée par certains pays, sans doute parce que leurs dirigeants y trouvent avantage. Elle a été rejetée par referendum par la France, puis par la Hollande. Certains pays ont évité tout referendum, par exemple la Belgique !

Donner à l’Europe une constitution, c’est bien beau, mais qui ne voit que cela va rendre caduques les constitutions des différents États membres ? Une fois adopté, ce texte supprimera en fait la compétence de chaque État sur toutes les matières importantes, puisque la voix de la Commission de Bruxelles sera prépondérante. Une puissance comme la France sera ainsi réduite à la portion congrue, puisque elle ne disposera plus que de 8 % des droits de vote dans un ensemble dominé par des États soucieux de ne jamais déplaire à Washington. Il n’y aurait plus à Paris qu’un gouvernement s’occupant d’affaires sans importance, incapable d’adapter la politique économique et sociale aux réalités françaises suivant les situations et les conditions du moment. Paris devrait se plier aux décisions prises par les tendances européennes majoritaires qui ne pourraient qu’être inadéquates.

Mais qu’est-ce que ce mouvement politique français qui s’oppose à l’intégration européenne et qui s’appelle « souverainisme » ? Et sur quoi porte cette souveraineté qu’il revendique ? Le contexte européen réduit ce mot à un seul de ses aspects : le maintien de la souveraineté nationale dans le cadre de la construction européenne, alors que les questions qu'il embrasse sont beaucoup plus larges.

Selon Paul-Marie Coûteaux, son premier théoricien, le souverainisme n'est rien d'autre que « le cœur caché de la politique de la France depuis des siècles, la défense de la souveraineté nationale et populaire, autrement dit la défense du primat du pouvoir légitime sur les pouvoirs de fait, selon la vieille dialectique où s'inscrivit toujours la politique française dans ce qu'elle a de plus constant : la défense, vis-à-vis de l'extérieur, de la souveraineté de la nation face aux hégémonies et aux Empires, et, à l'intérieur, l'affirmation de la souveraineté de l'État face aux féodalités de tous ordres, ainsi que l'illustration d'une civilisation originale dans un monde qui tend plus que jamais à nier l'originalité et la diversité des peuples".

Ce qui, aujourd'hui, assure la paix du monde et protège la pluralité des nations, c'est précisément la Souveraineté.

La Souveraineté est un concept juridique qui, au plan international, place sur le même pied des puissances par nature inégales, et qui, au plan de la politique intérieure, affirme la supériorité du Droit, de la Loi et finalement du Bien commun, ce que Bodin appelle la "res publica", contre les intérêts particuliers et les coalitions intérieures qui cherchent à s’emparer des pouvoirs de l'État. Il est donc une double pensée de l'indépendance : celle de l'État-Nation par rapport aux autres puissances extérieures ; celle de l’indépendance d'un État suffisamment détaché des intérêts particuliers pour travailler à ce que commande le Bien commun.

Le souverainisme se trouve au-dessus de toutes les idéologies et de tous les groupes politiques, tant de droite que de gauche, en ce qu'il s'intéresse d'abord à la possibilité même qu'il y ait une politique, un cadre politique, la Nation, et un instrument politique à son service, l'État.

Contrairement à l’Europe des souverainetés, qui existe vraiment, l'Europe des fédéralistes n'a jamais existé et n'existe toujours pas. De l'aveu même de ses propres partisans, elle est une utopie qu'ils sont incapables de décrire avec un peu de précision et dont ils ne peuvent même pas assurer qu'elle existera un jour. Et c’est probablement parce qu’elle n’est actuellement encore qu’un phantasme que chacun peut lui attribuer toutes les vertus. Tandis que l’Europe des souverainistes, réalité tangible, elle, se prête à l’analyse, car elle a existé depuis longtemps. Elle a duré à peu près jusqu’au tournant fatal de 1983 : à cette date l’Europe a cessé la fille des nations européennes pour devenir leur ennemie.

Pourtant, pendant environ un quart de siècle, il n'y avait pas eu d'autre Europe que celles des souverainetés nationales. Ainsi en était-il de l’Europe du Traité de Rome. On n’y trouve ni Haute Autorité supra-nationale, ni abandon de la souveraineté. Les créateurs du Marché Commun ont tiré les leçons de l'expérience. Ils en sont revenus à la bonne vieille diplomatie classique. Ils ont fixé le but et l'établissement d'une Union Douanière. Ils en ont précisé les étapes et le calendrier. Puis ils ont assigné leur rôle aux Institutions.

Le Conseil, où siègent leurs gouvernements, est l'unique instance pouvant décider.

Une Commission européenne, composée de personnalités indépendantes, a le monopole des propositions, mais c’est le Conseil qui "dispose". La préséance du Conseil est d'autant plus inexpugnable que la Commission n'exerce ses compétences que dans les limites d'un Traité qui a tranché avec soin les questions de principe et qui, s'il concerne l'économie, ne concerne que ça et rien d’autre. Les États, au contraire, débordent de toutes parts la Communauté qu'ils ont créée. Au Conseil la règle est l'unanimité. Ce système a duré vingt-cinq ans. À l'unanimité les États ont refusé la grande zone de libre-échange, accéléré le calendrier de l'Union Douanière et adopté la politique agricole commune.
La Commission, d'empiètement en usurpation, a tenté de subvertir l'ordre institutionnel du Traité. Mais les États l'ont remise à sa place avec ce qu'on a appelé le "compromis de Luxembourg". Neuf ans plus tard, l'institution du Conseil Européen, placé au sommet de la pyramide des Institutions, est venue confirmer la volonté des États de garder la maîtrise de leur création.

Si on devait ajouter foi à ce que disent les ennemis de la souveraineté nationale, il faudrait imaginer que cette période a été frappée de blocages permanents et marquée de stérilité absolue. Or il n’en a rien été.

C'est cette Europe des souverainistes qui fut l'âge d'or de la construction européenne. Elle n’était donc pas une collection d'États recroquevillés sur eux-mêmes, se regardant en ennemis.
Selon ses adversaires, l’Europe des souverainistes a peut-être correspondu à un stade inévitable de la construction européenne, mais il faut passer désormais à un autre niveau où elle n'a plus sa raison d’être. Il faut choisir entre le progrès de l'Europe et le maintien des souverainetés nationales.

On a accusé la France de se replier sur elle-même. Alors que c’est l’Europe des souverainetés qui a multiplié les échanges commerciaux et créé le Marché Commun. Pourquoi les souverainistes reviendraient-ils là-dessus pour le contester ? Pourquoi la France, si ouverte au commerce mondial, se couperait-elle des échanges européens ? Alors que ce sont précisément les souverainistes qui sont maintenant les derniers défenseurs du Marché commun et de la préférence européenne.

Autre reproche, plus grave s'il était fondé, fait aux souverainistes : en bloquant les progrès de l'Europe, les souverainistes compromettraient les bases de la paix et de la sécurité de notre continent. C’est faux : c’est là confondre la cause et la conséquence, car la construction européenne n'est pas la cause de la paix en Europe, mais sa conséquence. Ce qui a garanti le continent européen du danger soviétique, c'est l'alliance américaine et la bombe atomique. L'Europe s'est faite sous la protection du NATO (OTAN). Quant à la réconciliation franco-allemande, elle a été la condition absolue de la construction européenne bien avant d'en recevoir les effets bénéfiques.

Réguler, pacifier, civiliser la mondialisation, voilà ce que devrait être la grande ambition de l’Europe des souverainistes. Au lieu de mondialiser l'Europe, elle viserait à européaniser la mondialisation. Sans négliger de se protéger de ses excès, elle veillerait à les corriger.

(Source principale : plusieurs articles parus il y a quelques mois sur le forum de www.voxlatina.com )
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Stans
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MessageSujet: Re: L'Europe - Réalité ou imposture ? / Seconde partie   L'Europe - Réalité ou imposture ?  /  Seconde partie EmptyVen 28 Avr 2006, 10:41 pm

La seule Europe vraiment réussie fut, selon moi, l'empire romain ! Evidemment, tout le monde était régit par la Pax Romana et le latin était la seule langue officielle !
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