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 Pauvreté et exclusion sociale

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aigle gouvernant
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aigle gouvernant


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MessageSujet: Pauvreté et exclusion sociale   Pauvreté et exclusion sociale EmptyLun 04 Jan 2021, 4:08 pm


PAUVRETE ET EXCLUSION SOCIALE

Ce soir on mange un quick ,donc temps libre ,l'exclusion sociale est au centre de toutes les préoccupations actuelles et particulièrement pour les indépendants et salariés du privé qui vont être confrontés à la perte d'emploi et tout ce qui s'en suit .
Hier au jt de la rtbf après celui-ci interview avec madame mailly présidente de coordinations sociales une grande dame assurément .

Les fonctionnaires de l'état ,n'ont pas ce problème puisque sécurité de l'emploi assurée.

Recevoir sans rien pouvoir donner, se perdre dans le dédale des démarches pour accéder à ses droits, croiser des regards qui méprisent et humilient… tel est le lot des personnes qui vivent dans la pauvreté ou, simplement, qui dépendent d’allocations sociales. Dans un contexte où les inégalités se creusent, où l’individualisme, renforcé par l’insécurité d’existence, vire à l’égoïsme, un volontaire s’interroge. Sa réflexion, enracinée dans son expérience associative aux côtés des personnes en situation de précarité, est nourrie par la lecture d’auteurs qui décortiquent le regard posé sur la pauvreté par nos contemporains.

La pauvreté est la pire forme de violence (Gandhi)

AVANT-PROPOS
Ce texte voudrait porter témoignage d’un cheminement, de questions et d’interrogations au sujet du scandale de la pauvreté dans notre société. Il est fondé sur des expériences vécues tant que volontaire depuis six ans à l’association Les Amis d’Accompagner (accompagnement dans leurs démarches de personnes en situation précaire) et sur mon engagement dans l’association Vivre Ensemble.
Ces expériences multiples, j’ai tenté de leur donner sens, tout en les resituant dans le contexte des mécanismes d’exclusion sociale à l’œuvre dans notre société. Je me suis, pour cela, référé à des publications, à des travaux de chercheurs et de praticiens m’ayant paru utiles pour dégager des pistes d’analyse et d’action.
Cette réflexion nourrie d’engagement s’adresse à ceux qui jugent intolérable qu’une part croissante de la population soit dans l’obligation de se battre au quotidien pour survivre et subisse le mépris et la stigmatisation du reste de la société.
Ce texte constitue aussi un hommage à ceux dont j’ai croisé la route et qui vivent dans la précarité. Ils luttent, souvent avec l’énergie du désespoir, pour sortir la tête hors de l’eau et construire un avenir meilleur.

La pauvreté est souvent liée à plusieurs facteurs qui se conjuguent et enferment la personne dans un cercle vicieux qu’elle ne peut briser sans aide.

EXCLUSION SOCIALE, HUMILIATION ET PERTE D’ESTIME DE SOI
Notre société est souvent plus prompte à dénoncer le scandale de la pauvreté et à manifester, dans le discours, la volonté de l’éradiquer, qu’à enrayer la spirale infernale qui pousse un nombre croissant de personnes dans la précarité.
Un nombre impressionnant de publications, de recherches, d’enquêtes et de rapports émanant des sources autorisées s’efforcent de quantifier le phénomène sur la base d’indicateurs et de relevés statistiques. Ces travaux peinent cependant à rendre compte de ce qui est vécu au quotidien par ceux qui sont qualifiés de pauvres.
La pauvreté est souvent liée à plusieurs facteurs qui se conjuguent et enferment la personne dans un cercle vicieux qu’elle ne peut briser sans aide. Dans une publication de la Société Saint-Vincent-de-Paul, un témoignage est particulièrement révélateur :

« La pauvreté est un engrenage qui broie tout espoir et toute volonté. Vient en premier lieu le manque de moyens financiers qui ne permet pas de satisfaire aux besoins de base pour vivre en société. Si vous êtes malade sans avoir la possibilité de vous soigner convenablement, ou si vous souffrez d’un handicap physique ou mental, vous aurez bien du mal à être embauché. Vous pouvez alors prétendre à des aides sociales mais vous n’avez pas toujours les informations et les capacités nécessaires pour faire valoir vos droits. Vous souffrez d’isolement, vous êtes marginalisé. Vous n’avez pas de relations, vous ne connaissez personne qui pourrait vous recommander pour un emploi, une formation ou une aide d’urgence. Vous êtes vulnérable à l’extrême car il suffit du moindre accroc pour vous faire tomber de la corde raide sur laquelle vous tentez de rester en équilibre. Vous n’avez plus aucun atout à faire valoir en votre faveur et vous êtes complètement démotivé. À force d’être rejeté et assommé, vous n’avez plus envie d’essayer ne serait-ce que pour éviter une humiliation supplémentaire. Arrivé à ce stade de désespoir, s’attacher à résoudre un facteur s’avérera rarement efficace si on ne s’attaque en même temps aux autres problèmes. » [1]

C’est à l’écoute des acteurs de terrain que l’on découvre les marques de cette pauvreté ordinaire qui touche un nombre croissant de personnes et de familles. Cette pauvreté vous isole et vous marginalise dans la société.

Des situations de pauvreté qui s’aggravent dans les villes :

Les familles monoparentales
Le nombre de familles monoparentales n’a cessé d’augmenter depuis les années 70, mais dans des proportions très différentes selon les régions. Ces familles à la recherche de logements bon marché se retrouvent dans des quartiers les plus pauvres. Leur nombre devient presque un indicateur de la précarité d’une ville. Entre 20 et 25% des femmes wallonnes et bruxelloises qui élèvent seules leurs enfants sont sans emploi (de 7 à 11% en Flandre). La garde des enfants est le premier obstacle à l’insertion professionnelle ; or, ces femmes vivent dans des quartiers où la pénurie de crèches est la plus aiguë. La politique des grandes villes devrait cibler davantage l’accès au logement de ces femmes et créer des places dans les crèches.

Les sans-abri
Le public des sans-abri est de plus en plus diversifié et de plus en plus important. Les vrais « clochards » désocialisés ne sont qu’une petite minorité. Les autres sont victimes de problèmes de logement. Les grandes villes sont des pôles d’attraction pour les sans-abri. La plupart d’entre elles ont multiplié et bien structuré leur aide publique à l’égard de ces personnes. Des coopérations existent entre le secteur public (CPAS) et les associations. [2]

Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur, illustre, dans une interview, des situations concrètes de précarité en actuelle progression, si l’on se réfère à une série d’indicateurs tels que l’accès aux abris de nuit, aux services sociaux…
Cela touche principalement les jeunes, en particulier ceux avec des enfants à charge, et les personnes âgées. Le nombre de demandes d’aide adressées au CPAS est clairement en augmentation.

Deux catégories de personnes qui font appel aux CPAS et aux autres services sociaux existant : les personnes qui n’ont plus de revenu (ou un revenu insuffisant) et les personnes qui, malgré un revenu, ne s’en sortent plus (en raison, par exemple, de l’augmentation du coût de l’énergie, d’une facture hospitalière…).
Un texte de Georges Orwell, rédigé dans les années 40, jette une lumière crue sur deux des aspects les plus insupportables de la pauvreté et de l’exclusion sociale :

« Notre société n’est pas seulement organisée de façon à ce que ceux qui ont de l’argent puissent acheter des produits de luxe (...). Elle est aussi organisée de façon à ce que ceux qui n’ont pas d’argent soient obligés de le payer tous les jours par des humiliations mesquines et par des inconforts absolument inutiles » [3]

Ce texte est d’une brûlante actualité tant il illustre bien l’un des phénomènes les plus choquants de l’exclusion sociale, celui de faire payer très chèrement au « pauvre » le droit de bénéficier d’aides sociales. Celles-ci s’obtiennent par des démarches administratives longues et complexes, avec pour toile de fond le soupçon permanent d’être un « profiteur ».

PAUVRE = COUPABLE ?
Dans la société compétitive et individualiste qu’est la nôtre, la personne est seule responsable de sa situation. Toute aide risquerait de la détourner du désir de se prendre en charge elle-même. Telle est l’une des raisons pour lesquelles l’attribution de cette aide se présente comme une épreuve redoutable pour ceux qui doivent y avoir recours. C’est le paradoxe de notre société de se présenter comme la championne de la protection sociale tout en accentuant la marginalité de ceux qu’elle est censée protéger. Les bénéficiaires de l’aide sociale font l’objet d’une suspicion constante justifiée par l’argument selon lequel certains abusent de ces avantages.

C’est cette tendance à culpabiliser les pauvres que dénoncent deux acteurs engagés dans la lutte contre l’exclusion sociale : Pierre Hendrick, médecin à la Maison Médicale du Vieux Molenbeek, et Anne Herscovici, du Centre d’appui au secteur bruxellois d’aide aux sans-abri.

Ils citent, à titre d’exemple, des stéréotypes véhiculés dans le domaine des soins de santé. Tout d’abord : je paie, tu profites. Cela laisse entendre que les « pauvres » profitent de soins de qualité grâce à la générosité des « riches » qui contribuent au financement du système de protection sociale. Alors qu’en fait, ce sont les « riches » qui bénéficient des meilleurs soins et non les « pauvres ».

Ce sont les premiers qui font le plus souvent appel aux soins et aux soins les plus spécialisés et les plus chers. Il existe en ce domaine une inégalité flagrante. Un autre stéréotype, « yaka » : il suffit de le vouloir. Il s’agit d’un discours moralisateur qui renvoie les gens à leurs difficultés comme si la solution à leurs problèmes ne dépendait que d’eux et que tout échec leur était imputable.
Pierre Hendrick relève que l’un des éléments discriminants entre « pauvres » et « riches » réside dans le rapport au temps :

« Les personnes pauvres qui veulent avoir accès aux soins doivent faire des files interminables dans le cabinet de consultation du médecin. Elles ne sont jamais sûres d’être reçues le jour même. Le temps qu’elles consacrent à l’attente est occupé sans possibilité de détente. Elles subissent une inégalité par rapport à des personnes riches qui gagnent du temps en fixant des rendez-vous qui leur ouvrent des espaces de liberté dans l’organisation de leur temps. » [4]

Anne Herscovici souligne le fait qu’une telle situation découle du préjugé selon lequel « les pauvres n’ont que cela à faire, leur travail, c’est de faire la file. On leur ferait bien porter des cailloux pour mériter l’argent qu’ils reçoivent ou le service qu’on leur rend [5] »
Toutes ces observations renvoient à l’enjeu fondamental de la « lutte pour la reconnaissance sociale » de ceux qui vivent dans des situations de précarité. Axel Honneth, sociologue et philosophe allemand, auteur de La Société du mépris [6] , soutient que la société capitaliste actuelle pousse au mépris envers tous ceux qui sont « perdants » au regard des critères de réussite du système. Selon lui, ce mépris est la résultante d’un déni de « reconnaissance sociale » menaçant directement la confiance et l’estime de soi des personnes qui en sont victimes.

Ecoutons Ken Loach, réalisateur de La part des anges (The Angel’share [7]) :
« Je traite très souvent des mêmes thèmes, d’une société, d’un système économique qui n’offrent pas une vie décente à des millions de personnes. Quand un bébé naît, il a des talents, des possibilités mais dans certains quartiers, le système ne les conduit nulle part et laisse des milliers de jeunes de côté. Le nombre de jeunes chômeurs vient de dépasser le million en Angleterre. Certes, la vie ce n’est pas que le travail, mais cela donne un statut, on existe dans le regard des autres. Ces jeunes sont considérés comme des profiteurs du système. Quelle estime de soi peuvent-ils avoir ? » [8].

Comment comprendre ce phénomène de stigmatisation ou d’occultation des mécanismes d’exclusion sociale qui touche les « pauvres », dont les conditions d’existence tendent à se détériorer dans un contexte de crise ?

L’ART D’IGNORER LES PAUVRES
Au fil des années, et même au cours des siècles - comme l’a montré John Kenneth Galbraith, un célèbre économiste américain, dans un article à la fois percutant et iconoclaste : « L’art d’ignorer les pauvres » -, l’un des plus anciens exercices humains est le processus par lequel nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres.

Il cite ainsi les travaux d’économistes, tels David Ricardo et Robert Malthus, selon lesquels si les « pauvres » sont pauvres, c’est de leur faute en raison de leur fécondité excessive : Pour le malthusianisme, la pauvreté ayant sa cause dans le lit, les riches ne sont pas responsables de sa création ou de sa diminution. [9]

Il s’en est suivi, au milieu du XIXe siècle, une autre forme de déni qui a connu un grand succès, particulièrement aux États-Unis : le « darwinisme social », associé au nom d’Herbert Spencer. La règle suprême en est la survie des plus aptes avec pour corollaire que l’élimination des pauvres constitue le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race.

Au cours du XXe siècle, le darwinisme social en vient à être considéré comme un peu trop cruel. Il est remplacé par un déni plus subtil de la pauvreté, associé au Président américain Herbert Hoover. En effet, selon ce dernier, toute aide publique aux « pauvres » faisait obstacle au fonctionnement efficace de l’économie. C’est cette idée, selon laquelle il est économiquement dommageable d’aider les « pauvres », qui va nourrir les arguments de ceux recherchant la meilleure manière d’évacuer toute mauvaise conscience au sujet de cette frange de la population.

Galbraith identifie cinq méthodes pour garder bonne conscience à l’égard des « pauvres ».

1. Dénoncer le fait que les initiatives prises en faveur des « pauvres » relèvent d’une manière ou d’une autre de l’État. Or, pour les économistes libéraux, l’État est par nature incompétent et inefficace : on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres au risque de mettre davantage de pagaille et d’aggraver leur sort. [10]

Cette critique de l’action de l’État, particulièrement vive aux États-Unis et enjeu des campagnes électorales, constitue, en réalité, l’un des éléments d’un dessein plus vaste : refuser toute responsabilité à l’égard des « pauvres ».

2. Expliquer que toute aide publique envers les « pauvres » serait un très mauvais service à leur rendre. L’argument est plus subtil car il met l’accent sur le risque de détruire le moral et de démotiver la personne recevant des allocations. Certains affirment même que cela peut les dissuader d’accepter un emploi bien rémunéré.

3. Souligner que les aides publiques auraient un effet négatif sur l’incitation à travailler, avec pour conséquence d’opérer un transfert des actifs vers ceux dépendant des allocations sociales. Cela conduirait à décourager les efforts des premiers et à encourager le désœuvrement des seconds.

4. Mettre en évidence les effets négatifs qu’une confiscation de leurs responsabilités aurait sur la liberté des pauvres [11].. Galbraith reprend les propos définitifs du professeur Milton Friedman [12] : les gens doivent être libres de choisir. Il note que lorsqu’il s’agit des « pauvres », on n’établit plus aucune relation entre leurs revenus et leur liberté. Pourtant, il n’existe pas de forme d’oppression plus aiguë, pas de hantise plus profonde pour l’individu qui ne dispose pas de ressources suffisantes pour survivre :On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser. Les limitations qu’impose la fiscalité à la liberté des riches sont néanmoins bien peu de chose en regard du surcroît de liberté apporté aux pauvres quand on leur fournit un revenu. » [13]

5. Lorsque tous les raisonnements précédents ne suffisent plus, il reste le déni psychologique. Il s’agit d’une propension à éviter de penser à des situations qui nous font peur, comme la mort ou encore les tragédies menaçant notre existence. Le même mécanisme est à l’œuvre pour s’épargner de penser aux « pauvres », qu’ils soient dans notre environnement immédiat ou dans les contrées du monde où survivent des populations entières dans le plus complet dénuement.

REGARDS SUR LA PAUVRETÉ
La question de la représentation que la société se fait de la pauvreté a été abordée dans un ouvrage intitulé « Le travail social confronté aux nouveaux visages de la pauvreté et de l’exclusion [14] ». L’ouvrage présente les contributions de deux auteurs, Majid Rahnema et Serge Paugam, dont l’intérêt est d’aborder l’évolution des représentations sociales influençant les rapports entre ceux qualifiés de « pauvres » et le reste de la société.

• L’approche de Majid Rahnema : Quand la misère chasse la pauvreté [15]
Le mot pauvreté est chargé de sens divers. Il évoque le désespoir et la honte de ceux qui manquent de tout. Une personne « pauvre » finit elle-même par consentir à l’image qui lui est renvoyée. Elle intériorise sa honte en devenant un objet manipulable dont la survie ne dépend plus que d’un autre. Un autre qui, de plus, fait tout pour ne pas l’avoir à ses côtés. Le besoin de classification des « pauvres » répond autant à la peur d’une menace qu’au désir de venir en aide.

Les institutions, les pouvoirs publics et religieux cherchent à reconnaître et à classifier les « pauvres », à distinguer les « vrais » des « faux », à aider ceux qui le méritent et à rejeter ceux considérés comme « profiteurs » ou « imposteurs ». Ce faisant, on tend à uniformiser les « pauvres », à établir des catégories qui négligent la diversité des conditions de pauvreté au profit d’une image de plus en plus simpliste. Tout ce qui caractérise leurs souffrances particulières et leurs relations individuelles est effacé par des classifications arbitraires inspirées soit par la sensibilité propre à ceux qui n’appartiennent pas à leur monde, soit par des motifs utilitaires à caractère social et économique.

La construction sociale nouvelle de la pauvreté fait, qu’aujourd’hui, le « pauvre » est l’objet d’un diagnostic et de traitements comme s’il souffrait d’une infirmité grave, d’une maladie socialement congénitale.

À l’encontre de cette conception dévalorisante et méprisante du « pauvre », Rahnema défend la thèse selon laquelle il faut radicalement changer notre vision des choses. Celle-ci ne correspond pas à la réalité pour peu que l’on aille à la rencontre et à l’écoute des « pauvres » dans leur lutte quotidienne pour la survie. Ceux qui vivent à leurs côtés peuvent attester de leurs capacités réelles à faire face aux difficultés, parfois inextricables, qui s’abattent sur eux et à trouver des solutions pour s’en sortir au jour le jour.

« Le pauvre est un être vivant dont le mode de vie et les potentialités dépendent de lui-même. Comme n’importe quel autre être vivant, il a besoin d’un environnement social, humain qui correspond à ses attentes. Il est généralement le mieux placé pour identifier ses propres problèmes, proposer des solutions et demander au moment opportun un avis aux personnes en qui il a confiance. » [16]

Une vision partagée par Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, dans une interview :

« Le pauvre est un super-en. Les personnes qui ont connu ou qui vivent dans la précarité ont un regard différent sur la société. Elles acquièrent un savoir, une expertise particulière. Leur expérience de vie est une richesse. Faire participer ces personnes pour discuter de solutions qui les concernent et des mécanismes politiques de l’organisation administrative, par exemple, peut faire gagner du temps et de l’argent à la société !

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