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 Euthanasie

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MessageSujet: Euthanasie   Euthanasie EmptyJeu 27 Juil 2006, 10:41 am

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie

Citation :
L'euthanasie (gr: ευθανασία - ευ, bonne, θανατος, mort) est le fait de donner la mort à quelqu'un d'autre par bienveillance, ce en quoi elle se distingue du meurtre.

Toutefois, son sens moderne fait de l'euthanasie une pratique visant à provoquer la mort d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et physiques intolérables. On doit distinguer l'euthanasie elle-même et le fait d'aider quelqu'un à mourir (la personne qui donne la mort n'est pas nécessairement la même).

Le terme d'euthanasie a parfois été appliqué à des pratiques d'élimination non douloureuses de personnes jugées inaptes à la vie en société (malades mentaux, handicapés), l'eugénisme. Ces pratiques se distinguent de la peine de mort, car celle-ci implique des notions de châtiment et de justice. Par extension, il est employé comme synonyme édulcoré de "mettre à mort" : «les volailles ont été euthanasiées pour éviter l'épidémie de la grippe aviaire».

Étymologie

L’euthanasie est un mot dérivé du grec composé du préfixe eu qui signifie « bien » et du terme thanatos qui signifie « mort » et signifie bonne mort, c'est-à-dire mort dans de bonnes conditions.

Distinction

- euthanasie active : une thérapeutique est administrée dans le but d'abréger la vie du patient.
- euthanasie passive : un traitement est arrêté, ce qui a pour effet d'abréger la vie du patient.
- euthanasie indirecte: administration d'un produit mortifère dont la conséquence non recherchée est la mort du patient.
- aide au suicide (ce qui est différent de l'incitation au suicide).

L'euthanasie peut être volontaire, non volontaire, ou involontaire :

- volontaire, lorsqu'un individu a la capacité mentale et physique de demander de l'aide pour mourir et qu'il le demande ;
- non volontaire, Lorsqu'on ne connaît pas la volonté de l'individu ;
- involontaire : Effectuée contre le gré d'un individu qui est conscient et qui s'oppose formellement à cette décision.

Histoire

L'euthanasie n'est pas un problème nouveau et il n'est pas aussi lié qu'on le croit aux développements de la médecine moderne. Il suffit en effet d'être gravement malade pour que se pose cette question. L'euthanasie est donc un problème persistant dans lequel s'affrontent des idéologies de différents horizons.

L'euthanasie ne posait pas de problèmes moraux en Grèce antique : la conception de la vie y était différente de la nôtre. Une mauvaise vie n'était pas digne d'être vécue, c'est pourquoi eugénisme (par exposition) et euthanasie ne pouvaient en général pas choquer.

Hippocrate représente cependant une exception notable : il interdisait aux médecins toutes les formes d'aides au suicide.

Le mot a été créé en 1623 par un médecin anglais, le Dr Bacon, pour apporter aux mourants une fin de vie digne, c'est à dire dans l'hygiène, la prise en compte de ses souffrances et une assistance spirituelle. Désormais, cet ensemble de pratiques est admis et reconnu, mais sous le nom de médecine palliative. C'est au cours du XIXe siècle que le sens du mot évoluera.

Le terme a souvent été détourné de son sens réel. Les nazis, par exemple, parlaient d'euthanasie pour l'extermination des handicapés.

L’euthanasie est retournée au centre du débat social depuis le XIXe siècle, à partir du moment où les progrès de la médecine au niveau des traitements physiques et du prolongement de la vie ont poussé l’État, la profession médicale, les philosophes et les théologiens à débattre du sujet de la qualité de la vie, et des droits pour un être humain de déterminer le moment où cette qualité s’est dégradée tant qu'il devient acceptable et licite de mettre un terme à son agonie et sa souffrance.

Législation

L'euthanasie est autorisée sous conditions dans certains pays européens comme la Belgique, le Danemark ou les Pays-Bas, pour certains malades atteints de maladies incurables, mais elle est de plus en plus tolérée dans les mêmes circonstances dans de nombreux autres pays.

Arguments contre

Interdit par de nombreuses religions :

- l'homme ne dispose pas de sa vie : elle est un don (christianisme et islam par exemple) ;
- risque de dérapage :
- pressions financières sur le malade à cause du coût élevé des soins pour les proches ;
- pressions financières pour les plus pauvres, qui risquent de « préférer » mourir rapidement ;
- pressions morales de la part des proches ;
- difficulté de changer d'avis à partir d'un certain point (inconscience) ;
- interférence fréquente entre les notions de souffrance du patient et de souffrance de l'entourage ;
- idéal pour dissimuler un meurtre ;

risque de dérive :

- eugénisme, sélection des individus par rapport à une conception de la vie bonne ;
- par suite, peut devenir un instrument de domination sociale ;
- sans compter les héritiers qui peuvent en profiter pour accélérer un héritage ;

Inutilité : Le corps médical estime parfois que les progrès en matière d'anti-douleurs et de tranquillisants (soins palliatifs) rendent l'euthanasie inutile. Ils n'ont pas toujours la capacité de décider, et la décision peut être prise par quelqu'un d'autre.

Arguments pour

dignité humaine :

- les mourants dans les sociétés modernes sont abandonnés à l'hôpital et leurs souffrances sont peu prises en compte par les médecins ;
- évite la clandestinité du geste ; de fait, le geste étant encadré, évite aussi les dérives ;
- la maladie est socialement perçue comme une dégradation ;
- la maladie peut entraîner des altérations des facultés psychiques (raison et volonté en particulier) sur lesquelles reposent les valeurs morales de l'Occident ;
- fin de la souffrance ;
- l'Homme est propriétaire de son corps, seul maître de sa vie ; 'est la simple application de la liberté individuelle, et du principe de propriété ; il doit être le seul à décider de ce qu'il veut faire de son corps mais aussi de son esprit, c’est-à-dire de ce qui fait qu'il existe en tant qu'Homme ;
- liberté de choix du malade, qui sait mieux que quiconque ce qu'il désire.

Sujets connexes

- suicide
- meurtre
- acharnement thérapeutique
- eugénisme

Droit à la vie : argument pour et contre l'euthanasie

« Affaires »
La justice étant soumise au secret de l'instruction et la définition de l'euthanasie étant difficile, il s'agira ici, de personnes se réclamant auteurs de cette pratique et inquiétées par la justice pour cette raison. Rappel: l'euthanasie n'est pas condamnée dans tous les pays! Christine Malèvre, infirmière française (non encore jugée). Le cas Vincent Humbert, décédé en France en 2003. Affaire Terri Schiavo aux États-Unis.

Euthanasie et religion

Islam

Dans la religion islamique, l’homme représente l’œuvre divine la plus importante et la plus complexe. Il est la créature qui porte l’empreinte divine et qui représente son pouvoir sur la terre. L’homme est à l’image de Dieu.

L’euthanasie active est interdite juridiquement (shar’an), car elle correspond à un meurtre commis par le médecin, même lorsqu’il agit à la demande du patient, en ayant l’intention d’abréger sa souffrance. Le médecin ne peut pas être plus miséricordieux envers le patient que Dieu qui lui a donné la vie et qui la lui reprend dans les conditions qu’il veut. La seule chose permise est de laisser le patient mourir naturellement.

L’euthanasie passive ne peut pas être interdite, dans ces cas précis, du fait que la majorité des juristes musulmans n’impose pas les soins médicaux même dans des cas où l’on espère la guérison. Ils ont considéré que se soigner fait partie du permis (mubâh), et nullement de l’obligatoire.
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MessageSujet: Re: Euthanasie   Euthanasie EmptyMer 10 Fév 2010, 11:39 pm

Je voudrais apporter un bémol à l'idée assez répandue selon laquelle la législation française n'autorise pas l'euthanasie. Le mot "euthanasie" n'est pas employé par la loi, mais la possibilité qu'elle permet me paraît être une forme inavouée d'euthanasie.

Il s'agit de l'article L.1110-5 du code de la santé publique complété par une loi du 23 avril 2005 qui lui a notamment ajouté son dernier alinéa :
Article L1110-5 Modifié par Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 - art. 1 JORF 23 avril 2005
Modifié par Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 - art. 2 JORF 23 avril 2005

(Début de citation) "Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent pas, en l'état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté.

Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles,disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. (NDLR : il s'agit des soins dits "palliatifs")

Les dispositions du premier alinéa s'appliquent sans préjudice de l'obligation de sécurité à laquelle est tenu tout fournisseur de produit de santé, ni des dispositions du titre II du livre Ier de la première partie du présent code.

Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée.

(dernier alinéa - loi du 22 avril 2005)
Les professionnels de santé mettent en oeuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort. Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical."
(Fin de citation).

Malgré les précautions oratoires prises par le législateur, cela signifie concrètement, en clair, que l'on peut par exemple administrer une dose de morphine mortelle. Ce cas de figure me semble constituer un cas d'euthanasie ou rentrer dans la définition de celle-ci. Donc dans ce cas, une poursuite pénale n'est pas possible.
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