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 Origine du dictateur [topic unique]

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Stans
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MessageSujet: Origine du dictateur [topic unique]   Origine du dictateur [topic unique] EmptySam 10 Juin 2006, 1:03 pm

Source : http://www.dictateur.com/historique_dictateur.htm

Origines du dictateur

Citation :
Définitions du dictionnaire

Dictateur : celui qui, après s'être emparé du pouvoir, l'exerce sans contrôle.
Dictature : Concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un individu, d'une assemblée, d'un parti, d'une classe. Pouvoir absolu.

Mots proches : absolutisme, autocratie, caporalisme, césarisme, fascisme, nazisme, tyrannie, autoritarisme...

Bon à savoir : un dictateur est forcément un tyran, mais un tyran n'est pas forcément un dictateur. Au départ, le terme de tyran vient de régimes dans l'Antiquité grecque, et n'était pas nécessairement péjoratif. La tyrannie fut une étape entre les oligarchies et des formes plus "démocratiques".

Origines latines

Le dictateur est un magistrat extraordinaire à Rome. Le nom est d'origine latine et la fonction existe probablement dans beaucoup de villes latines avant son arrivée à Rome.
À Rome, à l’origine, ce magistrat s’appelle magister populi et non dictateur. Dans les livres sacrés, jusqu’aux époques tardives, on le désigne toujours par son ancien nom. Lors de l'établissement de la république romaine, le gouvernement de l'état est confié à deux consuls pour protéger le mieux possible les citoyens contre l'exercice tyrannique du pouvoir suprême. Mais on estime bientôt qu’en certaines circonstances, pour la sécurité de l’état, on doit laisser le gouvernement aux mains d'une seule personne, qui possède, pour un temps, les pleins pouvoirs, et dont les décisions sont sans appel.

Les insignes du dictateur sont presque identiques à ceux des rois dans les temps anciens et à ceux des consuls plus tard. Mais au lieu d'avoir douze licteurs, comme c’est le cas pour les consuls, il est précédé de vingt-quatre portant et les haches et les fasces. Il ont aussi la sella curulis et la toge prétexte.

Nomination et durée

La première loi créant un dictateur (lex de dictatore creando) prévoit que cette charge ne peut être attribuée qu'à un ancien consul. On trouve cependant quelques exemples de non-application de cette loi. Quand il y a nécessité d’un dictateur, le sénat publie un senatus consultum qui demande à un des consuls de nommer (dicere) un dictateur.
Le mot technique pour cette nomination ou proclamation est dicere (rarement creare ou facere). La nomination par les consuls est à ce point nécessaire qu’à une occasion on voit le sénat avoir recours aux tribuns du peuple pour contraindre les consuls à nommer un dictateur alors qu’ils ont refusé de le faire.

Les dictateurs sont nommés pour six mois maximum. Ils ont les pleins pouvoirs.
Problème : remplacent-ils les consuls et les autres magistrats ? Ils ne les remplacent pas mais ont un imperium supérieur.
Les dictateurs nommés pour gérer les affaires de l'état sont nommés rei gerundae causa ou parfois seditionis sedandae causa. Ils obtiennent comme les autres magistrats l'imperium par une Lex Curiata.

La dictature est limitée à six mois et il n’y a aucun exemple d’une personne qui ait cette charge plus longtemps parce que les dictatures de Sylla et de César ne doivent naturellement pas être prises en considération. Au contraire, bien qu'un dictateur soit nommé pour six mois il démissionne souvent de sa charge bien avant, juste après avoir expédié les affaires pour lesquelles il est nommé. Dès la nomination du dictateur, il y a suspension des consuls et de tous les autres magistrats sauf les tribuns de la plèbe.

On affirme souvent qu'à la nomination du dictateur cessent entièrement les charges et les fonctions de tous les magistrats ordinaires et quelques auteurs vont jusqu’à dire que les consuls démissionnent : ce n’est pas une façon correcte de voir les choses. Les magistrats réguliers continuent à exercer leurs fonctions sous le dictateur mais ils ne sont plus des magistrats : ils sont soumis à l'imperium plus élevé du dictateur et sont obligés d'obéir à tous ses ordres.
On voit souvent en même temps le dictateur et les consuls à la tête d’armées séparées continuer une guerre chacun de leur côté; on voit des soldats prélevés par le dictateur alors qu’ils ont fait serment d’allégeance au consul et des consuls tenir des comices consulaires pendant une dictature. Tout ceci prouve que les consuls ne démissionnent pas de leur charge bien qu’ils soient soumis à l'imperium du dictateur. En conséquence, dès que le dictateur abdique, les consuls retrouvent immédiatement l’entière possession de la puissance consulaire.
Ils sont indépendants du sénat, ils ne sont pas soumis au droit d'appel (provocatio), ils sont irresponsables et ne sont pas soumis à l'intercessio d'un collègue.
Les tribuns du peuple restent en fonction parce que la loi sur la dictature a été votée avant la création du tribunat du peuple.

Pouvoirs du dictateur et ses limites

Le pouvoir du dictateur surpasse celui des consuls principalement dans trois domaines : une plus grande indépendance vis-à-vis du sénat, un pouvoir plus étendu pour punir sans appel (provocatio) au peuple et l'irresponsabilité. À ces trois points on ajoute l’avantage de ne pas être entravé par un collègue. On suppose que le dictateur agit habituellement à l’unisson avec le sénat mais on voit que, dans beaucoup de cas où les consuls ont besoin de la coopération du sénat, le dictateur, lui, peut agir de sa propre autorité. On ne sait pas pendant combien de temps la dictature est une magistratus sine provocatione. Il est certain qu’à l’origine il n’y a aucun appel contre une décision du dictateur et en conséquence les licteurs ont les haches dans les fasces même en ville comme symbole de leur pouvoir absolu sur la vie des citoyens bien les haches des consuls disparaissent par la loi valérienne. Festus parle empressement d’un appel au peuple sur une de leurs décisions et il suppose que ce privilège est accordé par la lex Valeria Horatia votée après l'abolition du decemvirat en 449 qui décrète "ne quis ullum magistratum sine provocatione crearet"
Mais onze ans plus tard, on parle de la dictature comme d’une magistratus sine provocatione, et le seul exemple dans Tite-Live, où l’on voit le dictateur menacé par provocatio, ne prouve certainement pas que c’est un droit légal. L. Papirius, qui est alors dictateur, considère la provocatio comme une infraction aux droits de sa charge. On peut donc supposer que la Lex Valeria Horatia s'applique uniquement aux magistratures régulières, et que la dictature n’en fait pas partie. On ne sait pas si le droit à la provocatio est donné plus tard ou si le texte de Festus est une erreur.
En liaison avec la provocatio, se pose la question des relations entre le dictateur et les tribuns du peuple.
On sait que les tribuns restent en fonction durant une dictature, mais on n’a aucune raison de croire qu'ils ont le moindre contrôle sur le dictateur, qu’ils peuvent entraver ses démarches par leur intercessio ou leur auxilium, comme pour les consuls. Les quelques exemples qui semblent prouver le contraire peuvent s’expliquer d'une manière différente, comme le montre Becker. Le fait que les tribuns restent en fonction en tant que magistrats indépendants pendant une dictature, alors que tous les autres magistrats ne sont plus que des fonctionnaires du dictateur, s’explique par le fait que la lex de dictatore creando est votée avant l'établissement du tribunat de la plèbe, et, par conséquent, ne fait aucune mention des tribuns. Comme un dictateur est nommé par senatus consultum, le sénat n'a aucun pouvoir sur les tribuns de la plèbe, bien qu'il puisse suspendre les autres magistrats.

Le dictateur est irresponsable : après sa démission, il ne doit rendre aucun compte sur ses actes officiels. C’est expressément énoncé par les auteurs anciens et, même s’ils ne l’avaient pas dit, cela découle de la nature même de la dictature.

Du fait de son grand pouvoir et de son irresponsabilité, on compare souvent la dictature à la dignité royale dont elle ne diffère que par sa périodicité. Il y a cependant quelques limites à la puissance du dictateur.

1. La plus importante, déjà souvent mentionnée, est sa périodicité de six mois.
2. Il n'a pas le pouvoir sur le trésor, mais peut uniquement utiliser l'argent que le sénat lui octroie.
3. Il ne peut quitter l'Italie, parce qu'il pourrait de ce fait devenir facilement dangereux pour la république.
4. On ne lui permet pas de monter à cheval dans Rome, sans obtenir d’abord la permission du peuple : règlement quelque peu bizarre, mais peut-être adopté pour qu’il ne ressemble pas trop aux rois habitués à monter à cheval.

Autres formes de dictatures

Les compétences précédentes de la dictature s'appliquent principalement au dictateur rei gerundae causa; mais on nomme souvent également des dictateurs, surtout quand les consuls sont absents de la ville, pour exécuter certaines fonctions, qui ne peuvent être accomplies par aucun magistrat inférieur. Ces dictateurs en ont à peine le nom. Quand on les nomme pour accomplir un fonction particulière, ils doivent démissionner immédiatement après l’exécution de cette fonction. Ils ne sont pas autorisés à exercer le pouvoir de leur fonction hors des les limites où on les a cantonnés. On nomme de tels dictateurs dans les occasions suivantes :
1. Présider les comitia pour les élections (comitiorum habendorum causa).
2. Fixer le clavus annalis (le 13 septembre on fixe un clou dans le temple de Jupiter : ancienne manière de compter les années) dans le temple de Jupiter (clavi figendi causa) en période d’épidémie ou de discorde civile, parce que la loi prévoit que cette cérémonie doit être exécutée par le praetor maximus. Après l'établissement de la dictature on considère le dictateur comme le plus haut magistrat de l’état.
3. Pour décider des jours fériés (feriarum constituendarum causa) sur l’apparence des prodiges, et pour officier aux jeux publics (ludorum faciendorum causa) dont la présidence appartient aux consuls ou aux préteurs.
4. Pour présider aux enquêtes (quaestionibus exercendis).
5. Et en une occasion, pour remplir les sièges vacants au sénat (legendo senatui).
Avec le dictateur se trouve toujours un magister equitum : sa nomination est laissée au choix du dictateur sauf si le senatus consultum spécifie, comme cela se passe parfois, le nom de la personne qui doit être nommée. Le dictateur ne peut pas se passer de magister equitum; par conséquent, si ce dernier meurt durant les six mois de la dictature, on doit en nommer un autre à sa place. Le magister equitum dépend de l'imperium du dictateur, mais, en l'absence de son supérieur, il le remplace et exerce les mêmes pouvoirs que le dictateur. À une occasion, peu avant la disparition des dictateurs légaux, on trouve un exemple d'un magister equitum investi d’un imperium égal à celui du dictateur, de sorte qu'il y a alors pratiquement deux dictateurs, mais on le mentionne expressément comme une anomalie qui ne s’est jamais produite auparavant. Le rang que tient le magister equitum parmi les autres magistrats romains est vague. Après l'établissement de la préture, il semble que l’on considère comme une nécessité que le magister equitum soit un ancien préteur de même que le dictateur, selon l’ancienne loi, doit être un consulaire. C’est pourquoi, plus tard, on voit le magister equitum posséder les insignes du préteur. Le magister equitum est à l'origine, comme son nom l’indique, le commandant de la cavalerie, alors que le dictateur est à la tête de l’infanterie des légions. Les relations entre eux sont les mêmes que celles du roi et du tribunus celerum.

On ne nomme des dictateurs que quand les Romains se battent en Italie. On a un seul exemple de nomination d'un dictateur pour faire la guerre hors de l'Italie : lors de la première guerre de punique ; mais ceci ne s’est jamais répété parce que, comme on l’a fait remarquer, on craint qu’un si grand pouvoir ne devienne dangereux loin de Rome.
Mais après la bataille de Trasimène en 217, quand Rome elle-même est menacée par Hannibal, on a encore recours à un dictateur et Q. Fabius Maximus est nommé à cette fonction.
L’année suivante, en 216, après la bataille de Cannes, M. Junius Pera est également nommé dictateur, mais c'est la dernière fois qu’on nomme un dictateur rei gerundae causa.
Depuis lors, on nomme fréquemment des dictateurs pour organiser les élections jusqu’en 202, mais cette année-là, la dictature disparaît complètement.

Après la suppression de la dictature, on invente de nouveaux pleins pouvoirs : le senatus consultum ultimum.
Pendant la suppression de la dictature, on invente un substitut : toutes les fois que les circonstances de la république exigent l'adoption de mesures extraordinaires, le sénat investit les consuls des pleins pouvoirs. C’est la formule "Videant ou dent operam consules, ne quid respublica detrimenti capiat".
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