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| Toussaint 1755 : le terrible de terre de Lisbonne ! | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Toussaint 1755 : le terrible de terre de Lisbonne ! Dim 11 Juin 2006, 3:44 pm | |
| Toussaint 1755 : le terrible tremblement de terre de LisbonneSource : http://www.notrefamille.com/v2/editorial-dossiers/le-tremblement-de-terre-de-lisbonne-1755.asp - Citation :
- 1755 : il y a 250 ans, l'un des plus importants tremblements de terre de l'histoire raye Lisbonne de la carte. Séisme redoutable tant sur le plan physique (60 000 morts en une matinée, destruction de la capitale la plus riche du monde) que sur le plan moral, la catastrophe entraînant aussi un débat philosophique majeur.
1er novembre 1755, 9 h 40 : la terre tremble. En ce jour de Toussaint, les 250 000 habitants de Lisbonne sont pour la plupart en prière dans les églises. Intervient soudain un premier tremblement de terre : les clochers et flêches des édifices religieux se mettent, selon les témoins, à onduler comme les blés sous le souffle du vent ! Tous les fidèles sortent sur les parvis, d’autres de leurs maisons. L’affolement est à son comble lorsque survient la deuxième secousse : déjà ébranlés par la première, tous les bâtiments s’effondrent en un instant dans un gigantesque nuage de poussière. Les morts sont innombrables, car les rues sont si étroites que l’effondrement des maisons écrase aussi bien ceux qui y étaient restés que ceux qui étaient sortis à l’air libre. Les secousses sont si fortes qu’elles sont ressenties partout en Europe (une caserne s’effondre au Luxembourg, turant 500 soldats) et au Maghreb (Alger et Tanger ont aussi leur lot de maisons détruites).
Après le tremblement de terre, le tsunami. À Lisbonne, beaucoup de ceux qui sont encore sains et saufs se rassemblent sur les quais, au bord du Tage, loin de toute construction et, pensent-ils, de tout danger. Hélas pour eux, il n’en est rien. Le Tage et la mer semblent s’être retirés fort loin, découvrant le sable et les fonds marins, dans un schéma de catastophe qui nous est aujourd’hui bien connu. Quelques minutes plus tard, la mer revient au galop sous la forme d’un tsunami, une vague gigantesque de 15 mètres de haut qui emporte les bateaux et la foule jusqu’aux confins de la cité, puis qui reflue en entraînant vers le large les cadavres et les débris de toutes sortes. Cette vague énorme bouleverse tant la Méditerranée et l’Atlantique qu’elle va se sentir sur toutes les côtes, ravageant villes et villages des côtes africaines et perturbant largement le fonctionnement des ports anglais, hollandais et français.
Après le tsunami, le feu. On pouvait croire qu’une ville balayée par la mer était à l’abri des incendies… Mais ils se déclenchent pourtant peu après un peu partout dans Lisbonne. Les charpentes en bois s’étaient effondrées, parfois sur des feux de cheminées. Couvant sous les pierres, alimentés par les débris de bois, ces feux finissent par percer : bientôt, un brasier gigantesque ravage les restes de la cité. Il met plus de trois jours à s’éteindre de lui-même après avoir tout consumé. Lisbonne la splendide, avec ses ors, ses soieries et ses œuvres d’art en provenance du monde entier, n’existe plus.
Des exécutions suivirent le tremblement de terre de Lisbonne de 1755. Au moins 34 pilleurs furent pendus, dans le plus complet désordre. Afin de dissuader le pillage, le roi ordonna l’édification d’échafauds en plusieurs endroits de la ville.
Les Lumières mises en cause ? Comme toutes les catastrophes naturelles, dont les mécanismes restent encore totalement incompris, beaucoup l’expliquent par une punition divine. Une explication utilisée par tous les peuples depuis l’Antiquité et qui a le mérite de la simplicité. Les Anglicans s’empressent bien sûr d’assurer qu’un pays catholique avec une inquisition forte ne pouvait qu’indisposer Dieu. Les catholiques affirment quant à eux que c’est le châtiment que méritaient les Portugais pour les souffrances infligées aux Indiens d’Amérique… Plus largement, toute la philosophie positive des Lumières, affirmant non seulement que tout avait une explication mais aussi que l’ordre des choses est fondamentalement bon, se trouve remise en cause. Rousseau, Kant et Voltaire s’écharpent par textes interposés. Voltaire critique vertement l’optimisme ambiant : " Si c’est ici le meilleur des mondes possibles, fait-il dire à son Candide contemplant Lisbonne ravagée, que sont donc les autres ? " Le monde créé par Dieu n’est pour lui ni bon ni parfait. Kant et Rousseau s’évertuent de leur côté à chercher les bons côtés du phénomène – exercice périlleux… Kant finit par écrire qu’un tremblement de terre peut mettre à nu des gisements de minéraux désormais exploitables ou des sources thermales… Mais l’avantage reste mince comparé aux destructions et aux dizaine de milliers de morts. Pour Rousseau, la faute en revient à l’imprévision humaine, au manque de sagesse des Portugais : s’ils avaient construit leur capitale plus loin, rien ne serait arrivé ; et, poussant son raisonnement à l’extrême, il rappelle que si les Portugais n’avaient pas vécu dans des maisons mais dans les bois, comme à l’état de nature, les toits n’auraient pas pu s’écrouler sur eux ! Piètres arguments, piètres consolations. | |
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