L'Europe fédérale et ses risques (Sébastien)

Je vous retransmets le discours que j'ai tenu lors de d'une réunion, jeudi soir.

Citation :

Que risque donc de provoquer la constitution européenne sur l'avenir de la France, de l'Europe mais surtout des peuples européens ? Les jeunes , dont je fais encore parti, pensent avant tout à ce que l'Europe garantisse la paix , c'est d'ailleurs le seul argument de ceux que l'on appelle désormais les ouiouistes "pour garantir la paix il faut que les nations se fédèrent". Ceci est totalement faux. Bien entendu on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! », « l’Europe ! », « l’Europe ! » mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. On peut faire des discours sur l’Europe supranationale. Ce n’est pas difficile: il est facile d’être un jean-foutre .
La réalité des choses c'est que les dernières guerres qui ont eu lieu en Europe, comme un peu partout dans le monde, ont été faites car des nations voulaient conquérir leur indépendance. Donc, en clair tout l'inverse de ce que le traité constitutionnel propose.

La Tchécoslovaquie s'est divisée pour former la République Tchèque d'un côté et la Slovaquie de l'autre, les pays qui formaient la Yougoslavie également et on sait de quel façon, tous voulaient avoir la liberté de disposer d'eux même.

Les dirigeants des principales nations de l'Europe et surtout parlons de la France, eux, sont entrain de brader la souveraineté de leur pays pour un soit disant idéal, mais ils semblent cacher aux français que cet idéal ce n'est ni la paix ni le bien être des peuples d'Europe, c'est en réalité l'ouverture des marchés économiques, la libéralisation des services publics et la diminution de nos droits sociaux . Ce qu'ils n'osent pas tenter dans notre pays par crainte d'une révolte des français, ils veulent donc nous l'imposer en se cachant derrière la machine européenne: "oh la la attention ce n'est pas de notre faute, c'est l'Europe qui nous l'impose, et puis n'oubliez pas que c'est vous qui l'avez choisi". Alors la le français n'a qu'une chose à faire et vous savez laquelle mais je resterai poli.

Messieurs nos gouvernants, vous faîtes croire aux français que l'Europe va fabriquer la paix, et bien NON vous allez seulement réussir à créer dans toute l'Europe des grands Fronts de Libération National, des organisations terroristes comme on trouve en Espagne, en Irlande, et même chez nous en Corse. En clair pour éviter de soit disant guerres internationales à l'avenir inexistantes sur notre continent, vous risquez de provoquer des guerres civiles qui seront terribles. Dans le seul but de rentrer dans la mouvance capitaliste à l'image des USA.

Vous allez me dire : Mais alors il nous dit que l'Europe serait vecteur de guerre à l'avenir ? Non car tout dépend de la façon dont on la construit, ne soyons pas de mauvaise langue, soyons seulement réaliste, cessons les visions utopistes gardons les pieds sur terre.

Pour organiser l’Europe, qu’on la prenne donc comme elle est, c’est à dire comme un ensemble formé de peuples très distincts dont chacun a, bien à lui, son corps, son âme, son génie et, par suite, doit avoir ses forces.

Chaque peuple est différent des autres, avec sa personnalité incomparable, inaltérable, irréductible. Si vous voulez que des nations s’unissent, ne cherchez pas à les intégrer comme on intègre des marrons dans une purée de marrons.

Vous voulez vraiment assurer la paix sur notre continent et dans notre pays ? Alors une seule chose à faire votez NON à cette constitution qui fera de la France une province de l'Europe.


Faisant parti de la nouvelle génération des gaullistes, je suis pour ma part plus que révolté de voir certains Chiraquiens ou Sarkozystes, usurper le terme de gaulliste et faire dire que le général aurait sauté de joie a l'idée de devenir un apatride et de voir donc son pays devenir une région de l'europe. Non De Gaulle aurait refusé cette constitution, je conseille d'ailleurs à ces personnes de relire soigneusement les discours du général et également ses mémoires d'espoir dont ils n'ont, apparemment, jamais appris leurs existence.

La constitution européenne est très loin d'être, comme on l'a entendu ces derniers jours, l'héritière de la révolution française si ce n'est peut être, admettons et en exagérant un peu, la période dite de la terreur. Elle est même contraire, en réalité, aux institutions de la Véme république, il est clair que tout système qui consisterait à transmettre notre souveraineté à des aréopages internationaux serait incompatible avec les droits et les devoirs de la république. Suffit de lire nos institutions républicaines pour le savoir.

Pour conclure il y va de soit pour moi de vous citer 2 discours : Le premier est naturellement du général De Gaulle:

La France savait aussi bien que quiconque, en tout cas beaucoup mieux que ceux qui ne sont pas européens, qu’il ne peut y avoir d’Europe qu’en vertu de ses nations, que, de par la nature et l’histoire, notre continent est tel que la fusion n’y est que confusion, à moins qu’elle ne soit l’oppression, qu’on n’est pas un européen si l’on est un apatride, que, par exemple, Chateaubriand, Goethe, Byron, Tolstoï pour ne parler que des romantiques n’auraient rien valu du tout en volapük ou en espéranto, mais qu’ils sont toujours de grand écrivains de l’Europe parce que chacun d’eux s’inspira du génie de son pays.

Charles De Gaulle Conférence, 12 novembre 1953.

Et enfin le second dont je vous dirai le nom de l'auteur par la suite :

Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement.

En ce qui nous concerne, nous devons dire NON.

Une Europe fédérale ne manquerait pas d'être dominée par les intérêts américains. C'est dire que les votes de majorité, au sein des institutions européennes, en paralysant la volonté de la France, ne serviront ni les intérêts français, bien entendu, ni les intérêts européens. En d'autres termes, les votes des 81 représentants français pèseront bien peu à l'encontre des 329 représentants de pays eux-mêmes excessivement sensibles aux influences d'outre-Atlantique.

Telle est bien la menace dont l'opinion publique doit être consciente.

La politique européenne du gouvernement ne peut, en aucun cas, dispenser la France d'une politique étrangère qui lui soit propre. L'Europe ne peut servir à camoufler l'effacement d'une France qui n'aurait plus sur le plan mondial ni autorité, ni idée, ni message, ni visage. Nous récusons une politique étrangère qui cesse de répondre à la vocation d'une grande puissance, membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et investie de ce fait de responsabilités particulières dans l'ordre international.

C'est pourquoi nous disons NON.

NON à la politique de supranationalité.

NON à l'asservissement économique.

NON à l'effacement international de la France.

Favorables à l'organisation européenne, oui, nous le sommes pleinement. Nous voulons, autant que d'autres, que se fasse l'Europe. Mais une Europe européenne où la France conduise son destin de grande nation. Nous disons non à une France vassale dans un empire de marchands, non à une France qui démissionne aujourd'hui pour s'effacer demain.

Puisqu'il s'agit de la France, de son indépendance et de son avenir, puisqu'il s'agit de l'Europe, de sa cohésion et de sa volonté, nous ne transigerons pas. Nous lutterons de toutes nos forces pour qu'après tant de sacrifices, tant d'épreuves et tant d'exemples, notre génération ne signe pas, dans l'ignorance, le déclin de la Patrie.

Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l’œuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix de la mort.

Mais comme toujours quand il s'agit de l'honneur de la France, partout des hommes vont se lever pour combattre les partisans du renoncement et les auxiliaires de la décadence.

Avec gravité et résolution, je vous appelle dans un grand rassemblement de l'espérance, à un nouveau combat, celui pour la France de toujours dans l'Europe de demain. »

Ce discours est le fameux appel de Cochin fait en 1978 par un certain Jacques Chirac.

Comme le disait Edgar Faure: « Ce n'est pas la girouette qui tourne mais le vent »

Pour une Europe de paix, pour une Europe des peuples et des nations souveraines et très clairement pour l'avenir de la construction européenne en elle même. Dîtes NON le 29 mai.

Vive la France libre dans l'honneur et dans l'indépendance

Citation :

« Tout système qui consisterait à transmettre notre souveraineté à des aréopages internationaux serait incompatible avec les droits et les devoirs de la république. »

Charles De Gaulle 1963