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| Le hassidisme | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Le hassidisme Jeu 22 Juin 2006, 9:31 pm | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hassidisme - Citation :
- Le judaïsme hassidique ou hassidisme (en hébreu 'Hassidout חסידות, « piété » ou « intégrité », de la racine חסד signifiant « générosité ».
En Yiddish, 'Hassidish חסידיש) est un mouvement religieux Juif et Haredi, fondé au XVIIIe siècle en Europe de l'Est (Biélorussie et Ukraine). Par rapport aux autres haredim, les hassidim insistent particulièrement sur la communion joyeuse avec Dieu, en particulier par le chant et la danse, et sont organisés en communautés dirigées par un admor (ou Rebbe) héréditaire.
Fondation
Le mouvement fut fondé par le Rav Israël ben Eliezer (1700-1760), plus connu sous le nom de Baal Shem Tov (ou son acrostiche : Besht). Le mouvement est une réaction contre le Judaïsme "académique" de son époque.
Suite au traumatisme causé par les « faux-messies » Sabbataï Tsevi et Jacob Franck, les rabbins avaient réagi en se concentrant sur l'étude du Talmud, et en se méfiant de toute exaltation mystique. De plus, la situation des juifs en Europe orientale s'était beaucoup dégradée depuis les massacres ukrainiens de 1648 (Attaman Chmielnitzki), ce qui accentuait encore le repli sur l'étude du Talmud. Une partie de la population juive semble avoir trouvé la vie juive académique, sans spiritualité et sans joie.
Le Ba'al Shem Tov s'employa à remédier à cette situation, mettant l'accent sur la célébration, la danse, le chant (niggoune), la joie, l'affectif ("hassidoute"), l'enthousiasme et la ferveur (hitlahavoute), l'amour de Dieu (ahava), sans pour autant négliger l'étude.
Nota : pour tous ces domaines, il y a aujourd'hui des spécificités propres aux différents courants Hassidiques
Oppositions
Cette nouvelle relation à la religion déplut aux autorités rabbiniques établies, ceux qu'on nommera plus tard les mitnagdim (opposants), rassemblés sous l'autorité de l'illustre Elyahou Kramer, le Gaon de Vilna. La crainte de voir le Hassidisme dévier vers l'hérésie, en particulier vers des pratiques extatiques ou messianiques était forte.
Certains admor, comme le troisième admor de Loubavitch (le Tséma'h Tsédéq) reconnaîtrons que l'influence du Gaon de Vilna avait été positive, en ce qu'elle avait obligé le mouvement Hassidique naissant à éviter d'aller trop loin dans ses innovations ou son antinomisme (l'antinomisme est l'opposition ou l'indifférence à la Loi, par volonté de mieux communier avec Dieu. Il s'agit d'une tendance récurrente dans les mouvements mystiques).
L'opposition des sucesseurs du Gaon de Vilna ira parfois très loin, jusqu'à dénoncer les premiers Hassidim aux autorités étatiques (entre autre russes), pour tenter de géner leurs actions "hérétiques". Les relations s'amélioreront beaucoup dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Organisation
Le hassidisme se divisa ultérieurement en de nombreux sous-ensembles, dont l'un des plus célèbre est actuellement le mouvement loubavitch. Il ne s'agit pas de courants théologiques, mais de groupes religieux fondés autour d'un rabbin charismatique historique. Les organisations Hassidiques actuelles ont été crées à la fin du XVIIIe siècle, ou au XIXe siècle.
Le rabbin en chef de chaque dénomination est appelé admor (Adoneinu Moreinu Rabeinu : « notre Maître, Guide et Rabbin ») ou Rebbe (professeur). Son pouvoir est total, et il n'a de compte à rendre qu'à Dieu. La fidélité de ses partisans est généralement très grande. Cette fidélité peut mener à des affrontements entre communautés lorsque des admorim s'affrontent. Ainsi, en 1983, des hassidim de Gour, membres du parti Agoudat Israël, ont attaqué et envoyé à l'hôpital le député israélien (lui aussi Agoudat) Menahem Porush. On note d'ailleurs de temps en temps de véritables bagarres de masse entre Hassidim. Les bagarres entre Hassidim de Satmar et de Belz ont ainsi été assez importantes (en Israël et à New-York, leurs principaux centres) après la décision de l'admor de Belz de quitter la Eda Haredi au début des années 1980. La Eda Haredi est une fédération de groupes haredim particulièrement radicaux et très anti-sionistes. Pour l'admor de Satmar, un des dirigeants de la Eda et des Neturei Karta, il s'agissait d'une trahison.
Les admorim sont organisés en dynastie. Chaque admor désigne un successeur, qui est généralement un de ses fils, parfois un autre membre de sa famille.
Chez les mitnagdim, par contre, le pouvoir religieux est centré autour des dirigeants des plus grande yeshivot.
On appel parfois les mitnagdim "Lituaniens", car leurs plus grandes Yeshivot d'avant la Seconde Guerre mondiale étaient dans cette région.
Rapprochement avec les mitnagdim
À compter de la seconde moitié du XIXe siècle, les relations entre les deux courants s'améliorent.
D'une part, la crainte des mitnagdim de voir les hassidim évoluer vers l'hérésie à cause de leur rapport très mystique et joyeux à Dieu s'estompe. On en trouve cependant encore des traces. Ainsi, dans les années 1980, le rav Shach, le principal rabbin du courant mitnagdim en Israël (et au-delà) s'interrogeait pour savoir si les Hassidim de Loubavitch étaient encore juifs (du fait de leur relation à leur admor, que certains considéraient comme le messie).
D'autre part, de nouveaux dangers apparaissent pour le judaïsme orthodoxe au sein même du peuple juif, et l'attitude des deux courants sera très hostile à l'égard de ces innovations : judaïsme réformé, sionisme, assimilation, socialisme. Les juifs religieux ressentent donc le besoin de se regrouper. Les deux courants créeront ainsi de concert le parti Agoudat Israël en 1912, en Pologne.
Les idéologies « modernes » sont rejetées parce qu'elles ne sont pas centrées sur la religion, ou parce qu'elles prétendent la réformer. Le sionisme est particulièrement refusé. Pour la majorité des religieux orthodoxes (il y a des exceptions), Dieu a détruit l'état juif de l'antiquité pour punir les juifs de leurs péchés. Seul Dieu, par l'intermédiaire du Messie, peut le recréer. Créer un État juif sans le messie est une révolte contre Dieu. Cette hostilité originelle au sionisme s'est progressivement apaisée, mais reste cependant forte chez certains hassidim (les Satmar, en particulier). | |
| | | Stans Fondateur
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| Sujet: Le hassidisme (suite) Jeu 22 Juin 2006, 9:32 pm | |
| - Citation :
- Orthodoxes et ultra-orthodoxes
Les sociologues israéliens font souvent une distinction entre les laïques (peu intéressés par la religion, mais pas forcément anti-religieux), les traditionalistes (pratique religieuse partielle), les orthodoxes (pratique religieuse stricte, mais immersion dans le monde moderne) et les ultra-orthodoxes, ou Haredim, ou craignant-dieu (pratique religieuse stricte, large refus de la modernité, volonté de séparatisme social fort : vêtements spécifiques, quartiers spécifiques, institutions religieuses spécifiques).
À noter que les Haredim ne se définissent pas eux-même comme des ultra-orthodoxes, mais comme des juifs Haredim ("les trembleurs", au sens de "ceux qui tremblent devant Dieu", ou "les Craignants-Dieu").
Les orthodoxes et les Haredim ne diffèrent pas d'un point de vue théologique, mais dans leur mode de vie et leurs orientations politiques.
Vers le début du XXe siècle, la distinction entre juifs orthodoxes « modernes » (vivant dans le monde moderne) et juifs orthodoxes "Haredim" (refusant de s'y compromettre) étaient en cours de constitution. Et tant les mitnagdim que les Hassidim se trouveront dans le camp Haredi. Leur idéal commun reste une vie juive centrée sur les rabbins, refusant beaucoup d'aspects du monde moderne (la télévision est particulièrement rejetée), regroupée dans des quartiers séparés, tant des non-juifs que des autres juifs. Physiquement, leur vêtements noirs (les "hommes en noirs" selon l'expression Israélienne) les font remarquer facilement.
Exode et destructions
Les dénominations Hassidim seront nombreuses, souvent désignées selon la ville ou le village d'Europe oriental ou elles sont apparues. On peut ainsi citer (parmi beaucoup d'autres) :
- les Hassidim de Loubavitch, très actifs dans toutes les communautés juives, et qui y on fortement développé leur influence ; - les Hassidim de Gour (ou Ger), qui seront parmi les créateurs du parti Agoudat Israel en 1912, et qui y gardent une influence importante ; - les Hassidim de Satmar, connus pour leur opposition particulièrement radicale au sionisme, qu'ils considèrent encore aujourd'hui comme un abominable péché ; - les Hassidim de Bobov ; - les Hassidim de Damchinov ; - mais aussi les Hassidim de Alexander, Apta-Koupichnitz, Belz, Berditchév, Chernobyl-Dkever, Dinov-Bluzhov, Dinov-Mounkatch, Hanipol, Houst, Kaliv, Karline-Stoline, Kossov-Viznitz, Liadi, Mézéritch, Modzhitz, Nechiz-Novominsk, Prémychlane-Nadverna, Qotsq, Radomsk, Ropchitz, Salenter, Sanz, Vilna, Vorki-Amchinov. Entre 1880 et 1930, 4 millions de juifs émigrent d'Europe orientale vers les USA, l'Europe occidentale et même la Palestine. Ils fuient l'Antisémitisme et les conditions économiques difficiles. Plus conservatrices, les communautés Haredim en général, et les Hassidim en particulier, participent moins à cet exode. Ils n'y échappent cependant pas, et on voit des petits groupes faire souche dans ces pays.
L'exode s'accélère dans l'Entre-deux-guerres, en réponse aux troubles politiques (révolution Bolchevique, indépendance de la Pologne, de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie) et à la montée de l'antisémitisme (en Pologne, en Allemagne…). Les réfugiés gagnent en particulier les USA et la Palestine.
La Shoah va frapper de plein fouet les juifs d'Europe orientale, et parmi eux les Hassidim. Très concentrés, très séparés du monde qui les environne, ils sont particulièrement faciles à identifier, et donc particulièrement touchés par le génocide. Beaucoup de dénominations Hassidiques disparaîtront. D'autres, autrefois puissantes, deviennent minuscules. Le communisme portera un coup de grâce à ces communautés, du fait de sa politique générale contre les religions.
Redressement
Les dénominations hassidiques survivantes sont celles qui avaient suffisamment de membres aux USA ou en Palestine en 1945. Très affaiblies au départ, elles ont depuis connues un spectaculaire redressement. Ce redressement est lié à une forte croissance démographique interne (les familles nombreuses de 7 à 10 enfants sont la norme), mais aussi à l'activité intense de certains groupes (en particulier les Loubavitchs) au sein des communautés juives, dont certains membres se rallient aux Hassidim.
Aujourd’hui, on trouve des Hassidim dans la plupart des communautés juives, mais leurs grands centres sont les USA et Israël.
Leurs spécificités restent :
un séparatisme social (écoles spécifiques, magasins spécifiques), géographique (quartiers séparés, parfois physiquement fermés pendant le Shabbat) et vestimentaire, même vis-à-vis des autres juifs ; une religiosité extrêmement poussée. En Israël, les financements d'état des yeshivot permettent à une forte proportion de Hassidim (chez les hommes) d'étudier le Talmud toute leur vie, sans travail salarié. Dans les communautés hors d'Israël, celui-ci est cependant plus développé ; un rapport allant d'une hostilité viscérale (très minoritaire) à un vision positive (minoritaire), en passant par une neutralité intéressée mais critique (majoritaire) vis à vis du Sionisme. Ce qui en fait une exception dans le paysage politique juif. Ils partagent ces 3 caractéristiques avec les autres Haredim, de tendance « lituanienne ».
Par rapport aux autres Haredim :
L'obéissance absolue à leurs Rebbe héréditaires, et non aux chefs de yeshivot les plus marquants. Leur religiosité marquée par la joie, la danse, la volonté d'être proche de Dieu non seulement par l'étude mais aussi par le cœur.
Rapport à la modernité
Comme tous les haredim, les Hassidim ont un rapport méfiant à la modernité idéologique et technique.
La démocratie est considérée comme mettant la loi de la majorité au-dessus de celle de Dieu. A ce titre, elle suscite hostilité ou indifférence.
L’égalité homme-femme et la mixité sont totalement rejetées, au profit d’une organisation sociale basée sur le prima des hommes, et plus particulièrement des rabbins.
Si certains aspects de la modernité technique sont bien acceptés (ceux qui ne sont pas contradictoires avec la loi religieuse), d’autres sont rejetés. La télévision, avec ses images sexuelles ou au moins indécentes, est particulièrement mal perçue.
Le sionisme est regardé avec une certaine méfiance. L’hostilité des début est cependant beaucoup moins forte. Certains groupes (minoritaires), comme les Loubavitchs, ont même adopté une attitude très favorable (mais ne vont cependant pas jusqu’à se dire eux-même officiellement « sionistes »). D’autre (également minoritaires) sont restés radicalement anti-sionistes. Les plus radicaux sont les Satmar, connus pour leurs appels à la destruction d’Israël.
Au final, les Hassidim vivent (là ou il sont suffisamment nombreux) dans des quartiers haredim spécifiques, pour pouvoir y pratiquer leur mode de vie sans trop d’interférences du monde « moderne ».
L'enseignement hassidique est demeuré jusqu'à ce jour très présent dans la vie juive et, grâce au philosophe juif Martin Buber, dans la philosophie et la théologie contemporaines. | |
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