L'infâme propagande bat son plein

Les journaux du groupe wallon Sud-Presse du 20 juillet présentent, sur toute la page 3, « quatre raisons de croire en la Belgique ».

1. Parce qu’il y a encore des patriotes
2. Parce que certains Flamands défendent la Belgique
3. Parce que les Flamands aiment la Wallonie
4. Parce que la Belgique, ça va de soi

Les auteurs de ce chef-d’œuvre de propagande délirante sont Jérémie Demeyer et Françoise Doneux, qui en profitent pour faire la publicité du mouvement B Plus (les félons de Mozet) et de deux obscurs écrivaillons ayant commis un livre censé rendre le moral aux « Belges » qui doutent (les pauvres).

Les maîtres ès sottises et platitudes du groupe Sud-Presse déploient beaucoup de zèle pour abêtir le bon peuple. Jérémie Demeyer commence par se réjouir que « notre pays comporte encore de nombreux compatriotes ». Comme entrée en matière hilarante, on ne pouvait rêver mieux ! Il nous livre ensuite la réflexion d’un certain Luc Simonet, président de la ligue des optimistes de Belgique (cela ne s’invente pas !) : « La Belgique est un des pays les plus prospères et les mieux organisés du monde ».

Françoise Doneux cite Guido Fonteyn, autre farceur célèbre, pour qui Jean-Claude Van Cauwenberghe illustre… l’apport culturel des Flamands en Wallonie.

Mais pourquoi la Belgique va-t-elle de soi ? Parce que « toute séparation peut créer des barrières au commerce entre les régions ». Ce ne sont pas les journaleux qui le disent, mais Michel Mignolet, professeur aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur. Selon ce distingué universitaire, transformé en boutiquier pour la circonstance, il s’agirait de « barrières administratives si les législations diffèrent », de « barrières psychologiques si des attitudes de rejet sont observées »… Donc, parce que « l’effet [d’une séparation] pourrait être très négatif pour chacun des partenaires commerciaux », la Belgique va de soi…

Ces tombereaux d’imbécillités n’auront aucune vertu opératoire. La séparation est inéluctable ; les nationalistes flamands, qui un jour ou l’autre atteindront leur objectif, se moquent éperdument des états d’âme belgicains. Mais ceux qui se livrent à ce matraquage sont méprisables. Ils entretiennent la confusion, l’immaturité, la crédulité d’une opinion publique wallonne dépourvue de repères, de projet de société, de conscience identitaire, de mémoire.

Trop de Wallons se complaisent dans une indolence bercée de chimères, se montrent souvent faibles, malléables et désinvoltes. Ils n’ont retenu aucune leçon d’un passé pourtant récent. Toute honte bue, ils font comme si rien n’avait changé, comme s’il suffisait de pratiquer l’angélisme pour calmer les ardeurs thioises. Il leur en cuira.

Cette prose est digne de nombres d'intervenants de chez Toudi !

Stans a écrit:

Cette prose est digne de nombres d'intervenants de chez Toudi !

Certains wallonisants, qui prônent la temporisation, ne sont pas éloignés de la thèse développée par le professeur Mignolet. Je pense, au contraire, que le temps presse, et que la séparation devrait se faire rapidement pour sauver ce qui peut encore être sauvé en Wallonie et à Bruxelles, sur les plans économique, social et culturel.

Pourquoi attendre ? C'est faire le jeu des belgicains, qui noient le poisson.

Paradoxalement, les sentiments de dégoût et d'indignation que m'inspire le belgicanisme me stimulent en même temps. Seul l'engagement réunioniste permet de se démarquer de l'abjecte mollesse belgeoise.

Dans les villes et villages du Namurois, le 21 juillet a été marqué par le traditionnel festival de béni-oui-ouisme belgicain. Morceaux choisis :

Michel Dubuisson, échevin à Eghezée : «Ainsi, un Etat fédéral, trois régions, trois communautés, dix provinces (…) rendent parfois difficile le fonctionnement d’un Etat complexe dans lequel la qualité de la vie est pourtant une des meilleures du monde, mais qui piétine parfois pour des bêtises linguistiques attisées par une minorité. (…)»

A Dinant, le bourgmestre Richard Fournaux s’est inspiré du discours royal et de la fonction royale, véritable ciment du pays. Des propos du souverain, il a retenu le passage sur le bilinguisme auquel il adhère totalement. Il s’est bien promis que, l’an prochain, l’enseignement dinantais y aura sa place.

A propos des législatives de 2005, Fournaux a déclaré : «Je rêve de pouvoir discuter de l’avenir du pays dans la perspective d’une refédéralisation.»

A Waulsort, devant une importante délégation patriotique de Givet, le Révérend Père Maldague a prononcé son discours en français et… en néerlandais !

A Hamois, le bourgmestre, M. Jadot, s’est attaché à la particularité de la fonction royale. Pour lui, le roi «représente l’unité du pays, il étonne par sa sagesse, il s’identifie au Belge et à son art de vivre». Il a conclu que «nous continuerons à vivre heureux dans un pays où on a coutume de dire qu’on est Belge et fier de l’être».

A Havelange, le bourgmestre Polet a souligné le rôle prépondérant du roi et de la famille royale dans l’unité du pays. Il a souhaité que les politiciens placent les problèmes d’emploi, de logement, d’éducation, etc., avant les problèmes communautaires.

Dites-moi s’il existe dans d’autres régions d’Europe occidentale une arriération politique comparable à celle des municipalistes namurois ?

(Source : Vers l'Avenir Namur, 27 juillet 2006, pp. 26-27.)

Vous devez hélas constater que la Belgique francophone n'est pas prête de vouloir rejoindre la France...

CitoyenAuQuotidien a écrit:

Vous devez hélas constater que la Belgique francophone n'est pas prête de vouloir rejoindre la France...

Non : ce sont les medias belgicains qui se font le relai des politiciens pour anesthésier le peuple !

Stans a écrit:

CitoyenAuQuotidien a écrit:

Vous devez hélas constater que la Belgique francophone n'est pas prête de vouloir rejoindre la France...

Non : ce sont les medias belgicains qui se font le relai des politiciens pour anesthésier le peuple !

Moi je n'en suis pas convaincu.

CitoyenAuQuotidien a écrit:

Vous devez hélas constater que la Belgique francophone n'est pas prête de vouloir rejoindre la France...

Si je me suis donné la peine de faire la synthèse des comptes rendus de Vers l'Avenir, ce n'est évidemment pas par défaitisme.

Les discours convenus du 21 juillet attestent que, dans les villes et villages de Wallonie, beaucoup refusent d'affronter les réalités, auxquelles ils espèrent échapper en magnifiant la personne (et la fonction) royale.

Cependant, le roi n'a rien empêché. Nous avons des gouvernements wallon, bruxellois et flamand, et des parlements y afférents. Les Etats fédérés jouissent d'importantes compétences, et tout indique que leur autonomie s'approfondira. Le nationalisme flamand est plus virulent que jamais, mais il est surtout omniprésent dans le paysage politique. Son influence est grande, ses relais sont puissants. 75 personnalités issues pour la plupart de la finance se sont déclarées indépendantistes, à la suite de la publication du Manifeste de la Warande.

Donc, la servilité volontaire des Wallons est suicidaire. Les incantations belgicaines ne servent à rien, et surtout pas à amadouer les nationalistes flamands, qui en fin de compte décideront du sort de la Belgique... et iront jusqu'au bout de leur idéal.

Moi je pense plutot que la majoriét de la population trouve exagérée toute ces institutions, couteuses et inutiles, qui font finalement pour ainsi dire que de suivre pour ainsi dire la même politique.

Je vous rappel que des "accords" de ccopérations sont signé dans bien beaucoup de matières.

Le nationalisme flamand arrivera a ses fins? Ben écoutez, en Corse, Catalogne, Pays Basque, divers mouvements revendique l'indépendance, des fois en ayant recours à la violence, et ne sont de toute facon pas parvenu a leur fin...

CitoyenAuQuotidien a écrit:

Le nationalisme flamand arrivera a ses fins? Ben écoutez, en Corse, Catalogne, Pays Basque, divers mouvements revendiquent l'indépendance, des fois en ayant recours à la violence, et ne sont de toute facon pas parvenus a leur fin...

Il n'y a aucune comparaison entre le nationalisme flamand - présent dans tous les partis traditionnels (sauf peut-être AGALEV) - et les indépendantismes basque, catalan ou corse... ne serait-ce que parce que le contexte politique et historique "belge" est tout à fait particulier.

On fait souvent cette comparaison ; elle est totalement infondée. La Belgique n'est comparable à aucun autre pays, pas même à la Suisse. Le fédéralisme belge, qui tôt ou tard se muera en confédéralisme (à moins que l'Histoire ne s'accélère...) est atypique.

Puisque les belgicains se fichent de la politique, il importe peu que les gouvernements des Etats fédérés et des Communautés leur plaisent ou non. Leur opinion est strictement sans intérêt.

Je pense au contraire que les Belgicains manipulent la politique à leur avantage en usant deux armes redoutables : le vote obligatoire et la proportionnelle !
avec le vote obligatoire, la plutart des gens vont voter avec des semelles de plomb car ils ont l'impression que tout est arragé d'avance puisque le système de la proportionnelle ne dégage pas de majorité claire !

Stans a écrit:

Je pense au contraire que les Belgicains manipulent la politique à leur avantage en usant deux armes redoutables : le vote obligatoire et la proportionnelle !

Ils maintiennent l'obligation de voter et la proportionnelle, en même temps qu'ils rendent extrêmement difficile l'émergence de petits partis, pour lesquels présenter des listes électorales relève du chemin de croix administratif !

Belle stratégie, de la part du législateur ! C'est la démocratie à la belge, celle que, paraît-il, beaucoup nous envient !

Heureusement que certains ne sont pas dupes de cette fausse démocratie belgo-flamande !