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| La Peste noire | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: La Peste noire Jeu 27 Juil 2006, 11:02 am | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Peste_noire - Citation :
- La peste noire est une pandémie de peste bubonique qui a affecté toute l'Europe entre 1346 et 1350.
Si beaucoup de détails restent inconnus sur cette épidémie, c'est cependant la première épidémie de l'histoire à être bien décrite par les chroniqueurs contemporains. On estime qu'elle est la cause de la mort d'un tiers de la population européenne. Elle eut des conséquences durables sur la civilisation européenne.
Les précédentes épidémies
Le Moyen Âge est traversé par de nombreuses épidémies. Malgré la rareté des sources documentaires, on estime que la peste noire fut la première pandémie européenne depuis celle identifiée comme étant la peste par les historiens qui ravagea l'Empire romain d'Orient au VIe siècle (Peste de Justinien) et fut sûrement à l'origine du déficit démographique du Haut Moyen Âge en Europe. La lèpre y sévit aussi de façon chronique depuis l'Antiquité. D'autres épidémies plus ou moins virulentes et localisées mais souvent mal identifiées se déclenchèrent sporadiquement. Hormis peut-être le mal des ardents qui est dû à une intoxication alimentaire, la plupart de ces épidémies coïncident avec les disettes ou les famines qui affaiblissent les organismes.
L'épidémie qui se développe au milieu du XIVe siècle est donc une épidémie de peste, mais c'est la seule à porter le nom de peste noire.
Chronologie
Origines
La peste bubonique sévissait de façon endémique en Asie centrale, et ce sont sûrement les guerres entre Mongols et Chinois qui déclenchèrent l'épidémie.
Elle se déclare en 1334 dans la province chinoise du Hubei et se répand rapidement dans les provinces voisines (Jiangxi, Shanxi, Hunan, Guangdong, Guangxi, Henan et Suiyuan, une ancienne province disputée entre les empires mongols et chinois). En 1346, les Tatars attaquent la ville portuaire de Caffa, comptoir commercial gênois actuellement située en Ukraine sur les bords de la mer Noire, en Crimée et établissent son siège. L'épidémie, ramenée d'Asie Centrale par les Mongols et les caravanes touche bientôt assiégeants et assiégés. Le siège est rompu après l'alliance gêno-tartare et les bateaux quittant enfin la ville transmettent la peste à tous les ports où ils s'arrêtent. Constantinople, plusieurs villes italiennes et Marseille sont touchées dès 1347.
En un an, tout le pourtour méditerranéen est atteint. Dès lors, la peste ravage du sud au nord toute l'Europe, d'autant plus qu'elle rencontre un terrain favorable dans cette Europe déjà affaiblie par des famines à répétition dont la grande famine de 1315 à 1322), des épidémies (notamment de typhus) dues à un refroidissement climatique qui a débuté à la fin du XIIIe siècle, et les guerres (dont la guerre de Cent Ans, qui débute en 1336).
Diffusion La peste noire se répand comme une vague, et ne s'établit pas durablement aux endroits touchés. Le taux de mortalité moyen d'environ 30 % de la population totale (et de 60 à 100 % de la population infestée) est tel que les plus faibles sont vite tués, et le fléau ne dure en moyenne que six à huit mois.
Depuis Marseille (novembre 1347), elle gagne rapidement Avignon (mars 1348), alors cité papale et carrefour du monde chrétien, ce qui lui donne une formidable plateforme de diffusion. Elle atteint Paris en juin 1348, et en décembre 1348, toute l'Europe méridionale de la Grèce au sud de l'Angleterre est touchée. En décembre 1349, la peste a traversé presque toute l'Allemagne, le Danemark, l'Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l'Irlande et de l'Écosse. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord dévastant la Scandinavie en 1350, puis se perd dans les vastes plaines inhabitées de Russie en 1351.
On note que cette progression n'est pas homogène. Les régions ne sont pas toutes touchées de la même façon et des villages et même certaines villes sont épargnés comme Bruges, Milan et Nuremberg au prix de mesures d'exclusion drastiques et il en est de même pour le Béarn et la Pologne.
Bilan humain
Les sources documentaires sont assez éparses et couvrent généralement une période plus longue, mais elles permettent une approximation assez fiable. Les historiens s'entendent pour estimer la proportion de morts entre 30 % et 50 % de la population européenne. Là encore, ce chiffre est à affiner en fonction des pays.
En France, entre 1340 et 1440, la population est passé de 17 à 10 millions d'habitants soit 42 % de moins. Il semble qu'en Europe, la tendance était à la baisse depuis le début du XIVe siècle, du fait des famines et de la surpopulation. Cette décroissance dura jusqu'au début du XVe siècle, amplifiée par le bilan de la peste. Le registre paroissial de Givry (Yonne), un parmi les plus précis, montre que sur environ 1.500 habitants, 649 enterrements eurent lieu en 1348, dont 630 de juin à septembre, pour une paroisse qui en comptait environ 40 par an habituellement, soit un taux de mortalité de 40,6 %. Les villes sont plus durement touchées que les campagnes du fait de la concentration de la population, mais aussi des disettes et difficultés d'approvisionnement que la peste provoqua.
En Italie, Il est communément admis par les historiens que la peste a tué au moins la moitié des habitants. Seule Milan semble avoir été épargnée (quoique les sources soient peu nombreuses et imprécises à ce sujet). Les sources contemporaines citent des taux de mortalité effrayants : huit sur dix à Majorque, autant à Florence, trois sur quatre à Venise...
C'est l'Angleterre qui nous a laissé le plus de sources, ce qui paradoxalement rend l'estimation du taux de mortalité plus ardue, les historiens basant leurs calculs sur des documents différents. Les chiffres avancés vont ainsi de 20 % à 50 %. Cependant, les estimations de population entre 1300 et 1450 montrent une diminution située dans une fourchette de 45 % à 70 %. Même si là encore la baisse de population était une tendance avant l'arrivée de la peste, ces estimations rendent le bas de la fourchette (20 %) peu crédible, d'autant plus que ce taux se base sur des documents concernant des propriétaires terriens laïcs qui ne sont pas représentatifs de la population essentiellement paysanne et affaiblie par les disettes.
On estime aussi que la population citadine d'Allemagne a diminué de moitié.
Conséquences La peste cause d'importants troubles sociaux, économiques et religieux :
Des groupes de flagellants se forment et tentent d'expier leurs péchés avant l'Apocalypse, car ils pensent que la peste n'est qu'un signe annonciateur ; Les juifs, les gitans, « gens du voyage » et une autre population généralement connue sous le nom de cagots, rendus coupables par la population qui pense qu'ils empoisonnent les puits, sont persécutés malgré la protection du pape Clément VI. À titre d'exemple, 900 juifs sont brûlés vivants à Strasbourg le 14 février 1349, d'autres sont jetés dans la Vienne à Chinon ; Les villes se désertifient les unes après les autres, la médecine de l'époque n'ayant ni les connaissances ni les capacités de juguler les épidémies ; La main d'œuvre vient à manquer et son coût augmente, en particulier dans l'agriculture. De nombreuses cultures sont abandonnées et la forêt se développe ; Des danses macabres sont organisées, où la mort est représentée ; L'art, dont la peinture, retranscrit cet univers morbide où la mort est omniprésente sous la forme des faucheuses. La peste s'établit durablement en Europe et elle ressurgit plusieurs fois au cours de l'Histoire, jusqu'à la dernière épidémie de grande ampleur à Marseille durant les années 1720 à 1722.
Epidémie de Marseille de 1720
En 1720, sur un navire venant de Syrie, plusieurs cas de peste se déclarent au cours de la traversée. Les autorités du port en sont informées, mais comme la cargaison est destinée à de puissants commerçants de la ville, qui ne veulent pas manquer la foire de Beaucaire, la quarantaine est supprimée. Quelques jours après, l'épidémie se déclare et ses ravages sont foudroyants. Les hôpitaux sont pleins, les malades, souvent chassés de chez eux, meurent dans la rue par milliers, et les galériens ne suffisent pas à transporter les corps aux fosses communes.
Trois personnages se sont illustrés par leur dévouement durant cette noire période : l'évêque Xavier de Belsunce, le chevalier Roze et le chef d'escadre Langeron.
Le Parlement d'Aix a interdit, sous peine de mort, toutes communications de Marseille avec le reste de la Provence. Mais cela n'empêche pas le fléau de gagner Aix, Arles et Toulon. En deux ans, 100.000 personnes périssent dont 50.000 à Marseille.
Voir aussi
Grippe espagnole Choléra Peste Liste des épidémies de peste La Faucheuse | |
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| Sujet: Liste des épidémies de peste Jeu 27 Juil 2006, 11:08 am | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C3%A9pid%C3%A9mies_de_peste - Citation :
- Liste des épidémies de peste
La bactérie de la peste, Yersinia pestis, a été identifié formellement dans un charnier de peste de 1722 à Marseille (France). Bien que la plupart des auteurs s'accordent à faire remonter cette maladie à l'Antiquité, certains prétendent qu'avant cette date de 1722, rien n'assure que ce que l'on appelait « la peste » était effectivement cette maladie ; selon eux des « épidémies de peste » auraient pu être des épidémies de charbon ou bien une fièvre hémorragique virale
Ve siècle av. J.-C.
-430 : à Athènes (des doutes subsistent sur la nature de cette épidémie qui sévit de -430 à -426) D'après une information rapportée par SV de mars 2006, il s'agirait plutôt de fièvres typhoïdes. L'article précise que la ville perdit le tiers de sa population
IIe siècle
165-170 : peste antonine À partir de 165 l'empire romain, alors dirigé par Marc Aurèle connu une épidémie de grande ampleur qui semble s'être répandue sur la plus grande partie de l'empire depuis les provinces orientales. Cette épidémie souvent appelée peste antonine est le plus souvent assimilée à la variole. Elle fit des ravages jusque dans les années 170, et semble avoir frappé à nouveau Rome durant le règne de Commode. Le célèbre médecin Galien fut le témoin de cette épidémie qui est aussi décrite par des auteurs plus tardifs. Les conséquences de cette épidémie et l'ampleur de son impact sur l'économie et la démographie de l'empire sont assez discutées.
IIIe siècle
251-260 : peste de Cyprien dans l'Empire romain sous le règne de l'empereur Trajan Dece Du règne de Trajan Dece, l'Histoire ne retint que l'importante persécution qu'il orchestra contre les chrétiens. Bien que considéré comme un excellent empereur qui tenta de réunifier l'Empire, de rétablir les traditions religieuses et de restaurer le prestige de Rome, les auteurs chrétiens, comme Lucanus, Eusèbe ou encore Cyprien, le décrivent comme « un grand serpent, précurseur de l'Antéchrist » (Cyprien, Lettres, 22, 1). Selon eux, la peste dit de Cyprien qui ravagea l'Empire sous son règne fut le fruit de la vengeance divine. Venue d’Ethiopie, cette épidémie (peut-être de typhus ?), affecte une partie de l’Afrique du Nord et la totalité de l’Europe occidentale
VIe siècle
541 : Peste de Justinien - Elle sera suivie de près de 15 épidémies jusqu'en 767. En 549 : à Arles ; citée par Grégoire de Tours (cette province est cruellement dépeuplée) En 567 : à Clermont ; citée par Grégoire de Tours (un certain dimanche, on compta 300 cadavres dans la cathédrale) Entre 575 et 579 : à Rome, Benoît Ier ou Bonose, pape romain soulage de tout son pouvoir la ville désolée par la peste et de la famine. En 588 : un bateau en provenance d'Espagne apporte la peste à Marseille Entre 585 et 590 : en Provence ; en 588, l'épidémie emporte l'archevêque d'Arles Licerius (586-+588) Entre 588 et 591 : en Gaule Entre 589 et 590 : à Rome ; en 589, la peste de Justinien frappe lourdement Rome et lorsque le pape Pélage II, atteint à son tour, meurt le 8 février 590, la terreur des Romains est à son comble
XIVe siècle
1347 : apparition de la "peste noire" à Marseille ; cette épidémie tua près du tiers de la population européenne en 5 ans. 1348 : Quimper 1349 : Quimper 1363 : Puymirol 1398 : Arles - peste décrite dans les chroniques de l'arlésien Boysset ; l'épidémie dura du 1er avril 1398 à janvier 1399.
XVe siècle
1412 : Quimper 1450 : Arles, Salon - Mort de l'archevêque d'Arles Louis Aleman à Salon-de-Provence le 16 septembre 1450 1472 : Quimper 1480 : Quimper
XVIe siècle
1524 : duché d'Alençon, en Normandie 1526 : duché d'Alençon 1533 : Quimper, en Bretagne 1534 : Agen 1544 : duché d'Alençon 1554 : Argentan, en Normandie 1558 : Amiens, Argentan, Toulouse 1559 : Amiens, Saint-Malo, Toulouse 1560 : Amiens, Carcassonne, Draguignan, Paris, Rennes, Toulouse 1561 : Amiens, Coulommiers, Orléans, Pamiers, Paris, Perpignan, Toulouse 1564 : Quimper, en Bretagne 1565 : Quimper, en Bretagne 1567 : Autun, Avallon, Beaune, Dijon, Mâcon, Paris, Troyes 1568 : Angers, Armentières, Auxerre, Avallon, Besançon, Nantes, Paris 1569 : Auxerre, Avalon, Besançon, Castres, Gap, Nantes 1570 : Avesnes, Gap, Nantes 1571 : Cambrai 1580 : Hyères, Arles 1586 : Quimper, en Bretagne 1594-1595 : Quimper, en Bretagne 1597 : Argentan
XVIIe siècle
1622-1623 : Tinchebray, en Normandie 1626 : Rânes, en Normandie ; Gien, en Orléanais ; Cléder en Bretagne 1627 : Argentan et Sées, en Normandie ; Cléder et Plouescat en Bretagne 1628 : Argentan et Sées ; Cléder et Plouescat en Bretagne 1630 : en Provence 1636 : Quimper, en Bretagne 1665 : Hyères Autres pays : 1665 : Londres, relatée dans le roman Journal de l'Année de la Peste de Daniel Defoe. Ce roman a été écrit en 1720 à l'occasion de la peste de Marseille.
XVIIIe siècle
1720 : Marseille 1757-1758 : Quimper, en Bretagne
XIXe siècle
1828 : peste dans les Balkans
XXe siècle
Durant la Guerre de Corée, dès l'intervention de l'APL sur le théatre coréen, plusieurs foyers surgissent spontanément dans des régions encore jamais touchées, juste après leurs survols par des C-119 Flying Boxcar sans marquages d'identification. Des conteneurs parachutables de largage de tracts sont retrouvés immédiatement après leur passage. | |
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