Contradictions " ethniques "

SOS Racisme porte plainte contre X, en accusant les Renseignements généraux de constituer un fichier ethnique de délinquants de banlieue. Le lobby s’appuie sur un rapport des RG dont les conclusions avaient été publiées par Le Monde en février dernier. Il y était question de " 436 meneurs dans 24 quartiers sensibles ".
Selon les RG, 87 % d’entre eux ont la nationalité française, " 67 % sont d’origine maghrébine et 17 % d’origine africaine ", les Français d’origine non immigrée étant 9 %.

SOS Racisme rappelle que le code pénal interdit la " mise ou conservation en mémoire informatisée sans le consentement exprès de l’intéressé, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques ".

Il est curieux que SOS Racisme ait attendu six mois pour porter plainte. Cela révèle de longues hésitations. Peut-être le lobby craignait-il la double réaction évidente du Français moyen : premièrement, SOS Racisme veut cacher à toute force, et faire taire à tout prix, le lien évident entre délinquance et immigration ;

Deuxièmement, si les taux étaient inversés (9 % des meneurs d’origine maghrébine et 67 % d’origine non immigrée), le lobby n’aurait pas porté plainte mais aurait au contraire fait la plus large publicité à une statistique aussi merveilleusement " anti-raciste ".

Quoi qu’il en soit, la direction générale de la police nationale a aussitôt fait savoir qu’aucun fichier contenant des données ethniques n’a été créé par un service de police. On peut ajouter que si un tel fichier, si manifestement illégal, avait été constitué, on n’en aurait pas retrouvé les chiffres dans les conclusions d’un rapport officiel.

En réalité, explique le DGPN, ces chiffres sont " le résultat d’une évaluation effectuée sur la base des renseignements d’état-civil figurant obligatoirement dans les procès verbaux d’audition de 436 meneurs interpellés au cours d’actes de violences urbaines dans l’ensemble des quartiers sensibles ". " En l’occurrence, l’origine des noms et des prénoms a permis d’effectuer cette étude uniquement chiffrée et non nominative. " Eh oui, les délinquants ne sont pas encore soumis au CV anonyme…

La question de la mention de " l’origine ethnique " revient périodiquement, et en ce mois de février 2006 c’était un des grands sujets : Nicolas Sarkozy disait qu’il n’y a " aucune raison de dissimuler un certain nombre d’éléments qui peuvent être utiles à la compréhension de certains phénomènes ", et aussi que " le fait qu’on ne puisse pas connaître la diversité de population parce que l'origine ethnique est interdite, participe à la panne de notre système d'intégration ". Azouz Begag est sur la même ligne, et avant même de devenir ministre il avait remis à Villepin un rapport sur la diversité ethnique dans la police, dans lequel il préconisait une campagne de recrutement " des jeunes issus de l’immigration maghrébine et africaine ".

Car la question de " l’origine ethnique " est à double sens. Si des statistiques ethniques permettent de souligner la sur-représentation des immigrés chez les délinquants, elles permettent aussi de pratiquer la discrimination positive si chère à Sarkozy et à Begag, et à SOS Racisme.

Ou plutôt, seules les statistiques ethniques permettent de mettre en œuvre une vraie discrimination positive, comme Azouz Begag le montre bien avec l’exemple de la police. Car s’il n’y a pas assez de Maghrébins dans la police, on ne peut le savoir qu’en les comptant. Et si l’on doit recruter des maghrébins, le recrutement se fait ouvertement sur critère ethnique.

L’idéal, pour les idéologues de la discrimination positive, serait que la mention de l’origine ethnique continue d’être interdite en ce qui concerne les délinquants, et qu’elle soit obligatoire dans le domaine du travail afin de favoriser les jeunes issus de l’immigration. Et voilà comment des républicains patentés aimeraient voir mise en place une double violation de l’égalité républicaine…

Serait-il possible, par respect des conventions entre internautes, de n'utiliser qu'une seule taille de police et d'éviter le gras réservé à l'administration ou à la modération. Merci.
Le Webmestre

Ainsi, peu à peu, nous voyons la République renoncer à ses principes fondamentaux, en mettant en place une discrimination positive incompatible avec ceux-ci.

Quant à S.O.S. RACISME, c'est une association subventionnée par l'Etat, si je ne m'abuse. Un comble !

:pale:

Aux Etats-Unis cela ne pose pas de problèmes de tenir des fichiers de criminels en signalant leurs originines ethniques ou la couleur de leur peau. Bientôt, on devra dire "j'ai été agressé par une personne de sexe indéterminé" !