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 BAYROU tente de se repositionner ?

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Stans
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MessageSujet: BAYROU tente de se repositionner ?   BAYROU tente de se repositionner ? EmptyVen 01 Sep 2006, 4:52 pm

Source : http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=5559

jeudi 31 août 2006, mis à jour à 11:48

2007

Bayrou: "Une union nouvelle s'impose"

propos recueillis par Eric Mandonnet

Citation :
Le président de l'UDF tente d'échapper à l'image que l'on s'est longtemps faite des centristes. Non, il ne se situe pas dans la lignée de ces élus avec lesquels il était facile de composer. Non, il n'appartient plus à la droite depuis qu'il a voté la motion de censure contre le gouvernement de Dominique de Villepin. C'est sur cet acte qu'il veut engager sa bataille élyséenne et promouvoir un gouvernement des meilleurs, au-delà des étiquettes. Mais, en 2002, sa campagne présidentielle ressembla à un calvaire…


Beaucoup d'hommes politiques s'ennuient en vacances. A quoi ont servi les vôtres?
Pas à m'ennuyer! J'ai pris quinze jours de rupture, dans mon pays des Pyrénées, en Béarn, avec ma famille, mes livres, les chevaux. J'ai beaucoup écrit.

Depuis trois ans s'était constitué un squat à Cachan. En 2004, le tribunal administratif de Melun ordonne l'évacuation. Une tentative d'examen individuel des cas échoue. Plus de 500 personnes, dont une minorité de clandestins, ont été évacuées sur décision de Nicolas Sarkozy. Est-ce un choix logique?
Une décision de justice doit être exécutée, autrement une société se défait. Sur la forme, j'aurais préféré qu'un calendrier transparent soit fixé, que tout le monde sache à quoi s'en tenir. L'exécution d'une décision de justice ne doit pas être transformée en opération coup de poing médiatique. Mais, sur le fond, je suis pour appliquer sans faiblesse les décisions de justice.

A l'aune de la crise libanaise, estimez-vous que la France a touché les limites de sa puissance en tant que nation? Et, si c'est le cas, comment estimez-vous qu'elle puisse se donner un nouveau rôle dès lors que les mécanismes européens fonctionnent mal?
J'ai été d'accord pour l'essentiel avec la ligne fixée par Jacques Chirac et j'ai soutenu cette ligne. Ce qui m'a stupéfait, en cours de crise, ce sont les signes de connivence à l'égard de l'Iran. Ils m'ont paru dangereux et je l'ai dit. On n'a rien à gagner à rompre le front occidental à l'égard de l'Iran, dont les déclarations de haine anti-israélienne et d'appel à la destruction d'Israël s'accompagnent d'une obsession nucléaire chaque jour réaffirmée. Il y a là un nuage si noir qu'on ne peut pas l'ignorer. Et, comme chaque fois, j'ai trouvé que l'on ne songeait à l'Europe qu'après que chacun eut joué sa propre carte et, d'ailleurs, mesuré ses propres limites. Ces retours à la diplomatie du XIXe siècle nous empêchent de construire la diplomatie du XXIe siècle.

Vous vous êtes montré très réservé sur le projet de loi permettant la fusion GDF-Suez car vous vouliez «sauvegarder la possibilité de rendre à EDF son statut public, grâce à GDF». Le groupe UDF votera-t-il contre?
La planète vit avec deux épées de Damoclès au-dessus de la tête, qui sont comme attachées l'une à l'autre: l'épuisement ou, en tout cas, la raréfaction programmée des énergies fossiles et le bouleversement du climat en raison des gaz à effet de serre. La seule question est de savoir si, face à ces deux immenses risques, la puissance publique doit conserver de vrais instruments de politique énergétique ou y renoncer. Je suis pour que la puissance publique ait les moyens de faire face à ces obligations pour l'avenir. L'entreprise privée a une tout autre logique, le bénéfice des actionnaires, et c'est normal. Je trouve désastreux que nous nous désarmions ainsi.

La situation économique s'améliore. Cela change-t-il durablement la donne?
L'évolution économique, identique dans tous les pays de la zone euro, reste un point d'interrogation. Nous ne saurons qu'à la fin de l'année quelle est vraiment la tendance.

Est-il du ressort du gouvernement ou des entreprises d'améliorer le pouvoir d'achat? Quelle est la piste que vous privilégiez?
La fin du mois, c'est une question qui taraude les Français. Autrefois, avec un salaire moyen, on vivait et on mettait un peu d'argent de côté. C'est comme cela que s'est constituée l'épargne des Français. Aujourd'hui, on a beaucoup de mal, plus de mal qu'on ne le pense, à joindre les deux bouts. Si l'on augmente brutalement le prix du travail, comme l'annoncent les socialistes, on fera disparaître encore des emplois. Il faut donc que, sur le prix du travail assumé par l'entreprise, le salaire direct ait une plus grande part. Et que ceux qui veulent travailler plus soient libres de le faire sans charges supplémentaires.

Alain Juppé veut retrouver son fauteuil de maire de Bordeaux. L'UDF présentera-t-elle une liste contre lui?
Non. Je soutiendrai Alain Juppé, parce qu'il est une personnalité forte et un bon maire pour la ville. Partout où il y a de bons maires avec des majorités équilibrées, pourquoi rompre cet équilibre? Je ne réduis pas l'action publique à des problèmes d'étiquette.

«Il y a autant de légitimité chez les citoyens que chez ceux qui exercent le pouvoir», disiez-vous au printemps. On croirait entendre Ségolène Royal… L'homme politique, aujourd'hui, doit-il s'excuser de vouloir entraîner les Français et se contenter de les accompagner?
Si un homme politique est un suiveur, il n'est plus un homme politique. Mais entraîner, dans mon esprit, ce n'est pas considérer les citoyens comme des sujets, au contraire. On n'entraîne bien que si l'on tire les citoyens vers le haut. Et mépriser leur expérience de la vie, c'est ne rien comprendre. En France, le pouvoir, constamment, se déconnecte du peuple. Les cartes ne sont pas sur la table, mais dissimulées. Le pouvoir s'exerce par des décisions en milieu clos et le Parlement, censé représenter les citoyens, n'a même pas droit à la parole. La maladie de la Ve République est là.

Vous paraît-il normal et souhaitable pour la démocratie que Jean-Marie Le Pen puisse se présenter en 2007 et qu'il obtienne donc les 500 signatures de parrainage?
Les élus locaux ont été frappés par 2002. C'est cela qui les guide. J'avais proposé, pour éviter cette crise, que le second tour de la présidentielle ne soit plus réservé seulement aux deux candidats arrivés en tête, mais soit ouvert, comme pour toute autre élection, aux candidats obtenant plus de 10% des inscrits. Il faudra bien y réfléchir, mais je vous le dis solennellement: on ne peut pas continuer à exclure de la représentation des millions de Français, même si je combats leurs choix. Je suis partisan que l'on change le mode de scrutin pour qu'une proportionnelle juste désigne, par exemple, 50% des députés et, donc, que tous les courants à plus de 5% soient représentés à l'Assemblée.

L'été a-t-il permis de décanter la situation à droite et à gauche?
La situation du centre est claire. Mais à droite et à gauche, c'est le contraire de la décantation. Nicolas Sarkozy mène, mais Jacques Chirac a bien géré la crise au Proche-Orient. Dominique de Villepin s'est quelque peu rétabli. Au PS, c'est la foire d'empoigne: Ségolène Royal a de bons sondages, mais elle ne convainc pas tous ceux qui l'écoutent et veulent aller au-delà de la photo.

Quel reproche principal faites-vous au PS?
De recommencer dans le mensonge d'Etat. De faire croire que l'on peut abroger la loi sur les retraites ou qu'il suffit d'une décision politique pour augmenter massivement le Smic. De faire croire qu'il suffit d'impôts nouveaux pour sortir la France de la crise. Je trouve cette approche désespérante.

La France telle que l'imagine ou la veut François Bayrou est-elle très différente de celle de Nicolas Sarkozy?
Ce qui me frappe, c'est la ressemblance des projets de Nicolas Sarkozy avec ceux d'Aznar ou de Berlusconi. Une grande connivence avec les puissances d'argent - même à l'UMP, Méhaignerie a trouvé le slogan «tout pour les riches» - et la mise en scène de confrontations dures dans la société. Au moins Chirac avait un tissu d'humanité qui mettait la société française à l'abri des ruptures brutales. Mon approche est profondément différente de celle de Sarkozy. La société française a devant elle des défis comme elle n'en a jamais rencontré - dette avec dévaluation interdite, climat, pouvoir d'achat, immigration, chômage et inactivité de masse, exclusion. Aucun de ces défis ne sera relevé camp contre camp. Cela impose une union complètement nouvelle de la part de ceux qui veulent les mêmes priorités, et qui sont compétents, quel que soit leur camp d'origine. Dans la société, pour moi, la priorité des priorités, c'est l'éducation, la recherche, la connaissance. Et je ne suis pas pour couper dans les moyens de l'éducation, mais au contraire pour les garantir, pour investir dans ce domaine en définissant les objectifs les plus exigeants.

Mais tous ceux qui ont voulu dépasser le clivage droite-gauche n'y sont jamais parvenus…
Et voyez où cela nous a menés! Je suis persuadé que les esprits sont mûrs pour une approche nouvelle.

Cela veut-il dire constituer un gouvernement avec les meilleurs de l'UDF, de l'UMP ou du PS?
Et d'autres, pourvu qu'ils acceptent le contrat de gouvernement: stabiliser puis réduire la dette, faire de l'exclusion l'ennemi n° 1 en promouvant l'activité universelle et un service civil, faire de l'éducation le grand axe de l'avenir, créer le statut de la petite entreprise pour qu'on laisse les gens travailler, assurer le retour de l'Etat là où il a disparu et l'alléger là où il est trop présent. A l'université d'été de l'UDF, j'ai invité Nicolas Hulot, Michel Rocard et Michel Barnier. Ces trois personnes ont évidemment des visions compatibles. Pourquoi ne pourraient-elles jamais travailler ensemble? Vous le voyez, mon choix, c'est le pluralisme et l'ouverture.

Pour quelles raisons ce qui n'a pas marché en 2002 marcherait-il cette fois? Est-ce la situation française qui a changé, ou vous?
Les deux! Le pays a changé, parce qu'il mesure tous les jours davantage que les problèmes sont si graves qu'ils sont hors de portée des politiques classiques. C'est la démarche qui doit changer. Mais moi aussi: les êtres humains se forgent, se durcissent, se construisent.

Au-delà des projets, quel est le trait de votre caractère qui vous incite à penser que vous sauriez mieux présider la France que les autres?
Peut-être deux traits: je suis un rassembleur, parce que je sais estimer à leur juste valeur même ceux qui ne pensent pas comme moi et les entendre quand ce qu'ils disent est juste. Et je ne me résigne jamais.

Mais l'UDF que vous présidez aujourd'hui est plus monolithique que celle des années 1980…
L'UDF vivait autrefois sur un grand quiproquo: nombreux en son sein pensaient qu'elle était une version light du RPR. On sait ce qu'ils sont devenus à l'UMP… J'ai toujours pensé, au contraire, que nous n'avions ni les mêmes valeurs, ni le même projet, ni la même démarche. C'est ce qui explique l'UDF soudée d'aujourd'hui.

Les cent premiers jours de François Bayrou président, cela donnerait quoi?
De nouvelles institutions proposées aux Français pour déverrouiller la République et représenter toutes les sensibilités de la France. Un gouvernement ouvert à des compétences qui n'ont jamais pu travailler ensemble. Une loi sur l'activité universelle et le service civil pour exclure concrètement l'exclusion. Un plan sur dix ans de lutte contre la dette. Une loi pour permettre à toutes les entreprises de créer deux emplois nouveaux sans charges. Et la mise en chantier du nouveau contrat de priorité à l'éducation.

Votre vie après 2007 si vous n'êtes pas élu?
Excusez-moi de le dire ainsi: la vie, pour moi, les valeurs, les raisons de vivre, ce qui fait aimer, ou croire, ou agir, ne dépend pas de la fonction qu'on occupe. Simplement, élu président, on a plus de moyens pour changer les choses.

Quel est, pour vous, le plus beau mot de la langue française?
L'espérance. Péguy disait «la petite fille espérance». Je ne sais pas pourquoi, mais c'est encore plus beau que l'espoir.
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