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| Les Kabyles | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Les Kabyles Sam 28 Oct 2006, 10:33 pm | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kabyles - Citation :
- Les Kabyles sont un peuple berbère habitants la Kabylie, région montagneuse à l'est d'Alger en Algérie. Les habitants de cette région densément peuplée ont massivement émigré vers différentes parties du pays (notamment Alger) et vers la France. Depuis 1871, ce groupe sociolinguistique tente de faire face à une assimilation culturelle, linguistique (arabe dialectal et français) et à une mutation de son organisation sociale.
Étymologie et différents noms
Le mot « Kabyle » proviendrait de l'arabe Qabila (pl. Qbaïl) qui signifie « tribu », le terme est utilisé vers le XVIIIe siècle par les explorateurs occidentaux pour désigné les population Berbères de l’Algérie septentrionale. Selon une seconde version, moins répandue, le terme remonterait au nom : "cabales", d'une tribu Berbère de l'antiquité relevée par Hérodote: "A commencer depuis l’Égypte : les premiers qu'on rencontre sont les Adyrmachides... Les Giligames touchent aux Adyrmachides... Immédiatement après Les Giligames, on trouve les Asbytes, du côté du couchant ; ils habitent le pays au dessus de Cyrène, mais ils ne s’etendent pas jusqu'à la mer... Les côtes maritimes sont occupées par les Cyrénéens... Les Auschises sont à l'occident des Asbytes, auxquels ils confinent ; ils habitent au dessus de Barce et s'étendent jusqu'à la mer près des Evesperides. Les Cabales demeurent vers le milieu du pays des Auschises. Le pays des Auschises est borné à l'ouest par celui des Nasamons..."
C'est le terme que les Européens ont utilisé au XVIIIe siècle pour désigner ces montagnards qui portaient des noms différents en fonction des tribus auxquelles ils appartenaient.
Les arabophones utilisaient le mot Zwawa, déformation du berbère Agawa, un massif au cœur de la Grande Kabylie, dont le pluriel Igawawen était le nom d'une tribu très puissante et ancienne confédération composée de huit tribus organisées en deux confédérations : At Betrun (At Yanni, At Budrar, At Bu Akkach, At Wasio) et At Mengellat (At Mengellat, At Bu Yusef, At Weqbil, At Attu).
Il semblerait que dans l'Antiquité, les Igawawen aient porté le nom de Quiquegentiani, appellation administrative désignant cinq tribus (quinque gente). Une vieille légende rapporte en effet que les montagnards descendent d'un géant qui eut cinq fils, lesquels formaient les cinq tribus antiques (Boulifa, 1925), les fameux Quinquegentiani qui donnèrent tant de mal aux Romains.
Zwawa a donné en français zouave, puisque les premiers fantassins indigènes étaient originaires de cette confédération.
Langue : kabyle Le kabyle (taqbaylit) se rattache au groupe berbère. La Kabylie représente la deuxième concentration de berbérophones après le Souss (Sud du Maroc). Estimée à 6 millions de locuteurs (la moitié des berbérophones algériens), cette langue est très proche du chenoui (parlé dans le Chenwa à l'ouest d'Alger) et du chaoui (tachaouit) parlé dans les Aurès au sud-est de la Kabylie. Très attachés à leur identité berbère, les Kabyles revendiquent la reconnaissance du pluralisme linguistique, notamment par la consécration pour la langue Tamazirt (Berbère) dans la Constitution algérienne d'un statut de langue nationale et officielle.
Société ancienne
L'organisation sociale des Kabyles, autrefois éleveurs et agriculteurs a été abondamment étudié, notamment par Pierre Bourdieu. Ce modèle a été largement modifié par la forte émigration qui a bouleversé les rapports sociaux, l'urbanisation, mais on peut tracer les grands traits de la société traditionnelle.
Chaque village formait la tajmaât (de l'arabe djemaâ, assemblée), une petite organisation semblable à la république. Elle était composée de tous les hommes ayant atteint la majorité, et n'y prenaient la parole que les notables, les vieillards et les chefs de famille. On y nommait l'amin (chef), mandataire toujours révocable.
La démocratie n'y était que de principe car deux ou trois familles, un çof, emportaient toujours la décision.
Conseil municipal, cour de justice et cour souveraine, la tajmaât se référait, en cas de litige ou de problème, à des textes de lois, les « qanouns kabyles » qui définissaient le moindre manquement et sa sanction.
Le code de l'honneur protégeait « la maison, les femmes, les fusils », et stipulait que le meurtre devait vengée par les liens du sang. La filiation est patrilinéaire. Le patronyme de l'ancêtre commun se transmettait.
La tajmaât vivait sous l'autorité du groupe, où l'esprit de solidarité était fort développé. Pour exemple le terme tiwizi (« solidarité ») désignait l'activité collective consistant à aider un villageois dans une de ses tâches comme le ramassage des olives, à laquelle il contribuait directement ou en nourrissant les participants. | |
| | | Stans Fondateur
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| Sujet: Les Kabyles et l'évangélisation Sam 28 Oct 2006, 10:41 pm | |
| Source : http://www.algeria-watch.org/fr/article/div/evangelisation_kabylie.htm ÉVANGELISATION EN KABYLIE - Citation :
- Danger ou phénomène marginal ? (1re partie)
El Watan, 26 juillet 2004
La répression dont est une nouvelle fois victime la presse privée a détourné son attention d’un très inquiétant phénomène de société que les médias publics ont toujours occulté. Selon une dépêche de l’AP du 15 mai 2004, reprenant des universitaires algériens, «l’évangélisation gagnerait du terrain en Kabylie». Lors d’un colloque organisé à l’université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine, Amar Haouli, a révélé «l’existence de 15 églises à Tizi Ouzou, fréquentées par 30 % des habitants de cette région».
Un autre universitaire a affirmé que ce qui «se passe en Kabylie n’est qu’un point de départ d’une campagne qui vise tout le pays». Une autre conférence évoquera «la mondialisation religieuse» à travers «les mass médias, glaive de la chrétienté moderne», affirmant que «les médias couvrent de leur notoriété l’évangélisation forcée du monde» et «contribuent à faire passer le passage messianique dans notre pays». Le début de médiatisation avortée de ces révélations rappelle en fait que le regain du christianisme en Afrique du Nord, notamment en Kabylie et au Maroc, date du début des années 1980, reste en grande partie clandestin et prêché dans des églises de fortune... sans compter les hangars ou habitations transformés en lieu de culte chrétien. La position passive et quasi muette du gouvernement algérien est ambiguë et inquiétante. Elle transparaît à travers les dernières sorties contradictoires du ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, qui s’était d’abord offusqué du «prosélytisme chrétien en Kabylie» et avait évoqué le «risque d’effusion de sang». Quelques semaines plus tard, il se rétracte et déclare que «l’évangélisation n’est pas un danger», estimant que «chacun est libre de se convertir à la religion qu’il estime bonne pour lui. Nous ne sommes pas contre la liberté de culte» (El Watan du 8 juillet 2004). La réalité est que, officielles ou pas, visibles ou pas, les églises en Kabylie sont nombreuses. Ils s’en créent à une vitesse fulgurante aux quatre coins de la région. On en dénombre, selon les informations qui circulent sur Internet, à : «Tizi Wezu, Aqvu, Ighzer Ameqran, Iwadiyen, Michelet, Ugsyeth, Larvaa Nat Yiraten, Makuda, At Wagenun, Vujima, Tizi Raced, Dra ben Xeda, Tasmalt, Axennaq, Aweqas, Vuzgan, At Zikki, Tadmait, Tawrirt Meqren, Betruna, Meqlaa, Vughni, At Wassif, At Vuwudu, At Vughardan, At Avdelmumen, At Waavan, Amecras... U Mazal.» Si le phénomène de l’évangélisation en Kabylie n’est pas nouveau, son ampleur grandissante, son idéologie évidente, ses objectifs inavoués et son instrumentalisation par des forces nationales et internationales vont engendrer des crises supplémentaires dans une Kabylie et une Algérie déjà saturées de crises en tout genre.
Du repli identitaire au repli historique
Dans une Kabylie en ébullition permanente, toute une foultitude d’opinions diverses s’y sont toujours côtoyées et exprimées. On y trouve la plus grande concentration de communistes, socialistes, démocrates, libéraux, occidentalisés, orientalisés, libres penseurs, syndicalistes, poètes, artistes, agnostiques, athées, évangélistes, berbéristes, intégristes, alors que les Kabyles représentent à peine un sixième de la population algérienne. La région kabyle, le pays des hommes libres et rebelles, est régulièrement secouée par des crises identitaires de nature politique ou culturelle à chaque décennie depuis le déclenchement de la guerre de Libération nationale. Congrès de La Soummam suivi de l’assassinat de Abane Ramdane en 1956, création du FFS d’Aït Ahmed en 1963, révolution culturelle en 1973 (Idir, Aït Menguellat, Ferhat, Matoub...), 1er printemps berbère en 1980 et création du MCB, repli identitaire en 1992 après l’annulation des élections («on s’est trompé de peuple», disait Saïd Sadi), 2e printemps berbère en 2001. L’ampleur de ce dernier soulèvement kabyle face à un pouvoir sourd et insensible aux revendications populaires a malencontreusement emporté les repères de quatre décennies de lutte démocratique par la marginalisation des partis et des leaders politiques tout en provoquant un retour au tribalisme par l’émergence des archs. Ce fait est significatif du repli historique qui tend à devenir le stade suprême du repli identitaire que même la colonisation française n’avait pas réussi à opérer, malgré la stratégie et les efforts de la Société des Pères blancs du cardinal Charles de Lavigerie, archevêque d’Alger en 1867, et des Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, dites Sœurs blanches de Marie-Renée Roudaut (Mère Marie-Salomé). Selon Karima Direche-Slimani, agrégée d’histoire, chercheur associée à l’Institut de recherche et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), d’Aix-en-Provence : «Les conversions au christianisme, dans l’Algérie coloniale, ont été un phénomène peu connu. Des musulmans qui se convertissent au christianisme dans le cadre de la colonisation française ont surtout fait l’objet de représentations excessives liées à la trahison et à l’infamie. Les convertis, quand ils sont a fortiori berbères, sont encore plus encombrants pour la mémoire collective, aussi bien française qu’algérienne. Car ils sont considérés comme la combinaison pesante de la politique d’assimilation coloniale et de l’idéologie du mythe berbère.» (Chrétiens de Kabylie, 1873-1954. Une action missionnaire dans l’Algérie coloniale, Bibliothèque histoire du Maghreb). Cette tourmente identitaire kabylo-chrétienne post-coloniale a été vécue, symbolisée et écrite par la famille Amrouche. Fadhma la mère et ses deux enfants poètes Jean El Mouhoub et Marguerite Taos. Deux prénoms pour chacun, l’un chrétien, l’autre kabyle, symbole du déchirement, source du malaise qui n’a cessé de tarauder les Amrouche dans leur recherche et leur écriture mystiques. Le conflit existentiel des Kabyles est condensé dans ce poème de Jean Amrouche dans Le Combat algérien : « Nous voulons la patrie de nos pères La langue de nos pères La mélodie de nos songes et de nos chants Sur nos berceaux et sur nos tombes Nous ne voulons plus errer en exil Dans le présent sans mémoire et sans avenir».
La quête des Amrouche, de Dieu, d’une terre, d’une identité complexe avec ses différences, kabyle, algérienne, française, chrétienne, musulmane, cette quête de l’absolu est une source permanente de conflits intérieurs, que continue de vivre une jeunesse kabyle désemparée et désespérée. Le fait est qu’historiquement, il a fallu quatre siècles (100-400) pour obtenir l’évangélisation d’une partie importante des Berbères, alors que leur islamisation n’a duré qu’un siècle (670-750). Les livres d’histoire notent cependant que la disparition des dernières communautés chrétiennes chez les Berbères date de 1145-1160. Malgré cela, les nouveaux chrétiens kabyles n’hésitent plus à remonter le temps, «aux sources du christianisme berbère», pour justifier leur rupture communautaire définitive avec l’arabo-islamisme qu’ils assimilent au pouvoir. L’un d’eux explique cette rupture dans des termes radicaux (forum du site www.elkechfa.com). «La différence entre l'Islam et le christianisme, c’est que le second m’accepte dans ma liberté de Berbère, et comprend et aime ma langue. Combien d’Arabo-musulmans ont fait preuve envers nous d’amitié, de sympathie pour notre culture, combien ont appris notre vocable que ces «mécréants» Berbères de confession juive ou chrétienne parlaient parfaitement ? Combien d’entre eux comme ces voyageurs «infidèles» allemands, anglais, français et italiens d’autrefois, ceux des colons qui nous ont appréciés, comme beaucoup de missionnaires aussi ont appris le tamazight, ont rédigé des dictionnairs, recueilli et sauvé de l’oubli des pans entiers de notre mémoire séculaire ? Oui, je vous le demande, combien d’Arabo-musulmans ont été tolérants et bienveillants devant ce que nous étions et ont veillé à la sauvegarde de notre œuvre ? Ils nous traitent de «fils de Pères blancs», de «fils de harkis» et nous tuent quand nous ne réclamons que justice et liberté d’être ce que nous sommes. La religion chrétienne est infiniment plus tolérante que l’Islam qui est fondamentalement intolérant et intrinsèquement violent.» De nombreux témoignages de conversion tournent autour de cette quête de paix, de tolérance, d’identité, de retour aux sources. Mais aussi une façon de s’opposer au pouvoir, de se rapprocher des Européens, d’émigrer vers l’Occident judéo-chrétien, d’épouser un(e) chrétien(ne), de réussir sa vie… et surtout cette volonté de rompre avec la communauté arabo-islamique dans laquelle le Kabyle en crise existentielle permanente ne se reconnaît plus. | |
| | | Stans Fondateur
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| Sujet: Les Kabyles et l'évangélisation Sam 28 Oct 2006, 10:42 pm | |
| - Citation :
- Les acteurs de l'évangélisation
L’évangélisation en Kabylie n’est pas spontanée, aujourd’hui, comme hier. Elle est le résultat d’un prosélytisme organisé et financé par une stratégie mondiale d’évangélisation des peuples musulmans. Cette nouvelle stratégie, conçue en dehors du clergé catholique, part du constat que l’Islam est la religion qui progresse le plus avec le christianisme évangélique. Le christianisme traditionnel est en régression dans les anciens pays chrétiens où les musulmans sont devenus majoritaires. Liban, Palestine, Egypte, Jordanie, Syrie, Irak… L’église est quasiment inexistante en Afrique du Nord. La menace est réelle pour l’Occident. Il y a des centaines de milliers d’Européens qui se sont convertis à l'Islam. Souvent dans le cadre d’amitié ou de mariage mixte, ou après un voyage en pays musulmans. Le parcours et la mission de Paul Gesche définissent clairement ce nouvel objectif évangélique de contrer la poussée islamique et d’inverser la tendance. Docteur ès sciences et chercheur scientifique, il a découvert l’Islam et le monde musulman, au début des années 1990, alors qu’il était coopérant technique en Algérie. Depuis une dizaine d’années, il est le président du Ministère évangélique parmi les nations arabophones (MENA), la branche française d’une mission internationale autrefois connue sous le nom de North Africa Mission et aujourd’hui sous le nom de Arab World ministries (www.mena-france.org). «Le chrétien observe l’Islam qu’il a vu naître et se développer. L’Eglise s’interroge devant ce milliard de croyants qui se sont organisés sans clergé et sans prêtres à côté d’elle, autour d’elle et parfois là où elle a cessé de briller ! Venu si tard après la période des apôtres, l’Islam pose des questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre. Pourquoi tant d’hommes sont-ils musulmans à l’heure où l’Evangile se répand en tous lieux par le livre, par les ondes, par la prédication missionnaire ?» Arab World Ministries a été créé en 1883 pour continuer un effort d’évangélisation commencé dans les montagnes de Kabylie par des Britanniques, un Suisse et un Syrien. Au fil du temps, cette mission internationale a étendu ses activités sur toute l’Afrique du Nord et depuis la fin des années 1980, sur le Moyen-Orient. Avec près de 250 missionnaires, c’est une œuvre spécialisée qui travaille essentiellement parmi les arabophones et les immigrés du monde arabe installés en Europe et en Amérique. Ses activités comportent un volet médias stratégiques, avec des émissions radio et des programmes de télévision. Plusieurs équipes intègrent des missionnaires appartenant à d’autres œuvres et des missions sœurs, dont une grande partie d’évangélistes d’origine arabe ou nord-africaine, dans leur pays ou bien là où ils se sont établis. MENA travaille en France depuis 1980 avec le souci de collaborer avec les églises locales, de servir les instituts de formation biblique, avec les convertis issus de l’Islam. Les évangélistes étrangers et kabyles s’organisent et travaillent en profondeur, sans relâche, animés d’une foi sincère pour les uns, intéressée pour les autres. La mission Rolland, œuvre indépendante fondée en 1908 à Tizi Ouzou, existe encore aujourd’hui, actuellement dirigée par le gendre et la fille des fondateurs, originaires de l’église baptiste de Valentigney. L’Eglise Philadelphie implantée à Marseille organise ce qu’elle appelle «le réveil en Algérie» avec des frères connus en Kabylie gérant des «ministères apostoliques et prophétiques» dans les villages d’Aït Amar, Aït Ouabane,… Plusieurs autres organisations se créent et se côtoient en Kabylie : Forum des pasteurs, Assemblées de Dieu d’Algérie, Eglise évangélique libre, etc. L’une des plus réputées est l’Association chrétienne d’expression berbère (ACEB), créée en Algérie en 1987 dans le but de produire du matériel chrétien en Kabyle (cassettes vidéo et audio, traduction de la Bible, chants et louanges). L’ACEB a contribué à plusieurs implantations d’églises dans la région de Béjaïa (www.aceb.net). Sur les ondes, Radio El Mahabba émet en continu sur le canal son du satellite Eutelsat Hotbird 3, 13 degrés Est, 12 470 MHz. Sur les écrans, la chaîne nord africaine (CNA-Channel North Africa) (www.cna-sat.org) annonce la bonne nouvelle de Jésus Christ dans les langues spécifiques à l’Afrique du Nord. Dirigée par un Kabyle, elle diffuse tous les jeudis de 17h à 18h sur Eutelsat W2, 16 degrés Est, 11 178 MHz vertical deux programmes de 30 mn chacun, en dialecte algérien et en tamazight. De nombreuses associations contribuent au travail évangélique de CNA : Arabvision (www.arabvision.org), Life TV (www.lifetv.tv). Assemblies of God, ACEB, Baptist General Conference, Calvary Chapel, Campus Crusade for Christ, Christian Broadcasting Network, EO International, French Baptist Federation, Good News Productions International, Gospel Missionary Union, HSR/TV, International Mission Board, International Media Ministries, International World Ministries, MFNA, Miracle Channel, 3 X M, Thru The Bible, Trans World Radio, Vidéos Vie et Famille, WEC International, Wycliffe Bible Translators, Youth With a Mission, Baptist General Conference, International World Ministries…Le témoignage d’un spectateur de CNA est explicite sur la disponibilité du vivier kabyle à se convertir : «Votre chaîne est comme une lumière dans ma vie sombre, un nouvel espoir… J’ai 37 ans, j’ai étudié et suis un intellectuel, mais cela ne m’apporte rien. J’ai perdu ma jeunesse, je n’ai pas de foi, pas d’espoir, pas de famille… J’ai perdu ma confiance et jai peur de tout. Je suis anxieux et angoissé en pensant au sens de ma vie. J’ai essayé de quitter l’enfer (mon pays) mais n’y suis jamais arrivé. Quand j’ai trouvé votre chaîne et regardé votre programme, j’ai senti une petite lumière s’allumer à l’horizon et ai su d’une certaine façon que Dieu n’allait pas m’abandonner et que c’est l’espoir dont j’ai besoin. J’ai alors été convaincu que le salut est à travers le Christ par sa grâce.» (A suivre)
Par Saâd Lounès | |
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| Sujet: Re: Les Kabyles Sam 28 Oct 2006, 10:43 pm | |
| ÉVANGELISATION DE LA KABYLIE [ - Citation :
- b]Danger ou phénomène marginal ? (2e partie et fin)[/b]
El Watan, 27 juillet 2004
La stratégie mondiale d’évangélisation ciblant les peuples musulmans s’appuie sur des acteurs organisés en réseau, mais aussi sur l’élaboration d’un message évangélique conçu, personnalisé et adapté au message coranique. Convaincus de leur mission d’obéir à l’ordre évangélique : «Jésus nous a ordonné de faire de toutes les nations des disciples» (Matthieu 28 :19-20 et Marc : 16 : 15), les prédicateurs évangélistes sont mis en garde sur la connaissance biblique des musulmans. Conscients que dans le passé, certains missionnaires ont travaillé pendant plus de quarante ans sans avoir converti un seul musulman au christianisme, les nouveaux évangélistes professent leur connaissance coranique et acceptent de discuter, même sans y croire, des corrections apportées par le Livre saint aux erreurs des évangiles pour mieux faire passer leur message. Reprenant la fameuse formule des Pères blancs, il s’efforcent de se faire «arabe avec les Arabes» et «kabyle avec les Kabyles». Les nouveaux convertis kabyles, qui n’ont pas une connaissance religieuse approfondie, sont séduits par les points communs entre Evangile et Coran : Jésus est né d’une manière miraculeuse. Il est pur, sans péché. Il est un prophète spécifique et a fait des miracles éclatants. Il reviendra sur Terre. Il incarne «la parole de Dieu», «l’esprit de Dieu». Les évangélistes commentent aussi les principales différences entre Évangile et Coran : - Dire que Dieu a un fils est un péché (car cela est compris dans un sens physique). - Le Coran rejette la divinité de Jésus et enseigne qu’il n’a pas été crucifié. - Dans l’Islam, Le Saint Esprit et l’ange Gabriel, il n’y a pas de trinité. - Dans l’Islam, le Saint-Esprit est l’ange Gabriel. Il n’y a pas de Trinité. - Dans l’Islam, il n’y a pas de péché originel et le salut peut s’obtenir par les bonnes œuvres. - L’Islam enseigne que la Bible a été falsifiée. Les évangélistes répondent aussi par anticipation aux objections des musulmans à convertir : l’Evangile affirme-t-il vraiment la mort de Jésus sur la croix ? L’Evangile utilise-t-il le terme «Fils de Dieu» pour Jésus ? Le musulman doit-il lire la Bible ? Qu’en dit le Coran ? Que penser de la trinité ? Qu’est-ce que le Paraclet ? Mohamed était-il annoncé dans la Bible ? etc. Les missionnaires veillent aussi à ne pas critiquer la prophétie de Mohamed ou l’authenticité du Coran. Ils évitent de parler de Jésus comme «Fils de Dieu», d’offrir de l’alcool ou du porc aux musulmans, de parler d’Israël ou de s’engager dans des controverses. Cette accélération de l’évangélisation de la Kabylie fait partie d’une stratégie mondiale dominée par deux obédiences néo-protestantes d’origine américaine. Le courant Evangélique, dit «revivaliste» (réveil des chrétiens), apparu, il y a un siècle, au sein du protestantisme anglo-américain. Et le courant pentecôtiste, né au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Commencé vers 1970, la doctrine évangélique est le courant religieux qui progresse le plus dans le monde. En un quart de siècle de mission évangélique, l’Amérique latine s’est détournée de l’Eglise catholique. En Afrique, les pentecôtistes concurrencent les prédicateurs islamistes. Le courant évangélique, qui englobe déjà 70 millions d’Américains, s’exporte aussi facilement que le Coca-Cola de l’Amérique latine au Japon, en passant par l’Afrique, l’Europe, la Russie, l’Inde, la Chine… Il s’enhardit maintenant à investir l’univers islamique, ultime zone de mission. Des chiffres réels ou manipulés annoncent 500 millions d’évangéliques, néo-pentecôtistes et charismatiques confondus, sur 2 milliards de chrétiens, soit un sur quatre. On estime les conversions à plus de 50 000 par jour. On dénombre près de 14 000 dénominations évangéliques, comprenant un million d’églises qu’animeraient un million de pasteurs rémunérés à plein temps. Les télé-évangélistes sont devenus des stars millionnaires. Des théologiens prédisent que le courant évangélique deviendra la religion dominante du XXIe siècle. Se considérant lui-même comme un «chrétien renaissant» (Born Again Christians), George W. Bush s’est fixé publiquement pour objectif de «promouvoir une vision biblique du monde» depuis les attentats du 11 septembre 2001 en déclarant la guerre à «l’axe du Mal», et en priant publiquement avant les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak. L’Amérique, berceau de la doctrine évangélique, veut faire de Washington la Nouvelle Jérusalem, la Sion du Nouveau Monde. Les germes de l’autonomie et de la sécession Après une renaissance islamique avortée et réprimée, le monde serait en train de vivre une renaissance chrétienne menée tambour battant par chaînes numériques et manu-militari par Big Brother. Il est de notoriété publique que la Maison-Blanche, le Congrès et la CIA suivent et gèrent avec un grand intérêt l’expansion des Eglises évangéliques. Cela explique la timidité des pouvoirs arabo-islamiques à réagir face à cette déferlante. On peut ainsi comprendre la gêne du gouvernement algérien à ne pas trop communiquer sur ce phénomène. Selon des informations de presse, «le Congrès américain avait, dans une déclaration, considéré que l’Algérie adopte une neutralité dans le dossier de l’évangélisation». Le même phénomène de christianisation est mené discrètement en parallèle en direction des Berbères du Sud : les Touaregs dans le Sahara algérien, malien et nigérien, sans que l’on connaisse son impact réel. Les témoignages du début du siècle sont toujours d’actualité. «Oh ! Mes Touaregs ! Quel mystère vous conduit sous vos voiles étrangers ? A l’image de votre âme, votre parler berbère est marqué de mots chrétiens, celui gracieux des anges, et, à travers les règles musulmanes de votre art, vous faites triompher sur vos objets familiers la croix chrétienne» (C. Kilian, l’Art des Touareg du Nord, 1934). «Quand, en deçà de la région des dunes de l’erg, on voit la femme arabe telle que l’islamisme l’a faite, et, au-delà de cette simple barrière de sable, la femme touareg telle qu’elle a voulu rester, on reconnaît dans cette dernière la femme du christianisme» (H. Duveyrier, les Touareg du Nord, 1863). De nombreux missionnaires rêvent de faire de la Kabylie un nouveau Liban multiconfessionnel. Actuellement sans élus légitimes, mais avec des «indus élus», la Kabylie donne l’impression d’être colonisée par un pouvoir qui lui est étranger. L’idée d’autonomie faisant son chemin, les ingrédients et la sécession kabyle se réunissent jour après jour dans l’indifférence politique générale. D’autres rêvent toujours d’un soulèvement des Touareg pour «renégocier les Accords d’Evian» et extirper le Sahara et ses richesses au pouvoir algérien. L’Algérie est un pays trop beau, trop riche, trop bien situé. Il a tous les moyens pour non pas devenir, mais être une puissance régionale en Méditerranée et en Afrique saharienne et sahélienne. Les ennemis d’hier et d’aujourd’hui n’auront de cesse d’exploiter les divisions superficielles et l’incompétence gouvernementale à gérer une répartition équitable de la rente et des richesses du pays. Il est désolant de constater que le pouvoir ose à peine murmurer une critique face à la nouvelle politique coloniale américaine, mais qu’il n’hésite pas à réprimer férocement les revendications populaires en emprisonnant les représentants des archs, du Mouvement de la jeunesse du Sud et des journalistes. Houari Boumediène disait que l’Algérien musulman «n’avait que faire des nouveaux prophètes d’où qu’ils viennent». Le temps des nationalistes farouches, conquérants et proches des aspirations populaires est-il vraiment révolu ?
Par Saâd Lounès | |
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