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| Houles géantes à la Réunion ! | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Houles géantes à la Réunion ! Mer 16 Mai 2007, 9:08 pm | |
| Source : http://www.clicanoo.com/article.php3?id_article=155941 - Citation :
- La houle : Pourquoi ? Comment...
La Réunion a-t-elle été frappée par un cataclysme hors du commun, dans la nuit de samedi à dimanche (du 13 au 14 mai 2007 - NDLR) ? A lire ce qui a été mis en ligne, on pourrait le croire. L’AFP annonce “une houle géante”, Le Monde fait état d’une “vague géante”, France 2 reprend les termes de l’AFP, et les autres titres sont à l’unisson. En dépit du douloureux bilan humain pour l’heure enregistré, cette houle, pour être “forte à très forte”, n’est ni exceptionnelle, ni cataclysmique.
[14 mai 2007]
Avec une amplitude record de 11 mètres, il n’est pas question ici de tsunami, quand bien même, au vu des dégâts matériels enregistrés, on imagine aisément les dommages que subirait La Réunion en tel cas, faute de préparation ou de moyens sérieux de prévention et d’évacuation. Et quid d’une houle “grosse” avec des vagues de 6 à 9 mètres en moyenne, “très grosse”, pour des amplitudes moyennes de 9 à 14 mètres, ou pire encore “énorme” avec des moyennes de 14 mètres et donc des maximales de 28 mètres ? Au secours ! Alors la houle, puisqu’il s’agit de houle, c’est quoi ? Pour faire simple, c’est un état de la mer, animée par une onde qui parcourt la surface de l’eau. La vague formée par cette onde transporte de l’énergie, celle qui a été transmise par le vent qui l’a créée. Contrairement aux apparences, ce n’est pas une masse d’eau qui se déplace ainsi ; l’eau est animée par le mouvement de l’onde. Loys Schmied, chargé de recherche au CNRS, à l’université de Toulon et du Var, explique simplement ce phénomène : “L’image du drap que l’on secoue de haut en bas en est une bonne illustration : si vous secouez fortement un drap à une extrémité, vous engendrez des ondulations qui se propagent à l’autre extrémité. Vous pouvez suivre la déformation du tissu qui se propage d’un bout l’autre du drap, mais la matière, le coton du drap, n’est pas déplacée...” En l’occurrence, l’origine des vagues qui ont frappé le littoral occidental de La Réunion, se situe dans le 40e Sud, à environ 2 000 km de nos côtes, où une dépression se promène, soufflant sur la surface de l’océan Indien des vents d’une vitesse moyenne d’environ 100 km/h. De la superficie de cette zone rudement ventilée - on la dénomme fetch ou mer des vents - dépend la force de la houle. Plus la surface est grande, le vent puissant, plus forte sera la houle... Une fois le phénomène mis en œuvre, le vent peut cesser, l’onde de houle, elle, se perpétue. Une seule vague ne faisant pas la houle, pour quantifier le phénomène, on s’attache à déterminer les paramètres qui décrivent une succesion de vagues, un train, puis une succession de trains. Il convient donc, en premier lieu, de mesurer la hauteur entre la crête de la vague et le creux - 4 à 5 mètres en moyenne - et la longueur d’onde, à savoir la distance qui sépare deux crêtes successives ; 180 mètres en moyenne en ce qui nous concerne. On relèvera encore le temps qui sépare le passage de deux crêtes successives, ce que l’on nomme la période. Météo France a enregistré une période de 18 secondes s’agissant de la houle qui nous a frappés ce week-end. Enfin, on mesure la vitesse de propagation d’un train de vagues, d’une vague à l’autre, que l’on nomme la célérité, ou vitesse de phase. Météo France a relevé une vitesse moyenne de 11 mètres par seconde, ou 66 km/h. Ainsi, les vagues quittent le fetch pour diffuser dans la direction donnée par le vent et s’ordonnent en trains réguliers. L’aspect haché de de la mer en zone de fetch évolue au fur et à mesure de la distance couverte par les vagues ; la houle s’organise, les vagues dont la période est courte, s’étalent progressivement par dissipation d’énergie et disparaissent. Celles dont la période est longue, vont plus vite et plus loin, rayonnent bien au-delà de leur mer des vents originelle, quand bien même le vent qui les a créées est tombé. Ce sont ces trains de vagues à grande longueur d’onde qui forment la houle. A titre d’exemple, la période d’une houle peut aller jusqu’à 25 secondes pour une longueur d’onde de 900 mètres avec une vitesse de phase de 40 mètres par seconde.
Ce phénomène qui fait les joies du surf
On a observé, par exemple en mer du Nord, des vagues aux amplitudes effrayantes, près de 30 mètres, suscitées par un vent de 30 m/seconde soufflant pendant six heures, avec des longueurs d’onde de 350 mètres. De tels phénomènes d’onde peuvent se propager à très longue distance. Au large de la Cornouailles, à l’extrémité sud-ouest de l’Angleterre, on a observé des vagues de plus de 22 secondes, qui avaient été engendrées au sud des îles Malouines et s’étaient propagées sur plus de 12 000 km, du sud au nord de l’Atlantique ! Au large, l’onde qui court sur de grands fonds, ne représente pas une grande menace pour les bateaux. Mais avec la remontée des fonds, longueur d’onde et vitesse de phase diminuent, contrairement à la période. D’où le phénomène de déferlement, qui lui est dangereux pour les embarcations. La diminution de la longueur d’onde par rapport à la hauteur de vague (entre creux et crête) tend à augmenter la cambrure des vagues. En arrivant près de la côte, la vitesse de l’eau sur sur la crête, ou la lèvre de la vague, est supérieure à celle de sa base. Quand la crête se retrouve en dévers, la vague déferle. Les amateurs de glisse connaissent bien ce phénomène qui fait les joies du surf. Reste qu’il ne fait pas bon être mal placé par rapport à une vague qui déferle. Et les embarcations, contrairement aux surfers et body-boarders, ne peuvent faire “canard” en cas de danger. Selon les fonds, les déferlantes sont de terrifiantes mâchoires. Ainsi, les surfers ont-ils baptisé du nom de “jaws” le fameux spot de Maui, à Hawaii. A Tahiti, face au village de Teahupoo, dans la Presqu’île, la passe de Hava’e est l’antre d’une gauche aussi puissante que celle de “jaws”. La monstrueuse mâchoire déferle sur le platier coralien que ne recouvrent que quelques centimètres d’eau ! Les scientifiques ont établi la cambrure maximale de la vague avant qu’elle ne brise : 14%. Par faible profondeur, le déferlement se produit dès que la hauteur de la vague dépasse 70% de la profondeur. Et quand la la remontée des fonds est brutale, la cambrure l’est aussi. Lorsque l’onde passe sur des hauts fonds, des lignes de déferlantes se forment qui peuvent donner une barre, à l’entrée d’un port ou d’un estuaire ; en pleine mer, sur les hauts fonds, le même phénomène de déferlantes s’observe. Il peut être encore produit, en l’absence de hauts fonds, par un effet de croisement de la houle avec des courants opposés, ou par la rencontre de la houle avec des vagues formées par un régime de vent qui lui est étranger. Un phénomène fréquent en Méditerranée, où les marins craignent les mers croisées. Alors, en attendant la prochaine grosse houle, ou le prochain tsunami, on fait quoi ? Synthèse Philipe Le Claire Sources Ifremer - Météo France - Loys Schmied : La mécanique des vagues ; Science et avenir | |
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