La TVA à 5,5 % revient en cuisine

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Ouest France

Paru dans l' édition du samedi 16 juin 2007

La TVA à 5,5 % revient en cuisine

Citation :

L'hôtellerie-restauration s'en réjouit à l'avance : Bruxelles pourrait bientôt rendre aux États membres de l'Union la liberté de fixer les taux de TVA.
Les restaurateurs obtiendront-ils enfin la possibilité d'appliquer, dans leur métier, le taux de TVA réduite de 5,5 % (contre 19,6 % actuellement) qu'ils réclament depuis longtemps ? Une promesse du candidat Chirac en 2002, jamais tenue en raison de l'hostilité à cette mesure d'un certain nombre de pays européens.

Pour faire patienter les professionnels mécontents, l'État avait mis la main à la poche, demandant en retour des créations d'emploi et des revalorisations salariales que les syndicats d'employés n'avaient pas vraiment vu se concrétiser. Mais le plaidoyer de l'Umih (patronat hôtelier) sur le sujet reste toujours le même : « La TVA a taux réduit aura pour effet la création d'emplois, une baisse de certains prix et une relance des investissements. »
Philippe Villalon, président de l'Umih du Calvados, reste toutefois circonspect : « C'est la direction de la Communication de l'Élysée qui nous a informés que Bruxelles pourrait revoir sa position. Bien sûr, si cette baisse de taux se confirme, on s'en réjouira. Mais comme on a été plusieurs fois douchés, on prend ça avec précaution. »
De son côté, Maria Assimakopolou, la porte-parole du commissaire européen à la fiscalité Laszlo Kovacs, confirme que la Commission présentera, le 4 juillet, un rapport sur les taux réduits de TVA. Rapport qui souligne la nécessité de rationaliser « l'anarchie des taux en Europe » et s'accompagne d'une étude d'un institut danois relativisant l'impact des taux réduits en terme de croissance ou d'emplois.
Alcool toujours à 19,6 %
Alors, à quand le restau moins cher ? « Le 1er janvier 2008 », souhaite l'Umih. « Si la bonne volonté se confirme », ajoute Philippe Villalon. Qui tient quand même à ajouter quelques bémols. Il n'y aura pas, dans l'assiette, de différence arithmétique. « L'écart moyen sera d'environ 10 %, car vins et alcools resteront taxés à 19,6 %. »
Le consommateur en profitera-t-il ? « Ca dépendra. Les établissement dits populaires, dont les prix sont déjà tirés, auront du mal à intégrer cette baisse. En revanche, les restaurants plus huppés seront obligés de faire un effort sur les prix, concurrence oblige. » Mais il y aura d'abord « les trésoreries, affreuses, creusées depuis 1991, à redresser, la moitié des cuisines à refaire. Et une cuisine, c'est 100 000 à 200 000 €... »
Et si d'aventure les ministres des Finances des 27 acceptaient de laisser les États décider du taux de TVA des services, la Commission devrait d'abord modifier la directive, puis la faire accepter par l'unanimité des pays membres de l'Union. Du fait de la longueur du processus législatif, dans le meilleur des cas, la TVA ne baisserait pas dans la restauration avant 2009.