Les obsèques du Cardinal LUSTIGER

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AFP - vendredi 10 août 2007, 19h04

Les obsèques de Mgr Lustiger célébrées à Notre-Dame de Paris

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Les obsèques du cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris décédé dimanche, se sont déroulées vendredi à la cathédrale Notre-Dame de Paris sous le double signe de son appartenance à l'Eglise catholique et de sa fidélité à ses racines juives.
Les obsèques du cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris décédé dimanche, se sont déroulées vendredi à la cathédrale Notre-Dame de Paris sous le double signe de son appartenance à l'Eglise catholique et de sa fidélité à ses racines juives.
La cérémonie à laquelle ont participé de nombreuses personnalités religieuses et politiques, dont le président Nicolas Sarkozy, a débuté à 10H00 sur le parvis de la cathédrale, où quelque 2.000 personnes s'étaient massées sous un ciel gris, pour la lecture de la prière juive des morts, le Kaddish.
Ensuite la messe, retransmise à l'extérieur sur écran géant, a été célébrée dans la cathédrale où 3.000 personnes avaient pris place. Selon l'archevêché, quelque 500 prêtres, 50 évêques et 16 cardinaux étaient présents.
Le président de la République Nicolas Sarkozy, qui avait interrompu ses vacances américaines, le Premier ministre, François Fillon, ainsi que plusieurs membres du gouvernement étaient assis, dans la nef centrale, du côté droit, à côté des représentants des autres cultes et de la communauté juive. La famille du cardinal se tenait sur le côté gauche de la nef centrale.
La cérémonie avait commencé sur le parvis de la cathédrale où le cercueil avait été acheminé par six séminaristes suivis par une procession d'évêques et de cardinaux, vêtus de leur traditionnelle robe, violette pour les premiers et pourpre pour les seconds.
En hommage aux origines juives de Jean-Marie Lustiger, né Aron et converti au catholicisme à l'âge de 14 ans, son arrière-petit neveu, Jonas Moses-Lustiger, la tête coiffée de la traditionnelle kippa, a ensuite versé dans une coupe, placée sur le cercueil, de la terre prélevée en Terre Sainte.
Le jeune homme a voulu dire simplement "merci" à Jean-Marie Lustiger en évoquant une rencontre récente, "un des plus beaux moments de (sa) vie" au contact du cardinal malade. "Je me suis rendu compte que je ne t'avais pas demandé ce que, moi, je pouvais faire pour toi et tu m'as simplement répondu que je pouvais faire deux choses : prier pour toi et avoir une vie heureuse", a-t-il rapporté.
Un cousin du défunt, Arno Lustiger, après avoir rappelé l'histoire de la famille Lustiger, meurtrie par la Shoah - la mère du cardinal est morte à Auschwitz - a lu le "Kaddish des endeuillés", prière juive traditionnelle.
Les personnalités, installées sur le parvis, ont ensuite gagné l'intérieur de la cathédrale pour la messe de funérailles. Le cercueil a été déposé à même le sol, devant l'autel, sous un portrait géant de Mgr Lustiger en habit pourpre de cardinal.
Dans son homélie, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris et successeur de Mgr Lustiger, lui a rendu hommage en évoquant un "maître spirituel" à "la personnalité exceptionnelle".
Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l'Académie française, à laquelle appartenait le défunt, a salué ensuite la mémoire et l'oeuvre de réconciliation entre juifs et chrétiens du cardinal Lustiger, "homme au-dessus des hommes", a-t-il dit.
Le cardinal Paul Poupard a enfin lu un message du pape Benoît XVI saluant "une grande figure de l'Eglise, respectée de tous".
A l'issue de la cérémonie, à laquelle assistaient également Bernadette Chirac et l'ancien président polonais Lech Walesa, le corps de Mgr Lustiger, archevêque de Paris de 1981 à 2005, a été inhumé dans la crypte de la cathédrale où reposent la plupart des archevêques de Paris depuis le XVIIe siècle.
A l'issue de la cérémonie, le président Sarkozy a déclaré à la presse qu'il avait "voulu honorer la mémoire d'un grand homme, d'un homme qui a compté pour les Français, qu'ils soient croyants ou non".