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| Les Témoins de Jéhovah | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 01 Nov 2007, 9:02 pm | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9moins_de_J%C3%A9hovah - Citation :
- Les Témoins de Jéhovah forment un mouvement religieux chrétien[1] millénariste né au XIXe siècle. En 2005, cette confession revendiquait 6,5 millions de membres actifs dans le monde[2]. La direction des Témoins de Jéhovah est exercée par un Collège Central d'une dizaine d'hommes qui siège aux États-Unis et fait éditer par la Société Watchtower de nombreuses publications telles que leurs magazines La Tour de Garde et Réveillez-vous !.
Les membres de ce mouvement religieux sont connus pour leur prosélytisme de porte à porte ou dans les rues, annonçant l'instauration prochaine du paradis sur la terre grâce au Royaume de Dieu et la fin des religions qui ne s'y soumettent pas[3]. Pour préserver leur neutralité et leur conscience, ils refusent de briguer des charges politiques, de voter pour un candidat, d'accomplir un service militaire ; ils n'acceptent pas de recevoir des transfusions sanguines ainsi que de célébrer plusieurs fêtes considérées comme d'origine païenne ou patriotiques (Noël, Halloween, anniversaire de naissance, fêtes nationales). Ils sont aussi connus pour leur critique des autres religions, qui pour eux font partie de l’organisation de Satan, celui-ci étant décrit comme « le principal promoteur du faux culte »[4].
Les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme une religion dans plusieurs pays, mais certaines pratiques[5] du mouvement religieux l'ont amené à être considéré comme une secte dans d'autres pays par des organismes de lutte contre les sectes[6], tandis que d'autres pays encore l'ont interdit[7]. L'assimilation des Témoins de Jéhovah à une secte fait l'objet de débats impliquant diverses disciplines (histoire, sociologie, droit...), en fonction de la définition utilisée de ce terme et du pays dans lequel ils se trouvent.
Histoire
Le mouvement se fonde sur l'œuvre de Charles Taze Russell, pasteur américain qui fut élevé dans le presbytérianisme et trouva son inspiration millénariste auprès des adventistes Georges Storrs, Jonas Wendell et Nelson Barbour. Joseph Seiss, pasteur méthodiste l'inspira également. Il créa la Zion's Watch Tower Tract Society en 1881 (W. Conley en étant le premier président)[8], celle-ci restant aujourd'hui encore l'entité juridique centrale de ce groupe, et les Étudiants de la Bible par lesquels il diffusa sa doctrine dans une série de livres réunis sous l'intitulé Études dans les Écritures.
Après un schisme en 1917, à la mort de Russell, les Étudiants de la Bible restés fidèles à la Société Watchtower prirent en 1931 le nom de Témoins de Jéhovah pour se différencier des Étudiants de la Bible restés plus fidèles à l'enseignement de Russell. En effet, le nouveau président Joseph Franklin Rutherford modifia en profondeur les doctrines et le fonctionnement de l'organisation.
En Amérique, ce n'est qu'après la mort de Russell, et avec Le Mystère Accompli, septième volume (paru en 1917) des Études dans les Écritures, qu'un véritable conflit éclata. Ce livre accusait violemment la hiérarchie catholique, d'incarner l'Antéchrist et de mériter la destruction en 1918 avec toutes les nations chrétiennes. Ces allégations choquèrent nombre de catholiques canadiens qui obtinrent l'interdiction du livre sur le sol canadien, puis, par sa diffusion en grand nombre, attira l'attention du gouvernement des États-Unis, venant d'entrer dans le conflit mondial, en raison de certains passages condamnant la guerre, le patriotisme et la conscription. Les sept administrateurs de la Société Watchtower furent alors arrêtés et condamnés en 1918 pour avoir écrit, édité et diffusé ce livre et avoir incité les membres du mouvement à refuser non seulement de prendre les armes, mais aussi le service non-combattant et ce malgré leur revirement soudain, ayant appelé à prier pour la victoire des États-Unis dans La Tour de Garde[9] et affirmant avoir soutenu le gouvernement américain en ayant acheté des bons du trésor servant à financer la guerre américaine[10]. En mars 1919, ils furent néanmoins libérés sous caution, puis suite au constat de plusieurs irrégularités dans le procès, le jugement fut cassé en attente d'un nouveau procès. Le 5 mai 1920, le procureur du gouvernement annonça en audience publique l'annulation des poursuites suivant la procédure nolle prosequi qui ne correspond néanmoins pas à un acquittement. La situation satisfaisait les deux parties : le gouvernement ne savait pas si dans un contexte d'après-guerre il allait pouvoir obtenir une condamnation aussi lourde, d'un autre côté les dirigeants Témoins de Jéhovah, ne cherchèrent pas à obtenir réparation et à être déclarés innocents. En 1925, une grande villa d'une dizaine de pièces[11] appelée Beth-Sarim fut construite grâce aux offrandes des fidèles en Californie afin d'accueillir les patriarches de l'Ancien Testament[12] ; cette attente ne s'étant pas réalisée, Joseph Rutherford y vécut, avant que la Société Watchtower ne décide de la vendre après la mort de ce dernier.
En Allemagne, en 1933, les Témoins de Jéhovah envoyèrent une Déclaration de Faits au Chancelier du Reich[13], lettre rédigée par les dirigeants tant américains qu'allemands pour obtenir l'annulation de l'interdiction les frappant en Saxe, Bade et Bavière. Malgré cela, les Témoins de Jéhovah subirent des persécutions à cause de leur refus de prêter serment à Hitler, de faire le salut nazi, ainsi que de porter les armes. À partir d'octobre 1934, la direction ayant décidé de lutter frontalement contre le régime par la distribution de littérature le mettant en cause ouvertement, les persécutions redoublèrent d'intensité, et prirent différentes formes : interdictions, arrestations, internements, emprisonnements et déportations. Si une bonne moitié des Témoins de Jéhovah allemands, selon les derniers chiffres de 1933[14], ne souhaitèrent pas suivre leur hiérarchie dans ce combat à mort contre Hitler, environ 10 000 Témoins de Jéhovah allemands et européens auraient connu la prison ou les camps de concentration, 1 200 seraient morts dans les camps dont 250 par exécution. Dans les camps de concentration, le triangle violet était le signe distinctif imposé par l'administration carcérale nazie[15] (voir Témoins de Jéhovah sous le IIIème Reich).
À partir de 1942 (sous la présidence de Nathan Homer Knorr) de nombreux changements d'ordre organisationnel amplifièrent une progression importante du nombre de Témoins de Jéhovah en France et dans le monde entier. En 1947, la moyenne des proclamateurs en France est de 2 184 (181 071 dans le monde), 30 ans plus tard en 1977 lors de son décès cette même moyenne s'établit à 64 549 (2 117 194 dans le monde).
Effectifs
Selon les statistiques de 2006[16], un maximum de 6 741 444 Témoins de Jéhovah dans le monde consacrent chaque mois du temps à l'œuvre d'évangélisation.
Parmi les pays qui comptent le plus de Témoins de Jéhovah, seuls les États-Unis d'Amérique dépassent le million de fidèles. Suivent le Brésil (656 627) et le Mexique (605 767). Quinze autres pays rassemblent plus de 100 000 proclamateurs (évangélisateurs réguliers).
Une fois l'an, la commémoration de la mort du Christ est l'occasion de réunir le même jour dans le monde entier tous les pratiquants réguliers ou occasionnels. Ainsi, 16 675 113 Témoins de Jéhovah et sympathisants se sont réunis en 2006 pour célébrer le Mémorial ou Repas du Seigneur.
Présents en France depuis le début du XXe siècle, ils sont aujourd'hui environ 130 000 fidèles[17] à participer à l'évangélisation et environ 207 479 à se réunir régulièrement dans un millier d'édifices du culte, répartis sur la métropole et dans les Départements d'outre-mer, avec un pic de 250 000 assistants à leur fête annuelle de la Pâque. La Belgique compte 25 287 Témoins de Jéhovah actifs et la Suisse 17 956[18].
Dogmes et croyances Les dogmes et les croyances des Témoins sont fondés sur leur compréhension de la Bible, considérée comme la parole inspirée par Dieu. Leurs doctrines sont régulièrement présentés à travers deux magazines publiés par la Société Watchtower : Réveillez-vous ! et La Tour de Garde. Un grand nombre de leurs croyances sont communes aux mouvements chrétiens fondamentalistes, tandis que certaines leurs sont spécifiques.
Doctrines théologiques : La Bible est la Parole inspirée de Dieu, utile pour toute œuvre bonne et intégralement véridique, prise de manière fondamentaliste, elle est un livre d'histoire y compris pour les récit du Déluge et de la Création (à cet égard, les Témoins de Jéhovah éditent et utilisent leur propre traduction de la Bible intitulée : Les Saintes Écritures - Traduction du Monde Nouveau). Jéhovah est le nom francisé de Dieu (יהוה en hébreu) qui a tout créé et que nous devons adorer. Jésus Christ est le Fils de Dieu. Il fut cloué sur un poteau de supplice, non sur une croix. Il donna sa vie en rançon pour tous les humains ayant foi en lui et son unique sacrifice a suffi pour racheter les humains. La présence du Christ est invisible et elle a commencé en 1914. Les Témoins de Jéhovah croient en un Dieu unique et non en une Trinité. Satan le Diable fut à l'origine un ange créé parfait par Jéhovah, mais qui s'est rebellé et qui domine le monde actuellement. Le Royaume de Dieu est composé de Jésus devenu roi en 1914, ainsi que de 144 000 humains choisis par l'esprit saint et qui serviront dans les cieux en tant que rois, juges et prêtres ; ce Royaume va supprimer tous les gouvernements terrestres existants et demeurer pour toujours. La mort est due au péché d'Adam ; l'âme humaine périt avec le corps, l'âme étant mortelle. Les humains qui sont morts avant Har-Maguédôn ressusciteront et subiront une mise à l'épreuve pour pouvoir vivre sur la terre dans une société juste dirigée par Dieu. La mort adamique (léguée par Adam) disparaîtra grâce à la rançon fournie par la mort de Jésus Christ. L'Enfer biblique n'est pas un lieu de tourment, mais la tombe commune aux hommes. Les Témoins de Jéhovah n'ont pas de clergé et n'adorent pas des images (iconoclasme). Doctrines comportementales : Au niveau de la morale, ils considèrent comme un péché toute relation sexuelle en dehors du mariage ; ils condamnent en outre le mensonge, les jeux d'argent, le vol, la violence, le spiritisme, l'ivrognerie, l'introduction du sang dans son corps par voie buccale ou intraveineuse, l'avortement, les sports violents ou à risques, le tabagisme et la drogue, et les fêtes jugées contraires aux normes bibliques. Tout fidèle qui pratique ces choses sans se repentir peut être excommunié du mouvement. Il faut obéir à toutes les lois humaines sauf lorsqu'elles sont en conflit avec les lois divines. Le baptême par immersion complète symbolise l'offrande consciente et totale de soi à Dieu et doit se faire en connaissance de cause. Doctrines organisationnelles : 'L'esclave fidèle et avisé' mentionné en Matthieu 24:45-47 représente la direction spirituelle de la Société Watchtower constituée des quelques membres survivants du groupe des oints dans leur activité de distribution de la connaissance spirituelle véritable au monde, tandis que le 'mauvais esclave' représente les autres religions chrétiennes considérées comme apostates, et par extension toutes les religions supposées éloigner les hommes de Dieu et les soumettre à l'influence de Satan. Doctrines eschatologiques : Une seule route mène à la vie éternelle : apprendre à connaître Dieu et son Fils et exercer la foi en Jésus Christ. Seul un petit troupeau de 144 000 personnes ira au ciel avec Jésus et naîtront de nouveau comme fils spirituels de Dieu pour la vie immortelle. Les autres chrétiens vivront éternellement sur terre. Les Témoins de Jéhovah pensent que nous sommes au « temps de la fin » ou « derniers jours » depuis 1914, jours décrits comme des temps difficiles et caractérisés par des catastrophes qui détruisent la terre comme jamais auparavant : guerres, séismes, famines, pestes, etc, ainsi qu’une intense activité de prédication. Puis Jéhovah, par le moyen de son Royaume, détruira lors de la bataille d'Har-Maguédôn tous ceux qui refusent de se soumettre à sa volonté et instaurera ensuite un paradis sur la Terre. Ce Royaume gouvernera ensuite la terre dans la justice et la paix pendant 1 000 ans, faisant régner sur la terre des conditions paradisiaques. Activité de prédication La proclamation de la 'bonne nouvelle' contenue dans la Bible constitue la principale activité des Témoins de Jéhovah : porte à porte, téléphone, distribution de tracts, de brochures, de livres, conférences, stands dans les marchés, courriers, etc. Cette activité de prédication est motivée par des passages bibliques tels que : « Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin » (Matthieu 24:14). « Allez donc et faites des disciples de gens d’entre toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et, voyez, je suis avec vous tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses » (Matthieu 28: 19,20). | |
| | | Stans Fondateur
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| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 01 Nov 2007, 9:03 pm | |
| - Citation :
- Réunions et assemblées
Les réunions, qui ont généralement lieu à la Salle du Royaume, ont pour but « l'encouragement mutuel et l'édification spirituelle » de chaque membre de la congrégation grâce à l'étude de la Bible selon Hébreux 10:25. Les publications du mouvement servent généralement de trames à celles-ci : il s'agit de favoriser l'échange entre membres de la congrégation en suivant un programme précis de sujets et matières à traiter. Ces réunions assurent la formation continuelle de tous, y compris celle des enfants, leur apprenant à connaître et à utiliser la Bible tant dans leur vie personnelle que dans le cadre de leur évangélisation. Elles sont donc considérées comme fondamentales pour le témoin de Jéhovah qui est encouragé à y assister régulièrement[19]. Cinq réunions se tiennent chaque semaine dans les congrégations et sont généralement réparties en trois séances, plus particulièrement le week-end et en soirées : le Discours public, l'Étude de La Tour de Garde, l'École du ministère théocratique, la Réunion de service et l'Étude de livre.
À ces réunions hebdomadaires s'ajoutent trois assemblées annuelles : un jour spécial d'assemblée, une assemblée de circonscription et une assemblée de district.
Baptême Le baptême représente pour les futurs Témoins de Jéhovah en âge de le demander, une étape d’une importance capitale dans leur engagement religieux. Il est pour eux la seule manière de se positionner officiellement pour le nom de Jéhovah et de lui vouer ainsi leur vie. Devenir Témoin de Jéhovah et le rester activement est la seule voie proposée pour échapper à la destruction du « système de choses mauvais » actuel lors de la grande bataille d’Har-Maguédon, que livrera Jésus afin d’instaurer par la suite un paradis sur terre [20], [21], [22], [23], [24].
Pour pouvoir être baptisé, le candidat doit d'abord s'être voué à Jéhovah dans la prière, et en faire la demande aux anciens de la congrégation qu'il fréquente afin de vérifier sa connaissances des doctrines du mouvement et s'assurer également qu'il mène une vie conforme aux directives de l'organisation. Les baptêmes sont pratiqués lors des assemblées régionales.
Fêtes La principale cérémonie de leur culte est le Mémorial de la mort du Christ, également appelé 'Repas du Seigneur', commémoré annuellement à une date correspondant au 14 Nisan du calendrier juif. Durant cette cérémonie, le pain et le vin symbolisant du corps et du sang du Christ circulent parmi les assistants, mais seuls les membres oints (ceux qui font partie des 144 000 élus) y prennent part, soit aujourd'hui environ 8 000 élus recensés parmi leurs fidèles encore en vie.
Les Témoins de Jéhovah ne célèbrent ni Noël, ni le jour de l'an, ni les anniversaires de naissance, ni Halloween, ni aucune fête dès lors qu'elle leur semble contraire aux Saintes Écritures. Toutefois, ils ne leur est pas interdit d'organiser des fêtes et de s'amuser lors de mariages ou d'anniversaires de mariage, ou tout simplement des journées récréatives à des dates sans signification particulière.
Mesures de discipline religieuse Afin de préserver la pureté des congrégations, les anciens doivent reprendre les transgresseurs. Pour cela, ils disposent de plusieurs mesures de discipline religieuse, en fonction de l'importance des fautes qui ont été commises : la notation qui concerne tout Témoin de Jéhovah qui se conduit d'une manière déviante par rapport aux principes bibliques, sans pour autant commettre de péché grave qui peut aboutir à l'excommunication ; la réprimande ou blâme, appliqué à un Témoin de Jéhovah ayant commis un péché grave mais qui s'est repenti de sa faute, et à qui on suspend la particpation à certaines activités cultuelles. Cependant, un pécheur non repentant risque l'excommunication ou exclusion qui signifie la coupure immédiate des liens religieux, sociaux et affectifs entre lui et l'ensemble des fidèles de la congrégation.
Lieux de culte La Salle du Royaume est le lieu de culte des Témoins de Jéhovah. C'est un bâtiment ouvert au public où se réunissent parfois plus d'une congrégation. Il n'est pas spécialement orné et possède une architecture variable suivant les endroits, mais est avant tout conçu de manière à être fonctionnel. Ce lieu est composé généralement d'une grande salle où le public se réunit pour écouter l'orateur, une salle dite 'secondaire' plus petite qui est utilisée lors de l'École du Ministère théocratique. Il n'y a aucun crucifix ni aucune statue. Un tableau d'affichage mentionne en général la composition des études de livre de la congrégation, les fonctions des membres masculins au sein de celle-ci, la liste des rendez-vous de prédication, les attributions de chacun au programme, la situation des comptes, etc. Il n'y a pas de quête ; toutefois des troncs sont disposés dans la salle afin de recueillir les offrandes des fidèles.
Organisation ecclésiale
Historique Au début du mouvement, sous l'ère Russell, l'organisation ecclésiale est embryonnaire. Pour Russell, la preuve de l'influence de l'esprit saint se manifeste par une absence d'organisation, notion considérée comme étant contraire au christianisme. Chaque ecclesia est indépendante et élit ses dirigeants démocratiquement. Aucun organisme central ne gère l'activité nationale et internationale en dehors de la diffusion des écrits de Russell. En 1922, après la mort de Russell et le schisme de 1917, Rutherford prend une direction opposée. Christ ayant nettoyé les cieux de l'influence de Satan en 1914, et ayant pris ses fonctions dans le Temple de Dieu en 1918, a jugé ceux qui se prétendent chrétiens, pour choisir à partir de 1919, les Témoins de Jéhovah. Ceux-ci ont l'honneur de faire partie de l'organisation universelle de Dieu et de proclamer son message de condamnation aux Églises apostates et aux nations rebelles, ainsi que rechercher les personnes qui bien « qu'actuellement vivantes ne mourront jamais ». Pour refléter ce nouvel ordre théocratique, Rutherford impose dans chaque ecclesia, un représentant de la Société Watchtower qui reçoit ses directives du Béthel de Brooklyn, censées venir directement de Jéhovah Dieu. L'influence de l'esprit saint se manifeste par l'obéissance à cet ordre pyramidal. L'étape suivante est la disparition de la démocratie. Chaque ancien est nommé par le Béthel de Brooklyn pour lutter, selon Rutherford, contre le culte de la personnalité généré par l'organisation d'élections. Ainsi, si reprenant théoriquement l'idée de Russell, il n'y a toujours pas de clergé chez les Témoins de Jéhovah, dans la pratique, c'est une organisation pyramidale où aucune initiative n'est permise en dehors des directives de la tête ; cette méthode étant censée refléter l'ordre théocratique. Chaque ancien ou proclamateur, dans tous les évènements de sa vie religieuse et profane doit se demander ce que la Société dit, avant d'agir. La Tour de Garde du 1er novembre 2006 (page 22 paragraphe 7) présente même comme une « responsabilité sacrée » de respecter et obéir à tous les hommes exerçant une autorité spirituelle dans le mouvement.
Structures locales Au sein de chaque congrégation (Église locale des Témoins de Jéhovah), les proclamateurs, c'est-à-dire l'ensemble des Témoins de Jéhovah considérés comme actifs dans l'œuvre d'évangélisation, appelés frères et sœurs lorsqu'ils sont baptisés, sont sous la responsabilité d'un collège d'anciens. Si les anciens ne sont pas considérés comme supérieurs, ils reçoivent néanmoins certaines responsabilités particulières ou « privilèges de service » : ils doivent décider du bon fonctionnement d'une congrégation, apporter une assistance spirituelle à ses fidèles et maintenir la pureté du groupe. Il est à noter, qu'à moins que la quantité d'hommes soit restreinte, la femme ne peut exercer aucune responsabilité car elle est, selon eux, soumise à l'homme.
Pour être nommé 'ancien' ou 'assistant ministériel', le Témoin de Jéhovah doit remplir certaines conditions, dont celles mentionnées en 1 Timothée 3:2-7 :
« Il faut donc que le surveillant soit irréprochable, mari d’une seule femme, modéré dans ses habitudes, sain d’esprit, ordonné, hospitalier, capable d’enseigner, que ce ne soit pas un ivrogne querelleur, pas un homme qui frappe, mais qu’il soit raisonnable, non belliqueux, non ami de l’argent, que ce soit quelqu’un qui préside de belle façon sa propre maisonnée, qui tienne ses enfants dans la soumission en toute dignité (si quelqu’un, en effet, ne sait pas présider sa propre maisonnée, comment prendra-t-il soin de la congrégation de Dieu ?) que ce ne soit pas un homme récemment converti, de peur qu’il ne se gonfle [d’orgueil] et ne tombe dans le jugement porté contre le Diable. D’autre part, il faut aussi qu’il reçoive un beau témoignage de gens du dehors, afin qu’il ne tombe pas dans l’opprobre et dans un piège du Diable. »
Les fonctions principales sont celles de surveillant président (chargé de coordonner les activités du collège des anciens), de secrétaire, de surveillant au service (chargé de superviser l'œuvre de prédication), de surveillant de l'école du ministère théocratique (chargé de présider l'école de formation pour chaque membre inscrit) et de conducteur de l'étude de La Tour de Garde (chargé de diriger chaque semaine l'étude de cette publication). Plusieurs anciens, et parfois des assistants ministériels, sont en outre surveillants ou conducteurs d'une « étude de livre ». Une étude de livre est une réunion hebdomadaire, effectuée dans des petits groupes (environ 15 personnes) où l'on étudie une publication biblique éditée par les Témoins de Jéhovah.
Un surveillant de circonscription supervise des groupes d'une vingtaine de congrégations et les visite environ tous les six mois. Les surveillants de circonscription sont eux-mêmes supervisés par des surveillants de district, qui rendent compte à la filiale de la Société Watchtower pour le pays, elle-même animée par un comité de filiale composé de 3 à 10 anciens selon les pays. Chaque filiale se trouve sous l'autorité du Collège central situé au siège mondial de Brooklyn. L'enseignement est donc le même dans le monde entier.
Dans la plupart des pays où les Témoins de Jéhovah sont présents (236 selon l'organisation), la filiale, appelée Béthel, s'occupe d'organiser l'activité des Témoins au niveau national. Le siège mondial des Témoins dirige l'œuvre et produit les publications distribuées dans le monde entier. Les quelques membres encore vivants appartenant aux 144 000 oints forment l'esclave fidèle et avisé. Cette classe est représentée par un corps dirigeant appelé Collège central, composé d'une douzaine de membres (voir la Liste des dirigeants religieux) se trouvant actuellement à Brooklyn, qui sont garants de l'enseignement et de l'ordre théocratique.
Dernière édition par le Jeu 01 Nov 2007, 9:07 pm, édité 1 fois | |
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| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 01 Nov 2007, 9:03 pm | |
| - Citation :
- Organisation internationale des Témoins de Jéhovah
Statut juridique en France
En France, dans un courrier du 10 octobre 2006 adressé au Premier Ministre[25], les Témoins de Jéhovah signalent que 933 associations locales dans 98 départements, ainsi que trois associations nationales[26], sont reconnues par l'administration comme associations cultuelles conformes à la loi du 9 décembre 1905, suite à une jurisprudence administrative favorable (dont Conseil d'État, 23 juin 2000[27]). Cependant, l'Association 'Les Témoins de Jéhovah' (ATJ), qui gérait au niveau national les activités d'édition et sur laquelle porte le redressement fiscal (taxation des dons manuels), n'est pas une association cultuelle au sens de la loi du 9 décembre 1905, mais simplement une association à but non lucratif relevant de la loi du 1er juillet 1901.
L'obtention du statut d'association cultuelle pour un grand nombre de leurs associations, qui confère aux Témoins de Jéhovah une reconnaissance implicite, suscite de nombreuses polémiques chez les acteurs de la lutte anti-sectes qui regrettent qu'un mouvement dont les dérives sectaires sont régulièrement dénoncées par des rapports parlementaires ainsi que par ceux de la MIVILUDES ait obtenu ce statut pour de nombreuses associations. Ainsi, Didier Pachoud, président du GEMPPI (Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu), vice-président de la FECRIS (Fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme), membre du conseil d’administration du CCMM (Centre de documentation, d’éducation et d’action contre les manipulations mentales)[28], évoque la stratégie employée selon lui par les Témoins de Jéhovah pour obtenir ce statut, à savoir la multiplication du nombre de leurs associations qui leur aurait permis de profiter de « certaines incohérences et imprécisions » de la notion française de trouble à l’ordre public, qu'il trouve nécessaire de revoir et de préciser.
De son côté, le Bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur répond qu'il accorde systématiquement ce statut cultuel aux associations de Témoins de Jéhovah, parce que « en l'état actuel de la jurisprudence, ils ont le droit de bénéficier du statut d'association cultuelle »[29]. Toutefois, lors de la présentation du rapport parlementaire à la presse, les députés de la commission d'enquête parlementaire sur les sectes ont accusé les pouvoirs publics et particulièrement le bureau des cultes du ministère de l'Intérieur, de « négligence, voire complaisance » à leur égard. Ils ont aussi accusé Didier Leschi, chef du Bureau des cultes, de « connivence avec les Témoins de Jéhovah "[30] .
Statuts légaux dans le monde Les Témoins de Jéhovah sont reconnus comme une religion à part entière dans de nombreux pays, notamment en Europe :
En Allemagne, ils constituent une corporation de droit public reconnue au même titre que les grandes Églises depuis juin 2006[31]. En Autriche, ils ont obtenu le statut de « communauté confessionnelle » selon la loi de 1998. Au bout de 10 ans, ils pourront réclamer le statut de « société religieuse reconnue par la loi ». Faute de motif dans leur comportement pour le leur refuser, ils devraient obtenir ce statut en 2008[32]. Au Danemark, qui depuis 1970 ne reconnait pas d'autre religion que l'Église Danoise, ils bénéficient néanmoins d'une autorisation pour célébrer des mariages civils[33]. La Grèce a accordé à leur association le statut de « religion connue » en 1997[34]. En Italie, ils sont reconnus comme « confession religieuse » depuis 1986[35] dans le cadre de la loi du 24 juin 1929[36], ce qui permet à ses ministres du culte de célébrer des mariages ayant des effets civils[37]. Bien qu'ayant signé en 2000 une convention[38] avec l'état italien afin de bénéficier du régime concordataire, celle-ci n'a toujours pas été ratifiée en 2007[39]. D'autres pays, comme le Royaume-Uni ou le Canada, leur accordent le statut d'organismes de bienfaisance. À l'inverse, l'Ouzbékistan, dont le régime est totalitaire, a mis fin à l'activité légale des témoins de Jéhovah [40].
Controverses Discussion sur leur caractère sectaire La classification des Témoins de Jéhovah en tant que secte au sens moderne de groupe spirituel dangereux reste très polémique. Depuis des années, ils sont dénoncés comme mouvement sectaire par les principaux organismes de lutte contre les sectes, notamment par des acteurs de la lutte anti-sectes en France, tels que Didier Pachoud[41] ou Jean-Pierre Brard qui dénoncent la dangerosité de l'organisation des Témoins de Jéhovah en évoquant leur refus dogmatique de la transfusion sanguine.
Ils ont été classés comme secte par la Commission parlementaire sur les sectes en France, dans une liste regroupant tous les groupes censés répondre à au moins un des dix critères de dangerosité définis par les renseignements généraux. Yves Bertrand, Directeur Général des Renseignements Généraux de 1992 à 2003, est revenu sur son travail de collaboration aux rapports parlementaires sur les sectes, et a estimé que les Témoins de Jéhovah ne méritaient pas d'être diabolisés, et « qu'à placer sur le même plan certaines sociétés de pensée et d'authentiques mouvements sectaires qui aliènent la liberté de leur membres, on aboutit à l'inverse du but recherché. Sous prétexte de protéger la liberté de conscience, on empêche les citoyens d'embrasser les croyances de leur choix, ce qui est le contraire de la laïcité bien comprise... »[42].Pour Nathalie Luca, ethnologue et chercheur au CNRS, et Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, les Témoins entrent dans la catégorie des sectes traditionnelles de terrain chrétien et non dans la catégorie des « nouvelles sectes » qui se définissent principalement par le mensonge et la dangerosité, en précisant toutefois que cela ne signifie pas pour autant que ce groupe ne présente aucune dangerosité [43]. Frédéric Lenoir, ayant enquêté sur le phénomène sectaire en général et sur les Témoins de Jéhovah en particulier[44], dénonce les problèmes liés aux amalgames conséquents à la publication de telles listes et à l'utilisation de mots fortement connotés, qui englobent des mouvements très divers avec des niveaux de dangerosité différents[45]. Dans son rapport de 2001, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) a estimé que les Témoins de Jéhovah font partie des « groupements à fondements idéologiques très divers (confessionnels ou philosophiques, thérapeutiques ou commerciaux) qui ne peuvent être assimilés à des sectes absolues mais dont certains aspects du comportement sont inacceptables dans la mesure où ils remettent en cause des droits fondamentaux de la personne humaine »[46]. Pareillement, l'ancien président de l'ex-MILS Alain Vivien a indiqué que les Témoins de Jéhovah n’appartiennent pas à la catégorie des « sectes absolues », c'est-à-dire des « mouvements qui visent à substituer aux valeurs universelles des contre-valeurs qui remettent en cause les principes fondateurs de toute démocratie et les droits de la personne consacrés par l'ensemble des Déclarations », mais à une « association religieuse qui a des aspects de dérive sectaire »[47].
Les Témoins de Jéhovah, quant à eux refusent cette appellation sous toutes ses formes car "ils ne sont pas les disciples d'un enseignant ou d'un maître humain, ni la ramification d'une Église ou d'une autre confession."[48] Ils sont "une religion connue", ils ont "une haute moralité" et une "conduite exemplaire qui leur a valu des éloges dans le monde entier", "se consacrent à leur prochain", suivent "fidèlement la Bible" et n'ont "pas de chefs humains".[49]
Normalisation, lobbying et combat médiatique
Face au phénomène mondial que représente la lutte anti-sectes depuis le milieu des années 80, le mouvement religieux a contre-attaqué. En effet, celui-ci a modifié un certain nombre de points dans le comportement de ses fidèles pour ne plus prêter flanc aux critiques ; c'est ce que le sociologue Régis Déricquebourg a appelé la 'normalisation' des Témoins de Jéhovah.
Par ailleurs, le mouvement tente fréquemment de faire entendre sa voix auprès des différentes instances de la société en déployant une activité dénoncée comme étant, selon des opposants, du lobbying. Déjà en 1933, les Témoins de Jéhovah ont envoyé une Déclaration de faits au Chancelier allemand, document généralement considéré comme étant une recherche de conciliation idéologique maladroite de la part des Témoins de Jéhovah qui, de leur côté, récusent cette interprétation[50]. Mais l'exemple le plus connu à cet égard est sans doute l'association du mouvement avec l'Organisation des Nations unies (Organisation des Nations unies) pendant dix ans environ. En effet, alors que dans certains écrits des Témoins de Jéhovah, il est déclaré « qu'aucun chrétien ne doit soutenir cette organisation », le bureau mondial a accepté de « soutenir l'Organisation des Nations unies et ses actions » et de « mobiliser l'opinion en faveur des Nations Unies », avant de démissionner précipitemment une fois le scandale diffusé dans la presse. De plus, il est reproché aux avocats et médecins Témoins de Jéhovah d'utiliser leur profession pour faire du lobbying en faveur de leur religion.
Les Témoins de Jéhovah disent subir toutes sortes de traitements discriminatoires directement liés à leurs croyances. Voilà pourquoi, régulièrement depuis dix ans, ils engagent des procès pour défendre leurs libertés de conscience et de culte, en France. Cette attitude est parfois critiquée, étant donné que selon la Commission d'enquête parlementaire sur les sectes de 1995 estime que l'attitude procédurière est un des critères pour identifier une secte [51].
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| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 01 Nov 2007, 9:05 pm | |
| - Citation :
- Critiques théologiques
Différents mouvements religieux, d'anciens fidèles ainsi que des organismes de lutte contre les sectes émettent des critiques vis-à-vis des croyances des Témoins de Jéhovah. Parmi les doctrines controversées, on peut citer :
L'exclusivité du salut revendiquée par le mouvement et sa critique des autres religions ; L'utilisation de sa propre traduction de la Bible, la Traduction du Monde Nouveau (TMN), parfois jugée partisane dans sa façon de rendre certains passages ; L'annonce de prédictions qui se sont révélées erronées ainsi que d'importants changements doctrinaux au fil du temps ; L'enseignement de la mort de Jésus sur un poteau de supplice, plutôt que sur une croix ; La datation en la destruction de Jérusalem par les armées de Babylone en 607 avant notre ère ; La croyance en 'signe composé' donné par Jésus censé se réaliser depuis 1914, date qui marquerait le début des 'derniers jours' ; L'espérance de la vie immortelle dans les cieux pour un groupe restreint de personnes, appelés les oints (144 000) ; L'espérance de la vie éternelle sur la terre pour les autres fidèles ; etc.
Problèmes médicaux
Dans les années 1930, le groupe religieux a été parfois critiqué en raison du soutien qu'il a apporté à certains traitements ou remèdes douteux, ainsi qu'à l'invention, la promotion et la vente de gadgets relevant de la pseudo-science[52].
Depuis maintenant plus de 30 ans, les revues des Témoins de Jéhovah analysent des méthodes médicales en donnant leurs avantages et inconvénients, laissant aux lecteurs et aux fidèles la liberté de les utiliser ou non[53].
Néanmoins le refus des transfusions sanguines est aujourd'hui le sujet de controverse médicale concernant les Témoins de Jéhovah. "Les Témoins de Jéhovah n'acceptent pas de transfusion de sang total ou de l'un de ses composants majeurs (les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes et Ie plasma). Ils ne donnent pas non plus leur sang ni ne le mettent en réserve en vue d'une autotransfusion"[54]. Mais la Société Watchtower laisse à la conscience de ses fidèles la décision d'accepter certaines fractions du sang comme l’albumine ou les immunoglobulines[55], [56].
Le corps médical dispose maintenant dans certains cas d'alternatives à la transfusion sanguine acceptées par les Témoins de Jéhovah ; toutefois, elles ne sont envisageables que « dans le cadre strict de la chirurgie programmée, sous certaines conditions définies »[57], alors que « dans le cadre de l'urgence, il n'existe pas aujourd'hui de produits disponibles en alternative à la transfusion de globules rouges »[58]. De ce fait, la mouvance antisecte reproche régulièrement à l'organisation d'avoir causé la mort de fidèles suite à un refus de ce soin[59], [60], [61]. Le médecin peut priver temporairement les parents de leur autorité parentale pour prendre la décision de la transfusion sanguine, ce qui permet aux Témoins de Jéhovah de respecter leur dogme sans avoir à en assumer les conséquences dramatiques. En effet, l’article L 111-4 alinéa 5 du code de la santé publique dans sa rédaction issue de la loi du 4 mars 2002, autorise désormais le médecin, sans autorisation préalable, à délivrer les soins indispensables dans le cas de refus d’un traitement par une personne titulaire de l’autorité parentale ou par le tuteur lorsque cela risque d’avoir des conséquences graves pour la santé du mineur[62].
Les publications des Témoins de Jéhovah rapportent, quant à elles, que « de nombreux médecins ont reconnu que l’adhésion des Témoins aux normes bibliques les a avantagés sur le plan médical », donnant l’exemple d'« un neurochirurgien qui s'est exprimé en faveur de l'emploi des alternatives à la transfusion ». Il a déclaré : « c'est incontestablement ce qu’il y a de plus sûr, pas uniquement pour les Témoins de Jéhovah, mais pour tout le monde »[63].
Polémiques d'ordre social
Outre la position des Témoins de Jéhovah sur le rôle de la femme jugé dévalorisant et leur condamnation de l'homosexualité qui leur vaut des critiques[64], [65], les opposants des Témoins de Jéhovah dénoncent surtout leur pratique de l'excommunication, l'éducation donnée aux enfants en leur sein, et les interdits sociaux qu'ils doivent respecter.
Pratique de l'excommunication :
L'attitude des Témoins de Jéhovah envers les « exclus » désormais appelés « excommuniés » est sujet à débat. En effet, la direction du mouvement religieux encourage ses fidèles à ne plus fréquenter une personne démissionnaire ou excommuniée, à ne pas engager de conversation amicale avec elle, ni même, en principe, à la saluer. Comme la Société Watchtower recommande à ses adeptes de limiter leurs relations avec les gens du monde extérieur[66], certains excommuniés se retrouvent très seuls et ont beaucoup de mal à supporter cette éviction. Bien que très rares, des cas de tentatives de suicide ou des suicides s'étant produits après une réprimande religieuse ou une excommunication sont également rapportés [67].
Les ex-Témoins de Jéhovah qui témoignent publiquement de leur expérience dans ce mouvement rapportent que les contacts avec leur famille Témoin de Jéhovah est rendue au mieux très difficile quand cela ne tombe pas dans la rupture de tout contact, y compris dans des circonstances exceptionnelles comme un mariage ou un décès[68].
Éducation de l'enfant : En France, le rapport parlementaire de 1995 classait le mouvement des Témoins de Jéhovah dans les sectes qui pratiquent « l'embrigadement des enfants sous une forme plus ou moins insidieuse ». Des opposants[69] dénoncent certaines interdictions comme nuisant à l'intégration sociale de ces enfants, ainsi que la conception diabolisante de la société actuelle et l'enseignement apocalyptique des Témoins de Jéhovah, qui sont parfois destructeurs pour les jeunes qui décident de ne pas devenir témoin de Jéhovah ou qui quittent un jour le mouvement. Ils soulignent aussi les conséquences liées à l’excommunication du mouvement à laquelle peut aboutir un baptême parfois précoce des enfants, un emploi du temps chargé et le risque mortel que représente le refus de la transfusion sanguine pour les enfants, dans certains pays.
Le rapport parlementaire de 2006 relatif à l'influence des mineurs en milieu sectaire[70] évoque les Témoins de Jéhovah en ce qui concerne le conditionnement et la culpabilisation des enfants (pp. 24 et 36), l'emploi du temps chargé de ces enfants (p. 25), le prosélytisme indirect à l'école (pp. 26 et 27), les troubles psychologiques qu'engendrerait « la séparation d'avec le monde » (pp. 29 et 30), l'incapacité du développement de l'autonomie (page 32), les risques de non-dénonciation d'abus sexuels sur mineurs (pp. 39 et 40), les difficultés psychologiques de la sortie du mouvement (p. 51), le problème des transfusions sanguines (pp. 65 à 68 et 129 et 130).
Activités sociales :
Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah sont critiqués du fait de leur rejet de plusieurs pratiques sociales : ils refusent de participer aux fêtes traditionnelles (Noël, Pâques, anniversaires de naissance...), de voter pour un parti humain[71], [72], d'effectuer le service militaire et le service civil (jusqu'en 1995), d'agir jusqu'à il y a peu pour des causes humanitaires en dehors de l'aide accordée à leurs coreligionnaires[73], et de travailler pour l'industrie d'armement, du tabac, du sexe ou pour la fausse religion. En outre, ils sont vivement encouragés à renoncer à une carrière profane ainsi qu'à la poursuite des études supérieures, doivent limiter leur fréquentation des personnes non-Témoins aux rapports dans le travail ou à la prédication, être très sélectifs dans le choix de leurs divertissements (tout ce qui a trait à l'occultisme, au sexe, à la fausse religion, à la violence, ou qui pourrait introduire des doutes comme la philosophie doit être proscrit) et limiter l'utilisation d'Internet, car ce média est considéré comme dangereux[74].
Selon les critiques des Témoins de Jéhovah, cette rupture sociale est accentuée par les activités qu'un Témoin de Jéhovah est censé accomplir à minima : cinq heures de réunions, deux à trois heures en moyenne de prédication par semaine, la préparation de toutes les réunions, etc. En plus des 'activités profanes' classiques (travail, ménage, etc.), un Témoin de Jéhovah a donc peu de temps pour autre chose.
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| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 01 Nov 2007, 9:05 pm | |
| - Citation :
- Traitement de la pédophilie
La pédophilie est contraire aux valeurs morales des Témoins de Jéhovah. Néanmoins, il leur est reproché d'avoir pendant longtemps traité en interne les affaires de pédophilie, sans en avoir averti les autorités judiciaires de ces pays, pour « ne pas jeter l'opprobre sur l'organisation de Jéhovah ». Outre la non-dénonciation de ces crimes, les règles internes de punition des pédophiles ont soulevé des critiques :
Il faut deux témoins des actes pédophiles, ou des aveux, pour que le pédophile Témoin de Jéhovah soit excommunié. Quand on ne trouve pas deux témoins oculaires, une confrontation entre la victime et le supposé coupable est nécessaire pour avérer les faits, posant cependant le problème des séquelles psychologiques que cette confrontation peut produire sur la victime. Si malgré la confrontation, l’accusé ne reconnaît pas les faits, l’affaire est classée. Les pédophiles reconnus coupables, mais repentants, ne sont pas identifiés auprès des fidèles, ce qui a entraîné des récidives. D'anciens pédophiles Témoins de Jéhovah peuvent encore faire du porte-à-porte si les anciens considèrent qu'ils ont démontré leur amendement. Les pédophiles reconnus coupables et non repentants par les comités de discipline religieuse étaient excommuniés du mouvement, sans toutefois être dénoncés aux autorités pour ne pas jeter l'opprobre sur l'organisation de Jéhovah ; de ce fait, certains d'entre eux ont continué à abuser d'enfants. Il semble qu'en ce qui concerne la non-dénonciation aux autorités judiciaires, l'organisation des Témoins de Jéhovah ait pris conscience de ses erreurs en 1998. Elle a reconnu, suite à une émission américaine dévoilant sa politique en matière de pédophilie, que son traitement de ces affaires n'est pas parfait et a dû être affiné avec le temps, mais elle pense s'être toujours appuyée de son mieux sur la Bible[75].
Stratégie de la "guerre théocratique" Pour survivre dans le monde qu'ils jugent hostile, les Témoins de Jéhovah ont estimé nécessaire d'adopter une stratégie qui est appelée dans les milieux dirigeants du mouvement la « stratégie de guerre théocratique ». Celle-ci n’est pas une guerre dans le sens courant du terme, elle consiste à continuer de faire tout ce qui est possible pour promouvoir l’œuvre d’évangélisation des Témoins de Jéhovah, et ceci même lorsque qu’une opposition officielle se présente. Pour mener ce combat, les Témoins de Jéhovah considèrent qu’ils doivent obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes en se référant au verset biblique d'Actes 5:29.
Selon l'UNADFI[76] et d'anciens adeptes [77], quand les Témoins de Jéhovah estiment que ce qui se passe à l’intérieur du mouvement ne doit pas être connu de ceux qui n’y appartiennent pas, ils ont recours aux demi-vérités voire au mensonge, en ne révélant pas toute la vérité à ceux qui mettent en danger l’organisation des Témoins de Jéhovah. Ils expliquent que la 'guerre théocratique' ne couvre pas le faux témoignage, mais plutôt l’omission volontaire de certains faits et se justifie chaque fois qu’il faut protéger les intérêts de l’organisation. Selon eux, certaines publications de la Société Watchtower enseignent que les Témoins de Jéhovah ne sont pas obligés de révéler une information véridique à des gens dont elle estime qu’ils ne sont pas en droit de la connaître, ce par quoi elle entend, toute personne qui ne fait pas partie de l’organisation des Témoins de Jéhovah[78]. Concrètement, le mouvement a eu recours à plusieurs reprises à des 'mensonges théocratiques' afin de préserver ses intérêts.
À l'inverse, les Témoins de Jéhovah pratiquant des métiers où le secret professionnel est de mise (médecins, avocats), doivent passer outre ce secret pour dénoncer auprès de la hiérarchie du mouvement, leurs frères qui commettraient des fautes selon l'enseignement des Témoins de Jéhovah[79].
Aspects financiers
Au niveau financier, il est reproché à la Société Watchtower d'avoir été propriétaire à hauteur de 50% de l'entreprise privée Rand Cam Engine Corp., laquelle était spécialisée dans la fabrication de moteurs pour les avions de chasse de l'armée des États-Unis[80].
Il est également relevé par les opposants un train de vie confortable de la part des dirigeants de l'organisation[81], en contradiction avec le vœu de pauvreté auquel ces derniers sont censés avoir consenti[82].
Par ailleurs, en France, le mouvement religieux a été condamné à plusieurs redressements fiscaux : un redressement sur les valeurs mobilières d'un montant de 7,3 millions de francs[83], et un autre suite à une infraction au code de la Sécurité Sociale après un contrôle de l'URSSAF au siège des Témoins de Jéhovah, d'une somme de 10,3 millions de francs[84].
Enfin, suite à un contrôle fiscal d'une durée de 18 mois portant sur les activités de l' Association Les Témoins de Jéhovah (associations à but non lucratif), les services fiscaux ont déclaré que cette association ne pouvait pas bénéficier des avantages fiscaux accordés aux associations cultuelles prévus par la loi de 1905 et « n’avait pas été en mesure de justifier personnellement au jour du fait générateur, d’une autorisation préfectorale d’exonération de l’imposition sur les dons et legs »[85]. En conséquence, le fisc l'a condamnée à payer à l’État la somme de 22 920 382,10 euros à titre principal, et de 22 418 484,48 euros au titre des pénalités et intérêts de retard. La cour de Nanterre (4 juillet 2000), puis la cour d’appel de Versailles (28 février 2002), et enfin la Cour de cassation (5 octobre 2004) ont confirmé cette décision. Les Témoins de Jéhovah ont depuis porté l'affaire devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme sur la base de la discrimination de l'application de la loi et sur la liberté de culte (toutes les hypothèques (bâtiment du Bethel et autres) ne suffiraient qu'à rembourser la moitié de cette taxe).
Bibliographie Livres favorables Philippe Barbey, Les Témoins de Jéhovah - Pour un christinanisme original, Éditions L'Harmattan, Paris, 2003.[1] Sabine Besson, Droit de la famille, religions et sectes, Éditions EMCC, Lyon, 1997. Serge Chatelain, Pour en finir avec les camps, Éditions L'Harmattan, Paris, 2006.[2] Philippe Goni, Les Témoins de Jéhovah : Pratique cultuelle et loi du 9 décembre 1905, Éditions L'Harmattan, Paris, 2004.[3] Christian Paturel, La pensée unique face aux spiritualités - Le choc des mondes, Éditions L'Harmattan, Paris, 2007.[4] Livres neutres Bernard Blandre, Les Témoins de Jéhovah, Éditions Brepols, 1991.[5]
Livres défavorables
Charline Delporte, Témoins de Jéhovah : Les victimes parlent, Éditions Fayard, 1998[6] Raymond Franz, Crise de conscience, Commentary Press[7] Sandra Labastie, Le Rire de l’esclave, Éditions Séguier, 2004[8] (Roman) Michel Leblanc, L'Occulte Théocratie de Charles Taze Russel ou le Cimetière oublié, 2001[9] Dany Bouchard, Dans l'enfer des Témoins de Jéhovah 2001. ISBN 2-2680-3860-2 Ken Guindon, Le septième ange de l'Apocalypse 2000. Pierre Oddon, Les Saintes Écritures, Traduction du Monde nouveau - une falsification, Diffusion de l'Evangile, Marseille, 1993. Christian Piette, Lumière sur les Témoins de Jéhovah, Editions de Littérature biblique, Braine-l'Alleud, 1982. Nicolas Jacquette, Nicolas 25 ans rescapé des Témoins de Jéhovah, Éditions Balland, 2007 ISBN-13: 978-2353150182, ISBN-10: 2353150187. Livres de Témoins de Jéhovah réformateurs Eddie Smigiel, Théologie quantique, Société des Écrivains, Paris, 2002 (roman). Livres sur les Témoins de Jéhovah et le nazisme Guy Canonici, Les Témoins de Jéhovah face à Hitler, Éditions Albin Michel, Paris, 1998.[10] Hans Hesse, Persécution et résistance des Témoins de Jéhovah pendant le régime nazi 1933-1945, Éditions Schortgen, Esch-sur-Alzette (Luxembourg), 2005 (ouvrage collectif).[11] S. Graffard, L. Tristan, Les Bibelforsher et le nazisme (1933-1945).Ces oubliés de l'histoire, Editions Tirésias Max Liebster, Lueur dans la Tourmente, Éditions Schortgen, Esch-sur-Alzette (Luxembourg), 2004.[12] Simone Arnold-Liebster, Seule face au Lion, Éditions Schortgen, Esch-sur-Alzette (Luxembourg), 2003.[13]
Liens externes (fr) Site Internet officiel de la Watchtower Society (fr) Les Témoins de Jéhovah de France (fr) Les TJ sur le site de l'UNADFI (fr) Les TJ sur le site sur le site Prévensectes
Notes et références ↑ Pour Nathalie Luca, ethnologue et chercheur au CNRS, et Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue, les Témoins de Jéhovah sont bien chrétiens (Sectes, mensonges et idéaux, Nathalie Luca et Frédéric Lenoir, pp. 26,27) : « Même si les particularités de leur théologie amènent catholiques et protestants à considérer les Témoins comme étant à la marge du dogme chrétien, leurs volonté et agissements sont en tout point caractéristiques de la définition webero-troeltschienne de la secte. Comme les autres sectes chrétiennes, celle des Témoins de Jéhovah est née de la conviction que le christianisme s'était détourné de sa voie et qu'il fallait revenir au temps des premiers chrétiens. Leur communauté s'est organisée selon les lois bibliques qu'elle déchiffrait et auxquelles les convertis se pliaient quel qu'en soit le prix [...] Cependant les sectes de ce type se battent uniquement au nom de leurs convictions religieuses et dans un souci permanent de rester fidèles à l'image qu'elles se font des premiers chrétiens. »
Selon la revue protestante Réforme ("Au nom de Jéhovah", Réforme, n° 2866, 16-22 mars 2000, p. 7), ils appartiennent à la « sphère chrétienne » : « Secte chrétienne ? Protestante ? Les convictions et croyances des Témoins de Jéhovah les situent, en tout cas, dans la sphère chrétienne. Et protestante, si l'on veut bien considérer leur volonté de se soumettre à la Bible seule. Une Bible qu'ils reconnaissent comme source d'autorité et prennent « pour la Parole de Dieu ». » | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Les Témoins de Jéhovah Jeu 24 Avr 2008, 1:20 pm | |
| - Citation :
- Ils (Ndlr : les Témoins de Jéhovah) sont aussi connus pour leur critique des autres religions, qui pour eux font partie de l’organisation de Satan, celui-ci étant décrit comme « le principal promoteur du faux culte »
Ceci me fait penser à quelqu'un ! | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: Les Témoins de Jéhovah Jeu 24 Avr 2008, 10:44 pm | |
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| | | Alpaga Modératrice
Nombre de messages : 1515 Age : 43 Localisation : Belgique Langue : français, néerlandais Emploi/loisirs : badminton, théâtre, cinéma Date d'inscription : 11/03/2006
| | | | Stans Fondateur
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| Sujet: Re: Les Témoins de Jéhovah Ven 25 Avr 2008, 1:27 pm | |
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| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: Les Témoins de Jéhovah Ven 25 Avr 2008, 4:41 pm | |
| Alpaga ne t'a pas insulté : elle se demande si tu ne serais pas un Témoin de Jéhovah ! Celà expliquerait une grande partie de tes discours. | |
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| | | | Les Témoins de Jéhovah | |
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