Le Vatican réaffirme son droit d'évangéliser

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Le Vatican réaffirme son droit d'évangéliser les non-chrétiens et les chrétiens non catholiques

LE MONDE | 15.12.07 | 14h15 • Mis à jour le 15.12.07 | 17h54

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La congrégation pour la doctrine de la foi a publié, vendredi 14 décembre au Vatican, une note, au ton sec, défendant le droit des catholiques à "évangéliser" partout où ils l'entendent. Elle réfute ainsi les accusations de "prosélytisme" catholique en territoire orthodoxe, souvent portées par l'Eglise orthodoxe de Russie. Cette note ne va pas améliorer les relations entre le Vatican et le patriarcat de Moscou.



Son but est, d'abord, de répondre au "relativisme" ambiant et au "pluralisme indifférencié", selon lesquels toutes les options en matière de religion se valent. La conséquence en est que l'évangélisation n'est plus perçue par les fidèles comme une priorité mais comme "une entrave à la liberté d'autrui".
Les catholiques sont donc fermement rappelés à leur devoir d'évangéliser. Evangéliser les "non-chrétiens" d'abord, qui doivent "connaître le vrai visage de Dieu et l'amitié avec Jésus-Christ". Evangéliser aussi "les pays où vivent des chrétiens non catholiques, surtout ceux qui sont de vieille tradition et d'ancienne culture chrétiennes". Soit une allusion directe à la situation des pays de l'ancien bloc soviétique où l'Eglise orthodoxe veut maintenir son monopole de juridiction.

"LIBERTÉ DE RELIGION"

"Si un chrétien non catholique, pour des raisons de conscience, demande à entrer dans la communion de l'Eglise catholique, il faudra respecter sa requête comme une expression de sa liberté de religion", explique la note du Vatican. Dans ce cas, il ne s'agit " pas de prosélytisme, dans le sens négatif attribué à ce terme".
Cette position risque d'être perçue comme une nouvelle provocation par les orthodoxes qui font aux catholiques un procès constant de "prosélytisme". La crise avait atteint son sommet en 2002 quand le Vatican avait érigé en diocèses ses quatre administrations apostoliques situées en territoire russe, entraînant une réaction violente de la part du patriarcat de Moscou.
Depuis, le climat reste orageux entre les deux "Eglises soeurs". Si Mgr Kyrill, numéro deux du patriarcat de Moscou, a été reçu le 7 décembre par Benoît XVI, le cardinal Walter Kasper, responsable des questions oecuméniques du Vatican, pressentant la tempête que suscitera cette note doctrinale, n'a pas participé, vendredi à Rome, à la conférence de présentation. Le 23 novembre, il avait publiquement demandé que soit améliorée la communication des documents doctrinaux du Saint-Siège, surtout lorsque ceux-ci sont susceptibles de "blesser la sensibilité des autres chrétiens".

Henri Tincq