Municipales à risque pour Sarkozy

Source : http://www.lesoir.be/actualite/france/france-la-gauche-invite-ses-2008-01-15-571441.shtml

FRANCE / La gauche invite ses électeurs à sanctionner le gouvernement

Municipales à risque pour Sarkozy

JOELLE MESKENS

mardi 15 janvier 2008, 08:06

DANS DEUX MOIS, on votera dans les trente-six mille communes de France. Un scrutin local ? Pas seulement. PARIS
DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE

Citation :

Et c’est reparti. Reparti pour deux mois de campagne et de débats acharnés. Moins d’un an après la présidentielle, la France retournera bientôt aux urnes. Les 9 et 16 mars prochains, les 40 millions d’électeurs désigneront leur maire dans les 36.000 communes du pays. Un scrutin local, bien sûr. Un sondage vient de rappeler à quel point les étiquettes politiques ont peu d’importance dans les municipales. Pas moins de 79 % des Français indiquent qu’ils se prononceront en fonction d’enjeux strictement locaux. A droite, et surtout à gauche, on n’hésite pourtant pas à transformer le scrutin en test national.

Nicolas Sarkozy s’est lui-même jeté dans la bataille. « Ces élections seront évidemment politiques », a-t-il lancé lors de sa longue conférence de presse. Objectif : mobiliser ses soutiens pour renforcer sa légitimité à poursuivre les réformes. Le chef de l’Etat veut faire de sa stratégie d’ouverture une nouvelle arme électorale. Après avoir offert des postes ministériels à la gauche, ce sont désormais les listes qui s’ouvrent aux candidats venus de l’autre bord. Dans 40 villes, les listes soutenues par l’UMP sont conduites par des candidats du Nouveau centre, du Modem de François Bayrou ou même du PS. A Mulhouse, le secrétaire d’Etat socialiste à la francophonie Jean-Marie Bockel est ainsi soutenu par l’UMP, ce qui suscite d’ailleurs les foudres de la droite locale…
Ailleurs, l’implication personnelle du Président ne déchaîne pas franchement l’enthousiasme non plus. A Bordeaux par exemple, Alain Juppé fait campagne sans faire mention de son parti. Et à Paris, Françoise de Panafieu ne court pas non plus derrière le parrainage présidentiel. De nombreux élus locaux craignent en fait que le manque de résultats sur le pouvoir d’achat et la médiatisation de la vie privée du Président déplaisent à son électorat…
« Sarkozy a plus à perdre qu’à gagner en s’impliquant personnellement », résume le politologue Dominique Reynié. Est-ce par qu’il en a pris conscience que le Premier ministre François Fillon joue désormais la prudence ? Ce week-end, il a semblé faire marche arrière en indiquant que ces élections ne seraient pas un test national puisque la nouvelle majorité présidentielle avait été élue pour cinq ans.
C’est que la gauche peut espérer reconquérir des bastions. En 2001, lors des dernières municipales, une vague rose avait été annoncée mais finalement, à part les trophées de Paris et de Lyon ravis à la droite, le PS avait été déçu. La carte électorale est explicite : la droite dirige 318 villes de plus de 15.000 habitants contre 259 seulement pour la gauche. La marge de progression du PS n’en est que plus importante…
Les dirigeants en ont conscience : ils ne se retiennent pas pour demander à leurs électeurs de sanctionner les premiers mois au pouvoir de Sarkozy. « Le bulletin PS est le seul bulletin pour ceux qui sont frustrés, indignés même, d’un certain nombre d’indécences au sommet du pouvoir », se lâche le premier secrétaire du parti, François Hollande, qui veut achever son mandat en beauté. Son ex-compagne, Ségolène Royal n’est pas en reste. L’ex-candidate à la présidentielle, forte des 17 mi-lions de voix obtenues au printemps, entend repartir sur le terrain pour soutenir des candidats. Mais c’est surtout une manière de se positionner dans la bataille pour le leadership du PS. Candidate à la direction du parti, Ségolène Royal, qui n’est pas députée, ne dispose pas d’autres moyens d’exister, si ce n’est la présidence de sa région Poitou-Charentes. Mais la conquête du parti ne s’annonce pas aisée. Car son rival veut lui aussi s’appuyer sur ces municipales pour se tailler un destin national. Favori dans le duel parisien qui l’oppose à Françoise de Panafieu, Bertrand Delanoë rêve d’une réélection qui le propulserait à la tête du parti et ferait de lui un présidentiable pour 2012…
Mais il n’y a pas que pour les grands partis que ces élections vont s’avérer capitales. Pour le Modem de François Bayrou, ce sera carrément un test de survie. Le « troisième homme » de la présidentielle voulait être le leader de l’opposition face à Nicolas Sarkozy ? Le voici obligé de composer sur le terrain, d’un côté avec le PS, de l’autre avec l’UMP, pour présenter des candidats.
Quant au Front national, doublement écrasé par les difficultés financières et par le talent de Nicolas Sarkozy à l’asphyxier, il s’agit de tenter de décrocher une mairie au moins. C’est la mission que s’est assignée Marine Le Pen, à Henin-Beaumont, dans le Nord.

Une fois encore notre Hyper-président en fait trop et surtout n'importe comment...
Après s'être rendu aux assises de l'UMP (indignité manifeste de la fonction)il se penche sur les municipales...
Il confond tout et c'est par cette absurdité qu'il va donner à la gauche qui n'en demandait pas tant une valeur nationale à des élections locales ; or comme les municipales ont depuis pas mal de temps souri à cette gauche (il y a d'excellents maires) et bien la défaite prévisible retombera sur Sarkozy...Il en va de même avec les cantonales d'ailleurs...

Il faudrait offrir à ce zébulon de la politique un manuel écrit par François Mitterand, adepte de Machiavel...

C'est nul de politiser les Municipales : j'habite un village de 5.000 habitants et ma Maire (pas ma mère ) n'affiche aucune étiquette (même si on peut la considérer plutôt au centre-droit) : elle travaille avec tout le monde, elle écoute l'opposition, reprends certaines de leurs idées (et l'opposition sait la féliciter lorsqu'elle fait de bonnes choses) et franchement c'est trés sympas d'avoir des élus qui pensent à leurs concitoyens et à leur village plutôt qu'à leurs idéologies stériles !

Ce que tu dis là est vrai pour un bled mais non pour une grande ville (si vous me cherchez, je suis déjà dehors) !

Roy a écrit:

C'est nul de politiser les Municipales : j'habite un village de 5.000 habitants et ma Maire (pas ma mère ) n'affiche aucune étiquette (même si on peut la considérer plutôt au centre-droit) : elle travaille avec tout le monde, elle écoute l'opposition, reprends certaines de leurs idées (et l'opposition sait la féliciter lorsqu'elle fait de bonnes choses) et franchement c'est trés sympas d'avoir des élus qui pensent à leurs concitoyens et à leur village plutôt qu'à leurs idéologies stériles !

Mais Nicolas Sarkozy travaille avec tout le monde aussi : Kouchner, Attali, Lang...

Je saisis l'occasion que vous m'offrez sur un plateau, cher Roy, pour dénoncer le ridicule de la féminisation des noms de fonction : "ma Maire"... En l'espèce, il est évident que le possessif masculin doit être de rigueur !

En effet mon cher VINCENT, c'est la fonction qui doit primer et non la personne qui l'exerce ! J'opte donc pour Madame le Juge, Madame le Ministre, etc.

Stans a écrit:

En effet mon cher VINCENT, c'est la fonction qui doit primer et non la personne qui l'exerce ! J'opte donc pour Madame le Juge, Madame le Ministre, etc.

Bien sûr. On oublie trop souvent qu'en français, le masculin est le genre non marqué, qui remplace le neutre latin. Il ne s'agit donc pas d'écraser la femme, comme le croient les progressistes...