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| John McCain : l’atypique | |
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Stans Fondateur
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| Sujet: John McCain : l’atypique Mer 06 Fév 2008, 10:17 am | |
| Source : http://elections-americaines.lesechos.fr/article.php?id_article=1761 John McCain : l’atypique sur le point de réussir son pari [ 06/02/2008 - 07h08 ] - Citation :
- Donné pour politiquement mort en 2007, John McCain aura connu une véritable renaissance en 2008. Mais l’ex militaire qui est en train de s’imposer comme le candidat du camp républicain est en partie un choix par défaut. Ses prises de positions sur les dossiers de l’immigration, de la fiscalité ou du financement de la politique irritent certains conservateurs purs et durs. Paradoxalement son image de républicain mesuré pourrait séduire un électorat centriste et lui ouvrir ainsi les portes de la Maison Blanche.
"Bouchez-vous le nez si vous voulez mais votez pour lui" plaisantait récemment Roberta McCain. A deux jours de son 96ème anniversaire, la mère de John McCain est l’une des plus fidèles supportrices d’un républicain atypique qui en sortant en tête des primaires du "Super Mardi" s’est rapproché de la nomination comme candidat de son camp à la présidentielle. Un quart de siècle après avoir fait ses premiers pas de "congressman" à Washington, cet ancien militaire taillé dans le roc va maintenant devoir prouver à l’Amérique qu’il peut passer du Capitole à la Maison Blanche. Sur le papier, John McCain dispose de nombreux atouts. Fils et petit-fils de militaire, ce héros de la guerre du Vietnam peut tout d’abord séduire une Amérique encore engluée dans le conflit irakien. Car si les Etats-Unis estiment que l’administration Bush a mal géré l’après 11 septembre, cela ne veut pas dire que les Américains soient majoritairement devenus totalement pacifistes. L’idée que le pays reste en guerre contre le terrorisme habite encore une partie de l’opinion publique pour qui la priorité est de se doter d’un nouveau commandant plus performant que George W. Bush. John McCain qui depuis plusieurs années s’est opposé non pas à la guerre en Irak mais à la stratégie poursuivie par l’administration Bush est sur ce terrain très crédible. Sur la scène domestique, son long passé de sénateur lui donne en plus une véritable expérience des rouages du pouvoir. Même si son opposant Mitt Romney a essayé de lui bloquer la route en le présentant comme un pur produit d’un Washington considéré comme "cassé", John McCain a eu de nombreuses occasions de prouver qu’il n’était pas un élu comme les autres. Dans une capitale trop souvent corrompue par les lobbies, il a su par exemple défendre un projet de loi tentant de limiter l’influence du lobbying dans le financement des campagnes. Elu d’un Arizona ayant une frontière commune avec le Mexique, John McCain qui s’est penché sur le dossier de l’immigration dispose enfin d’une image de conservateur mesuré. Certains de ses condisciples militent pour des déportations massives des 12 millions de clandestin, lui, a fait valoir qu’une telle solution serait à la fois totalement inhumaine et impraticable. Pour s’imposer au cours des primaires, il a certes mis un peu d’eau dans son vin mais son positionnement "centriste" sur certains dossiers en font un candidat plus susceptibles que d’autres républicains d’attirer vers lui l’électorat modéré. Sa "modération" risque néanmoins de lui coûter le soutien de quelques conservateurs. Jugé pas assez hostile à l’avortement ou trop mesuré dans son soutien en faveur des politiques de baisses d’impôts, John McCain est détesté par les animateurs de "talk-show" réactionnaires écoutés par des millions d’Américains. Devenu candidat par défaut pour une partie du camp républicain, John McCain pourrait en plus être pénalisé en raison de son âge. S’il devait entrer à la Maison Blanche à 72 ans, cet homme aux cheveux blancs serait le plus vieux président des Etats-Unis lors de sa prise de fonctions. Surtout, comme le fait remarquer Thomas Mann de la Brookings Insitution, "s’il doit affronter Barack Obama (42 ans), jamais nous n’aurons eu un tel écart d’âge entre deux candidats". Enfin, comme il l’admettait lui même il y a encore peu, John McCain se sent peu à l’aise sur le terrain des sujets économiques. A l’heure où l’Amérique semble au bord de la récession, cette faiblesse pourrait bien s’avérer être un élément de trop à l’encontre du candidat McCain. Surtout que s’il peut symboliser la rupture avec George W. Bush sur le dossier irakien, John McCain sera tout de même le porte drapeau d’un parti au pouvoir depuis huit ans. L’échec économique des républicains, sera aussi un peu le sien. Le choix d’un vice président pourrait lui permettre de surmonter au moins partiellement certaines de ses faiblesses. Mitt Romney et Mike Huckabee sont chacun assez jeune pour rassurer l’opinion publique sur la question de "l’âge du capitaine". Mais si Mitt Romney pourrait lui apporter une compétence reconnue sur le terrain économique, son appartenance à l’Eglise Mormone risque de repousser la base la plus religieuse de l’électorat républicain. Mike Huckabee, ex pasteur évangéliste, pourrait lui séduire cette frange de l’électorat mais son expérience sur le terrain économique reste limitée. Pour l’emporter John McCain aurait peut-être besoin de se choisir deux vice-présidents. DAVID BARROUX à New York | |
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