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 Bruxelles "Nid d'Espions" ?

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MessageSujet: Bruxelles "Nid d'Espions" ?   Bruxelles "Nid d'Espions" ? EmptyMer 10 Déc 2008, 3:31 pm

Source : http://www.lesoir.be/forum/a_bout_portant/article_672060.shtml

Kristof Clerix Journaliste-écrivain

propos recueillis par ALAIN LALLEMAND

« Bruxelles est devenu un pôle d’attraction pour les espions » mardi 09 décembre 2008, 09:11

Citation :
Votre livre montre à quel point la Belgique est devenue le bac à sable des services secrets. Pourquoi un petit pays comme le nôtre est-il devenu si intéressant pour les espions ?

D’abord parce qu’il recèle beaucoup de cibles. Les institutions, tout d’abord : l’Otan, le Shape, l’Union – Conseil, Commission, Parlement. Deuxième cible : les entreprises belges liées aux armes, aux technologies de pointe, à la technologie nucléaire (à double usage civil et militaire). Troisième cible : le terrorisme. Des groupes terroristes ont une présence en Belgique, ils y ont lancé des opérations importantes, ce qui attire l’attention de services tels que les Américains, les Israéliens, les Marocains, les Espagnols. Quatrième cible : les communautés émigrées qui vivent en Belgique. Les communautés marocaines et turques, les communautés d’Afrique centrale (Congo, Rwanda, Burundi), et la dernière vague d’immigration d’Europe de l’Est ; notamment des Biélorusses. Leurs pays d’origine s’intéressent à eux. Tout cela explique pourquoi Bruxelles est devenu un pôle d’attraction pour les espions.

Est-il si facile d’espionner ?

Un agent de renseignement cherche d’abord une couverture, qui lui permette d’arriver le plus rapidement possible aux informations. Quelles sont les couvertures classiques ? Par ordre décroissant : journaliste, diplomate, chercheur, traducteur interprète. Or en Belgique, il y a une abondance de toutes ces professions : au moins 1.000 journalistes étrangers, 56.000 diplomates étrangers, 5.000 étudiants étrangers et peut-être 1.000 traducteurs. Ils ne sont bien sûr pas tous des espions, mais en Belgique le recours à ces couvertures est très facile.

Mais dispose-t-on de preuves établissant que les services étrangers sont très actifs ?

Nous avons nombre de preuves d’opérations récentes : la découverte de matériel d’écoute posé au Juste-Lipse, siège du Conseil européen. Quatre boîtes noires ont été découvertes dans les murs en 2003. On a découvert ce même type d’appareil dans le living du parti basque Batasuna en janvier 2007. Il y a eu une dizaine de vols dans le parc scientifique du Sart Tilman à Liège : des disques durs liés à l’industrie spatiale et à l’industrie cartographique, etc.

Comment a-t-on réagi ?

Eh bien, même quand il y a eu intrusion, effraction, donc un délit matériel, le parquet n’arrive pas à des résultats significatifs. Je reprends mes deux exemples : une instruction est ouverte depuis cinq ans et demi sur le Juste-Lipse, et je ne vois pas de résultat. Pour Batasuna, même topo : on n’a pas pour l’instant de résultat. Comme citoyen et journaliste, je me demande si le parquet n’a pas tenu compte d’impératifs politiques. Et je ne vois pas non plus de grande animosité des parlementaires belges, qui ne posent pas de questions sur ces thèmes-là.

Il y a dix ans déjà, une étude du Comité R avait révélé que nos universités ne savaient pas ce qu’ils devaient protéger face aux espions. Est-ce la prolongation de cette aboulie ?

En Belgique, nous n’avons pas de culture du renseignement. En France ou aux Pays-Bas, on étudie le renseignement, on fait des recherches académiques… En Belgique, nous n’avons pas d’ONG qui surveille en particulier la balance entre sécurité et vie privée. Nous n’avons pas de parlementaire qui en fasse sa spécialité. Même ceux qui font partie de la commission de suivi du Comité R ne font pas, à mes yeux, leur travail de parlementaires. Lors de la rédaction de mon livre, j’en ai approché, leur ai demandé de poser certaines questions, et on m’a répondu : “Bonnes questions mais je suis membre d’un parti de la majorité, je ne gagnerai rien à poser ces questions-là.” Sous Verhofstadt, le Parlement n’a pas assez fait son boulot.
Pour revenir à l’une des « cibles », est-il à ce point scandaleux que des agents étrangers suivent les terroristes en Belgique ?
Je n’ai pas de problèmes, pour autant qu’ils respectent les lois belges et collaborent avec les services belges concernés. Les Américains n’avaient pas informé la Belgique sur le volume d’informations sensibles qu’ils tiraient de la société Swift. Autre exemple : la Sûreté a dû renvoyer cet été trois agents marocains qui faisaient de l’influence, de l’ingérence. C’est un problème de souveraineté, de démocratie, de transparence…
Mais si ces services viennent enquêter sur le sol belge, n’est-ce pas aussi parce que les services belges ne font pas leur travail ?
On devrait normalement pouvoir contrôler ces services étrangers. Selon la loi, les seules entités qui puissent le faire sont nos deux services, Sûreté et SGRS. Et si le Comité R veut enquêter, intervient alors bien souvent la « règle du tiers service » : un secret ne peut être donné à un tiers que si l’émetteur a donné son accord. C’est un problème. Autre problème : la loi organique de nos services prévoyait en 1998 qu’ils devaient protéger le « potentiel scientifique et économique » de la Belgique. Mais il a fallu presque dix ans pour définir ce potentiel. Ceci montre que le contre-espionnage n’est pas une priorité du gouvernement belge.

Quelles sont les ripostes ?

Nos services manquent de moyens : les écoutes administratives, les techniques particulières. Je pense aussi qu’il faudra dans le futur un grand débat belge : que veut-on ? Et chercher des éléments de réponse au niveau européen.
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