Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
Sujet: Le Miserere de Grigorio d'Allegri Lun 30 Nov 2009, 7:00 am
Stans Fondateur
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Gregorio Allegri (né en 1582 à Rome – mort le 17 février 1652, dans la même ville) était un religieux et un compositeur italien. Probablement apparenté au peintre le Corrège, il est considéré comme l'un des compositeurs romains les plus importants de son temps. Il est l'auteur d'un très célèbre Miserere. Il vécut principalement à Rome et y mourut.
Biographie
Gregorio Allegri étudie la musique, avec plusieurs de ses frères, auprès de Giovanni Maria Nanino, ami très proche de Palestrina, à la chapelle Saint-Louis des français à Rome où il entre en 1591. Étant destiné à la carrière ecclésiastique[1], il obtient un bénéfice de la cathédrale de Fermo. Il y compose un grand nombre de motets et d’autres pièces de musique religieuse qui lui valurent d’être remarqué par le pape Urbain VIII qui l’engage dans le chœur de la Chapelle Sixtine. Il garde cette position de décembre 1629 jusqu’à son décès. Il y est élu Maître de chapelle en 1650. Il est de caractère particulièrement simple et agréable.
Son œuvre
Parmi ses compositions on trouve deux recueils de concerts à 5 voix publiés en 1618 et 1619, deux recueils de motets à 6 voix publiés en 1621, une sinfonia à 4 parties, cinq messes, deux mises en musique des Lamentations du prophète Jérémie ainsi que de nombreux motets qui ne furent pas publiés de son vivant. Il est l'un des premiers compositeurs d'œuvres pour instrument à cordes et le fameux érudit jésuite Athanasius Kircher en a repris un exemple dans son traité de la Musurgia. La plupart des ouvrages d'Allegri ressortissent au style concertant du premier baroque. C'est particulièrement vrai de sa musique instrumentale. Cependant, les œuvres destinées à la Chapelle Sixtine sont dans la lignée des compositions de Palestrina et dans certains cas, elles sont même écrites dans un style encore plus pur et dépouillé de toute ornementation.
Le Miserere
L'œuvre la plus fameuse — et de loin — qu'a écrite Allegri est sans conteste son célèbre Miserere, que l'on continue à chanter chaque année à la Chapelle Sixtine pendant la Semaine sainte. Il est écrit pour deux chœurs, l'un à quatre voix, et l'autre à cinq. L'un des chœurs chante une version simple du thème original de l'hymne et l'autre chœur, à quelque distance, en chante un commentaire orné. C'est un des meilleurs exemples du style polyphonique de la Renaissance désigné au XVIIe siècle comme stile antico ou prima prattica, et il dénote les influences combinées des écoles romaine (Palestrina) et vénitienne (les Gabrieli, le double chœur). De façon amusante, le Miserere d'Allegri est un des exemples de la polyphonie de la Renaissance qui a été un des plus favorisés par l'édition discographique alors qu'il a été composé à l'époque baroque, quand cette polyphonie était vraiment passée de mode. Cet ouvrage a acquis une réputation mythique de mystère et d'inaccessibilité pendant les siècles écoulés depuis sa composition jusqu'à l'époque moderne. En effet, le Vatican en avait interdit la reproduction et la diffusion pour en préserver le caractère unique. Mais en 1769, le jeune Mozart, alors âgé de quatorze ans, fit un voyage à Rome avec son père ; il entendit le Miserere d'Allegri à deux reprises et put en restituer la partition de mémoire (à la première ou seconde écoute, selon les sources). Cette restitution fut acquise et publiée en Angleterre par le Dr Burney, historien de la musique et voyageur renommé. L'éditeur de Leipzig Breitkopf & Härtel publia ensuite l'ensemble de la musique chantée à Rome pendant la Semaine Sainte, y compris le Miserere d'Allegri. Felix Mendelssohn-Bartholdy a témoigné dans une de ses lettres de l'impression extraordinaire causée par cette musique pendant les cérémonies.
Bibliographie
CAMETTI A., « La scuola dei « pueri cantus » di S. Luigi dei Francesi in Roma », in Tivista Musicale Italiana (22), 1915. VIRGILI L, « La cappella musicale della chiesa metropolitana di Fermo », in Note d'Archivio, 1930. AMAN J., Allegris Miserere und die Aufführungspraxis in der Sixtina, Regensburg, 1935.
Notes
1 Ordonné prêtre, il office à la chapelle de la cathédrale de Fermo de 1607 à 1621.
Liens externes
Partitions libres de Gregorio Allegri dans International Music Score Library Project Partitions libres de Gregorio Allegri dans Choral Public Domain Library (ChoralWiki)
Ardennais Cofondateur
Nombre de messages : 3518 Age : 58 Localisation : Grasse (Alpes-Maritimes) Langue : français Emploi/loisirs : enseignant Date d'inscription : 20/04/2009
Sujet: Le miserere d'Allegri par les Tallis Scholars Mer 02 Déc 2009, 5:35 pm
Grasse, Duodi 12 Frimaire, An CCXVIII.
Cher Stans,
une des plus belles versions du Miserere sur disque est sans doute celle des "Tallis Scholars" dirigés par Peter Phillips, sous le label "Gimell". C'est celle que j'ai écoutée en boucle lorsque j'étais étudiant.
Il est possible de le télécharger légalement sur le site de la maison de disques: http://www.gimell.com/recording-Allegri---Miserere-25th-Anniversary-Edition-.aspx
Salut et Fraternité.
Ti' Breton Membre d'honneur
Nombre de messages : 1314 Age : 63 Localisation : Antibes Langue : Français Emploi/loisirs : Patrimoine culturel Date d'inscription : 06/12/2006
Sujet: Re: Le Miserere de Grigorio d'Allegri Jeu 03 Déc 2009, 9:16 am
...Je n'ai jamais pu entendre cette mélodie envoûtante sans me mettre à pleurer, je l'avoue...Et ce à plus forte raison en pensant à des êtres chers disparus trop tôt...Cette mélodie, ces voix qui s'élèvent, qui décrochent des notes improbables, c'est la perfection absolue (appréciation forcément subjective)...Le pire est que, une fois en larmes, je ne peux m'empêcher de remettre une seconde, puis une troisième fois cet instant magique où le coeur et l'âme montent aussi haut que l'on se sent ridiculement humble...