L'Iran et son missile Sejil-2

Source : http://fr.news.yahoo.com/3/20091216/twl-iran-missile-test-ba66223_3.html

Téhéran procède à un nouveau test de son missile Sejil-2

Ali Akbar Dareini

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L'Iran a annoncé mercredi avoir testé avec succès la toute dernière version de son missile le plus perfectionné, Sejil-2, capable d'atteindre Israël et certaines régions d'Europe. Cette nouvelle démonstration de force a suscité une vive préoccupation dans les rangs des Occidentaux qui pressent Téhéran de mettre un frein à son programme nucléaire.

"C'est un sujet de grave inquiétude pour la communauté internationale", a déclaré le Premier ministre britannique Gordon Brown à Copenhague, estimant que ce test mettait en lumière la nécessité de renforcer les sanctions contre l'Iran. "Nous le traitons avec le sérieux qu'il mérite", a-t-il souligné à l'issue de discussions avec le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies Ban Ki-moon.
"Moins de trois semaines après l'adoption par le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution appelant l'Iran à se conformer pleinement et sans délai à ses obligations internationales, cette annonce constitue un très mauvais signal adressé à la communauté internationale", a de son côté jugé le ministère français des Affaires étrangères.
Mercredi, Téhéran a testé une nouvelle version de Sejil-2, missile sol-sol d'une portée d'environ 2.000 kilomètres pouvant atteindre Israël ainsi que des bases américaines dans la région du Golfe et des zones du sud-est de l'Europe.
Cet engin balistique à deux étages est entièrement alimenté par du combustible solide tandis que le missile de longue portée plus ancien, Chahab-3, fonctionne avec un mélange de combustible liquide et solide dans sa version la plus avancée.
La télévision d'Etat a annoncé le test en une phrase accompagnée d'une brève séquence montrant le missile quittant sa rampe de lancement dans un nuage de fumée.
Le Sejil-2 aura un "fort effet dissuasif" face à toute attaque étrangère, a souligné le ministre de la Défense, le général Ahmad Vahidi à la télévision. D'après lui, la nouvelle version permet un tir et un vol plus rapides que les précédentes. "Compte tenu de sa vitesse élevée", "il est impossible de détruire le missile avec des systèmes de défense anti-missile en raison de son aptitude à échapper aux radars", a-t-il dit sans autres précisions.
Ce tir intervient alors que les négociations sur le dossier nucléaire sont dans l'impasse depuis des mois et que les Occidentaux ont menacé l'Iran de nouvelles sanctions. Israël, qui s'inquiète de la menace nucléaire iranienne, n'a pas exclu une frappe militaire contre les installations nucléaires. L'Iran a promis de son côté des représailles en cas d'attaque qui viseraient les installations israéliennes.
Washington et ses alliés accusent Téhéran de chercher à mettre au point l'arme atomique. Des allégations rejetées par le régime iranien, qui affirme que l'unique objectif de son programme nucléaire est de produire de l'électricité.
Le Sejil-2 -ou Sajjil- avait été testé pour la première fois en mai. Un tir que des responsables iraniens avaient présenté comme une percée par rapport au Sejil-1 dévoilé quelques mois plus tôt, en précisant que le nouvel engin possédait un système de navigation plus sophistiqué. Un deuxième test avait eu lieu en septembre.
Les missiles utilisant du combustible solide comme le Sejil-2 sont plus précis que les missiles à combustible liquide de semblable portée que l'Iran possède actuellement.
Le programme iranien de fabrication d'armes a été lancé au cours de la ruineuse guerre contre l'Irak (1980/88) pour compenser un embargo sur les armes imposé par les Etats-Unis. Depuis 1992, Téhéran a produit ses propres chars, véhicules de transport de troupes blindés, missiles de même qu'un chasseur. Ses capacités militaires sont difficiles à déterminer en raison du secret entourant son armée.

AP