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| nEUROn | |
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fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: nEUROn Sam 30 Jan 2010, 10:53 am | |
| http://fr.wikipedia.org/wiki/Dassault_nEUROn | |
| | | fde Concepteur
Nombre de messages : 429 Age : 53 Localisation : Ile de France Langue : Français Emploi/loisirs : Enseignant Date d'inscription : 23/09/2009
| Sujet: Re: nEUROn Sam 30 Jan 2010, 11:03 am | |
| Quelques réflexions que j'ai trouvé sur le blog http://defense-jgp.blogspot.com que je ne connaissais pas: - http://defense-jgp.blogspot.com/2009/12/le-programme-neuron-par-thibault.html a écrit:
- jeudi 10 décembre 2009
Le programme nEUROn par Thibault Lamidel
Thibault Lamidel débute ici une petite série d'articles sur le futur des drones aériens et de l'aviation de chasse par une présentation du programme européen d'UCAV nEURON. Bien évidemment, ses propos n'engagent que lui.
Une ambition : compter
Le programme nEURON s'inscrit dans le mouvement initié par les drones X-45 et X-47 Pegasus (de Northrop Grumman). Ces trois programmes ont pour ambition de développer des démonstrateurs valides de drone UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle ). A la différence près que les deux drones américains ont été lancés pour valider tant leurs versions terrienne que navale. Et c'est bien là la différence. L'Europe par le biais du programme nEUROn s'essaye à rattraper le retard sur les États-Unis d'Amérique, mais pas sur les capacités aéronavales. Et cela malgré une certaine expertise européenne comme l'a démontré l'appontage automatique du Camcopter sur la frégate Montcalm.
Un enjeu : préparer l'avenir
Les programmes d'avion de chasse Rafale, Gripen et Eurofighter sont lancés. Le Gripen est pleinement entré en service et le Rafale sera peut-être bientôt présent dans des armées non françaises. Mais l'Eurofighter semble souffrir d'un profond désintérêt qui va croissant, surtout depuis l'avènement du programme JSF (ce qui n'est pas l'objet de l'article). Toutefois, se pose la question de l'entretien du savoir-faire des bureaux d'études aéronautiques européens et du maintien des compétences, permettant de garantir l'autonomie et la compétitivité de la base industrielle de défense de l'UE. On n'est plus à la période faste des années 70 où les bureaux d'études français, par exemple, fonctionnaient à plein : Mirage G, G4, G8, Mirage 2000, 4000, F1, F2... etc. Il faut donc pouvoir continuer à développer les capacités des bureaux d'études en vue d'assurer la transition et la suite des programmes d'avion de chasse. Leur remplacement se pose d'ores et déjà aujourd'hui. Alors quoi de mieux qu'un démonstrateur européen, qui plus est un drone, pour faire ce travail ? Le démonstrateur est moins coûteux, moins dangereux à développer pour les pilotes d'essais. C'est un bon choix, mais également une pirouette pour éluder la question de l'avenir de l'aviation de chasse : avion de chasse piloté, non-piloté ou les deux, i.e. des avions pilotés travaillant avec des drones.
C'est donc en partant de cette réflexion et de ce besoin qu'a été lancé le programme nEURON. Il est de la catégorie des UCAV : Unmanned Combat Air Vehicle et vise à répondre à trois grands défis (selon le site de Dassault Aviation) :
* le développement des technologies stratégiques que les États-Unis possèdent - ou possèderont - et qui ne seront jamais transférées à l’Europe ; * le maintien de ses pôles d'excellence. L'industrie européenne a en effet développé des niches technologiques dans plusieurs domaines et, par faute de plan de charge, ce savoir-faire risque de disparaître ; * le maintien du plan de charge de ses bureaux d'études.
Est ici reproduit le discours officiel qui guide le programme nEURON : entretenir les capacités européennes et développer les technologies que les États-Unis ne transféreront pas à l'Europe. C'est un programme d'armement à visée politique. C'est aussi un choix contraire à certaines pratiques. Le but affiché est bien l'Europe de la défense et la plénitude des capacités européennes, leur autonomie au moins. Cette volonté explique l'absence du Royaume-Uni dans ce programme qui n'a pas fait seulement cavalier seul, mais qui se refuse surtout à le rejoindre par respect. De quoi ? Celui des traités signés avec les Etats-Unis concernant notamment le développement des capacités furtives. Cette absence expliquerait la participation du royaume dans le programme JSF. Ce sont bien deux choix stratégiques qui s'affrontent.
Revenons-en au nEURON. Le démonstrateur vise aussi à développer des capacités opérationnelles pour démontrer l'utilité qu'il pourrait avoir sur un champ de bataille :
* l'exécution d'une mission air-sol, insérée dans un réseau C4I ; * la réalisation d'une plate-forme furtive, tant dans le domaine de la signature radar que dans celui de la signature infrarouge ; * le tir d'armements à partir d'une soute interne avec des délais très courts.
Un modèle industriel novateur
Ce programme regroupe la Suède, l'Italie, l'Espagne, la Grèce, la Suisse et donc la France (la Belgique est attendue). Russes et Allemands ne se sont engagés dans aucun programme similaire. nEURON prend forme lors du du Salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget en 2003. Il est formalisé alors par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense. « Ces pays ont choisi de mettre en commun leurs compétences industrielles et technologiques dans le but de garantir l'autonomie européenne dans le domaine de l'aéronautique militaire, en renforçant les synergies entre les entreprises du secteur » nous dit la DGA. Cette dernière est en effet agence exécutive du programme et elle a notifié à Dassault Aviation la maîtrise d'oeuvre (et non d'ouvrage) du programme (à comparer avec le rôle de l'OCCAR).
Il est mené en coopération avec Thalès et les industriels des différents pays partenaires : Saab, Alenia, EADS Casa, HAI et RUAG Aerospace pour le développement et la réalisation. La coopération entre les différents intervenants n'a pas pour but de développer de nouvelles capacités. Mais bien de tirer parti des capacités existantes des différents industriels pour que la somme de leur valeur ajoutée technologique permette la réussite du programme. Les différents intervenants amènent leur savoir-faire :
* Alenia (Italie) qui contribue, entre autres, au projet par un concepteur novateur de soute interne d’armements (Smart Weapon Bay), les portes de soute et leur mécanisme d’ouverture, ainsi que par la conception et la réalisation du système électrique de la plate-forme, l’anémomètrie et une partie des essais au sol et en vol ; * SAAB (Suède) qui se voit confier la forme générale, le fuselage équipé, l’avionique, le système de carburant et une part des essais en vol ; * EADS (Espagne) qui apportera son expérience pour les ailes, le segment sol et l’intégration de la liaison de données ; * Hellenic Aerospace Industry (HAI) (Grèce) qui sera responsable de la section arrière du fuselage, de la tuyère, ainsi que des bancs d’essais ; * RUAG (Suisse) qui prend en charge les essais de soufflerie et les interfaces entre la plate-forme et les armements ; * Outre la maîtrise d’œuvre du projet, Dassault Aviation, est responsable de la conception générale et de l’architecture du système, des commandes de vol, de l’assemblage final, ainsi que des essais au sol et en vol.
Il faut bien comprendre que c'est un programme européen de « nouvelle génération ». On quitte la cacophonie des programme NH90 et autre A400M, dont le modèle industriel a montré ses limites. Ici on met en oeuvre un nouveau modèle. Il s'affranchit un peu des instances européennes puisque c'est la DGA qui en est l'agence exécutive et non l'OCCAR.
C'est aussi dans ce cadre que la pertinence industrielle de Dassault s'exprime grâce à ses suites logiciels CATIA et son « plateau virtuel ». Ce dernier permet à tout les intervenants de construire virtuellement la machine en pouvant y inclure les composants dont il est responsable, et voir si cela « rentre ». Cette façon de faire a été récompensée par le début de succès du Falcon 7X.
C'est donc peut-être la petite revanche de Dassault qui n'a pas été maître d'oeuvre de l'Eurofighter (nous reviendrons dans un autre article sur les luttes et coopérations en matière de développement d'avion de chasse européen). Mais c'est surtout un schéma qui valorise les différents industriels européens parties prenantes et qui permet une coordination de la Base Industrielle et Technologique de Défense Européenne.
nEURON est désormais engagé, pour un montant total de 405 millions d'euros. Ce marché permet de lancer la phase de conception et de définition du système pendant trois ans, notamment sur les technologies de furtivité. Celle-ci sera suivie du développement et de l'assemblage du drone pour un premier vol en 2011. Les essais en vol auront lieu en France, en Suède et en Italie.
Et après ?
Pour demain, aucune suite concrète n'est encore dessinée à ce programme. On évoque des capacités air-air mais pas de mise en service opérationnelle du nEURON. Et encore moins de programme dérivé. D'ailleurs, les américains eux-même n'ont pas donné suite aux programmes X-45 et X-47. Pourtant l'Europe aura refait une partie de son retard sur les Etats-Unis, acquérant ainsi dans ce domaine crucial pour le futur une certaine autonomie. Et ce travail en coopération laissera de lourdes traces dans la tête des industriels et des gouvernement européens concernés. Ce programme ne fait pas grand bruit. Et pourtant, c'est l'avenir de l'aviation de chasse européenne. Les différentes technologies développées ainsi que le modèle industriel dessinent peut-être le "Rafale de demain". L'avenir sera-t-il un drone UCAV ou un Rafale de cinquième génération ? Le nEURON devrait permettre de commencer à y répondre. De plus, l'architecture industrielle et les différents partenaires préfigurent-ils le casting de demain ? Bien heureux celui qui pourrait répondre aujourd'hui.
Nous nous attacherons à essayer de montrer dans un prochain article la pertinence de ce genre de drone. Notamment dans l'aéronavale où il pourrait changer lourdement la donne. Nous espérons aussi montrer que le programme nEURON, outre l'intéret capacitaire qu'il représente, est également une bataille supplémentaire dans la lutte pour le leadership des programmes européens d'avion de chasse.
- http://defense-jgp.blogspot.com/2009/12/ucav-et-aeronavale-par-thibault-lamidel.html a écrit:
jeudi 17 décembre 2009 UCAV et aéronavale par Thibault Lamidel
Faisant suite à son précédent article sur le programme nEURON visant à mettre au point un démonstrateur européen d'UCAV, Thibault Lamidel aborde ici la problématique de l'utilisation de drones aériens de combat au sein de l'aéronavale. Comme à l'accoutumée, ses propos n'engagent que lui.
Mise en oeuvre depuis un porte-avions
Les programmes américains X-45 et X-47 pourraient renverser la donne aéronavale dans un futur plus ou moins proche. Les deux, aujourd'hui terminés, ont eu pour objectif de mettre au point le décollage depuis et l'appontage sur un porte-avions. L'ambition est grande, la tâche ardue. Mais sans aucun doute la chose sera un jour réalisée. Ces deux programmes préfigurent peut-être les futurs drones embarqués qui seront autonomes pour décoller et apponter. Et une flexibilité nouvelle des groupes aéronavals.
Quel intérêt opérationnel ?
Le développement de ces deux UCAV a notamment porté sur la capacité de décollage et l'appontage depuis un porte-avions américain, donc un navire qui fait 335m de long en moyenne. Toutefois, leur petit gabarit (classe des 2 tonnes) laisse à penser qu'ils pourraient décoller depuis beaucoup plus léger, plus court. Par exemple depuis un LHD ou un BPC ? C'est cette capacité précise qui placerait l'aéronavale à un tournant. Des navires comme le Mistral pourraient devenir un jour des « porte-drones ». Les BPC possèdent les installations aéronautiques et de commandement nécessaires.
Ainsi, quand le Mistral lancerait sa batellerie à l'assaut des plages, les premiers pas des fantassins seraient appuyés par des hélicoptères Tigre. Les drones viendraient combler des lacunes capacitaires. Des capacités air-air permettraient d'assurer la supériorité aérienne depuis le seul Mistral. Et si besoin était, un appui plus lourd (que celui mis en oeuvre par les Tigre) serait possible par les drones.
Intérêt des capacités air-air
C'est là que le bât blesse. Le programme européen nEURON n'ambitionne pas de réaliser cette capacité aéronavale. Tout comme le démonstrateur ne vise pas (encore) à développer des capacités air-air. C'est pourtant dans une certaine mesure imaginable. Sans faire de science-fiction, un drone comme le nEURON dispose de par sa furtivité et sa petite taille d'une discrétion très grande. Il aurait un avantage sur bon nombre de radars adverses. C'est cette caractéristique qui lui permettrait de faire de la supériorité aérienne sans tomber dans le travers hollywoodien.
Rennaissance des porte-avions d'escorte ?
Il ne serait plus nécessaire alors de disposer d'avion STOVL (Short Take Off Vertical Landing). Le représentant le plus célèbre de cette catégorie d'appareils étant le Harrier américano-britannique. Cette appareil peut opérer « verticalement ». Mais ce n'est pas sans conséquence sur les capacités de la machine qui est un compromis technique parfois très limité (vitesse et rayon d'action). Mais un UCAV pourrait venir faire sauter cette limite technique. L'absence de pilote humain et la taille plus réduite lui permettraient d'opérer tel un avion classique depuis des plates-formes navales plus petites.
On l'a dit, cette perspective serait rendue possible par son petit gabarit. Les porte-avions d'escorte si désirés (par l'amiral américain Zumwalt) seraient d'une certaine manière réalisables. La puissance aérienne d'une marine pourrait se diffuser de façon beaucoup plus aisée à travers le monde. Et elle serait plus simple à mettre en oeuvre, notamment pour les conflits de faible intensité. La Côte d'Ivoire a rappelé le besoin de garder la supériorité aérienne. Un navire comme le Mistral disposerait d'une capacité de frappe plus lointaine que ce que peuvent faire les hélicoptères et de moyen de lutte aérien. Deux choses dont il ne dispose pas seul. Son éventail d'action serait des plus complets. La marine nationale n'aurait plus une ou deux plates-formes mais bien cinq ou six.
Intérêt pour les porte-avions classiques
Ce genre d'appareils serait par définiton aussi bien utile à des BPC qu'à des porte-avions classiques. Le drone peut intervenir pour des missions qualifiées de difficiles. On pense bien sûr à la lutte contre les dispositifs aériens où la furtivité et leur perte moins dramatique que celle d'un avion avec pilote feront des drones des adversaires redoutables.
"Dassault ne cachait pas qu'il verrait bien un nEUROn (ou son successeur) être télépiloté à partir d'un Rafale biplace "
Il est bien difficile de prévoir aujourd'hui l'articulation futur entre avion de chasse et UCAV. Cependant, on peut même imaginer, comme le laisser penser le dessin d'artiste d'introduction (à mettre en illustration ?) que le Rafale lui-même pourrait mener une meute de deux ou trois UCAV. Ces derniers seraient présents pour accomplir leur mission de bombardement sur les cibles difficiles. Le Rafale assurant la sécurité aérienne des drones. Ou encore, on peut imaginer des drones porteurs d'un missile Exocet chacun. Le Rafale serait là pour assurer leur guidage final sans jamais dévoiler sa position...
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