La N-VA est officiellement séparatiste

Source : http://www.lesoir.be/debats/editos/2010-05-26/c-est-officiel-la-n-va-est-separatiste-772312.php

C’est officiel : la N-VA est séparatiste

mercredi 26 mai 2010

J-18 Les Flamands qui s’apprêtent à voter ce 13 juin ne pourront pas dire qu’ils ne le savaient pas. Des sondages internes aux partis donnent la N-VA à près de 25%. Par Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir




Belga

Citation :

La N-VA, parti de Bart De Wever, en passe de faire un score canon aux élections, est séparatiste. C’est évidemment son droit, mais les Flamands qui s’apprêtent à voter ce 13 juin ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Parce que la N-VA ne s’en cache pas. Son programme « confédéraliste » est clairement présenté comme une étape intermédiaire, un habillage vers la séparation ; son objectif est une Flandre Etat de l’Europe, et le maintien d’un Etat fédéral croupion n’est revendiqué que comme concession temporaire sur la voie de l’indépendance. Les Flamands ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, parce que les autres partis au Nord le dénoncent, de Marianne Thyssen à Alexander De Croo. Jusqu’alors seuls les francophones agitaient le slogan « N-VA = séparatisme », fatalement peu crédible aux yeux de l’opinion publique flamande.

En votant N-VA, les électeurs flamands pourront dire qu’ils veulent juste infliger une leçon aux partis traditionnels du Nord, qu’on n’est pas encore à l’étape finale et qu’il sera encore temps, le jour où le vote portera sur la séparation, de lui dire non. C’est naïf et extrêmement dangereux.
Car, soyons clairs, si après le 13 juin, les francophones doivent se trouver face à la N-VA pour négocier le futur du pays, il sera extrêmement difficile, même aux plus ouverts d’entre eux, d’arriver à un compromis jouable, confiant, crédible. Comment en effet pour les francophones considérer un projet qui nie la Belgique, émascule Bruxelles, supprime la sécurité sociale et toute fiscalité fédérale, et réduit le pot commun à… l’armée. D’autant que la totalité du programme de ce parti nationaliste est basée sur un seul « argument » : les francophones empêchent le bien-être flamand car ils brillent par leur inefficacité.
La N-VA estime, elle, avoir déjà rassuré les francophones en affirmant qu’elle ne propose ni le chaos ni la guerre civile et qu’elle ne marchera pas sur Bruxelles. De fait, nous voilà rassurés…
A moins que la N-VA réduise ses exigences ou que les autres partis du Nord refusent d’entrer dans sa surenchère, l’après-13 juin s’annonce très, très compliqué.

Citation :

Les sondages internes effrayent Des sondages internes, commandés par les partis politiques mais non publiés, prévoient un score monstre de la N-VA le 13 juin, rapporte le « Soir ». Elle recueillerait près de 25 pc des voix en Flandre alors que le CD&V reculerait à 20 pc voire 18 pc. La LDD ne serait quant à elle pas sûre de franchir le seuil électoral de 5 pc.
L’un de ces sondages a été commandé par la N-VA, le sp.a et l’Open Vld à la société TNS Dimarso. Les tendances qu’il indique seraient « pertinentes sur le plan statistique ». La N-VA serait en outre le parti qui recueille le plus d’électeurs déterminés à voter pour elle. L’Open Vld, le sp.a et le Vlaams Belang enregistreraient quant à eux un résultat semblable à celui des élections de 2007.