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| Mustafa KEMAL dit "Atatürk" | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Mustafa KEMAL dit "Atatürk" Ven 14 Avr 2006, 11:17 pm | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mustafa_Kemal - Citation :
- Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) fut le fondateur et premier président de la république turque.
Sa vie
1881-1911 Sa jeunesse
Mustafa Kemal Atatürk est né en 1881 dans une maison rose à trois étages de l’avenue Islâhhâne, dans le quartier de Kocakasım à Selanik (actuelle Thessalonique, à l'époque ville de l'Empire ottoman). Le jour exact de sa naissance est inconnu. Sa maison natale est actuellement le siège du consulat turc et abrite également un musée. Son père était Ali Rıza Efendi, sa mère Zübeyde Hanım. Son grand-père paternel Hafız Ahmet Efendi descendait des tribus nomades Kocacık (Turkmènes Yürüks), originaires de Konya et d'Aydın, qui s’étaient établies en Macédoine aux XIVe siècle et XVe siècle. Sa mère appartenait à une vieille famille turque établie au bourg de Langaza dans les environs de la même ville. Il s'agissait d'une famille d'origine albanaise.
Des cinq frères et sœurs d'Atatürk, quatre moururent en bas âge et seule Makbule vécut jusqu’en 1956.
Quand il atteint l'âge scolaire, Mustafa Kemal commence son éducation à l’école coranique du quartier de Hafız Mehmet Efendi, puis, suivant la volonté de son père, il entre à l’école laïque privée Şemsi Efendi. C’est à cette époque que son père meurt, en 1888. Sans moyens suffisants pour pouvoir rester à Thessalonique, sa mère s'installe dans une ferme où travaille son frère, à une trentaine de kilomètres de Thessalonique, et le petit Mustafa est donc retiré de l'école. Devant son refus de recevoir l'enseignement d'un pope grec, puis d'un imam, sa mère décide alors de le renvoyer à Thessalonique où une tante accepte de l'héberger et de s'occuper de sa scolarisation.
A l'âge de douze ans, en 1893 il se présente au concours d'entrée au collège militaire de cette même ville en cachette de sa mère. Celle-ci craignait que son fils unique, en devenant officier, ne passe sa carrière dans des conditions difficiles au fin fond de l'Empire. C’est dans cette école que son professeur de mathématiques Mustafa Bey, parce que « deux Mustafa dans la même classe, c'est trop », décide d'ajouter « Kemal » (perfection) à son nom pour ses talents en mathématiques et en chimie.
Dans les années 1896 à 1899 il termine deuxième de sa promotion au lycée militaire de Manastir, et entre à l’école de guerre d'Istanbul. À cette époque, dans l’Empire ottoman, les seules études supérieures possibles étaient soit les études de théologie, soit les études militaires : les études d'officier à l’occidentale le firent donc entrer dans l'élite intellectuelle ottomane. C'est ainsi que la plupart des Jeunes Turcs étaient issus de l’Académie militaire. Il y découvre la littérature et la poésie. Ses auteurs préférés seront Voltaire, Rousseau, Auguste Comte, Camille Desmoulins et Montesquieu. C'est ainsi qu'il devient un admirateur des Lumières, mais également de la France révolutionnaire et il ne cacha pas son admiration pour Napoléon. En 1902 il sort de cette école avec le grade de lieutenant. Il entreprend ensuite des études à l'académie militaire, qu'il achève le 11 janvier 1905 avec le grade de capitaine. Dans cette académie, il crée un comité secret qui diffuse un journal contestataire à l'égard du pouvoir impérial. Entre 1905 et 1907 il sert en Syrie dans la 5e armée. Il y crée une association révolutionnaire, Patrie et liberté qui vise à combattre et même à renverser le sultan. Là-bas il déclara à ses amis, « Notre but n'est pas de mourir mais de vivre afin de réussir la révolution, de concrétiser ensuite nos projets socio-politiques et de faire adopter nos idées par la population » En 1907 il obtient le rang de Kolağası (entre capitaine et commandant). Il fut nommé à la 3e armée à Manastır. Le 19 avril 1909 il prends ses fonctions à l'état-major de l'armée mobile qui entrait à İstanbul. La même année il fera son entrée en politique en faisant sa première déclaration politique au congrès union et progrès. Il y déclara que les militaires doivent abandonner la politique, une allusion directe au gouvernement ottoman, dirigé par des militaires. En 1910 il est envoyé en France et prend part à des manœuvres en Picardie. Il y découvre avec son ami Ali Fethi Okyar la Franc-maçonnerie et il se fit beaucoup d'amis qui l'aidèrent plus tard dans la guerre d'indépendance à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1911 il commence à travailler sous le commandement du chef d'état-major à İstanbul.
1911 - 1919 Période militaire Le général AtatürkEn 1911, lors de la guerre qui commença avec l’occupation de Tripoli par les troupes italiennes, Mustafa Kemal prend son poste dans la région de Tobrouk et de Derna avec un groupe d’amis. Le 22 décembre 1911 il remporte la bataille de Tripoli. Le 6 mars 1912, il prend le commandement militaire de Derna. Les Italiens remportèrent cependant la guerre, et annexèrent le Dodécanèse (douze îles en mer Égée, dont Rhodes) et la Libye.
Mustafa Kemal prit part à la première guerre balkanique, qui commença en 1912, avec les unités présentes à Gelibolu et Bolayır. Son action fut précieuse pour la reprise des villes de Dimetoka et d'Edirne. En 1913 il fut nommé au poste d'attaché militaire à Sofia. Il reçut le grade de lieutenant-colonel durant cette affectation qui prit fin en janvier 1915. Pendant ce temps la Première Guerre mondiale avait commencé et l'Empire ottoman s'y était engagé. Mustafa Kemal fut chargé de créer la 19e division à Tekirdağ.
Durant la Première Guerre mondiale, Mustafa Kemal fit dire aux Alliés que Çanakkale était infranchissable. Le 18 mars 1915, les flottes britannique et française, après avoir essuyé de lourdes pertes en tentant de passer le détroit des Dardanelles, décidèrent d'organiser un débarquement sur la presqu'île de Gelibolu (Gallipoli). Le 25 avril 1915, la 19e division sous le commandement de Mustafa Kemal arrêta à Conkbayırı les forces alliées qui montaient à l'assaut d'Arıburnu. Suite à ce succès, Mustafa Kemal fut promu au rang de colonel. Les 6 et 7 août 1915, les Britanniques reprirent l'assaut d'Arıburnu. En tant que commandant des troupes d'Anafartalar, il remporta une victoire les 9 et 10 août, suivie le 17 août par celle de Kireçtepe, et le 21 août par la seconde victoire d'Anafartalar.
Ainsi, durant la bataille des Dardanelles, la Turquie, au prix de 253 000 victimes, sut protéger les Détroits, passage éminemment stratégique. À cette occasion, Mustafa Kemal déclara à ses hommes « Je ne vous ordonne pas de combattre, mais de mourir.»
Après la bataille des Dardanelles Mustafa Kemal prit ses fonctions à Edirne et à Diyarbakır. Le 1er avril 1916 il obtint le rang de général de division. En combattant les forces russes il reprit Muş et Bitlis. Après de brèves affectations à Damas et Alep il revint à İstanbul en 1917. Il fit un voyage en Allemagne sur le front avec l'héritier du trône Vahidettin Efendi. Tombé malade après ce voyage, il fut soigné à Vienne et Karlsbad.
Il revient à Alep le 15 août 1918 pour y commander la 7e armée. Sur ce front il combattit les forces britanniques avec succès. Le jour suivant la signature de l'armistice de Moudros, le 31 octobre 1918, il reçut le commandement des « troupes éclair ». Après la dissolution de celles-ci, il retourne à İstanbul pour entrer au ministère de la guerre.
1919 - 1923 Résistance et naissance de la république Après l’armistice de Moudros, alors que les États alliés commençaient à occuper l’Empire ottoman, Mustafa Kemal alla à Samsun comme inspecteur de la 9e armée. Dans un appel publié le 22 juin 1919 à Amasya, il déclare «seule la volonté et la résolution de la nation obtiendraient l'indépendance de la nation» et appelle à la convocation d'un congrès à Sivas. Avec le congrès d'Erzurum du 23 juillet au 7 août et celui de Sivas du 4 au 11 septembre, il fit se dessiner la voie de la sauvegarde de la patrie. Il fut accueilli triomphalement à Ankara le 27 décembre 1919. Le 23 avril 1920, un nouveau pas vers la création de la république turque fut accompli avec la fondation de la Grande assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi). Mustafa Kemal fut choisi pour présider le gouvernement et l'assemblée, qui commença à voter et à faire appliquer les lois nécessaires à la victoire dans la Guerre d'indépendance. Les premiers coups de feu de la Guerre d’indépendance avait été tirés à İzmir alors sous occupation grecque. Les forces de la milice appelée Kuvâ-yi Millye (armée nationale) se battirent contre les occupants des pays signataires du Traité de Sèvres, qui le 10 août 1920 avaient réduit l'Empire ottoman à la portion congrue : outre la perte des territoires arabes, du Kurdistan et de l’Arménie à l’Est, l’Empire ottoman perdait la Thrace orientale (la frontière passait dans la banlieue d’Istanbul) et les côtes de la mer Égée. L’Assemblée nationale leva une armée organisée, qui assura une issue victorieuse au conflit en s’unissant avec la Kuvâ-yi Millye.
Sous le commandement de Mustafa Kemal, les étapes importantes de la Guerre d’indépendance furent les suivantes :
Libération de Sarıkamış (20 septembre 1920), de Kars (30 octobre 1920) et de Gümrü (7 novembre 1920). Défense de Çukurova, Gazi Antep, Kahraman Maraş et Şanlı Urfa (1919-1921) Première victoire d’İnönü (6-10 janvier 1921) Deuxième victoire d’İnönü (23 mars-1er avril 1921) Victoire de Sakarya (23 août-13 septembre 1921) «Grande bataille» (Büyük Taarruz), «Bataille du commandant-en-chef» (Başkomutan Meydan Muhaberesi) et «Grande victoire» (Büyük Zafer) (26 août-9 septembre 1922) Après la victoire de Sakarya le 19 septembre 1921, l’Assemblée nationale accorda à Mustafa Kemal le titre de maréchal et de gazi (héros vétéran). La Guerre d'indépendance aboutit à la signature du Traité de Lausanne le 24 juillet 1923. Abolissant le Traité de Sèvres qui réduisait considérablement la Turquie, le nouveau traité permettait la fondation d'un nouvel État établi sur toute l’Anatolie et contrôlant totalement les Détroits.
L'établissement de la République turque commença le 23 avril 1920, en même temps que celui de l'Assemblée nationale. Le fait que le parlement eût mené victorieusement la Guerre d'indépendance accéléra l’établissement du nouvel État turc. Contrairement aux Jeunes Turcs qui ont déposé le sultan en 1909, Mustafa Kemal profita de la trahison du sultan avec l'armistice de Moudros pour mettre un terme au sultanat le 1er novembre 1922, ainsi le sultanat (pouvoir politique) fut séparé du califat (pouvoir religieux) et aboli dans la foulée. En raison de sa non appartenance au monde arabe, l'abolition du califat n'a pas jeté l'anathème sur Mustafa Kemal, même si il y a eu des manifestations contre cette décision en Turquie.
Les liens de l'Empire ottoman avec le pouvoir furent rompus. La république fut proclamée le 29 octobre 1923 et Atatürk en devint le premier président par décision unanime de l'Assemblée nationale. Le 30 novembre de la même année, İsmet İnönü forma le premier gouvernement. La République turque commença à s'élever sur les principes suivants : «La souveraineté appartient sans restriction ni condition à la nation» (Hakimiyet bila kaydüşart milletindir) et «Paix dans le pays, paix dans le monde» (Yurtta sulh cihanda sulh). | |
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| Sujet: Re: Mustafa KEMAL dit "Atatürk" Ven 14 Avr 2006, 11:18 pm | |
| - Citation :
- 1923-1938 Mustafa Kemal président de la république
Le Mausolée d’Atatürk à AnkaraAtatürk fut élu à la présidence de l’Assemblée nationale à deux reprises, le 24 avril 1920 et le 13 août 1923. Il s’agissait alors d'une charge cumulant les fonctions de chef d’État et de gouvernement. Lorsque la République fut proclamée le 29 octobre 1923, Atatürk en fut élu le premier président pour quatre ans, conformément à la constitution. Le parlement l’élit de nouveau en 1927, 1931 et 1935.
Il prononça son grand discours relatant la Guerre d’indépendance et la fondation de la République (nutuk) les 15 et 20 novembre 1927 et son discours de la 10e année le 29 octobre 1933.
Le 29 janvier 1923, il épousa Latifé Uşaklıgil qui l’accompagna plus tard dans ses tournées dans le pays. Ce mariage dura jusqu’au 5 août 1925. Il épousa alors un idéal, il voyait sa femme Latifé comme le modèle de la femme turque.Atatürk qui aimait les enfants adopta sept filles, l'historienne Afet (İnan), la pilote de guerre Sabiha (Gökçen), Ülkü, Nebile, Rukiye, et Zehra, et un garçon, un berger prénomé Mustafa. Il prit aussi sous sa protection deux garçons nommés Abdurrahim et İhsan.
Conformément à la loi sur les noms de famille, le parlement donna le 24 novembre 1934 à Mustafa Kemal le patronyme Atatürk, qui signifie non pas « père des Turcs » mais plutôt « Turc ancêtre », « Turc père » ; il abandonna alors le prénom Mustafa pour se nommer Kemal Atatürk.
Il connaissait le français, l'anglais et l’allemand et était passionné par la Révolution française et les idées des Lumières. D'ailleurs la révolution kémaliste se revendiquait de la Révolution française.
Atatürk ne s'est pas beaucoup soucié de sa santé, il ne prit jamais au sérieux les recommandations de ses médecins lui conseillant de prendre du repos. Ainsi après la bataille des Dardanelles il est contraint de passer une partie de l’année 1918 dans un hôpital de Vienne pour suivre une cure suite à des problèmes rénaux. En 1927 il est victime de plusieurs spasmes coronariens. Plus tard ses problèmes rénaux le rattrapent, et il décide donc de continuer à travailler pendant sa cure, ce que les médecins lui ont déconseillé de faire. Il réalise ensuite des voyages dans des pays lointains alors même que ses proches lui demandaient de rester pour ne pas détériorer sa santé. Suite à un important voyage à Adana son état de santé se détériore complètement. Le 6 septembre 1938 il rédige son testament et il meurt d’une cirrhose le 10 novembre 1938 à 9h05, dans le palais de Dolmabahçe à İstanbul. Ses derniers mots ont été Au revoir et il tomba par la suite dans un profond coma. Il est enterré au Musée ethnographique d’Ankara le 21 novembre 1938. Depuis le 10 novembre 1953, son corps repose au Mausolée d’Atatürk (Anıtkabır), à Ankara. Son successeur, İsmet İnönü, a fortement encouragé un culte de la personnalité post mortem. Un culte qui a survécu jusqu'à ce jour. Aujourd'hui le portrait d'Atatürk est partout, il est dans tous les bâtiments publics, sur tous les billets de banques et dans les maisons de beaucoup de familles turques qui le considèrent comme un héros.
Beaucoup de lieux portent son nom comme l'aéroport international d'Istanbul ou le stade de football Atatürk dans cette même ville. Une ou plusieurs statues d'Atatürk se trouvent dans la plupart des villes de Turquie. Et cas unique au monde, tout les ans, le 10 novembre à 9h05 une minute de silence a lieu en mémoire du père de la Turquie moderne. Tous les partis politiques se réclament de l'héritage kémaliste et toutes les factions allant de l'extrême-droite à l'extrême-gauche rendent hommage et dépose une gerbe de fleur sur sa tombe.
Ses réformes Mustafa Kemal apprend aux turcs le nouvel alphabet latinMustafa Kemal considérait le port du fez (que le sultan Mahmud II avait à l'origine imposé comme code vestimentaire de l'Empire Ottoman en 1826) comme un symbole féodal et finit par l'interdire aux turcs. Il demande aux turcs d'adopter le code vestimentaire européen. Le port du hijab même s'il n'a pas été interdit, a été fortement déconseillé.
En 1926, le calendrier musulman est remplacé par le calendrier grégorien. En 1928, le gouvernement décrète que l'alphabet arabe soit remplacé par l'alphabet latin. Le changement d'alphabet devait prendre plusieurs années, mais Mustafa Kemal décide que le changement se fera en quelques semaines ou ne se fera pas. Donc tout les turcs âgé de 6 ans à 40 ans ont dû retourner à l'école pour apprendre le nouvel alphabet.
L'école devient obligatoire, et de nouvelles écoles sont ouvertes dans les quatre coins du pays, l'école devient mixte, républicaine et laïque selon le modèle français de Jules Ferry. En 1934, il promulgue une loi sur les noms de famille, obligeant les turcs à se choisir un nom de famille. La Grande assemblée nationale de Turquie lui donne à cette occasion le nom d'Atatürk ou père des turcs.
Cherchant à limiter l'influence de l'Islam sur les établissements politiques et culturels turcs, il décide de supprimer le Califat le 3 mars 1924 qui était responsable selon lui d'avoir ralentit le développement de la Turquie. Et il appliquera le système de la laïcité française, la religion n'est pas contestée, mais elle se délimite à la sphère strictement privée. D'après certains biographes, Atatürk était lui-même musulman. Dans le livre Kemalizm, Laiklik ve Demokrasi (Kémalisme, Laïcité et Démocratie) Ahmet Taner Kışlalı cite plusieurs discours qu'a tenus Atatürk qui peut illustrer une partie du raisonnement derrière sa politique de séparation de la religion et de l'état.
« La religion est une question de conscience. Chacun est libre d’obéir à l’ordre de sa conscience. Nous sommes respectueux de la religion. Nous ne sommes pas contre la pensée. Nous essayons simplement de ne pas mêler les affaires religieuses avec celles de la nation et de l’état, et nous évitons les actions réactionnaires attentatoires. Nous n’offrirons jamais une telle occasion aux rétrogrades.
Camarades !… Dieu est unique, grand ; nous sommes en mesure de dire en observant les manifestations des croyances divines que les hommes peuvent être étudiés en deux catégories, en deux périodes : la première phase est l’enfance et la jeunesse de l’humanité. La deuxième est son âge de maturité. [...] Dieu considère comme l’une des exigences de sa déité le fait de s’occuper de ses créatures jusqu’à ce qu’elles atteignent la maturité requise. Il leur a envoyé, depuis Adam, d’innombrables nabis, prophètes et messagers connus ou inconnus. Mais après leur avoir appris les vérités religieuses et civiles par l’entremise de notre Prophète, il n’a plus jugé nécessaire de se mettre en contact avec les hommes par un intermédiaire. Il a admis que tout humain avait atteint la capacité de prendre directement contact avec la pensée divine grâce à son intellect, à son illumination et à sa maturité ; et de ce fait, le Prophète est le dernier des prophètes, et son Livre est le plus exhaustif. »''
D'après Patrick Kinross, Atatürk avait une vision raisonnable de l'islam, cet islam pourrait pour lui compléter la science et la philosophie. Atatürk était aussi fortement opposé au fanatisme et à l'immobilisme religieux. Il dénonça notamment le manque d'évolution de l'islam par rapport aux autres religions.
« La religion existe et elle est indépendante. Nous avons une religion dont l’assise est très solide. Les matériaux sont de bonne qualité, mais le bâtiment a été négligé durant de longs siècles. On n’a pas éprouvé le besoin de le restaurer, d’en renouveler le crépi de mortier désagrégé. Au contraire, bon nombre d’éléments étrangers, d’exégèses et de superstitions ont encore dégradé l’édifice. Aujourd’hui, ce bâtiment est intouchable, irréparable. Mais les fissures s’accentuent avec le temps. Il sera alors nécessaire d’ériger une nouvelle construction sur des fondations solides. »
Droits des femmes
Atatürk lança beaucoup de réformes pour émanciper la femme turque. En 1934 il donne le droit de vote aux femmes, les femmes et les hommes deviennent égaux en droit. Le nouveau code civil adopté en 1926 interdit la polygamie, et donne plus de droits aux femmes sur les divorces, la garde des biens, des enfants et sur la transmission. Et l'école devient mixte et laïque.
Atatürk a considérablement admiré l'appui que les femmes turques ont apporté à la résistance turque durant la guerre d'indépendance. Il dira notamment « La femme turque doit être la plus intellectuelle, la plus vertueuse et la plus pesante du monde. Pesante, ce n’est pas en poids, c’est en morale ,en vertu ,elle doit être une femme pondérée. Le devoir de la femme turque , c’est d’élever des générations ayant la force suffisante de défendre et de protéger le turc par sa mentalité, par la force de son bras, par sa volonté. La femme, qui est l’origine de la nation et le fondement de la vie sociale, peut exercer son devoir si elle n’est que vertueuse. La femme doit être très haute dans tous les cas. »
Au milieu des années 30, dix-huit femmes ont été élues au parlement national. Plus tard, la Turquie sera le premier pays du monde à avoir comme juge de la cour suprême, une femme.
La culture et les arts
D'après Atatürk « La base de la République turque est la culture. ». Il voyait sa nation et ses valeurs comme la plus grande civilisation du monde. Par le passé il a décrit la poussée idéologique de la Turquie moderne « Je suis persuadé que les méthodes d’enseignement et d’éducation, appliquées jusqu’à présent, sont les facteurs les plus importants de la régression de notre nation. De ce fait, j’entends par le programme d’éducation nationale une culture entièrement dépourvue des superstitions du passé, des idées étrangères qui n’ont aucun rapport avec notre nature et des influences venues de l’Orient et de l’Occident et convenant à notre caractère national et à notre histoire; car ce n’est qu’avec une telle culture que pourrait être assuré le développement de notre cause nationale. La culture est proportionnelle au milieu. Et cet élément est le caractère de la nation. »
Afin de synthétiser cette nouvelle histoire turque, Atatürk souhaite utiliser les éléments de l'héritage national de la Turquie -ce qui inclut les cultures indigènes antiques- et également les arts et la culture des autres civilisations du monde. Il a soutenu l'étude des anciennes civilisations anatoliennes, telles que les Hittites, les Phrygiens, les Lydiens. Et l'étude de la culture préislamique des turcs a été largement encouragée.
Les arts plastiques -dont le développement a été ralenti par les fonctionnaires de l'Empire Ottoman qui déclaraient que la reproduction des formes humaines était de l'idolâtrie- se sont épanouis sous la présidence d'Atatürk. Beaucoup de musées ont été ouverts, l'architecture a suivi des tendances plus modernes; et la musique, l'opéra et les ballets ont pris une plus grande place. L'industrie littéraire et cinématographique se sont largement développées par la suite.
Les réformes politiques
Abolition du sultanat (1er novembre 1922) Proclamation de la république (29 octobre 1923) Abolition du califat (3 mars 1924)
Les réformes sociales
Attribution de droits égaux entre les hommes et les femmes (1926 - 1934). Après les élections de 1935 la Turquie compte une dizaine de députés femmes. Loi sur les chapeaux et l'habillement, avec interdiction de port du fez et du foulard islamique (25 novembre 1925) Loi sur les noms de famille : obligation est faite aux Turcs de se choisir un nom de famille (21 juin 1934) Fermeture des tekkes, des zaviyes (monastères musulmans) et des türbes (sanctuaires) (30 novembre 1925) Suppression des titres et des surnoms (26 novembre 1934) Adoption des systèmes internationaux pour l'heure, le calendrier et les poids et mesures (1925 - 1931) Le dimanche remplace le vendredi comme jour de repos
Les réformes juridiques
Abolition de la législation musulmane (1924 - 1937) Mise en place du Code Civil, du code criminel français, du code pénal italien, et du code commercial allemand. (1924 - 1937) En 1928 l'islam n'est plus religion d'état, l'état et la religion sont séparés. L'état devient laïc.
Les réformes culturelles et éducatives
L'unification de l'enseignement et suppression des écoles religieuse (3 mars 1924) Adoption du nouvel alphabet turc basé sur l'alphabet latin (1er novembre 1928), connue sous le nom de « Révolution des signes » Fondation du Türk Dil Kurumu (Institut de la Langue Turque) et du Tarih Kurumu (Institut de l'Histoire) (1931 - 1932). Elle avait pour but d'explorer l'histoire turque. Réforme de l'Université (31 mai 1933) Afin d'assurer l'autarcie de la Turquie, Kemal Atatürk remplace le café, boisson favorite des Turcs mais importée, par le thé, qui peut être produit en Anatolie. Aujourd'hui, les Turcs consomment environ un kilogramme de thé par semaine et par famille (le thé turc est toutefois peu tannique et peu parfumé). [modifier] Les réformes économiques Abolition de la dîme (aşar), un impôt qui était reversé aux autorités religieuses. Valorisation du métier d'agriculteur Établissement de « fermes modèles », l'agriculture est alors modernisée sur le modèle européen avec l'utilisation des tracteurs et l’introduction de l’irrigation et la création de coopératives. « Loi de l'encouragement à l'industrie » Mise en application de deux « plans de développement » (1933 - 1937)
Voir aussi
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