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| La conférence des peuples de langue française | |
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SydneyBristow Membre intéressé
Nombre de messages : 30 Age : 46 Localisation : Bruxelles Langue : français Emploi/loisirs : ... Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: La conférence des peuples de langue française Mer 30 Mar 2011, 10:28 pm | |
| Cette association réunit tous les peuples francophones en minorité dans leurs pays respectifs, çàd tous sauf la France ! La tête de son président actuel ne vous est pas inconnue puisque c'est notre Olivier Maingain national !!! Impossible de douter de son caractère francophile en lisant son discours, en voyant ses efforts pour réunir les Francophones de tous les pays et ... pour interpeller la France ! Extrait: - Citation :
- Chers amis québécois,
Votre histoire, votre remarquable ténacité à affirmer l’indépendance et la liberté de votre peuple, sont l’expression du refus de subir la condescendance, le mépris, la négation de votre identité. Etre à vos côtés, être avec vous, c’est pour tous nos peuples et leurs représentants ici présents un puissant encouragement à poursuivre leur marche en avant vers plus d’autonomie et de souveraineté. La souveraineté est aux peuples ce que la liberté est aux hommes et aux femmes.
Trouver les voies de la souveraineté est le travail essentiel, le travail politique le plus noble que mènent tous nos mouvements. Au-delà des contingences, nous travaillons à l’essentiel : inviter chacun de nos peuples à se donner les moyens institutionnels, sociaux et économiques, culturels et linguistiques de son épanouissement. Le martyr de la résistance valdôtaine, Emile Chanoux, dans un texte poignant, a eu cette phrase prémonitoire : « Il faut être très bas, pour regarder très haut ».
Chacun de nos mouvements a connu et connaîtra des moments intenses, annonciateurs d’un avenir nouveau et puis des moments plus sombres, plus incertains. Les ombres et les lumières de la vie s’étendent sur l’histoire de nos peuples. Mais il est une force irrépressible que nos mouvements portent et qu’aucun pouvoir ne pourra jamais affaiblir, voire réduire à sa merci : lorsque des femmes et des hommes, même s’ils ne sont qu’une poignée, continuent à porter un jugement clair sur le destin d’un peuple, à tenir le langage de la vérité et à poser des actes qui fortifient la prise de conscience collective d’un peuple, alors la flamme de l’espoir ne s’éteint pas.
Nos mouvements sont porteurs de ces flammes d’espoir. Grâce à nos rassemblements, ces flammes se conjuguent, se reflètent et leur chaleur commune nous donne la volonté, là où nous sommes de porter le flambeau, comme un témoin qui, passé de génération en génération, donne un sens à l’histoire de nos peuples. Il n’est pas de plus belle aspiration pour tout être humain et pour tout peuple que de travailler à l’héritage que l’esprit humain doit léguer à la génération suivante. Oui, l’action politique qui nous motive relève de la plus haute conception de la culture, celle qui, à travers les âges, permet à un peuple de contribuer à sa civilisation.
Le Québec est aujourd’hui un des plus puissants moteurs de cette civilisation française qui nous réunit. Le Québec est à un tournant de son histoire et notre Conférence vit intensément tous ses défis. La Nation québécoise a déjà parcouru un tel chemin que ses efforts ne peuvent que la conduire à de nouveaux succès.
Certes, il revient à vous seuls de définir la manière d’atteindre l’objectif de l’indépendance du Québec. Nous ne sommes pas pour autant adeptes de cette regrettable et piteuse formule de certains milieux politiques ou diplomatiques « ni ingérence, ni indifférence ». Car le refus d’un soutien clair à la résistance d’un peuple ami conduit toujours à toutes les complaisances à l’égard de ses adversaires. Nous sommes avec vous Québécois car nous sommes avec ceux qui ont clarté dans l’esprit, générosité dans le cœur et ténacité dans l’action.
Voilà pourquoi notre Conférence est en droit d’interpeller la France, pour lui exprimer les attentes de chacun de nos peuples et lui dire qu’elle a des obligations morales à leur endroit.
L’ancien ministre français, Philippe Seguin, dans un ouvrage remarqué « Plus Français que moi, tu meurs », a livré une des analyses les plus justes concernant les relations entre la France et le Québec. Du mémorable discours du général de Gaulle au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, Philippe Seguin tire la conclusion suivante : « Ce faisant, de Gaulle ne fonde pas seulement ce que l’on a appelé un « cousinage » et qui est plutôt bel et bien une « fratrie ». A Montréal, il fonde la Francophonie politique. Et il n’est pas étonnant que ce soient le Québec et la France qu’il place d’emblée en son cœur ». Et Philippe Seguin de poursuivre « Il demeure, comme cela a été dit trente ans après, que jamais n’avait été aussi clairement formulé ce qui fait la quintessence des idées du Général de Gaulle, et finalement l’essentiel de ce que la France, le Québec et l’ensemble des pays francophones auraient à dire au monde s’ils le voulaient bien ; une conviction simple qui se formule en deux temps. D’abord, que l’honneur de chacun tient en sa capacité à maîtriser et conduire son propre destin ; à être acteur et non objet ; à savoir dire non – savoir dire non, le signe distinctif des hommes et des femmes libres. Ensuite, que la responsabilité individuelle ne prend toute sa signification et aussi sa dimension que dans la mesure où elle se transcende dans une aventure collective, une aventure partagée… ».
Une aventure partagée, voilà ce que notre Conférence demande à la France de vivre avec l’ensemble de nos peuples de la Francité. Une aventure partagée pour parler au reste du monde car, pour reprendre une autre formule d’André Malraux, « la France – et, aujourd’hui, la Francophonie – n’est grande que lorsqu’elle parle au reste du monde ». Et nous voulons ensemble parler au reste du monde pour dire toute l’importance de la diversité culturelle, que le génie humain ne peut rien perdre des apports de toutes les civilisations, que les collectivités humaines, quelles que soit leur importance, sont grandes lorsqu’elles sont généreuses, ouvertes et tolérantes.
A cet égard, le Québec a fait ses preuves. Parce qu’il a trop subi la loi du mépris et de l’indifférence, le peuple québécois s’est bien gardé de reproduire un tel comportement à l’égard de la minorité anglophone et des nations autochtones. Le Québec est d’un respect sans égal de ses populations minoritaires, qu’elles soient nationales ou culturelles. Lorsque je suis interpellé au Parlement fédéral belge par les représentants flamands qui prétendent qu’ils se comportent comme les Québécois, je leur rappelle quelques vérités qu’ils feignent d’ignorer. D’abord, les Flamands sont majoritaires en Belgique et ce, depuis sa fondation, même si les élites furent, au XIXème siècle, francophones. De surcroît, la Flandre est aujourd’hui la région la plus prospère, la plus riche et son nationalisme n’est plus un nationalisme d’émancipation, au demeurant fort légitime, mais l’expression d’une idéologie qui épouse, par moments, les courants les plus préoccupants de l’extrême droite et du fascisme. Enfin, la Flandre est loin d’accepter sur son territoire une protection des minorités, et singulièrement de la minorité francophone, à l’égal de ce que le Québec reconnaît au bénéfice de la minorité anglophone.
Le Québec a concilié l’identité nationale et la citoyenneté. Il y aurait beaucoup à dire à ce propos. Mais le nationalisme québécois demeure exemplaire par son exigence démocratique. C’est la force démocratique et collectivement exprimée d’un peuple qui l’autorise à faire le choix de l’indépendance étatique.
Nous nous reconnaissons dans la légitimité de votre combat politique car il a toujours emprunté les voies de la démocratie.
Chers amis québécois,
La Conférence des peuples de langue française est aussi à un tournant de son histoire. Avec vous, elle va regarder plus haut et, avec encore plus de détermination, nous allons resserrer les liens qui nous unissent. Resserrer les liens pour que notre Conférence soit encore plus à l’offensive sur le plan politique, pour qu’elle n’attende pas des rencontres biennales pour délivrer un message. Le Comité permanent doit reprendre son travail à un rythme plus régulier, appuyer les démarches des mouvements politiques affiliés, entreprendre des initiatives auprès des institutions de la Francophonie et des autorités politiques de chacune de nos communautés. Montrer que nous sommes solidaires, dans un partenariat plus volontaire.
A chaque fois que le peuple québécois a été placé devant les incertitudes de l’histoire, il a pu mobiliser toutes ses ressources et garder la tête haute. Cette force qui vous habite, nous sommes venus la partager avec vous, au rendez-vous du 400ème anniversaire de la fondation de la ville de Québec.
Sur les deux rives de l’Atlantique, nous partageons ce même enthousiasme avec le peuple québécois : être soi-même pour être d’autant plus présent aux autres.
Amis Québécois, cette force qu’est la vôtre, vous nous l’avez tellement bien transmise que nous pouvons dire avec le philosophe français Alain Finkielkraut, « Nous sommes tous des Québécois ». | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: La conférence des peuples de langue française Jeu 31 Mar 2011, 8:57 am | |
| Merci pour cette intéressante contribution au forum chère Sidney ! | |
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