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 L'Homo Erectus : Lucy

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Stans
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MessageSujet: L'Homo Erectus : Lucy   L'Homo Erectus : Lucy EmptyVen 21 Avr 2006, 7:54 pm

Source : http://www.herodote.net/histoire11300.htm

Il y a 3 millions d'années, Lucy, notre grand-tante

Citation :
Le 30 novembre 1974, une équipe de savants venus des États-Unis et de France découvre un squelette vieux de 3 millions d'années dans les collines desséchées de l'Afar, au nord-ouest de l'Éthiopie, non loin de Djibouti et de la mer Rouge.

C'est la première fois que des anthropologues mettent à jour un ensemble aussi important. 52 ossements représentant 40% d'un squelette. Ils vont bouleverser nos connaissances sur nos lointains ancêtres et les origines de notre espèce.

L'invention de Lucy

Tout commence avec la rencontre à Paris de Donald Johanson, jeune anthropologue de 27 ans à Chicago, et du géologue Maurice Taïeb. Taïeb invite Johanson à participer à ses expéditions dans la vallée du Rift, une grande faille qui traverse l'Afrique orientale du nord au sud, de Djibouti au Malawi. En 1973, ils découvrent un premier fossile d'hominidé. Une nouvelle expédition est organisée l'année suivante pour mettre au clair cette découverte.

Le 30 novembre, Donald Johanson quitte le camp comme à l'habitude en Land-Rover pour explorer un site prometteur. Il est accompagné d'un étudiant, Tom Gray. Peu avant de reprendre la voiture, il jette un oeil par-dessus son épaule et repère sur le sol un morceau de coude suspect.

Les deux chercheurs s'approchent et identifient sur un espace de 14 m2 un ensemble d'ossements appartenant à un hominidé. Leur émotion est immense car ils savent que le terrain a pas moins de 3 millions d'années. C'est donc aussi l'âge de ces ossements. Ils rejoignent en hâte le camp et y retrouvent Maurice Taïeb ainsi que le célèbre anthropologue anglo-kényan Richard Leakey, venu leur rendre visite.

Le lieu de découverte est soigneusement délimité et les ossements repérés. Ils se révèlent être ceux d'une femelle (faut-il parler de femme ?) de 1 mètre 10 qui ne devait pas peser plus de 50 kilos. Elle se serait noyée, à en juger par la nature des roches qui forment son linceul. Son âge ? 14 à 20 ans à en juger par sa petite taille et ses dents de sagesse non encore usées. Son alimentation ? Essentiellement végétarienne. Ses membres allongés lui permettaient de vivre en bonne partie dans les arbres qui couvraient la région il y a trois millions d'années.

Le soir de la découverte, l'euphorie règne au bivouac. Musique et bière. On écoute entre autres chansons Lucy in the Sky with Diamonds, immortel «tube» des Beatles. L'amie de Donald Johanson, Pam Alderman, lance dans la discussion : «Si vous pensez vraiment que c'est une femelle, pourquoi ne pas l'appeler Lucy ?» (*).

Dans les jours suivants, les étudiants désignent le site de fouilles comme celui de «Lucy». Le pli est pris et ce prénom va rester au fossile. Cette circonstance va réveiller l'intérêt du grand public pour la préhistoire. Justement, Maurice Taïeb avertit son collègue Yves Coppens et celui-ci arrive de Paris avec une équipe de télévision pour filmer la découverte.

Les ossements sont amenés au Museum d'histoire naturelle de Cleveland, où Donald Johanson est conservateur et sont dès lors étudiés sans trêve par les chercheurs du monde entier.


Nos ancêtres Australopithèques

Lucy et ses congénères appartiennent à l'espèce Australopithecus afarensis, du groupe des australopithèques (ou «singes du sud», en latin et grec). Il s'agit d'hominidés avec une forte mâchoire et une capacité crânienne faible (moins de 500 cm3).

La découverte du premier australopithèque remonte à la fin de l'année 1924. Elle revient à une étudiante de l'université du Witwatersrand, en Afrique du sud, Josephine Salmons, qui apporta à son professeur d'anatomie, Raymond Dart, un crâne découvert par des ouvriers dans une mine du Bechuanaland.

Dans une note à la revue Nature en date du 7 février 1925, Raymond Dart avance l'hypothèse que le crâne est celui d'un hominidé (un enfant de six ans) et le baptise Australopithecus africanus. Les Australopithèques sont nés ! à ses confrères sceptiques, le savant déclare qu'ils sont la preuve que l'humanité serait née en Afrique.

C'est seulement après la Seconde Guerre mondiale que la communauté scientifique a admis l'hypothèse de Raymond Dart classant les Australopithèques parmi les hominidés (ou parents de l'homme actuel), lointains intermédiaires entre les primates et nous-mêmes (*).

Trésors d'Afrique

En 1959, deux savants kényans d'origine anglaise, Richard et Mary Leakey, découvrent les fabuleux gisements anthropologiques de la vallée du Rift, d'une richesse sans équivalent sur la planète.

Ils mettent à jour dans les gorges d'Olduvai, en Tanzanie, des restes humanoïdes accompagnés d'outils en pierre taillée dans un niveau géologique vieux de 1.700.000 années. Cette découverte repousse déjà de près d'un million d'années la date d'apparition supposée de l'humanité. Elle donne du crédit à l'hypothèse de Raymond Dart qui fait de l'Afrique le berceau de l'humanité.

En raison de sa maîtrise de la pierre taillée, l'Australopithèque d'Olduvai est dénommé homo habilis (en latin, l'homme habile).

En 1974, l'International Afar Research Expedition met à jour la petite Lucy et, du coup, fait reculer jusqu'à 3 millions d'années l'origine de l'humanité... A un détail près : c'est qu'aujourd'hui, les Australopithèques, y compris Lucy, ne sont plus considérés par les spécialistes comme nos lointains ancêtres mais simplement comme de vieux cousins. Lucy est notre grand-tante en quelque sorte.

Et les savants n'en ont pas fini avec les découvertes qui repoussent toujours plus loin l'origine de l'humanité...

West Side Story ?

En 1995, une équipe conduite par un anthropologue de Poitiers, Michel Brunet, découvre une mâchoire aussi ancienne que Lucy au nord du lac Tchad, très à l'ouest du Rift. La découverte de cet hominidé baptisé Abel porte un premier coup à la thèse d'une naissance de l'humanité à l'est de la célèbre faille, énoncée en particulier par l'anthropologue Yves Coppens (l'East Side Story).

Jamais au bout de leurs peines, les anthropologues découvrent en 1999, en Afrique australe, quelques restes d'un australopithèque de plus de 4 millions d'années. Puis, en octobre 2000, une équipe franco-américaine découvre au Kénya la mâchoire et quelques os d'un bipède dans des terrains remontant à... six millions d'années. Le mystérieux australopithèque auquel auraient appartenu ces ossements serait ainsi deux fois plus vieux que Lucy. Il est baptisé du nom d'Orrorin («homme originel» en langue locale).

Enfin, le 19 juillet 2001, la mission franco-tchadienne de Michel Brunet réalise un nouvel exploit en mettant à jour un crâne vieux de sept millions d'années et quelques autres ossements en un lieu désertique du Tchad, autrefois baigné par les eaux du lac. Baptisé Toumaï («espoir de vie» en langue locale), le crâne appartient à un être à la limite entre notre espèce et les autres hominidés. Homme ou gorille ? La question reste ouverte dans l'attente d'un fémur qui pourrait démontrer que Toumaï était un bipède, comme Orrorin, Lucy et nous.

Répartition sexuelle des tâches

On a vu que l'apparition de la station verticale a facilité le développement de la boîte crânienne et des facultés cérébrales. Elle a aussi entraîné chez nos ancêtres un rétrécissement du bassin et conduit les femelles à accoucher de plus en plus tôt, ce qui aurait eu une conséquence notable sur la répartition des fonctions sociales entre les sexes.

En donnant le jour à des bébés de plus en plus immatures, nos aïeules auraient été conduites à s'en occuper plus intensément et plus longtemps. D'où la traditionnelle répartition des tâches : aux hommes la quête de la nourriture, aux femmes les travaux d'éducation, le ménage et la simple cueillette. Cette thèse a été reprise par Élisabeth Badinter dans son essai L'un est l'autre.

L'homme social

En Asie, sur l'île de Java, en 1890, un médecin hollandais, Eugene Dubois, met à jour des fossiles humains vieux d'un million d'années environ. Ces pithécanthropes (ou singes-hommes) constituent le chaînon qui relie l'homo habilis à l'homo sapiens. À l'instigation du philosophe Teilhard de Chardin, ces pithécanthropes, qui ont vécu de 1,7 millions d'années à 400.000 années avant nous, sont bientôt élevés à la dignité d'homo erectus (hommes debout).

On constate en effet que les homo erectus marchent et ne conservent plus rien de l'aptitude de leurs prédécesseurs à grimper aux arbres. Plus important : certains d'entre eux enterrent déjà leurs morts, signe de la croyance en l'au-delà. Les homo erectus sont aussi à l'origine de la domestication du feu.

On considère aujourd'hui que la domestication du feu remonte à près d'un million d'années. Quant aux rites funéraires, la découverte en 2003 d'une sépulture collective a montré qu'ils existaient déjà il y a... 500.000 ans !

Il y a plus de cent mille ans apparaît l'homme de Neanderthal, du nom de la vallée de Neander, proche de Düsseldorf (Allemagne). C'est le premier homo sapiens (ou homme qui sait !). Neanderthal domestique le feu et a coutume d'enterrer ses morts. L'homme de Neanderthal disparaît il y a quelques dizaines de milliers d'années pour des raisons encore mystérieuses.

Le flambeau de l'humanité est repris par un homme dont on a découvert en 1868 les premiers ossements dans la grotte de Cro-Magnon, en Dordogne : l'homo sapiens sapiens (nous-mêmes !).

Cet homme de Cro-Magnon s'épanouit au début des premières glaciations. A Brassempouy, près des Pyrénées, il nous a laissé le plus ancien visage féminin connu sous la forme d'une petite statuette en ivoire : la Dame de Brassempouy.

Dans les grottes de Lascaux, Altamira, Chauvet,... vieilles de 18.000 ans, Cro-Magnon confirme un remarquable sens artistique.

Beaucoup plus tard, ses descendants goûtent le bonheur de vivre en communauté. Ils construisent des villages permanents puis développent l'agriculture et l'élevage.

Aujourd'hui, il ne reste plus que cinq espèces d'hominidés : le gorille, l'orang outang, le chimpanzé, le bonobo (un petit singe du Congo ressemblant au chimpanzé)... et l'homme moderne. Elles ont en commun la station debout, une longue période de croissance et la capacité à employer des outils (plus évolués en ce qui nous concerne !).

Bibliographie

Le film La Guerre du Feu de Jean-Jacques Annaud, d'après le roman de Rosny l'Aîné, illustre bien le Paléolithique et la lente humanisation de nos ancêtres. Il faut lire aussi le merveilleux petit livre de l'Anglais Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon père (Pocket) pour comprendre les questions qui se posaient à nos très lointains ancêtres.
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