Expulsions de Roms très ... sarkozyennes !

Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/607857-expulsion-de-roms-la-gauche-piegee-entre-fermete-et-angelisme.html

Expulsion de Roms : la gauche piégée, entre fermeté et angélisme

Modifié le 12-08-2012 à 11h31

Par Jean-Marcel Bouguereau éditorialiste

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LE PLUS. François Hollande avait promis pendant la campagne que les expulsions dans les campements de Roms se feraient seulement si des solutions étaient trouvées pour les familles. Il est temps de remettre à plat l'ensemble des dispositifs d'aide à ces populations immigrées, selon l'éditorialiste Jean-Marcel Bouguereau.

Qui avait dit : "Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures" ? C’est François Hollande.

Qui a dit que les expulsions de campements illicites décidées par la justice seront effectuées "avec fermeté" ? C’est Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de ce même François Hollande.

Des expulsions déguisées

Peut-on, pour autant, dire comme s’empressent de le titrer certains journaux : "Hollande-Sarkozy, même combat" ? Les premiers concernés, les associations de Roms le disent elles-mêmes à leur manière : "après les expulsions, le relogement en Roumanie, c'est ça le changement appliqué par Valls".

Il est vrai que ces dernières semaines, les expulsions de Roms se sont multipliées, à Lyon, Marseille et dans la banlieue parisienne. Un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour, dont de nombreux enfants, s'est envolé jeudi de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pour Bucarest… une pratique mise en place par Nicolas Sarkozy en 2007.

Les associations humanitaires qui accompagnent ces familles dénoncent des "expulsions déguisées" poursuivies par le gouvernement socialiste en contradiction selon elles avec les principes du Conseil de l'Europe, qui a déjà condamné la France pour ces motifs en novembre 2011.

Évaluer les expériences

Ces campements sont non seulement insalubres mais créent parfois dans l’environnement immédiat des nuisances et, souvent, des conflits qui ne sont pas seulement dus aux fantasmes du voisinage. On se plaint de larcins, de rapines, de nuisances sonores. On en vient aux mains. Dans ce cas, il est légitime de les démanteler mais, si on le fait, ou sont les solutions alternatives suggérées par le candidat Hollande ? Devant les protestations, Manuel Valls a mis de l’eau dans son vin en essayant de concilier son souci de "fermeté" et "d’humanité". Recevant les principaux responsables associatifs, il a annoncé sa volonté de remettre à plat l'ensemble des dispositifs d'aide à ces populations immigrées précaires.

Ce qui signifie évaluer les expériences déjà opérées sur la scolarisation des enfants ou l’accès à l’emploi. Chacun sait qu’entre la fermeté des autorités et l’angélisme de certaines associations les solutions sont complexes car sont concernés aussi bien les problèmes d’insertion par le travail, la lutte contre les réseaux mafieux qui prospèrent sur cette misère, et, bien sûr, la dimension européenne et les devoirs de l’Union à l’égard de pays comme la Roumanie qui, s’ils veulent en rester membres, devraient être rappelés à leurs obligations et sinon devraient être privés de leurs subventions.