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| Offshore Leaks : silence radio à Londres | |
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Stans Fondateur
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| Sujet: Offshore Leaks : silence radio à Londres Sam 06 Avr 2013, 4:10 pm | |
| Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/04/06/offshore-leaks-silence-radio-a-londres_3155281_3234.htmlOffshore Leaks : silence radio à LondresLe Monde.fr | 06.04.2013 à 12h07 • Mis à jour le 06.04.2013 à 15h45 Par Marc Roche (Londres, correspondant) En matière de paradis fiscaux, le Royaume-Uni est un peu comme un aigle à deux têtes, deux visages qu'il ne montre jamais simultanément. Officiellement, le premier ministre britannique David Cameron a placé la lutte contre l'évasion fiscale au cœur de sa présidence du G8 cette année. Le chef du gouvernement souligne à qui veut l'entendre la récente signature d'échange de données avec la Suisse, les îles anglo-normandes et Man. Londres insiste à l'envi sur sa législation draconienne de lutte contre les fonds suspects.Dans la réalité, la première place financière européenne de par sa perméabilité peut être considérée comme le paradis fiscal par excellence. "Onshore" (souverain) comme on dit dans le jargon, par opposition à "offshore" (extraterritorial). Ainsi, les nombreux scandales qui ont récemment émaillé la chronique financière de la City – blanchiment de l'argent de la drogue, violation des sanctions internationales, évasion fiscale à grande échelle, commissions occultes dans des contrats d'armements – ont tous transité via des paradis fiscaux liés de près ou de loin à la City. RABATTEURS DE CAPITAUX APPROVISIONNANT LA CITYL'espace britannique est le plus important sur l'atlas mondial de l'argent offshore. Cette zone inclut autour de la City les territoires de la couronne ou les ex-colonies : Caïmans, îles anglo-normandes, Man, îles Vierges britanniques, Gibraltar, Hongkong, Irlande ou Dubaï. Ces lieux servent d'abord de rabatteurs de capitaux approvisionnant la City en liquidités. Les fonds collectés sont gérés par les banques du "square mille". Par ailleurs, la City peut compter sur l'expertise d'une armée d'avocats et de comptables pour concocter des structures financières offshores mettant l'argent à l'abri du fisc. Avec l'aide de ce réseau, la gestion alternative – hedge funds, capital investissement... – dont Londres est le centre en Europe – dispose d'entités adéquates appelées Special Purpose Vehicles ou SPV, des "coquilles vides" permettant de minimiser l'impôt. La constitution de trusts – autre spécialité britannique – dont on ne connaît pas le bénéficiaire, administrés par un cabinet juridique ou d'audit situé dans un paradis fiscal, brouille les pistes en permettant de dissimuler les avoirs. TITRES BRITANNIQUES IMMATRICULÉS DANS LES ZONES OFFSHORESDans ces conditions, le silence médiatique qui a entouré au Royaume-Uni les révélations des Offshore Leaks est facilement compréhensible. Seul le Guardian, associé à l'enquête, a couvert l'affaire. Ailleurs, c'est le silence radio. Et pour cause, les propriétaires des titres britanniques sont souvent eux-mêmes immatriculés dans les zones offshores. Les frères Barclays ( Telegraph) sont résidents des îles anglo-normandes. Le groupe News Corp de Rupert Murdoch ( Sun, Times, Sunday Times) est composé de 800 sociétés, dont la plupart sont domiciliées dans un havre fiscal. Il en est de même de Richard Desmond ( Express), Evgeny Lebedev ( Evening Standard, The Independent) ou Lord Rothermere ( Daily Mail). Quant au Financial Times, le grand quotidien des affaires, il ne pratique guère le journalisme d'investigation. La City, Wall Street et les places asiatiques constituent après tout le premier client du journal aux pages saumon. Marc Roche (Londres, correspondant) | |
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