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 La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL]

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Stans
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La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL] Empty
MessageSujet: La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL]   La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL] EmptyVen 05 Mai 2006, 11:29 am

La prophétie du 21 octobre 1945 (topic publié par PERCEVAL dans l'ancien forum)

Discours de Charles Plisnier au Congrès national wallon du 21 octobre 1945

Citation :
M. PLISNIER : Chers camarades wallons, pour assister à ce Congrès historique, je suis venu de Paris. (Applaudissements.)

Vous avez examiné le problème qui vous est posé, sous toutes ses faces et je ne pense pas pouvoir ajouter quoi que ce soit de neuf à ce que vous avez entendu, mais il me semble que vous devez entendre la voix de ces Wallons qui vivent, dirai-je au-delà de la frontière ? que vous devez les entendre vous exprimer leurs sentiments et leur foi.

Qu’il me soit donc permis de vous exprimer brièvement dans quelle pensée je suis venu ici, quel est le sentiment qui m’habitait, de vous dire aussi quelle crainte j’avais devant cet événement considérable que je vois aujourd’hui se réaliser, vous dire enfin quelle impression j’ai ressentie parmi vous, quels sentiments j’ai éprouvés au milieu de vous.

Je ne suis pas, camarades wallons, un ouvrier de la onzième heure ! En 1913, je fondais avec quelques amis de Mons et de Charleroi et avec ce cher Cantillon, un groupe de jeunes gardes wallons qui n’a pas vécu. Les temps n’étaient pas mûrs.

En 1919, je fondais, avec quelques amis, à Bruxelles, la Fédération des Etudiants wallons dans laquelle nous prenions la position que vous acclamez aujourd’hui (1). Et qu’il me soit permis de rappeler à cet égard un souvenir. A l’une des premières séances publiques de cette Fédération des Etudiants wallons, assistait devinez donc qui ? Henri Borginon ! qui était alors jeune député frontiste et qui disait : « Mes chers amis, nous sommes entièrement d’accord avec vous pour mettre fin à la Belgique unitaire. Nous sommes entièrement d’accord, nous, Flamands, nationalistes flamands, de divorcer d’avec vous ! »

Il a bien changé ! Il voulait bien divorcer d’avec nous quand les Flamands étaient, suivant un mot magique, « des demandeurs » ! Mais à présent qu’ils sont devenus « défendeurs », comme ils disent eux-mêmes, ils ne veulent plus divorcer d’avec nous. Ce qu’ils veulent, c’est une Belgique colonisée par la Flandre, une Belgique flamande ! (Applaudissements.)

La destinée, chers camarades wallons, m’a enlevé à vous et je suis allé vivre en France, ce que – je suppose – vous ne me reprocherez pas ! Mais, croyez-moi, vous parlant ainsi sincèrement de mon propre sentiment, du sentiment de nombreux, de très nombreux Wallons de France, vivant en France, je vous assure que jamais je n’ai cessé de penser et de sentir wallon ! (Applaudissements.)

On m’a demandé souvent : « Pourquoi ne sollicitez-vous pas la naturalisation française ? » J’ai toujours répondu : « Je ne suis pas un fuyard. Je veux devenir français un jour, peut-être… mais avec tout mon peuple ! » (Vifs applaudissements.)

Je vous ai dit ces sentiments pour que vous compreniez que, moi aussi, je suis un replié ; que, moi aussi, j’ai dû faire violence, non pas à ma conscience (on ne fait pas violence à sa conscience) mais à mes convictions personnelles, pour me rallier à la motion qui vous est présentée ! (Très bien ! Très bien !)

Pensant, sentant français, que dirai-je ?

Me sentant et me pensant français, vous imaginez quel est l’idéal que je poursuis, mais comme je vous le disais, j’avais des craintes et ces craintes, il est nécessaire que je vous les expose. C’est votre passion, moi, passionné, que je redoutais, car c’est autre chose que de vouloir, c’est autre chose que de réaliser. Ce n’est pas notre volonté, c’est la réalité qui compte et il me semble déjà, bien que je fusse profondément et fervemment partisan d’une réunion à la France, il me semble déjà que prendre cette position aujourd’hui était, je ne dis pas non seulement dangereuse, car nous nous moquons des dangers (applaudissements), mais était vaine, car – disons-le bien – si nous représentons réellement la Wallonie, tous les hommes de Wallonie ne sont pas arrivés pourtant à cette prise de conscience qui est la nôtre ! (Applaudissements.)

On ne peut faire l’économie d’une expérience politique. Il ne suffit pas de dire, d’exposer et d’expliquer aux gens qu’une thèse est juste pour qu’ils la comprennent et qu’ils l’adoptent. Il faut qu’ils la vivent.

Eh bien ! la motion que nous allons voter aujourd’hui permettra à notre peuple de vivre cette expérience et d’en tirer les conclusions nécessaires.

Je crois aussi à la nécessité d’une certaine modération et d’une certaine sagesse, car disons-nous bien aussi que la solution du problème wallon ne dépend pas uniquement de nous. Ce n’est pas à Bruxelles que je pense, ni à la Flandre – nous nous expliquerions au besoin avec ces amis-là – mais c’est à l’Europe et au monde.

Il est certain que le problème wallon fait partie de tout l’ensemble du problème occidental. Il est certain que nous ne pourrions, par un mouvement de notre volonté, même révolutionnaire, créer un Etat durable sous le signe d’une « non-confiance » en le gouvernement belge ou nous rattacher à la France, sans que cet acte n’ait des répercussions infinies dans le monde entier.

Il y a une personne dont on a peu parlé ici et qui, pourtant, est présente : c’est l’Angleterre. Croyez bien que je n’attaque pas l’Angleterre sur son jeu international, mais il est peut-être de fait que l’Angleterre a intérêt à ce que la France ne soit pas trop puissante, et à pouvoir compter sur une tête de pont solide sur le continent. (Quelques dénégations.)

Non, avez-vous dit. Et sur cette question, je ne suis pas loin de penser comme vous. Mais quelle a pourtant été jusqu’ici la politique de l’Angleterre ?

C’est à cause de l’Angleterre et à la faveur de la trahison de M. de Talleyrand que nous sommes ici aujourd’hui au lieu de faire partie de la communauté française ! (Applaudissements.)

Mais, depuis 1830, bien des choses ont changé et si, comme je le disais tout à l’heure, l’Angleterre peut se méfier d’une France trop puissante, elle pourrait aussi réfléchir à ce qui se passe aujourd’hui, car elle a besoin de la France en Europe ! (Applaudissements.)

Elle pourrait comprendre qu’une France qui aurait retrouvé ses limites naturelles, c’est-à-dire celles de sa langue, une France plus grande, serait pour elle une alliée plus forte.

Là est la tâche de demain. C’est notre tâche de faire comprendre cela par la propagande non seulement dans ce pays, mais à l’étranger et je compte que nous nous y emploierons.

En fin de compte, chers camarades wallons, la question belge est une question internationale. C’est l’une des deux raisons pour lesquelles je pensais que nous devions finir nos débats sous le signe de la sagesse. Je craignais que vous ne fussiez pas assez sages !

Mes impressions de ce Congrès, eh bien ! je veux vous le dire très franchement, dépassent absolument tout ce que j’avais pu rêver pendant mes meilleurs rêves. Cette conférence historique a été extraordinaire. J’ai assisté dans ma vie à pas mal de congrès. Malgré le mouvement houleux qui parfois parcourait l’assemblée, j’ai rarement vu un congrès se tenir dans un ordre pareil, avoir un tel sentiment d’unité, un tel respect de la personne, un congrès où, on peut le croire, la Wallonie tout entière est représentée.

Les tendances les plus différentes ont été défendues tant par des hommes de droite que par des hommes de gauche, étant entendu que je n’emploie pas les deux mots « gauche » et « droite » dans le sens qu’on leur donne quand il s’agit de partis, mais qu’ils sont synonymes de « durs » et de « mous » !

Les hommes de droite, comme Glineur et Philippart, ont pu s’exprimer. (On rit.) Les hommes de gauche, comme nos amis Simon, Van Belle et Grégoire, ont pu s’exprimer aussi. Et ce respect des opinions et des personnes prouve que les sentiments qui habitent ce Congrès sont ceux qui appartiennent aux peuples jeunes, aux peuples valeureux !

Eh bien ! chers camarades wallons, je vous demande, au nom de nos camarades wallons de France dont je vous disais tout à l’heure les sentiments, je vous demande de parfaire ce Congrès en votant à l’unanimité et par acclamations, la motion qui vous sera présentée. Vous rendrez hommage au sacrifice de conviction qui a été fait par des hommes ardents et vous montrerez ainsi votre volonté de faire aboutir loyalement la seule thèse qu’il soit possible de voter.

Que dira votre vote, chers camarades wallons ?

En Belgique, aux Flamands, il dira que nous étions endormis mais que nous renaissons et que, s’il a fallu cinquante ans pour que notre chute s’achève, il faudra peut-être cinquante jours pour que notre redressement soit total ! (Applaudissements prolongés.)

A l’étranger, qui l’ignore, croyez-le, votre motion dira qu’il existe une question wallonne comme il a existé une question irlandaise.

Votre motion mettra le monde en présence de nos exigences et de notre volonté.

Et à la France ? Ici, un mot ; un seul mot. Je vais essayer d’être aussi froid que possible, ce qui est bien difficile quand il s’agit de la France.

On accuse couramment la France d’être impérialiste, d’avoir des visées annexionnistes, d’en vouloir à l’intégrité de ses voisins. Eh bien ! moi, qui vis en France depuis longtemps, je puis vous dire et vous le savez, du reste, que rien n’est plus éloigné de la position française qu’une position impérialiste. C’est plutôt le contraire que nous serions tentés de lui reprocher ! (Applaudissements.)

Nous serions plutôt tentés de lui dire : « France, notre mère, tu nous abandonnes un peu ! (Applaudissements.) Tu ne parais pas toujours te souvenir que nous sommes là, la chair de ta chair et le sang de ton sang. Tu ne parais pas te souvenir que, comme toi, le français est notre langue maternelle, la langue que l’on parle chez nous depuis mille ans. Tu ne parais pas te souvenir que, de l’autre côté de la ligne rouge, il y a des gens qui appartiennent à ton corps et, parce que tu crains d’apparaître aux yeux du monde comme une puissance de proie, tu mets une sourdine à ton amour et tu fais mine de nous ignorer ! »

Non, la France n’est pas impérialiste !

Ce sera aussi le résultat de ce Congrès d’avoir dit à la France que nous existons et que nous l’aimons, non pas comme des étrangers qui aiment sa culture, son art, ses grands hommes, mais que nous l’aimerions quand même sans culture, sans art et peut-être même sans grands hommes, même si son éclat ne rayonnait pas sur le monde, parce que notre âme fait partie de son âme mais aussi que notre corps est partie de son corps ! (Applaudissements.)

Camarades wallons, nous aurons peut-être un jour besoin de la France, lorsque nous aurons fait cette expérience ultime qui nous est demandée, lorsque nous l’aurons faite dans un sacrifice à la raison et au sens des réalités politiques.

Lorsque nous aurons fait cette expérience ultime et si, comme je le crains, cette expérience avorte, alors – j’entends le dire aujourd’hui – nous serions justifiés à nous tourner vers la France et aucun reproche ne pourrait nous être adressé, car cette expérience, nous la ferons en toute loyauté et sans arrière-pensée d’aucune sorte.

Alors, nous lui dirons : « Maintenant, France, au secours ! » et, croyez-le bien, elle viendra ! (L’assemblée se lève, acclame longuement l’orateur, puis chante la «Marseillaise» devant le bureau debout.)

(1) N.B. : C.-à-d. la motion en faveur du fédéralisme
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MessageSujet: Re: La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL]   La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL] EmptyJeu 11 Mai 2006, 12:02 pm

En première lecture, la motion en faveur du rattachement à la France avait receuilli la majorité (simple). Qurelqu'un a-t-il les chiffres exacts des suffrages ?
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Stans
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MessageSujet: Re: La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL]   La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL] EmptyJeu 11 Mai 2006, 1:24 pm

VINCENT doit les avoir !
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MessageSujet: Re: La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL]   La prophétie du 21 octobre 1945 [PERCEVAL] EmptyJeu 11 Mai 2006, 1:54 pm

Stans a écrit:
VINCENT doit les avoir !

De mémoire, 486 voix. A vérifier.
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