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 Ivan le Terrible : un bon Tsar ?

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Stans
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MessageSujet: Ivan le Terrible : un bon Tsar ?   Ivan le Terrible : un bon Tsar ? EmptyMer 07 Juin 2006, 9:52 pm

Source : http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=480

Ivan le Terrible

Kolomenskoïe, 1530 - Moscou, 1584
© Hachette Livre et/ou Hachette Multimédia

Citation :
Tsar de Russie (1547-1584). L'image du «terrible tsar» a considérablement marqué la conscience de ses contemporains. Tyran sanguinaire pour les uns, il est considéré par d'autres comme l'un des hommes qui a le plus contribué à la grandeur de la Russie. Des textes de toute sorte: chansons, folklores, légendes, récits de voyage en portent témoignage. Avec le règne d'Ivan le Terrible, la Russie entre dans l'époque de l'absolutisme moscovite, orchestré par un monarque souverain, au pouvoir sans limites mais adoré de son peuple, et qui s'accompagne de la confirmation d'un processus de centralisation et d'unification du pays.

La prise du pouvoir

Ivan IV a trois ans lorsque son père, le grand-prince de Russie Vassili (Basile) III, meurt en 1533.

L'interrègne

La mère d'Ivan, Hélène Glinskaïa, assume la régence, mais elle entre en conflit avec la douma des boyards (conseil consultatif qui assure l'autorité suprême lorsque le souverain est absent de Moscou), c'est-à-dire des nobles de haut rang. Lorsqu'elle meurt en 1538, Ivan se retrouve seul au Kremlin, entouré par différents clans aristocratiques rivaux, principalement les Chouïski et les Belski. L'interrègne est finalement assuré par les Chouïski, au prix des pires violences. Le jeune prince, témoin de toutes ces atrocités, est aussi la première victime des intrigues de palais. En public, toutes les marques de respect lui sont présentées, mais en privé il est insulté et outragé.

La haine qu'Ivan porte, au cours de son règne, aux boyards, ainsi que sa tendance à la cruauté (qui va en s'accentuant) a pris racine durant son enfance. Bien que son éducation soit négligée, il lit énormément, apprend l'histoire dans les chroniques byzantines et dévore celle des saints et de l'Eglise russe. C'est un jeune homme qui manifeste une méfiance maladive à l'égard de tous et qui semble avoir déjà perdu son équilibre moral. Mais, à la différence de ses prédécesseurs, il est aussi l'un des hommes les plus instruits et cultivés de son temps.

Le «tsar de toutes les Russies»

En 1547, Ivan décide de se faire couronner tsar et grand-prince de toute la Russie. Il revendique la fonction et les attributs de l'empereur (basileus) byzantin et légitime ainsi la Moscovie à la tête de la chrétienté orientale, succédant à Constantinople tombée en 1453 aux mains des Turcs. Durant la préparation de la cérémonie de couronnement, un riche corpus de chroniques et de légendes russes est utilisé par Ivan et son métropolite Macaire pour justifier ses prétentions au titre de tsar (réservé jusqu'à la fin du XV e siècle aux empereurs byzantins, aux souverains bulgares et serbes et aux khans tatars) en tant qu'héritier de l'empereur de Constantinople. Il n'est plus seulement un grand-prince, mais un monarque qui tient son pouvoir de Dieu, confirmé sur Terre par l'appui de l'Eglise. Cette décision consacre l'indépendance et l'hégémonie du nouvel Etat moscovite. Le 16 janvier 1547, Ivan est couronné dans la cathédrale de l'Assomption au Kremlin. Le 3 février, son mariage avec une princesse russe, Anastasia Romanov, approuvé par le métropolite et l'ensemble des boyards, y est célébré.

Les débuts du règne

L'année 1547 est marquée par un terrible incendie à Moscou, qui s'étend jusqu'au palais du tsar au Kremlin. Ivan fait acte de contrition publique sur la place Rouge, interprétant ce malheur comme un châtiment pour ses péchés, et annonce son désir de gouverner le pays pour le bien de son peuple. C'est alors que commence la meilleure période de son règne. Entouré d'un Conseil choisi (l'Izbrannaïa Rada), composé du métropolite Macaire, du pope Sylvestre, d'Alexis Adachev (officier de la cour) et du prince Kourbski, Ivan IV entreprend une série de réformes.

Les réformes

Le tsar fait convoquer le premier concile du clergé (Zemski Sobor) de l'histoire russe, fait publier un code pénal (Soudebnik) en 1550, et introduit le principe électoral dans l'administration des communautés. Des offices centraux de gouvernement (prikazy) sont créés pour traiter des Finances, de la Guerre, des Affaires étrangères.

Administration locale

Localement, surtout là où les populations s'engagent à verser une certaine somme au Trésor royal, des assemblées et des officiers élus sont chargés de contrôler l'action des gouverneurs (les voïévodes) pour empêcher la corruption et les exactions des représentants du pouvoir central. La fiscalité se met peu à peu en place grâce à un premier recensement des terres, permettant de définir avec plus de précision l'assiette de l'impôt.

L'armée et l'Eglise

La même année, le service armé du tsar est organisé: des domaines fonciers sont attribués, autour de Moscou, à des fils de boyards, qui représentent la noblesse de la capitale au service du souverain. L'armée est réorganisée, des régiments de mousquetaires font leur apparition. En 1551, le concile des Cent-Chapitres est convoqué pour préciser les statuts de l'Eglise dans ses rapports avec l'Etat et la société.

La mise en valeur de Moscou

Ivan IV continue d'embellir sa capitale et fait construire la cathédrale Saint-Basile pour commémorer sa victoire sur les Tatars de Kazan. Il incite les marchands de province à venir dans la capitale et installe la première imprimerie du pays à Moscou.

La deuxième partie du règne

En 1553, le tsar tombe très gravement malade et, se sentant près de mourir, demande un serment d'allégeance des nobles à son fils Dimitri, ce que les boyards et ses proches refusent de faire, étant donné son très jeune âge. Son autorité s'étend sur tout le bassin de la Volga (avec l'annexion de Kazan en 1552, et celle d'Astrakhan en 1554), mais ne réussit pas à s'emparer durablement de la Livonie et de l'Estonie. La conquête du khanat de Sibérie (1581-1584) ouvrit à la Russie de nouvelles perspectives à l'est.

Les premiers signes de despotisme

A partir des années 1560, l'attitude d'Ivan à l'égard de ses proches conseillers change radicalement.

La fuite des boyards

Les intrigues des boyards, mécontents de la défaite du tsar contre la Livonie, et la mort de son épouse en sont sans doute les causes. Le tsar, convaincu que ses conseillers Sylvestre et Adachev ont participé à l'empoisonnement d'Anastasia, les fait condamner. En 1560, Adachev est éloigné de la cour puis emprisonné, et Sylvestre est exilé dans un monastère. Les membres de leurs familles sont mis à mort, ainsi que leurs collaborateurs et amis. Dès lors, un grand nombre de boyards quittent la Russie pour la Lituanie. Le plus notable d'entre eux est le prince Kourbski, qui, ayant quitté la Russie en 1564, adresse au tsar, depuis son exil polonais, de très célèbres lettres où il critique son despotisme.

La fausse abdication

Après la mort de Macaire en 1563, le comportement d'Ivan IV donne des signes de déséquilibre mental. A l'automne 1564, il quitte Moscou en compagnie de sa seconde femme pour la petite ville d'Alexandrovsk, d'où il fait semblant d'abdiquer. Il envoie deux lettres publiques: l'une accusant les boyards et le clergé de trahison, l'autre réitérant sa confiance au peuple. La population est désorientée par la vacance du pouvoir.
Sous la pression du peuple, une délégation se forme pour supplier le tsar de revenir. Ivan impose un décret qui soumet une grande partie du pays et de la capitale à l'autorité d'un corps d'élite, les opritchniki, chargé de la sécurité intérieure. Très ébranlé psychologiquement par cet épisode, il bouleverse ses pratiques de gouvernement, et se livre alors à des actes de cruauté qui le rendront tristement célèbre.


Dernière édition par le Mer 07 Juin 2006, 9:54 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ivan le Terrible : un bon Tsar ?   Ivan le Terrible : un bon Tsar ? EmptyMer 07 Juin 2006, 9:53 pm

Citation :
La création de l'opritchnina

Un territoire réservé est créé, l'opritchnina, où est établi un régime d'exception et où le tsar installe ses fidèles, qui constituent sa garde armée, les opritchniki.

Le territoire

Ce territoire est composé d'une vingtaine de villes, des terres proches du grand-duché de Lituanie et d'une partie de Moscou; puis il est élargi et finit par représenter environ un tiers du royaume. La mise en place de l'opritchnina divise le pays en deux: d'un côté ce territoire d'exception et de l'autre la zemtchnina, terres qui continuent d'être administrées par les gouverneurs et les autorités locales traditionnelles. Le tsar s'octroie également le droit de juger et de punir les criminels comme bon lui semble.

Le régime de terreur

Une administration séparée est installée dans l'opritchnina, composée d'hommes à la solde du tsar, au nombre de 1000 à l'origine et de 6000 vers 1572. Ces hommes habillés de noir et montés sur des chevaux de même couleur font régner une terreur sans pareille: ils organisent sur les terres qu'ils dominent des vagues d'arrestations contre les ennemis supposés du tsar: les boyards, leurs familles et leurs proches. Ils détruisent plusieurs villes, notamment Novgorod, dont le tsar fait massacrer 25 % de la population en 1570. Le métropolite Philippe de Moscou, ancien confesseur du souverain, qui s'élève contre le régime de l'opritchnina, est jeté en prison et étranglé. En 1572, le tsar abolit ce système, mais le royaume reste divisé jusqu'en 1575.

La folie du tsar

Il semble que, depuis la mort de sa première femme et de son fils Dimitri, le souverain ait perdu l'esprit. Sa «démence» le conduit à des actes incompréhensibles ou monstrueux; ainsi, en 1575, il couronne tsar un Tatar, Siméon Bekboulatovitch, qu'il laisse gouverner à sa guise: renonçant à tous ses titres, se faisant appeler Ivan de Moscou, il participe comme simple membre à la cour de Siméon. Cette inversion du pouvoir et ce carnaval effrayant durent presque un an, avant que Siméon ne soit destitué. Enfin, en 1581, pris d'un accès de rage, il assomme son fils aîné, Ivan, et le blesse mortellement. Dès lors, le tsar passe par des phases d'exaltation ou de sauvagerie, qui alternent avec des moments de repentir, de prières et de flagellations.

L'extension de la Moscovie

A l'extérieur, l'expansion se fait dans deux directions: sur la route vers l'Orient et vers la Baltique pour y conquérir des débouchés maritimes.

Les guerres contre les Tatars

Vers 1550, les guerres les plus importantes sont dirigées contre les peuples tatars, qui lancent à partir des khanats de Kazan, d'Astrakhan et de Crimée des raids contre Moscou afin de s'emparer de butins et d'esclaves. En 1552, le tsar bat les musulmans et s'empare du khanat de Kazan. L'annexion du khanat d'Astrakhan en 1556 va favoriser l'expansion vers l'est; des cosaques dépassent l'Oural et annexent les terres sibériennes. Les Russes installent sur le trône d'Astrakhan un khan allié, qui fait allégeance à Ivan IV. Mais ce khan se ligue contre le tsar avec les Tatars de Crimée; Ivan IV relance alors une offensive contre l'Astrakhan, qui est annexé au royaume moscovite. Mais il reste le khanat de Crimée, qui organise des raids en Russie jusqu'en 1558, année où il est vaincu à Azov. La menace des Tatars de Crimée se fait à nouveau sentir à partir de 1569, puisque les troupes du khan arrivent jusqu'à Moscou en 1571 et, ne parvenant pas à s'emparer de la ville, brûlent et ravagent une grande partie de la capitale et du pays. Cependant, en 1582, vaincues par les troupes du tsar, elles sont contraintes de se retirer.

L'ouverture vers la Baltique

L'ouverture du pays est marquée par l'accès du peuple russe à la Volga, mais surtout par la signature de traités commerciaux avec l'Angleterre. A partir de 1555, un accord octroie aux Anglais des avantages en Russie, sous forme d'exemptions de taxes. Ivan IV brise ainsi la barrière maintenue par la Pologne et la Hanse entre la Russie et l'Europe occidentale.

La guerre contre la Livonie

Pour tenter d'atteindre la mer Baltique, le tsar entre en guerre contre la Livonie, qui est soutenue par une puissante coalition formée de la Pologne, de la Lituanie et de la Suède. A l'ouest, la lutte contre l'ordre des Porte-Glaive de Livonie est d'abord marquée par des victoires russes, en particulier la prise de la forteresse de Dorpat (Tartou). En 1560, l'ordre de Livonie est dissous: son dernier grand maître, Kettler, devenu vassal du roi de Pologne, lance, en 1563, en alliance avec les Lituaniens, une offensive - qui échoue - contre les troupes du prince Kourbski. Mais à partir de 1578, la Pologne, la Lituanie et la Suède se retrouvent alliées pour lutter contre l'expansionnisme russe. La Pologne passe à l'attaque dans le sud de la Livonie, ses troupes s'avancent jusqu'à Pskov, qu'elle ne peut prendre.

La défaite
Au nord, les Suédois écrasent les Russes. Le tsar est obligé de céder et, par les traités de 1582 et de 1583 avec la Pologne et la Suède, de renoncer à tous les gains territoriaux obtenus pendant cette guerre. Le grand dessein du tsar - s'ouvrir sur la Baltique -, qui a coûté vingt-cinq années de conflits, est un échec total: la Livonie devient polonaise, l'Estonie et le golfe de Finlande suédois.

Bilan du règne

Ivan IV meurt en 1584, laissant un pays ravagé par les guerres, ainsi que par l'opritchnina, dont il est difficile de mesurer le coût démographique (la population est d'environ 15 millions d'habitants en 1600). Malgré tout, il lègue un pays dont la superficie a quadruplé en s'agrandissant vers l'est: la Volga est ouverte au commerce, et le dépassement de l'Oural marque le début de la colonisation de la Sibérie occidentale.

L'incarnation du despotisme

Sous ce règne s'élabore un pouvoir autocratique nouveau, qui jette les bases politiques d'une Russie unifiée et centralisée. L'adjectif groznij (terrible) est polysémique: il contient certes une connotation de sauvagerie et de violence pathologique, mais surtout il signifie «celui qui inspire la terreur», qui incarne la justice souveraine. Il est donc synonyme de tyran ou de despote. Ivan le Terrible est l'incarnation d'un monarque théocratique et absolu.

La succession

Ivan IV avait été marié huit fois, mais il ne laissait que deux fils. C'est Fédor Ivanovitch qui lui succède (son autre fils, Dimitri, n'est âgé que de quatre ans). Mais Fédor est un simple d'esprit, préoccupé essentiellement de religion. L'assassinat de Dimitri et la mort du souverain en 1598 laissent le trône vacant. Le terrible épisode du Temps des Troubles commence alors, et dure jusqu'à l'avènement, au siècle suivant, des Romanov.
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