Bruxelles, 20 ans à fêter

Source : http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/474063/bruxelles-20-ans-a-feter.html

Bruxelles, 20 ans à fêter

Stéphanie Bocart

Mis en ligne le 13/01/2009

Citation :

Une séance académique a donné hier le coup d’envoi officiel des festivités du 20e anniversaire de Bruxelles. En présence du Roi Albert II. Et des ministres-présidents wallon et flamand ainsi que du ministre-président germanophone.

La Région ? "Une réussite, mais fragile"
Une ville riche sous le seuil de pauvreté
Sourires, franches, accolades, bises qui claquent sur les joues, rires et brouhaha. Le hall d’entrée du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles était hier après-midi en effervescence.
C’est que du beau monde s’est déplacé pour assister à la séance académique donnant le coup d’envoi officiel des festivités du 20e anniversaire de la Région bruxelloise. Et non des moindres puisque le Roi Albert II a honoré la séance de sa présence. On a également vu défiler, outre les membres du gouvernement bruxellois au grand complet, députés bruxellois, bourgmestres, échevins, corps de police, membres des pararégionaux, Mais aussi les présidents de partis Elio Di Rupo (PS), Didier Reynders (MR), Joëlle Milquet (CDH) et Isabelle Durant (Ecolo) ainsi que certains membres des gouvernements fédéral (Laurette Onkelinx, Bernard Clerfayt, Marie Arena, et Steve Vanackere) et de la Communauté française (Fadila Laanan, Marie-Dominique Simonet).
Plus que tout, cette séance a été marquée par la présence des ministres-présidents wallon Rudy Demotte (PS) et flamand Kris Peeters (CD&V) ainsi que du ministre-président de la Communauté germanophone Karl-Heinz Lambertz. Dans son discours, le ministre-président bruxellois Charles Picqué (PS) n’a ainsi pas manqué d’insister sur "la nécessité de mettre en place des mécanismes coopératifs permettant de développer des stratégies bénéfiques pour tous à l’échelle de notre hinterland économique mais aussi de résoudre et d’arbitrer les inévitables divergences d’intérêts entre nos Régions". Et d’adresser à ses homologues un franc "Travaillons ensemble !".
Après un rappel historique par le directeur du Crisp Vincent de Coorebyter de la longue gestation qui a prévalu la naissance de la Région de Bruxelles-Capitale en 1989, la parole a été donnée aux deux ministres des Réformes institutionnelles de l’époque Philippe Moureaux (PS) et Jean-Luc Dehaene (CD&V). Philippe Moureaux a ainsi rappelé qu’en 1988 "on est arrivé à construire", et ce malgré les pierres d’achoppement entre francophones et flamands.
Vingt ans plus tard, Bruxelles "a trouvé sa place en tant que Région à part entière", s’est félicité Charles Picqué. "L’existence de la Région a permis de centrer les politiques sur les intérêts de ses habitants et de mieux prendre en compte la diversité de sa population", a commenté Christos Doulkeridis (Ecolo), président du Parlement francophone bruxellois. Le chef de file du CDH au parlement bruxellois Denis Grimberghs mesure, lui, la "symbolique des 20 ans et de la prise de conscience du fait régional au retour des habitants, dans les quartiers centraux de la ville". Quant à Rudi Vervoort, chef de groupe PS au parlement, il a constaté "l’émergence d’une certaine conscience politique commune entre francophones et flamands de Bruxelles". Enfin, la présidente des libéraux bruxellois Françoise Bertieaux a rappelé qu’elle plaidait pour une simplification des institutions bruxelloises dans un futur proche.
Et, pour Charles Picqué, l’avenir, précisément, "marquera pour la Région un tournant majeur" . Et de citer trois conditions essentielles : 1° "Bruxelles doit bénéficier de moyens en proportion à ses missions" ; 2° "Elle doit continuer à jouir d’un statut d’autonomie égal à celui des autres Régions" ; et 3° "Elle doit continuer à jouer son rôle de trait d’union entre les communautés du pays et assumer sa fonction de capitale de tous les Belges".

En somme, un festival d'hypocrisie belgicaine, où chacun fait comme si un compromis était encore possible, comme si les Flamands n'étouffaient pas Bruxelles, et comme s'ils ne remettaient pas en cause son statut de région à part entière (n'est-ce pas M. Kris Peeters ?).

Cette propension à jouer la comédie, alors que l'Etat belgo-flamand traverse une crise existentielle, est révulsant.

Une fois de plus tu as raison !