La ponctuation est un ensemble de signes graphiques servant à ordonner le discours dans la langue écrite.
Contrairement aux graphèmes, ils ne se réalisent pas comme des phonèmes (« on ne les prononce pas ») mais peuvent, dans de rares cas (logogrammes), représenter des mots.
HistoireLes auteurs antiques ne connaissaient pas la ponctuation : les mots et les phrases se suivaient sans aucune rupture.
Chez les Romains, l’emploi du verbe en fin de phrase permettait de repérer les coupures de phrases.
Au Moyen Âge et à l’époque moderne, des symboles sont apparus pour ponctuer le texte, c’est-à-dire marquer certaines pauses, noter succinctement les intonations et, surtout, se dégageant rapidement d’une simple imitation de la voix, donner du sens à l’énoncé.
La ponctuation, du moins dans les langues qui l’utilisent depuis longtemps, sert aussi — surtout — à une langue écrite littéraire, qui l’utilise comme code ;
une longue période qu’il serait difficile de comprendre par la lecture et qu’un locuteur n’aurait pas la possibilité d’improviser naturellement peut ne prendre son sens qu’après examen de la ponctuation.
Au IIe siècle av. J.-C., Aristophane de Byzance, peut-être, avait défini pour l’alphabet grec un système comportant trois types de points pour marquer la ponctuation :
le « point d’en haut » pour la fin d’une phrase, le « point médian » marquant une pause moyenne et le « point d’en bas », une courte pause.
C’est aussi l’auteur des diacritiques de l’alphabet grec, lesquels sont à l’origine de certains des diacritiques de l’alphabet latin.
Gasparino Barzizza (1370-1431) est l’auteur du premier traité de ponctuation, la Doctrina punctandi.
Geoffroy Tory, imprimeur humaniste, inventera un « point crochu » qu’Étienne Dolet, dans son De la punctuation de la langue Françoyse, nommera virgule ou incisum
Signes de ponctuation occidentauxLes principaux signes de ponctuation utilisés en français sont :
l'apostrophe ;
le point ( . ) — qui a donné son nom à la ponctuation — ;
la virgule ( , ) ;
le point-virgule ( ; ), normalement précédé d’une espace fine ;
le point d’interrogation ( ? ), normalement précédé d’une espace fine ;
le point d’exclamation ( ! ), toujours précédé d’une espace fine ;
les points de suspension ( ... - attention trois points — ou plus correctement … [= un seul caractère]) ;
le deux-points — appellation typographique considérée plus puriste que « les deux-points » ( : ), toujours précédé d’une espace fine ;
les tirets demi cadratin ( – ) et cadratin ( — ), toujours précédés et suivis d’une espace fine ;
les guillemets ouvrant ( « ) et fermant ( » ), séparés de l’expression qu’ils enserrent par une espace fine ;
les parenthèses ouvrante ( et fermante ) ;
les crochets ouvrant [ et fermant ] .
Les signes de ponctuation et leurs usages ne sont pas universels.
Les anglophones utilisent des guillemets différents des francophones (“ ”) et, comme dans la plupart des langues, n’emploient pas d’espace devant les ponctuations suivantes : : ; ? ! (ni aux abords des « » ).
Les hispanophones commencent leurs phrases interrogatives et exclamatives par des ponctuations inversées ¿ et ¡.
Chez les germanophones, les guillemets sont disposés à l’inverse des francophones : guillemets ouvrant en » et fermant en «.
Signes récents et peu usitésCertains signes de ponctuation ont été inventés récemment, mais leur utilisation est restée rare, voire confidentielle :
- la virgule d'exclamation a été inventée en 1856 par un certain P. Villette (traité raisonné de ponctuation [BnF : x-33082]).
- le point exclarrogatif
ou "interrobang", qui combine les fonctions de point d'interrogation et de point d'exclamation ;
Autres signes de ponctuation : plusieurs dizaines de signes ont été créés au fil du temps sans trouver leur lit.
Symboles typographiquesIl existe nombre de symboles (parmi lesquels des logogrammes) que l'on ne peut considérer comme de vrais signes de ponctuation mais qui, par ailleurs, ne sont ni des lettres ni des signes diacritiques.
C'est le cas pour
&, @, mais aussi le tiret bas, entre autres. Ces signes sont présents dans le tableau ci-dessus.
Leurs fonctions sont de natures diverses :
& est un logogramme et se lit comme un mot normal, le tiret bas sert surtout à la présentation (soulignement pour les machines à écrire, remplacement d'une espace typographique en informatique...), par exemple.
Ils partagent avec les signes de ponctuation le fait qu'ils appartiennent à la seule langue écrite (au même titre que la mise en italique, la distinction entre majuscules et minuscules, du reste).