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| Le virus d'Ebola | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Le virus d'Ebola Jeu 27 Juil 2006, 11:26 am | |
| Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ebola - Citation :
- Le virus d'Ebola
Ebola est le nom d'une rivière près de la ville de Yambuku, (région de l'Équateur), au Congo. C'est à l'hôpital de cette localité que fut identifié le virus qui porte aujourd'hui le nom du cours d'eau, lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976. La fièvre d'Ebola est une fièvre hémorragique foudroyante qui s'attaque à l'homme. Son apparition chez l'homme semble récente bien que l'on retrouve chez certaines populations des traces d'anticorps. Le virus responsable est un filovirus. La maladie est une zoonose qui frappe aussi les grands singes anthropoïdes et a fait des ravages chez les chimpanzés et les gorilles au Congo et au Gabon.
On a identifié 4 souches différentes :
Ebola-Zaïre Ebola-Soudan Ebola-Côte d'Ivoire Ebola Reston
Historique
1976 : première épidémie identifiée au Zaïre dans la région d'Ebola : 280 décès sur 318 contaminations 1976 : épidémie au Soudan : 151 décès sur 284 cas 1979 : épidémie au Soudan : 22 décès sur 34 cas 1989 : épidémie à Reston, Virginie aux États-Unis d'Amérique touchant les singes d'une animalerie, sans mortalité humaine, mais présentant la particularité d'une contamination par voie aérienne 1995 : épidémie à nouveau à Kikwit en République démocratique du Congo : 250 décès sur 315 cas des souches un peu moins virulentes touchent le Gabon en 1996 (voir Mayibout), 2002, le Congo en 1999 2000-2001 : épidémie en Ouganda : 224 décès sur 425 cas mai 2005 : épidémie à Etoumbi.
Découverte du virus
Le virus Ebola porte le nom d'une rivière près de la ville de Yambuku, (région de l'Équateur), au Zaïre, où ce microorganisme fut isolé lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976 à l'hôpital de cette localité. Entre le 1er septembre et le 5 novembre 1976, 318 personnes contractèrent le virus Ebola et 280 en moururent. La souche Ebola-Zaïre est la plus létale des 5 souches identifiées à ce jour (taux de mortalité entre 80 et 90 %). Elle a tué plus de 850 personnes depuis sa première apparition (dernière apparition en 2003). Deux mois plus tôt, au Soudan à Nzara puis à Maridi, il y avait eu une épidémie causée par un virus de la même espèce qu'Ebola. 284 personnes ont contracté la fièvre hémorragique et 151 en moururent à cette époque. Jusqu'à présent, plus de 400 personnes sont décédées des suites d'une infection à Ebola-Soudan en 1976, 1979, 2000-01 et 2004(taux de mortalité : 50 à 60%).
Aucun cas de maladie humaine provoquée par un virus Ebola n'a été rapporté entre 1979 et 1994, bien que des enquêtes parmi diverses populations africaines aient montré la présence d'anticorps anti-Ebola chez 1 à 30 % des individus testés.
Les épidémies
Le 4 mai 1995 débuta une épidémie à Kikwit en République démocratique du Congo. Le premier malade était un travailleur forestier préparant du charbon de bois. Le nombre de malades quadrupla tous les 10 jours et la population prit rapidement conscience du danger que représentaient les soins apportés aux patients et la toilette des morts. Les recommandations officielles concernant les risques de transmission du virus Ebola vinrent conforter ce comportement. Finalement, pour des raisons peu claires, l'épidémie régressa et le virus disparut. Une hypothèse est alors avancée pour expliquer cette disparition : la chaleur et l'extrême virulence du virus conduisait à un décès tellement rapide des malades qu'ils n'avaient guère le temps de se déplacer et d'infecter d'autres gens. Cette épidémie se termina le 20 juin 1995 ; au total, il y eut 315 cas dont 250 morts (80 % de mortalité). La même année, le 24 novembre 1995, une scientifique suisse travaillant en Côte d'Ivoire contracta une fièvre hémorragique en pratiquant une autopsie sur un chimpanzé provenant de la forêt Tai. Plusieurs chimpanzés étaient en effet décédés en présentant des signes hémorragiques. Elle a guéri lors de son rapatriement en Suisse. Le monde scientifique possède peu de détails sur cette souche puisque seulement 2 personnes en ont été atteintes. Des recherches débutèrent pour retrouver le virus dans la forêt de Tai, mais sa localisation a été impossible dans cette forêt de 4200 kilomètres carrés. Aucun autre cas humain n'a été imputé à la souche Ebola-Tai. Peu connue, la souche Ebola-Gabon émergea en Février 1996 dans une zone rurale peu peuplée située à 400 kilomètres à l'est de Libreville et causa la mort d'environ 66 personnes, sur quelque 98 cas. Cette souche tue près de 70 % des personnes infectées. D'autres cas imputés au virus Ebola-Gabon se sont produits dans la même région le 15 Octobre 1996. 14 cas dont 10 décès ont été recensés. Les sujets décédés avaient été en contact avec le cadavre d'un chimpanzé. La fièvre hémorragique Ebola est ensuite réapparue au nord-est de la République démocratique du Congo dans la région de Watsa en Janvier 1999 et aurait fait environ 70 victimes selon l'OMS. En octobre 2000, une autre épidémie d'FHE (fièvre hémorragique Ebola) s'est déclarée en Ouganda. 224 décès ont été déclarés pour 425 contaminations soit 53% de mortalité, souche Ebola-Soudan. Enfin la dernière épidémie d'Ebola s'est produite de décembre 2002 à avril 2003, en Rép. Démo. du Congo (ancien Zaïre). 128 personnes sur 143 cas sont décédées (89.5% de mortalité, souche Ebola-Zaïre).
Réservoir
L'hôte réservoir dans le milieu naturel est actuellement inconnu, mais pourrait être en relation avec les grands singes. Les dernières recherches montrent cependant que c'est la chauve-souris qui est porteuse du gène du virus ebola. Les chauves-souris cotoyant les grands singes dans les arbres, la transmission par l'homme est ensuite possible au contact avec ces singes contaminés.
Le virus
Signes cliniques
Globalement, la fièvre hémorragique d'Ebola se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec faiblesse, douleurs musculaires, céphalées et maux de gorge. Viennent ensuite des vomissements, des diarrhées, une éruption, une insuffisance rénale et hépatique et des hémorragies internes et externes.
Les tableaux cliniques rencontrés au cours des 3 épidémies sont proches. La durée d'incubation varie de 2 à 21 jours(généralement entre 5 et 12 jours), et la durée de la maladie est de 6 à 10 jours dans les formes mortelles. En effet, c'est au cours de la deuxième semaine que se décide l'avenir du patient : soit il y a amélioration et guérison clinique (pour des raisons encore mystérieuses !), soit la maladie dégénère jusqu'à la mort.
Comme pour beaucoup des pathologies regroupées sous le terme de "fièvre hémorragique", si la fièvre est constante, les hémorragies peuvent être absentes, même dans les formes les plus graves.
Dans la fièvre à virus Ebola, le signe majeur est la douleur abdominale généralement associée à des diarrhées. Les signes hémorragiques peuvent être extrêmement frustes à type d'hémorragies conjonctivales ou profuses, associant hématémèse et melæna. Ils peuvent être sporadiques, voir même uniques. L'infectiosité des patients sera donc extrêmement variable. Les anomalies de la coagulation entraînent des saignements disséminés. Ces anomalies sont probablement dues à une C.I.V.D. (coagulation intravasculaire disséminée) qui a pour conséquence de consommer tous les facteurs nécessaires à la coagulation et donc de provoquer des syndromes hémorragiques graves. Les actes sanglants (chirurgicaux ou tout simplement prises de sang) sont donc dangereux et à limiter au maximum.
Le malade est extrêmement asthénique et présente rapidement un amaigrissement important. Il est à la fois lié à un défaut de nutrition, en l'absence d'alimentation I.V., et à la maladie elle-même. Une dysphagie est fréquente, associée à une pharyngite, ce qui aggrave les difficultés d'alimentation. Les publications de 1976 évoquaient des "visages de fantôme". La fixité du regard associée à l'aspect décharné de la face était en effet frappante.
La fièvre est souvent ondulante dans les premiers jours et peut disparaître à la phase terminale. La mort est précédée par l'apparition de tachypnée, d'hypotension, de tachycardie et d'anurie. Les quelques données disponibles ne montrent pas d'atteinte pulmonaire expliquant la tachypnée, et la spoliation sanguine due aux hémorragies reste toujours trop faible pour expliquer l'hypotension.
Pour les patients qui survivent, la convalescence est accompagnée d'une asthénie intense et d'arthralgies souvent migrantes touchant les grosses articulations. Le maintien du virus dans le sperme pendant cette période de convalescence après disparition de la virémie a été démontré dans 1 cas contaminé lors d'un accident de laboratoire en Grande-Bretagne. La validité de ce risque sera peut-être vérifiée grâce aux prélèvements réalisés à Kikwit.
La seule différence notable entre les épidémies est l'existence de douleurs thoraciques chez de nombreux malades du Soudan généralement associées à une toux, et qui n'ont été retrouvées ni en 1976 ni en 1995 au Zaïre.
Résumé des symtômes
jours 1 à 6 : • migraines, maux de gorge. • formation de caillots dans le sang et ralentissement de l'irrigation des organes vitaux. • apparition de taches rouges sur la peau. • formation de cloques sur l'épiderme.
jours 7 à 10: • saignements de la bouche, des gencives et des glandes salivaires - détachement des muqueuses de la langue, de la gorge et de la trachée artère (ces tissus pénètrent alors dans les poumons où ils sont expectorés => vomissements de sang noir). • gonflement et nécrose des testicules - les lèvres du sexe des femmes noircissent ou deviennent bleues - survenance de fausses couches chez les femmes enceintes • le foie jaunit, se fissure et se décompose - hypertrophie de la rate • les reins cessent de fonctionner et le sang se charge de toxines
jours 11 à 13 : • hémorragie des globes oculaires • la cavité thoracique se remplit de sang. • les parois intestinales se détachent et sont expulsées par le rectum. Au stade terminal, le corps et les membres sont saisis de convulsions, répandant le sang infecté autour du malade. | |
| | | Stans Fondateur
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| Sujet: Le virus d'Ebola Jeu 27 Juil 2006, 11:27 am | |
| - Citation :
- Transmission du virus
Si on ne sait pas avec certitude comment le patient a été contaminé, on connaît bien les mécanismes qui permettent au virus de se disséminer au sein d'une communauté humaine. Il s'agit en effet d'un microorganisme hautement contagieux.
Le virus Ebola se transmet par des contacts directs avec les fluides d'une personne infectée (sang, salive, vomissures, sperme, selles et peut-être la sueur). L'Ebola ne se transmet pas par voie aérienne, bien que des postillons de salive puissent transmettre le virus. Toutefois, la souche Reston, qui n'affecte que les singes, se propage par voie aérienne.
Donc, après la contamination accidentelle du premier homme, le virus se transmet ensuite par contact direct et étroit du malade, par l'intermédiaire de son sang et de ses sécrétions, à son entourage et à ses proches lors des soins ou des préparatifs du corps en cas de décès. La contamination a ainsi un caractère familial ou nosocomial marqué.
La transmission par le sperme peut se produire jusqu'à sept semaines après la guérison clinique, comme dans le cas de la fièvre hémorragique de Marbourg. On a également constaté que le virus Ebola pouvait se transmettre lors de la manipulation de chimpanzés malades ou morts porteurs du virus, comme on en a eu récemment la confirmation en Côte d'Ivoire. Des personnels soignants ont été souvent contaminés alors qu'ils s'occupaient de leurs malades. Par ailleurs, la transmission est aussi possible par " négligences " des mesures de sécurité, car dans les hôpitaux d'Afrique, il n'y a souvent que 3 ou 4 seringues pour 300 ou 400 injections. En plus d'être un moyen évident de transmission, l'évolution de la fièvre d'Ebola lorsqu'elle a été contractée par contact avec des seringues ou des aiguilles contaminées est toujours mortelle.
Le virus est transmissible aussi longtemps que le sang et les sécrétions contiennent le virus (il a été isolé 61 jours après le début de la maladie). Des infections secondaires se sont produites chez 5 % des personnes entrées en contact avec les malades au Zaïre et chez 10-15 % de ces personnes au Soudan. L'épidémie de Reston a confirmé que les filovirus n'étaient pas confinés à l'Afrique car les singes cynomolgus atteints provenaient des Philippines. Par ailleurs, Ebola Reston est la seule souche connue pour être transmissible par l'air, par un simple éternuement comme la grippe et le rhume (études effectuées par le US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID)). Auparavant, les scientifiques pensaient que les Filovirus n'étaient transmissibles que par le sang, l'urine, les vomissements, les fèces, la sueur et tous les autres fluides corporels. Heureusement, Ebola Reston n'est pas pathogène pour l'homme, car si un virus de niveau quatre est capable de se propager par voie aérienne et qu'il est fatal à l'homme, la prévention de la maladie serait pratiquement impossible.
Une grande inquiétude que pose donc ce virus serait qu'une souche pathogène devienne transmissible par voie aérienne. Ebola et le virus de Marburg sont des virus à A.R.N qui sont connus pour effectuer des changements génétiques rapides selon deux mécanismes communs de mutation :
- substitution d'un nucléotide résultant d'un taux d'erreur très élevé lors de la synthèse de l'A.R.N - recombinaison de l'A.R.N
Pour que ces virus puissent se propager par l'air, le génome (A.R.N) aurait à subir une mutation où sa coque protectrice de protéines, la capside, serait capable de briser la force d'attraction. Le virus devait donc changer de structure pour permettre l'infection à travers les voies respiratoires. Il n'y a pas de mesures exactes qui précisent le taux de mutation chez Ebola mais la probabilité qu'une telle mutation survienne, au point de changer le mode de transmission, est heureusement peu probable.
Comme on a pu le remarquer, dans toutes les épidémies, la dispersion des cas fut finalement très limitée. Seuls quelques villages dans un rayon de 100 km ont été touchés. Soit, des malades partaient dans leur village d'origine pour se faire soigner traditionnellement, soit, des parents venant des villages voisins pour prendre soin des malades, s'y étaient contaminés et avaient déclaré la maladie à leur retour. Aucun de ces foyers secondaires n'a pris d'ampleur.
Les épidémies ont été contenues en grande partie grâce aux mesures des villageois : imposition de la quarantaine des villages atteints (ce qui fait partie de leurs coutumes), interdiction d'aller à l'hôpital car c'est un lieu de haute contagion, suspension de la pratique des soins aux malades et des funérailles et mise à l'écart des malades dans une hutte séparée qui est brûlée après la mort.
Pouvoir pathogène
Le virus Ebola est l'un des virus les plus pathogènes que l'on connaisse puisqu'il entraîne la mort chez 50 à 90 % des malades présentant des manifestations cliniques.
Il ne suffit que de cinq à dix particules virales d'Ebola dans le sang d'un homme pour que se déclenche une amplification extrême dans ce nouvel hôte. La période d'incubation varie de 2 à 21 jours.
Une semaine environ après l'infection, les virions commencent à envahir le sang et les cellules. La progression de la maladie peut entraîner la destruction d'organes vitaux tel le foie et les reins, provoquant d'importantes hémorragies internes, ce qui vaut à cette maladie d'appartenir aux groupes des fièvres hémorragiques. Peu de temps après, la mort survient par choc cardio-respiratoire.
Ebola attaque l'ensemble des organes et des tissus du corps humain sauf les muscles moteurs et les os. Il s'agit d'un parfait parasite, puisqu'il sature pratiquement tous les organes de particules virales. Les sept mystérieuses protéines composant le virus Ebola parviennent à travailler ensemble comme une machine infatigable, un requin moléculaire...
L'infection progressant, de petits caillots de sang se forment dans les veines tandis que le sang s'épaissit et que son débit ralentit. Les caillots commencent à adhérer aux parois des vaisseaux sanguins : on appelle cela le " pavage ". En effet, ils s'imbriquent les uns dans les autres, comme une mosaïque, recouvrant les parois des vaisseaux sanguins. Les caillots deviennent alors de plus en plus nombreux circulants dans le sang et dans les capillaires où ils restent coincés. A terme, ils bloquent l'arrivée du sang dans divers organes, entraînant une nécrose de certaines parties du cerveau, du foie, des reins, des poumons, des intestins, des testicules, de la poitrine et de la peau.
Des taches rouges marbrant la peau apparaissent, ce sont des pétéchies, c'est-à-dire des hémorragies sous-cutanées. Ebola attaque les tissus conjonctifs avec une férocité qui lui est propre. Il se multiplie dans le collagène qui constitue la structure de la peau et maintient les organes en un ensemble.
Tandis qu'à l'intérieur du corps le collagène est transformé en bouillie, les sous-couches de la peau meurent et se liquéfient, formant sur la peau une multitude de bulles blanches et rouges dites maculopapulaires. Des déchirures se forment alors spontanément sur la peau et saignent de façon impressionnante.
Les taches rouges grandissent et se fondent pour devenir une grosse tuméfaction spontanée. La peau s'amollit et s'affaisse au point que l'on pourrait la déchirer en la touchant. La bouche saigne, l'hémorragie s'écoule autour des dents, et par les glandes salivaires. La surface de la langue tourne au rouge vif, puis pèle et peut s'arracher au cours des vomissements. Même le cœur saigne. Ses muscles s'amollissent. Le sang s'écoule dans les cavités cardiaques puis sort, comme d'une éponge, du muscle cardiaque à chaque battement de cœur en inondant la cavité thoracique.
Le cerveau s'encombre de cellules mortes nécrosées et de sang, entraînant un "ramollissement cérébral". Ebola attaque la sclérotique, le globe oculaire se remplit de sang, et provoque une cécité. Le sang coule des yeux sur les joues et refuse de coaguler.
Il peut se produire une hémiplégie, tout un côté du corps se paralysant, ce qui est invariablement mortel dans le cas de l'Ebola.
Ebola anéantit beaucoup de tissus tandis que son hôte est toujours en vie. Il déclenche une nécrose rampante qui s'étend à tous les organes internes. Le foie gonfle, tourne au jaune, se liquéfie avant de se rompre. Les reins engorgés de caillots de sang et de cellules mortes cessent de fonctionner, et l'urée (à défaut d'être éliminée) intoxique le sang.
La rate n'est plus qu'un unique et énorme caillot de sang de la taille d'une balle de tennis. Les testicules des hommes gonflent et tournent au bleu, leur semence est infectée par le virus et les bouts des seins peuvent saigner. Chez les femmes, ce sont les lèvres qui deviennent bleues et gonflent, et elles souffrent d'hémorragies vaginales massives. Le virus est une catastrophe pour les femmes enceintes : l'enfant est expulsé spontanément et comme il est généralement infecté lui aussi, il naît avec les yeux rouges et le nez en sang.
Ebola détruit le cerveau plus complètement que le virus de Marbourg et, au stade terminal, ses victimes ont souvent des convulsions épileptoïdes. Le "grand mal" entraîne des convulsions généralisées : le corps se tord et tremble, les bras et jambes s'agitent en tout sens, les yeux, d'où s'écoulent parfois des grandes quantités de sang, roulent dans leurs orbites. Les tremblements et convulsions des malades projettent du sang partout. Il est possible que ce soit là d'ailleurs une des stratégies d'Ebola pour réussir à infecter un nouvel hôte : la victime, en mourant, subit une série de crises au cours desquelles elle fournit au virus de multiples possibilités de contaminer un nouvel hôte par projection de sang.
Ebola se multiplie si rapidement et avec une telle puissance que les cellules infectées du corps deviennent des blocs semblables à du cristal, constituées de particules virales agglutinées. Les cristalloïdes sont des nichées de virus prêts à sortir de la cellule. On les appelle des "briques". Elles apparaissent d'abord au centre de la cellule, puis migrent vers la paroi. Quand une brique atteint la paroi externe de la cellule, elle se désintègre en centaines de particules virales, qui percent la surface de la cellule pour partir à la dérive dans les vaisseaux sanguins. Les nouveaux virions d'Ebola s'accrochent aux cellules partout dans le corps, y pénètrent et poursuivent leur multiplication dans le cœur, les intestins, les yeux... Ebola continue à se multiplier jusqu'à ce que des zones entières des tissus soient pleines de cristalloïdes, qui s'échappent dans le sang et libèrent encore plus de particules. Cette amplification continue inexorablement jusqu'à ce qu'une gouttelette de sang de l'hôte contienne cent millions de particules virales.
Après la mort, le cadavre se détériore très vite. Les organes internes, déjà partiellement ou totalement morts depuis plusieurs jours, commencent à se décomposer et il se produit une sorte de désagrégation. La peau et les organes, parsemés de zones mortes, surchauffés par la fièvre, et endommagés par le choc, commencent à se liquéfier, et les humeurs qui s'écoulent du cadavre sont saturées du virus Ebola.
Traitement
Il n'existe, à ce jour aucun traitement ni vaccin spécifique contre l'infection à virus Ebola. Le seul recours, même pour les hôpitaux les mieux équipés, est un traitement symptomatique, c'est-à-dire qu'on va s'efforcer d'agir pour soulager les souffrances du patient, sans pouvoir agir sur leurs causes.
Les cas graves sont placés, dans la mesure du possible, en unité de soins intensifs, où ils sont réhydratés. Ce traitement a pour but de maintenir la fonction rénale, l'équilibre électrolytique et de combattre l'hémorragie et l'état de choc.
Des cas de rémission spontanée ont été décrits mais ils restent inexpliqués. La transfusion du sérum provenant de ces patients, au moment de leur convalescence, peut être bénéfique. Quelques vies ont ainsi été sauvées mais ce type de thérapeutique reste pour l'instant anecdotique.
Globalement, il n'existe que trois moyens de se débarrasser d'un virus : la vaccination, les médicaments et la quarantaine… Il ne nous reste que la quarantaine.
Perspectives futures
Récemment, une équipe de chercheurs du Michigan a réussi à développer une immunité efficace contre le virus Ebola, sur des animaux. Le vaccin employé est à base de gènes du virus qui sont injectés dans la jambe d'un cobaye (cochon d'Inde). Les cellules musculaires de la jambe semblent alors produire des protéines virales. Celles-ci diffusent dans le sang des animaux, et sont à l'origine d'une réponse immunitaire. Ultérieurement, lors d'une infection volontaire par Ebola, ces animaux ont été capables de neutraliser le virus ce qui était impossible avant leur " vaccination ". La prochaine étape serait de développer un vaccin chez les primates. Une autre étude a peut-être mis en évidence un autre point faible à Ebola. L'analyse de toutes les souches d'Ebola a démontré une certaine stabilité génétique au niveau des glycoprotéines. Les chercheurs du CDC (Center for Disease Control) ont en effet remarqué que les virus qui ont causé les épidémies de Kikwit au Zaïre en 1995, et de Yambuku au Zaïre en 1976 sont pratiquement identiques. Les glycoprotéines de 1976 et de 1995 sont donc très similaires (environ 1.6 % de variation seulement) et ce, après plus de dix-huit ans et d'un parcours de mille kilomètres séparant les deux endroits. De plus, le virus Ebola aurait une manière particulière de coder le gène du virion, ce qui est très inhabituel chez le virus. À cause de l'extrême pathogénicité d'Ebola, les recherches avancent lentement. La structure moléculaire du virus commence à être connue tout comme son mode de réplication ; le principal but restant d'identifier dans la nature son hôte naturel. Quoi qu'il en soit, le chemin à parcourir est encore long avant que l'homme puisse efficacement se défendre contre Ebola.
Voir aussi
Fièvre hémorragique de Marbourg Bioterrorisme Singes : gorille, chimpanzé | |
| | | | Le virus d'Ebola | |
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