[DOM] Le virus Chikungunya secoue la Réunion !

Source : http://www.lefigaro.fr/sciences/20060125.FIG0200.html?075402

Le virus Chikungunya secoue la Réunion.

Citation :

Cette infection a priori bénigne transmise par les moustiques touche désormais chaque semaine plus de 2 000 personnes.
Martine Perez
[25 janvier 2006]

L'Île de la Réunion est actuellement en proie à une épidémie due au virus Chikungunya qui se double d'une vive polémique entre les habitants et les services de l'Etat. Les premiers accusant les seconds de ne pas assez prendre en compte la mesure du problème. Que se passe-t-il actuellement sur cette île où viennent de se rendre en urgence Didier Houssin et Gilles Brücker, respectivement directeur général de la santé et directeur de l'Institut de veille sanitaire ?


En mars 2005, les premiers cas d'infection par le virus Chikungunya ont été signalés d'abord dans le calme aux Comores, avant d'apparaître à la Réunion. Ce virus Chikungunya, un arbovirus transmis par un moustique, circule surtout en Afrique de l'Est et en Asie du Sud-Est. Il provoque a priori une maladie bénigne pendant une semaine, avec fièvre élevée et douleurs articulaires. Le virus induit parfois des douleurs articulaires persistant plusieurs mois. Il n'existe pas de traitement, hormis symptomatique. La lutte contre la maladie passe par la destruction des moustiques et des larves.


Après une épidémie «limitée» entre avril et juin, suivie d'une accalmie, le nombre de cas a considérablement augmenté fin décembre. Plus de 7 000 cas auraient été recensés entre le 15 mars 2005 et le 7 janvier 2006. Mais, actuellement, plus de 2 000 nouveaux cas seraient recensés chaque semaine sur cette île de 700 000 habitants.

Quatre décès

Depuis plusieurs jours, une violente controverse se développe, la population dénonçant l'insuffisance des actions mises en oeuvre par les pouvoirs publics. La presse locale réclame notamment des moyens financiers plus importants. Des messages électroniques anonymes ont été adressés à plusieurs quotidiens de métropole pour les alarmer sur la situation sanitaire de l'île.

«Nous avons mis en place un système de surveillance dès le mois de mai 2005, ainsi qu'une information des professionnels de santé et de la population, explique le professeur Gilles Brücker. Fin décembre, une mission d'expertise s'est rendue sur place et devrait rendre un rapport dans les jours qui viennent. Les équipes de démoustication ont été renforcées début janvier. Mais il est clair qu'il faut encore travailler pour lutter contre les vecteurs de l'épidémie.»

La tension est montée d'un cran, avec l'annonce par la presse locale ces jours-ci de quatre décès par cette infection réputée bénigne. «Nous avons mené récemment une enquête à partir des certificats de décès, expose Jean-Louis Solet (ingénieur, Cellule interrégionale d'épidémiologie). Sur quatre des certificats examinés, Chikungunya était mentionné. Dans trois cas, il s'agissait de personnes de plus de 80 ans, souffrant de maladies chroniques lourdes, et, dans un autre cas, d'une femme de 48 ans, malade également.»

Les médecins ont découvert aussi qu'il existait une transmission materno-foetale du virus. Six bébés sont nés atteints d'une méningo-encéphalite liée à cette infection. Ces enfants se portent bien pour l'instant. Environ 4% des malades nécessitent une hospitalisation.

Le ministère de la Santé et celui de l'Outre-Mer ont annoncé hier dans un communiqué avoir débloqué d'ores et déjà un million d'euros pour faire face à cette situation exceptionnelle.

Source : http://fr.news.yahoo.com/20012006/202/reunion-polemique-sur-l-ampleur-de-l-epidemie-de-chikungunya.html

vendredi 20 janvier 2006, 19h48

Citation :

Réunion: polémique sur l'ampleur de l'épidémie de Chikungunya

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (AFP) - Une vive polémique oppose à la Réunion les médecins généralistes aux services de l'Etat accusés de sous-estimer l'ampleur de l'épidémie du chikungunya, maladie proche de la dengue, qui a déjà touché au moins 10.000 personnes.

Apparue en mars 2005, l'épidémie de chikungunya s'est nettement renforcée entre la fin décembre et la mi-janvier où 3.000 nouveaux cas ont été recensés, selon la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS).

Silencieux jusque là, les médecins généralistes, en première ligne sur le front de l'épidémie, sont sortis de leur réserve mercredi pour accuser les représentants de l'Etat et les fonctionnaires du secteur sanitaire de sous-évaluer le nombre réel de malades.

"Nous prenons comme un affront le chiffre officiel de 7.600 cas déclarés" en décembre, ont dénoncé dans un communiqué publié dans la presse une trentaine de médecins du sud de l'île, fortement touché. Selon eux, ce chiffre ne correspond qu'au nombre de malades enregistrés dans la seule commune de Saint-Louis (sud).

Tout en reconnaissant que la maladie transmise par un moustique n'est pas mortelle, ces médecins soulignent qu'elle est "invalidante et nécessite des arrêts de travail répétés et des traitements anti-douleurs parfois assez lourds".

Selon une enquête réalisée auprès des médecins par un quotidien local, 450 nouveaux cas ont été enregistrés chaque jour depuis le début de l'année par 10% seulement des médecins alors que la Drass annonce un peu plus de 150 cas par jour pour l'ensemble de la profession.

De nombreux médecins ont reconnu toutefois ne pas transmettre leurs données à la Drass, faute de temps.

Pour le préfet de la Réunion, Laurent Cayrel, les médecins "ne peuvent s'étonner de la faiblesse des chiffres officiels" alors qu'ils sont "la principale source d'information" sur l'épidémie. Il a annoncé une prochaine rencontre avec le Conseil de l'ordre des médecins et a lancé un "appel le plus solennel possible" pour la transmission des données "même si les médecins n'ont pas d'obligation juridique de le faire".

La Drass a reconnu de son côté que les "chiffres sont sous-évalués" depuis le début de l'année en raison de l'explosion de l'épidémie (1.200 nouveaux cas chaque semaine) mais qu'ils étaient "très fiables" jusqu'en décembre.

Le chikungunya - "marcher courbé" en swahili - est une maladie handicapante proche de la dengue qui se traduit par une forte poussée de fièvre accompagnée de douleurs aux articulations pouvant durer plusieurs semaines.

Source : http://fr.news.yahoo.com/04022006/290/le-chikungunya-inquiete-premier-deces-recense.html

samedi 4 février 2006, 14h06

Citation :

Le chikungunya inquiète, premier décès recensé

REUNION (Reuters) - Le chikungunya qui sévit à la Réunion a pris une ampleur inquiétante, après un premier décès, directement lié à la maladie virale qui a déjà infecté 50.000 personnes.

Le virus transmis par un moustique était jusqu'à présent considéré comme "non mortel" par les autorités sanitaires. Il n'existe aucun vaccin contre cette maladie qui se transmet par les moustiques.

La mort de l'enfant, neuf ans, remonte au 13 janvier et "peut être directement liée au chikungunya", a déclaré vendredi soir l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH).

La famille a refusé l'autopsie et les analyses effectuées n'ont permis d'identifier aucune autre cause, a précisé l'ARH.

Un comité scientifique sera prochainement mis en place pour étudier les cas de décès mentionnant le chikungunya.

Vingt-cinq certificats de décès imputent à ce jour la maladie comme étant une des causes de la mortalité.

A la fin de cette semaine, entre 100 à 150 personnes atteintes par le virus ont été hospitalisées sur l'île, selon l'ARH.

Au cours des dernières semaines, l'épidémie a connu une croissance exponentielle et les dernières estimations rendues publiques jeudi font état de 50.000 cas.

L'épidémie, apparue début 2005 aux Comores, commence à se propager aux autres archipels de l'Océan Indien - île Maurice et Seychelles.

A l'île Maurice, qui avait pu contenir une première flambée de chikungunya, mi-2005, neuf cas ont été officiellement admis ces derniers jours.

Aux Seychelles, un millier de cas ont été dénombrés depuis le début de l'année. A Madagascar une forte suspicion de chikungunya pèse sur un nombre indéterminé de patients atteints de fortes fièvres depuis une semaine.

A Mayotte, autour de 120 cas ont été recensés depuis le 1er janvier, avec une accélération au cours de la semaine écoulée, explique Jean-Claude Cargnelutti, directeur des affaires sanitaires et sociales de la collectivité.

L'épidémie commence à affecter le tourisme.

Depuis le 23 janvier 2006, au moins 1.500 séjours touristiques représentant 10.000 nuitées ont été annulés à la Réunion, a-t-on indiqué au Comité du tourisme de la Réunion

(CTR).

Jocelyne Lauret, présidente de l'organisme, ne fournit pas le montant du préjudice sur le tourisme réunionnais. Elle estime néanmoins qu'il équivaut au budget annuel de promotion du CTR.

Des opérations de démoustication seront conduites à partir de lundi par 800 hommes, puis ce chiffre sera quasiment doublé à partir du 13 février.

Les établissements scolaires réunionnais devraient rouvrir lundi.

Source : http://fr.news.yahoo.com/14042006/290/encore-3-000-cas-hebdomadaires-de-chikungunya-a-la-reunion.html

vendredi 14 avril 2006, 14h12

Citation :

Encore 3.000 cas hebdomadaires de chikungunya à la Réunion

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - L'épidémie de chikungunya poursuit son lent recul à la Réunion, où 3.100 nouveaux cas ont toutefois été comptabilisés du 3 au 9 avril, rapporte la préfecture de l'île.

Au total, 241.000 personnes, plus de 30% de la population réunionnaise, ont été infectées par le virus depuis son apparition en février 2005.

Depuis le début de l'année, 189 certificats de décès mentionnant le chikungunya comme cause directe ou associé de la mort ont été comptabilisés. Ils concernent essentiellement des personnes âgées.

"Plus de 3.000 cas par semaine, c'est encore beaucoup trop", a estimé le préfet, Laurent Cayrel. "Malgré le soulagement de voir l'épidémie régresser, aucune autorité ne peut se satisfaire de la situation actuelle."

Les opérations de démoustication, menées par 2.600 civils et militaires, se termineront dans un mois. Elle se poursuivront selon un autre protocole pendant l'hiver austral "afin d'éviter toute possibilité de réémergence d'une épidémie", a souligné le préfet.

En 2005, alors que les premiers cas de chikungunya s'étaient déclarés en février, les autorités sanitaires avaient misé sur la fraîcheur relative de l'hiver tropical pour se débarrasser du virus.

La lutte contre le moustique vecteur de la maladie n'avait pas été activée et le chikungunya avait regagné du terrain dès le retour de la chaleur, en octobre, avant de flamber à partir de décembre.

Sur le plan économique, plus de 500.000 euros d'aides ont été versés aux entreprises victimes de la crise touristique provoquée par l'épidémie. En mars, le trafic aérien entre la métropole et la Réunion a chuté de près de 30%.

Source : http://fr.news.yahoo.com/21042006/290/l-epidemie-de-chikungunya-toujours-active-a-la-reunion.html

vendredi 21 avril 2006, 20h27

Citation :

L'épidémie de chikungunya toujours active à la Réunion

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - Trois mille nouveaux cas de chikungunya ont été comptabilisés à la Réunion du 10 au 16 avril, témoignant de la persistance de l'épidémie, selon la préfecture de l'île.

Au total, 244.000 personnes, soit près d'un tiers de la population réunionnaise, ont été infectées par le virus depuis son apparition en février 2005 sur l'île.

Après avoir chuté début mars 2006, la baisse hebdomadaire des cas est moins significative depuis un mois en raison d'un "relâchement de la population mais aussi des collectivités" dans la lutte contre le moustique, vecteur de la maladie, a constaté vendredi Laurent Cayrel, préfet de la Réunion.

Il a déclaré lors d'un point de presse "comprendre cette lassitude générale" et a appelé à la remobilisation.

"L'arrivée de l'hiver austral va avoir un effet lénifiant sur les moustiques, le nombre de malades va baisser encore mais s'il reste une centaine de nouveaux cas hebdomadaires pendant cette période, les mêmes causes produiront les mêmes effets quand reviendra l'été", a-t-il prévenu.

Depuis le début de l'année, 203 certificats de décès mentionnant le chikungunya ont été comptabilisés.

Seuls cinq d'entre eux mentionnent le virus comme unique cause de la mort.

L'âge médian des victimes, qui souffraient pour l'essentiel d'autres maladies, est de 79 ans. Les décès de deux enfants de 9 et 10 ans, pour lesquels le diagnostic de chikungunya a été porté rétrospectivement, ne figurent pas dans ce recensement.

L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) étudie actuellement l'ensemble des certificats de décès réunionnais, afin notamment de voir si le chikungunya agit sur d'autres pathologies lourdes, a indiqué Martine Ledrans, épidémiologiste à la Cellule interrégionale épidémiologique Réunion-Mayotte.

Source : http://fr.news.yahoo.com/04052006/290/le-chikungunya-fait-de-la-resistance-a-la-reunion.html

jeudi 4 mai 2006, 18h30

Le chikungunya fait de la résistance à la Réunion

Citation :

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - Le virus du chikungunya continue d'infecter plusieurs milliers de personnes par semaine à la Réunion, qui attend avec impatience la fin de cette épidémie apparue sur l'île en février 2005.

Trois mille nouveaux cas ont été comptabilisés entre le 24 et le 30 avril, une situation qualifiée jeudi d'"extrêmement préoccupante" par Laurent Cayrel, préfet de la Réunion, soulignant "le risque de reprise de l'épidémie à un niveau élevé au retour de l'été austral", en fin d'année.

Le nombre total de cas répertoriés s'élève désormais à 255.000, pour 780;000 habitants. Depuis le début de l'année, 213 certificats de décès mentionnant le chikungunya ont été recensés, concernant essentiellement des personnes âgées qui souffraient d'autres maladies. Mais pour cinq d'entre eux, le virus est la seule cause identifiée de la mort.

Après avoir touché plusieurs dizaines de milliers de personnes par semaine en février, l'épidémie a amorcé une décrue rapide en mars, pour se stabiliser à un niveau encore élevé en avril. Une diminution plus significative est attendue avec l'arrivée progressive de l'hiver tropical et de conditions climatiques moins favorables au moustique vecteur du virus.

Un protocole de démoustication spécifique à la saison hivernale sera appliqué à partir de juin, annonce la préfecture, avec des interventions concentrées sur les éventuels foyers émergents de la maladie.

L'irruption du chikungunya dans un département d'outre-mer qui se croyait débarrassé des maladies tropicales depuis un quart de siècle se traduit par une crise touristique majeure.

Le trafic aérien en provenance de la métropole a chuté de 30% depuis le mois de mars et 1,6 million d'euros d'aides ont déjà été attribuées aux entreprises en difficulté, dans le cadre du plan de secours annoncé le 26 février par le Premier ministre, Dominique de Villepin, en visite à la Réunion.

Il semblerait que cette épidémie connaîtra un sursaut de vigueur durant l'été austral !