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| 1956, Bois du Cazier : la tragédie de la mine | |
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Alpaga Modératrice
Nombre de messages : 1515 Age : 43 Localisation : Belgique Langue : français, néerlandais Emploi/loisirs : badminton, théâtre, cinéma Date d'inscription : 11/03/2006
| Sujet: 1956, Bois du Cazier : la tragédie de la mine Jeu 10 Aoû 2006, 10:28 pm | |
| 1956, Bois du Cazier : la tragédie de la mine
Le 8 août, seuls treize mineurs sont sortis indemnes des entrailles de la terre
MARCINELLE Le ciel est bleu en ce matin du 8 août 1956. Les 275 mineurs de la pause du matin viennent de descendre dans le puits, pour une journée de travail qu’ils pensent comme les autres. Seuls treize d’entre eux remonteront vivants…
Quelques minutes avant 8 heures, l’encageur du niveau 975 introduit un wagonnet plein dans la cage servant à remonter le charbon en surface. Théoriquement, le wagonnet plein qui arrive doit pousser automatiquement le wagonnet vide hors de la cage. Mais une défaillance technique empêche le bon déroulement des opérations. Les deux wagonnets dépassent de part et d’autre de 35 centimètres. Quand la surface rappelle la cage, les wagonnets heurtent une poutrelle dans le puits qui sectionne les câbles de téléphone, un tuyau d’air comprimé, un câble à haute tension et une conduite d’huile à haute pression.
Un arc électrique se forme et enflamme l’huile qui a commencé à se répandre. Un incendie naît instantanément. Aspiré vers le fond, le feu se propage d’un point à l’autre de la mine par le souffle de la ventilation. La cage du puits d’extraction est bloquée.
“Y’a l’feu à l’fosse”
Ianetta, l’encageur, se précipite vers le puits de retour d’air, distant d’une trentaine de mètres. Au passage, il exhorte six ajusteurs de le suivre. Ils seront les seuls à remonter d’eux-mêmes à l’air libre. Lorsqu’il réapparaît à la surface, Ianetta s’époumone : “Y’a l’feu à l’fosse”. L’alerte est donnée. Peu à peu, une fumée noire et dense s’échappe des puits. Le ciel azur devient grisâtre, puis noir.
Cette fumée, signe qu’un drame se joue dans les entrailles de la terre, est visible à des kilomètres à la ronde. En quelques minutes, les familles, les amis, des mineurs et des badauds se pressent déjà aux grilles du Bois du Cazier. Une pluie de suie et de cendres envahit l’atmosphère. Les secours doivent se frayer un passage dans cette foule compacte, unie par l’angoisse et l’incertitude.
À ce moment, personne ne sait vraiment ce qui est en train de se produire sous leurs pieds. Les femmes et les enfants sont animés par l’espoir de voir réapparaître leurs proches. À leurs côtés, des mineurs expérimentés expriment déjà leurs certitudes. “Il ne remontera personne”, ose lâcher l’un d’entre eux, sous le regard anxieux des épouses. Les deux puits bloqués ! De l’autre côté des grilles, l’ingénieur-directeur des travaux de fond, Adolphe Calicis, évalue dans l’urgence la situation. Sous la terre, le feu s’est désormais propagé dans le puits de retour d’air et les câbles qui supportent les cages ont commencé à fondre. Mais trois sauveteurs, Adolphe Calicis, Angelo Galvan, le conducteur de l’équipe de nuit, et un sauveteur professionnel de la centrale de Marcinelle, décident de tenter leur chance. Vers midi, ils s’enfoncent dans le sol mais, à moins de 200 mètres, la chaleur et les vapeurs dégagées par l’incendie les empêchent d’aller plus loin. Les ingénieurs imaginent alors une possibilité de sauvetage par un puits en construction, appelé forage par les mineurs, et qui deviendra ensuite le puits foraki. Ils repèrent sur leurs plans une galerie abandonnée.
Objectif : atteindre l’étage 765 où 27 hommes avaient commencé leur journée de travail. Des sauveteurs y descendent mais se heurtent rapidement à un nouvel obstacle : un mur de briques construit pour des raisons de sécurité. Leur seul moyen de progression vers leurs camarades se résume alors à un trou dans la brique, un trou de la largeur d’un homme, pas plus. Impossible donc d’y faire passer les caissons des appareils respiratoires ! Mais les équipes de sauvetage gardent espoir…
Six hommes, les derniers rescapés de cette tragédie, sont finalement remontés des étages 715 et 765. Pendant la nuit, un dernier mineur, Germain Wilmart, est encore ramené à la surface de l’étage 170, mais il s’éteint le lendemain à l’hôpital. Plus personne ne remontera vivant.
Source: http://www.dhnet.be | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: 1956, Bois du Cazier : la tragédie de la mine Mer 23 Aoû 2006, 3:45 pm | |
| Triste destinée que celle de ces courageux Italiens venus en Belgique pour nourrir leur famille au lendemain de la guerre ! | |
| | | | 1956, Bois du Cazier : la tragédie de la mine | |
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