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| Allemagne - Bienheureuses Eglises | |
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Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Allemagne - Bienheureuses Eglises Ven 08 Sep 2006, 11:07 pm | |
| Source : http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=5705 vendredi 8 septembre 2006, mis à jour à 11:44 - Citation :
- Allemagne - Bienheureuses Eglises
Blandine Milcent
Benoît XVI est attendu avec ferveur, ce week-end, dans sa Bavière natale. Depuis son accession à la tête du Vatican, un regain religieux semble se dessiner outre-Rhin. Où les institutions tant catholiques que protestantes conservent une influence et des moyens remarquables
Vingt-cinq ans après avoir quitté Munich, l'enfant prodigue revient au pays. Parti archevêque, revenu pape, Benoît XVI va passer cinq jours dans sa Heimat, sa mère patrie: la Bavière. Un retour aux sources à l'aube de son pontificat, puisqu'il se rendra dans son village natal, Marktl am Inn, célébrera une messe à Ratisbonne, ville où il enseigna et où vit encore son frère, le prélat Georg Ratzinger, qu'il rencontrera avant de repartir pour Rome. Le pape peut compter sur la ferveur des catholiques bavarois, ravis que l'un des leurs ait été désigné à la tête du Vatican: «Il n'y a pas de sujet plus important ici depuis des mois», confirme, à Munich, le rédacteur en chef de la revue jésuite Stimmen der Zeit, Martin Maier.
L'an dernier, cependant, lors de l'élection de leur compatriote, beaucoup d'Allemands avaient grincé des dents. «Ratzinger, pape? Il faut que je présente mes condoléances à Mgr Lehmann [NDLR: le président de la Conférence épiscopale allemande]», avait même ironisé, en privé, lorsqu'il avait appris la nouvelle, celui qui est devenu entre-temps le président du Parti social démocrate (SPD), Kurt Beck. Plutôt progressistes, les catholiques d'Allemagne redoutaient cet homme du dogme qui a longtemps bataillé avec eux sur des questions difficiles, comme le célibat des prêtres, le rôle des laïques dans l'institution ou leur présence au sein des permanences accueillant les femmes souhaitant avorter - un épineux dossier qui empoisonna longtemps leurs relations avec le Vatican. Aujourd'hui pourtant, même les plus critiques à l'égard de Joseph Ratzinger ont retrouvé le sourire: «Rien n'a changé sur le fond mais il a apaisé la situation», constate Rolf Schumacher, membre du Comité central des catholiques allemands (ZdK), puissante organisation de laïques. «Il ne se pose plus en moralisateur et il a su donner un sens positif à la foi chrétienne. Grâce à lui, on sent une nouvelle impulsion dans le pays.»
De fait, l' «effet Benoît XVI» est partout. Outre que «Benedikt» est passé l'an dernier de la 50e à la 37e place des prénoms attribués aux enfants, les livres consacrés au souverain pontife se vendent comme des best-sellers: 200 000 exemplaires pour Le Pape allemand, de Peter Seewald, 130 000 exemplaires pour Valeurs pour un temps de crise, de Joseph Ratzinger lui-même, tandis que son ouvrage phare, Le Sel de la terre, atteint sa 8e réédition en format de poche. Le pays semble parcouru par un frémissement spirituel, perceptible à travers ces étudiants toujours plus nombreux à s'inscrire en théologie ou ces jeunes qui se sont rendus en masse aux Journées mondiales de la jeunesse, à Cologne, en août 2005.
Un souffle divin bénéfique pour les finances
Au fil des mois, le fait religieux a pris ses quartiers dans les pages culture des grands journaux. Outre-Rhin, être chrétien en deviendrait presque tendance. «Encore cibles d'une certaine ironie il y a quelques années, les croyants bénéficient aujourd'hui d'une meilleure image dans la société, confirme Detlef Pollack, sociologue des religions à l'université Viadrina, à Francfort-sur-l'Oder. Benoît XVI n'est pas la seule cause de cette évolution, mais il a renforcé le phénomène.»
Ce nouveau souffle divin n'est pas sans conséquence terrestre: après des années de vaches maigres, les finances des institutions catholiques et protestantes, dépendantes en partie du fameux «impôt d'Eglise», pourraient bientôt retrouver des couleurs. On sait qu'en Allemagne tout citoyen signalant sa religion à l'état civil paie à l'Eglise environ 8% de son impôt sur le revenu. Cette manne, collectée et redistribuée par l'Etat, rapporte des milliards, chaque année, aux deux institutions - l'une et l'autre ont touché environ 4 milliards d'euros en 2004. Mais, depuis la chute du Mur, beaucoup d'Allemands ont fait rayer leur confession de l'état civil pour éviter de s'acquitter de la dîme religieuse, et le phénomène a suscité une crise financière sans précédent au sein de structures peu habituées à rationaliser leurs dépenses. Cette année, cependant, la situation se serait améliorée: sans donner de chiffres, catholiques et protestants annoncent en chœur pour 2005 une «stabilisation spectaculaire» de ces «sorties d'Eglise» et signalent même une légère remontée du nombre de ceux qui décident de revenir. Béni soit Benoît, ce pape allemand qui pourrait relancer leurs affaires! Même si leurs difficultés restent immenses, la «force de frappe» sociale et politique des Eglises d'Allemagne pourrait en être renforcée.
Elle a de quoi faire rêver plus d'un croyant français: outre-Rhin, un simple curé de paroisse touche entre 3 000 et 4 000 euros par mois. Pas moins d'une douzaine de banques sont spécialisées dans la gestion des intérêts des institutions religieuses, tandis que deux agences de presse (KNA, catholique, et EPD, protestante), un hebdomadaire (Rheinischer Merkur), une poignée de revues de qualité et plusieurs maisons d'édition dont Weltbild (1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires, 4 500 salariés) se chargent d'informer le monde chrétien. Dans ce pays qui donna naissance au protestantisme, beaucoup restent convaincus de la nécessité d'élever les âmes par l'éducation religieuse. Radios et télévisions publiques comptent des représentants des Eglises au sein de leurs conseils de surveillance, et toute école publique dispense un cours de religion, obligatoire partout ou presque, financé par le contribuable mais organisé par le clergé. Ces leçons sont perçues comme l'un des ingrédients incontournables d'une démocratie réussie.
Avec un peu moins de 1,5 million de salariés, les Eglises représentent le premier employeur du pays après l'Etat, grâce à leurs institutions caritatives «mammouths» - la Caritas pour les catholiques, la Diakonie pour les protestants. A eux deux, ces organismes emploient plus de 1 million de personnes et font tourner un dispositif social de plus de 50 000 unités: hôpitaux, crèches ou jardins d'enfants, foyers de personnes âgées, permanences pour les jeunes, les alcooliques, les femmes seules, les surendettés… Inconcevable pour un habitant de l'Hexagone, pétri de laïcité, l'autorité publique allemande a même juridiquement le devoir de s'effacer devant l'organisation caritative (au demeurant pas forcément religieuse) qui serait en mesure de remplir une tâche sociale à sa place. En clair: si la nécessité d'une structure d'accueil pour des jeunes en difficulté se fait sentir dans un quartier et que la Caritas est en mesure de la créer, c'est elle qui emportera l' «appel d'offres», les pouvoirs publics se contentant d'assurer le cadre matériel du projet et de veiller au respect du cahier des charges. «Chez nous, la séparation entre l'Eglise et l'Etat existe bien, mais elle n'empêche pas des coopérations nombreuses et diversifiées, résume Martin Maier, rédacteur en chef de la revue jésuite Stimmen der Zeit. Nos Eglises disposent d'une infrastructure plus développée et plus institutionnalisée qu'en France.»
Ce réseau social très dense fournit aux institutions religieuses une expérience de terrain qui fait autorité dans le monde politique. «Nous pouvons repérer rapidement une défaillance dans le tissu social, explique le président de la Caritas, Peter Neher. Si nous constatons par exemple une hausse préoccupante du nombre des surendettés, il est de notre devoir d'alerter l'opinion publique à ce sujet et de nous faire le porte-parole de ces personnes qui n'ont aucun lobby dans la société.» Résultat: sur tous les grands sujets du moment, qu'il s'agisse de lutte contre la drogue ou la pauvreté, de la réforme du système de santé ou du marché du travail, d'intégration des étrangers ou d'aide à la famille, les Eglises allemandes ont toujours leur mot à dire. Et elles ne se privent pas d'intervenir dans le débat public.
«S'organiser pour faire entendre sa voix» Pour cela, elles disposent de relais destinés à défendre leurs positions auprès de la classe dirigeante. A Berlin Mitte, non loin du quartier du gouvernement, se trouve ainsi l'Académie catholique, une organisation créée au lendemain de la chute du Mur et qui se veut lieu de rencontres et forum de réflexion - un think tank religieux, en quelque sorte. Au dernier étage du bâtiment neuf et fonctionnel qui accueille ses locaux, un salon des VIP, moderne et capitonné, jouit d'une belle vue sur la ville. Ici se retrouvent régulièrement une trentaine de députés du Bundestag. Issus de tous les bords politiques, mais a priori de confession catholique, ils échangent opinions et interrogations, à l'écart de toute présence étrangère, en particulier de la presse. Non loin de là, tout près de la porte de Brandebourg, il existe une organisation comparable, gérée cette fois par les protestants.
«Dans la compétition d'intérêts qu'impose une démocratie, il faut savoir s'organiser pour faire entendre sa voix», avance le prélat Karl Justen, représentant de la Conférence épiscopale allemande auprès du gouvernement: «Nous ne sommes pas un lobby comme celui de l'industrie automobile, car nous sommes au-dessus des particularismes, précise ce jeune prêtre au visage ouvert et au contact facile. Mais nous cherchons à être entendus en présentant les meilleurs arguments des experts les plus compétents!» Et Rolf Schumacher, du Comité central des catholiques allemands (ZdK), d'ajouter: «Les hommes politiques ont souvent du mal à trouver des partenaires fiables au sein de la société: nous en sommes parce qu'il n'y a pas grand monde à côté des lobbys classiques.»
Son association, représentant les intérêts des laïques, recrute nombre de ses membres, de droite comme de gauche, au sein du pouvoir. Pour le ZdK, le gouvernement Merkel est un excellent cru: Annette Schavan, ministre de la Recherche et amie de la chancelière, en fut sa vice-présidente, mais il compte aussi, parmi ses adhérents, une demi-douzaine de secrétaires d'Etat ou de directeurs de département. On comprend mieux, dans ces conditions, pourquoi la ministre de la Famille, Ursula von der Leyen, a présenté au printemps dernier son «pacte pour l'éducation» en présence des représentants des Eglises catholique et protestante. De même, lorsque Gerhard Schröder avait prêté serment, en 1998, sans faire référence à Dieu - une première pour un chancelier outre-Rhin! - cela avait mis les Allemands en émoi. Rien d'étonnant enfin si une chancelière, fille de pasteur et présidente d'un parti conservateur, trouve naturel qu'une référence à Dieu figure dans le préambule de la Constitution européenne. Elle l'a encore répété récemment, lors d'une audience privée, au pape Benoît XVI, son compatriote. Qui l'a évidemment bien comprise.
Données complémentaires :
Eglise catholique 26 millions de catholiques en Allemagne, 27 diocèses. Président de la Conférence épiscopale Mgr Karl Lehmann.
Eglise protestante 25,6 millions de protestants en Allemagne, réunis au sein de 23 Eglises. Président du Conseil des Eglises évangéliques Mgr Wolfgang Huber. | |
| | | Roy Grand Maître
Nombre de messages : 4440 Age : 55 Localisation : Banlieue lyonnaise Langue : Français Date d'inscription : 22/06/2006
| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises Ven 08 Sep 2006, 11:38 pm | |
| Je ne savais pas qu'il y avait autant de Catholiques en Allemagne ! | |
| | | Frank Membre d'élite
Nombre de messages : 471 Age : 81 Localisation : Sud Est France Langue : français Date d'inscription : 16/03/2006
| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises Sam 09 Sep 2006, 9:02 am | |
| - Roy a écrit:
- Je ne savais pas qu'il y avait autant de Catholiques en Allemagne !
En tout cas Nombreux mais bien insignifiants quand il s'agit de défendre leur foi et combattre l'islamisation du leur pays . Tous les Chrétiens ont intêret a réagir s'ils ne veulent pas subir le même sort que leurs fréres du Soudan , de L'indonésie , d'Algérie , du Liban ect ... la liste est longue .. L'interconfessionalisme , ça ne marche pas avec L'islam . Et le pape aurait interêt a le dire sans détours . Peut être cela aurait il pour conséquences de redonner confiance aux Chrétiens et de remplir a nouveau les Eglises. Quand les conducteurs religieux fraient avec l'adversaire et baissent l'échine , et font allégence au coran ,se prévaloir de millions de fidéles ne sert pas a grand chose. | |
| | | Roy Grand Maître
Nombre de messages : 4440 Age : 55 Localisation : Banlieue lyonnaise Langue : Français Date d'inscription : 22/06/2006
| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises Sam 09 Sep 2006, 11:43 am | |
| Personnellement je ne suis pas Catholique, donc à priori je ne prèche pour aucune église. Ceci dit, je préfère largement l'ouverture d'esprit et la liberté des Chrétiens (même s'il a fallut quelques siècles de luttes pour y parvenir) que le strict Islam. | |
| | | Frank Membre d'élite
Nombre de messages : 471 Age : 81 Localisation : Sud Est France Langue : français Date d'inscription : 16/03/2006
| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises Sam 09 Sep 2006, 2:00 pm | |
| - Roy a écrit:
- Personnellement je ne suis pas Catholique, donc à priori je ne prèche pour aucune église.
Ceci dit, je préfère largement l'ouverture d'esprit et la liberté des Chrétiens (même s'il a fallut quelques siècles de luttes pour y parvenir) que le strict Islam.
Je viens de mon coté d'une famille de catholiques ,mais je ne leur fait plus confiance ,je préfére les protestants .J'ai parlé longtemps avec les témoins de Jéhovah , je connais bien la Bible ,et aujourdhui je passe baucoups de temps dans un pays Orthodoxe . je dois dire que j'ai pas mal d'admiration pour les orthodoxes qui ne se laissent pas envahir et imposer par l'Islam .Les Pops, je crois qu'on les appelle comme cela , sont mariés , ils me semblent équilibrés et les gens sont croyants respectueux de la religion de leurs ancêtres . Même les jeunes sont trés croyants et ils m'étonnent . Peut être relations de causes a effet il y a moins de 1% de musulmans , et le peu qu'il y a ,des turcs , ça rase les murs ! | |
| | | Stans Fondateur
Nombre de messages : 16069 Age : 72 Localisation : Bruxelles - Département de la Dyle Langue : français Emploi/loisirs : histoire, politique Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises Sam 09 Sep 2006, 2:13 pm | |
| Il faut avouer qu'à l'heure actuelle les Evangélistes et les Orthodoxes sont les noyaux durs du christianisme mais je pense que Rome va se ressaisir face au danger ! | |
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| Sujet: Re: Allemagne - Bienheureuses Eglises | |
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