Au secours ! Houellebecq s'y met aussi !

Pitié ! Michel Houellebecq, vous savez, ce pornographe que certains milieux branchés prennent pour un écrivain, y est allé de sa petite réflexion sur les “Belges”. Attention, accrochez-vous !

“(…) Le cliché associé aux Belges est si grossier, si caricatural que toute personne dotée d’un minimum d’éducation le rejettera avec horreur, avec cette conséquence que les Belges, dépourvus de tout cliché distinctif, se voient dénier la moindre spécificité. Ma thèse au contraire est que si les Français se sont contentés d’un cliché aussi grossier, aussi méprisant sur les Belges, c’est d’abord qu’ils ne les comprennent absolument pas. Plus que les Allemands, plus que les Italiens, plus même que les Anglais, les Belges restent impénétrables aux Français – ainsi, d’ailleurs, qu’aux autres Européens.

Une déviation linguistique implantée depuis plusieurs générations, dépassant le phénomène de mode a me semble-t-il forcément un sens (…). Lorsque le Belge dit : “Ca va”, il signifie que la conversation avec son interlocuteur a permis de déboucher sur un accord opérationnel ; qu’il sait maintenant, sans ambiguïté, ce qu’on attend de lui, et qu’il va s’employer à le faire. Il l’emploie en somme exactement dans les circonstances où l’Américain dirait : “OK.”

(…) Le célèbre “une fois” semble rebuter l’analyse par sa polysémie même ; mais il me paraît justement intéressant d’examiner les mots que les Belges ont choisi de prononcer avec une telle fréquence (…). “Une fois” s’oppose certes à “jamais” ou à “toujours” ; mais il s’oppose surtout à “quelquefois” ou à “un jour ou l’autre”.

Réfractaire aux assertions absolues, le Belge l’est plus encore aux assertions vagues. Il souhaite ancrer son discours dans une certitude qui doit moins à la preuve théorique qu’à l’attestation expérimentale du fait, du fait effectivement, “une fois” survenu.
Il manifeste, là encore, ces qualités de pragmatisme qui sont classiquement associées au peuple américain.

On voit maintenant où je veux en venir : dit rapidement, les Belges sont les Américains de l’Europe. (…) Cette comparaison jette (…) un éclairage supplémentaire – et assez déplaisant – sur le mépris avec lequel les Français, depuis longtemps, traitent les Belges. Par rapport aux Américains, les Français ont développé ce que Brückner appelle le “complexe du roquet” ; ne pouvant les mépriser – puisqu’ils sont très évidemment les plus forts – ils ont développé à leur égard une jalousie et une hargne impuissantes, et de plus en plus condamnées à rester muettes. Ainsi ont-ils choisi, de manière assez mesquine, de se rattraper sur les Belges, dont ils ressentent, sans pouvoir le formuler clairement, la proximité mentale avec le peuple américain.”

(“Les Belges sont les Américains de l’Europe", in Le Soir du 20 septembre 2006.)

Si vous trouvez plus délirant en la matière, faites-le moi savoir : ce serait une prouesse !

N'importe quoi : je n'ai jamais entendu un français se moquer méchament des Belges, bien au contraire nous avons une sympathie certaine pour eux et c'est justement parce qu'on les aime qu'on se permet de rigoler d'eux, un peu comme un frère "charie" son frangin adoré !

Roy a écrit:

N'importe quoi : je n'ai jamais entendu un français se moquer méchament des Belges, bien au contraire nous avons une sympathie certaine pour eux et c'est justement parce qu'on les aime qu'on se permet de rigoler d'eux, un peu comme un frère "charie" son frangin adoré !

Certes mais dans les milieux "branchés" de Paris, ce n'est plus de la simple rigolade fraternelle mais bien de la méchanceté gratuite comme le pratiquait Coluche ou Carlos (dans les Grosses Têtes).

Citation :

Certes mais dans les milieux "branchés" de Paris, ce n'est plus de la simple rigolade fraternelle mais bien de la méchanceté gratuite comme le pratiquait Coluche ou Carlos (dans les Grosses Têtes).

plus ils se la jouent branchés, plus généralement ils sont creux et imbus d'eux mêmes ; tout ce que déteste à Paris que ces c...

C'est exact Thierry !

Roy a écrit:

N'importe quoi : je n'ai jamais entendu un Français se moquer méchament des Belges, bien au contraire nous avons une sympathie certaine pour eux et c'est justement parce qu'on les aime qu'on se permet de rigoler d'eux, un peu comme un frère "charie" son frangin adoré !

Ce que je dénonce ici, ce sont les poncifs et les caricatures que comporte le texte de Michel Houellebecq. Les "Belges" ? Mais quels "Belges" ? C'est toujours la même chanson : alors que le royaume se déchire, aucune distinction n'est faite entre Wallons, Bruxellois, Flamands et germanophones. Houellebecq prétend que les Français ne comprennent ni les "Belges", ni les autres Européens, mais les comprend-il, lui ? S'il les avait compris, il saurait qu'il n'y a pas de Belges, qu'il ne peut être question d'un peuple monolithique.

Son interprétation de l'expression "une fois" est délirante. Quelle polysémie ? Il s'agit seulement d'une traduction littérale du néerlandais "ééns", traduction parasite, qui n'a pas sa place dans une phrase française. L'expression fait rire parce qu'elle est parasite.

Quant à faire des "Belges" les Américains de l'Europe, d'un légendaire "pragmatisme", n'aimant ni les "assertions absolues", ni les "assertions vagues", c'est d'un grotesque achevé.

Lorsque les belgicains croient mettre fin à tout débat politique par leur formule "Nous sommes tous belges", n'est-ce pas le type même de l'assertion absolue, absolument péremptoire... et fausse ?

Houellebecq s'est fichu du monde.

Il serait en effet grandement temps que nos amis français comprennent une fois pour toute qu'il n'y a pas de "peuple belge" ! C'est de la fiction politique pure et simple !

Stans a écrit:

Certes mais dans les milieux "branchés" de Paris, ce n'est plus de la simple rigolade fraternelle mais bien de la méchanceté gratuite comme le pratiquait Coluche ou Carlos (dans les Grosses Têtes).

Je te l'ai déjà dit : les parisiens sont une espèce à part et ne reflètent pas l'ensemble de Français, d'ailleurs les parisiens sont aussi "méchants" avec nous les paysans arrièrés de province !

:evil:

Et si on parquait les Parisiens à Bora-Bora ?